Après la rupture

Voila plusieurs jours que je vivais sans Edward, sans sa fraicheur, sans son corps collé au mien… je n’arrivais presque pas à dormir. Dès que je fermai les yeux, je le voyais lui et revivais le moment où il me quittait. Il était parti, me laissant seule dans ce monde qui m’était tellement étrange, et peu compréhensible. Je m’étais habitué à son monde c’était devenue ma vie et je n’avais pas besoin de devenir vampire pour cela. Certaines choses m’étaient apparues évidente dès lors qu’il m’avait quitté. Il était trop bien pour moi. Je n’étais qu’une humaine et comme il l’avait précisé lorsqu’il m’avait abandonné, un vampire avait de nombreuses « distractions ».

Toutes les nuits, je faisais le même cauchemar, et toutes les nuits Charlie accourait dans la chambre suite à mes cris. Lorsqu’il me prenait dans ses bras, j’étais encore tordu de douleur.

-Bella, tu veux qu’on en parle ?
-Non, ça va aller papa, je vais bien, ça va, ne t’inquiète pas.

Il me fixa d’un air septique. Je vis dans ses yeux sa frayeur mais encore plus que ça, sa douleur. Je souffrais et quelque part, il était conscient qu’il ne pouvait rien faire.

-Tu sais Bella, il est parti pour de bon et Edw… Je ne lui laissais pas le temps de finir.
-Papa, s’il te plait, ça va aller.

Mes yeux arboraient une expression suppliante. Je ne voulais pas l’entendre prononcer ce prénom.

-Très bien, essai de te rendormir, me dit-il en m’embrassant le front et il sortit.

Depuis quelques temps, Charlie se comportait comme un vrai père. Il devait comprendre que je souffrais. Cependant, je ne pouvais rien lui raconté et encore moins mes rêves.

"Chaque nuit, je me retrouvais dans les bois. Je marchais lentement, tellement que mes pieds me faisaient mal. C’est alors que je me retrouvais devant la maison des Cullen. Au moment d’entrer dans la maison, Edward m’appelait en hurlant. Je me retournais et le voyais s’approcher de moi. Mais ce n’était pas un cri normal. C’était un cri de douleur… et la je me réveillais, haletante, perforée par ce cri."

Le lendemain matin, au petit déjeuner, Charlie me regardait comme une bête furieuse. Pour l’éviter, je restais le nez dans mes céréales.

-Je rentrerai tard ce soir ma chérie, ne t’inquiète pas.
-Très bien pas de problèmes, me contentai-je de dire.

Lorsqu’il sortit, je relevais la tête. Un sourire traversa mon visage. Je décidai de vaincre le fantôme qui me hantait. Je décidai de retourner à la maison des Cullen, de mon ange perdu.

Vers la fin de la journée, je me décidai enfin d’affronter mon passé. Je montais dans la voiture consciente que j’allais vivre quelque chose de douloureux. Cependant, tout me faisait penser que mon rêve me guidait vers la maison des Cullen. En bien en mal, je ne le savais pas. La seule chose qui m’accompagna durant tout le trajet était son cri empli de désespoir.

Il me fallu un certain temps pour retrouver la route. En effet, la verdure avait pris le dessus sur le petit chemin, celui qui à l’époque me conduisait chez moi. J’arrivai finalement à destination. Je m’arrêtai devant la maison, elle aussi avait perdu ses couleurs. Je pris une profonde inspiration et sorti de la voiture… Je me stoppais me demandant si c’était une bonne chose de revenir ici. Cette plaie ouverte en mon sein allait se ré-ouvrir et je ne savais pas vraiment si je n’allais pas me tordre de douleur en m’écroulant. Cependant quelque chose en moi m’intimai de le faire. Je grimpai les escaliers, un à un, tel un chemin de croix. J’étais devant la porte d’entrée, bloquée, incapable de contrôler ma main pour qu’elle se mette sur la poignée. Soudain, j’entendis un bruit dans les arbres. Je me retournai rapidement sans pourtant distinguer la moindre feuille bougée. Je me souvins de mon rêve. C’était à ce moment là, qu’il devait arriver en courant. Je mis ma main sur la poignée, l’abaissa et fit un premier pas dans la maison qui m’avait accueillit quelques mois plus tôt.

Je pris une profonde inspiration et avançais. A mon grand étonnement, la maison était encore meublée… Les Cullen n’avaient donc pas pris la peine d’emmener leurs affaires avec eux. Je supposais qu’Alice devait se faire une joie d’aller racheter tous les meubles nécessaires à sauver les apparences. Et voilà, la plait me déchire. Alice me manque, j’en étais consciente. Son sourire de lutin, sa voix de cristal… une larme coula le long de ma joue. Je repris mes esprits et avança lentement telle une procession dans la maison. C’est alors que je m’arrêtai, mes jambes se dérobaient sous moi, je fini à genou… Il était là… son piano. Je me mis à sangloter toute les larmes possibles et inimaginables que pouvait contenir mon corps. Ce n’était pourtant qu’un objet. Mes larmes étaient encore aujourd’hui bercées par la berceuse qu’il avait composée pour moi. Je tentais de me relever en essayant d’être forte. Je me mis devant le piano… toucha quelques notes… malheureusement je n’avais pas son talent. J’essayais au maximum de ne pas penser à lui ou en tout cas de ne pas penser son prénom.

A ce moment là, c’était comme s’il était là. Le piano me rappelait tout les moments passés et cela m’apaisait. Un seul obstacle m’empêchait à cet instant d’être heureuse : c’était mon incompétence à jouer de son instrument.

Je me levai et me dirigea vers la sortie, déjà beaucoup plus sereine que lorsque j’y étais entrée. Puis je me figeais.

-Allez Bella, tu peux le faire… Je pensais tout haut, me parlant à moi-même.

Je fis demi-tour et monta l’escalier. Je me trompais sur une chose : les Cullen n’avaient pas tout laissé sur place. En effet, la croix du père de Carlisle avait disparu laissant une légère marque sur le mur. Je continuais mon ascension vers sa chambre.
Lorsque j’y pénétrai, un frisson m’envahit. C’était comme si j’entrai dans la chambre d’un défunt… Il ne restait plus grand-chose dans cette pièce. Quelque livre, quelque cd et le divan.

Je m’assis un instant en repensant à ses moments où j’étais avec lui, dans ses bras. Lorsqu’il s’approchait de mes lèvres et que j’étais incapable de me contrôler. Je ris à ce souvenir. Puis instinctivement, je me levai puis ouvris la porte fenêtre et alla ensuite m’allonger de nouveau. J’étais chez moi. Heureuse. Il ne manquait plus que l’être que j’aimais. Soudain, un nouveau bruit m’alerta. Je me précipitais vers la fenêtre mais là encore je ne vis rien. Que se passait-il ? Devenais-je parano ?

Je fermais la fenêtre, descendit l’escalier pour me diriger vers la voiture. C’est alors que je vis quelque chose sur le pare brise. J’avançais lentement. Ce que je vis me choqua… sur mon pare brise était posé une « ruffled tulipe ». Je l’ai pris des mains, senti son parfum.

Il y avait donc quelqu’un ici… mais qui ?

Quand j’arrivais à la maison il faisait déjà nuit. J’étais sur de 3 choses : premièrement, mon rêve n’était pas prémonitoire. En effet, il n’était pas venu, n’avait pas crié. Deuxièmement, je voulais apprendre à jouer du piano. Je ne savais pas vraiment pourquoi mais il en était ainsi. Et enfin, je n’étais pas seule près de la maison. Je regardais cette tulipe, magnifique. Je l’a mis dans un vase, et le montait dans ma chambre. Elle sentait tellement bon : son parfum me rappelait le sien, enivrant, doux et empli de fraicheur. Je me mis à songer que peut être c’était lui qui était là, tout à l’heure, mais me changeais vite les idées. Je ne pouvais pas penser à lui, je ne devais pas.

Je m’étendis sur le lit contemplant toujours cette fleur… et fini par m’endormir bercée par son arome. Malheureusement pour moi, je me retrouvais encore dans les bois près de la maison des Cullen. Cependant, j’étais consciente de rêver, cette sensation me paraissait bizarre et je fis tout mon possible pour me réveiller avant d’entendre son cri. Mes efforts étaient vain, je n’avais pas à m’extirper de ce mauvais songe. Je mis ma main sur la poignée, fermi les yeux, attendant son cri. Cependant, aucun bruit ne me parvient. Soudain, je le sentis derrière moi. Il m’empêchait de me retourner, je me débattais tant bien que mal. Je voulais le voir, voir son visage, ses prunelles dorées, j’en avais besoin, là maintenant. Il m’attira contre lui.

-Ne retourne plus dans la maison, Bella.

Son ténor me fit l’effet d’une douche glacée.

-Pourquoi ? Pourquoi ne dois-je pas retourner à la maison ? Explique-moi !

-Fais le pour moi, Bella ! S’il te plait

Il m’embrassa les cheveux et je me réveillai en sursaut.

Suite à cela, je ne rêvais plus jamais de la forêt…

Quelques jours plus tard, je me mis à la recherche dans l’annuaire d’un professeur de piano. Je voulais vraiment apprendre à jouer. Je composais un numéro au hasard : une voix masculine me répondit :

-Le « piano bleu » bonjour !

-Bonjour Monsieur ! Je vous appelle pour avoir un petit renseignement. Je voudrais savoir comment cela se passe pour les cours de piano ?

-Eh bien, vous pouvez vous rendre en nos locaux pour les cours suivant les horaires souhaitées ou alors nous pouvons venir chez vous si vous disposez d’un piano…

Je réfléchi un instant…

- Très bien pouvez-vous m’envoyer par E-mail les informations ainsi que le formulaire d’inscription par e-mail ?

- Bien sûr aucun problème, donnez moi votre adresse et je vous envois le tout…

Je lui donnais mon adresse sans hésiter, le salua. J’attendis quelques minutes et reçu les papiers nécessaires. Lorsque je vis le prix des cours, j’avoue avoir eu un long moment d’hésitation… Il faudrait que j’en parle à Charlie pour lui demander un peu d’aide.

Je rempli le papier et m’arrêta à la question : Disposez-vous d’un piano ? Je ne savais pas si je devais utiliser son piano. D’une part, parce que c’était le sien, et d’autre part, parce qu’il m’avait dit de ne plus revenir à la villa.

-Oh et puis tant pis, ce n’est qu’un rêve Bella !

Je cochai la case répondant à l’affirmative à cette question. Mes cours se passeraient donc chez les Cullen…