Creartistique Twilight
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 Midnight Sun - Suite

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jensinise
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MessageSujet: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 7:46

La déception de ne pas connaître la suite de ce cinquième tome, a fait que j'en ai écrite une moi-même Exclamation

Vos commentaires

Pour remmettre dans le contexte, à la fin du chapitre 12, Edward dit à Bella que c'est à son tour de poser les questions. Je reprends l'histoire à ce moment là.
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jensinise
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 7:56

Chapitre 13


Sur la route qui me ramenait chez moi et qui défilait sous les roues de la Volvo à une vitesse que je reconnaissais moi-même indécente, je songeai au visage de Bella. Rien de nouveau sous le Soleil, sauf que j’eus un pincement au cœur en repensant à ce drôle d’air qu’elle avait eu quand je lui fis part de mon envie de la questionner dès le lendemain.
Bien que je fusse dans l’incapacité totale de sonder la moindre de ses pensées, j’avais cependant deviné que son esprit s’était enlisé pendant un instant dans les limbes de l’incompréhension.
Je me demandai maintenant pourquoi. Pouvait-elle penser, ne fusse qu’une seule petite seconde, que je ne puisse désirer savoir tout d’elle ? (Cette idée me comprima le cœur, ce fût douloureux !) Comment cela pouvait être possible !? Cette fille, Bella Swan, qui avait réussi à nous percer à jour, ma famille et moi, était incapable de saisir la situation- ma situation. Cette situation qui faisait d’elle la huitième merveille du monde, cette situation qui était en réalité le sens de mon immortalité. Parce que oui, Bella était la cause pour laquelle j’avais été fait, à dix-sept ans, immortel. J’étais né cent ans trop tôt, ou elle était née cent ans trop tard, je ne saurai le dire mais quoiqu’il en fût, le destin, dans son infinie bonté, était en train de réparer son erreur. L’immortalité que j’avais considérée jusqu’à lors comme une léthargie sans fin, était devenue la condition sans laquelle je n’aurai pu être à ses côtés – aux côtés de Bella ! Quelle ironie ! Mon état d’immortel avait toujours été ma plus grande souffrance, m’enchaînant à une vie dont toutes les fonctions étaient suspendues et maintenant, elle me permettait d’être avec elle, ravivant en moi des sensations mentales et physiques qui s’étaient éteintes avec mon humanité, il y avait près de quatre-vingt dix ans.

En arrivant à la maison, j’étais en proie à un mélange d’exaspération et de colère. Comment ne pouvait-elle pas se rendre compte à quel point je l’adorai ? C’était absurde !
Je me garai devant la maison mais décidai de rester dans la voiture. De toute façon, je repartirai bientôt pour tenir le rôle que je m’étais moi-même octroyé quelques temps auparavant : le gardien du sommeil de l’être le plus merveilleux qui soit au monde, Bella Swan.
J’appuyai sur le bouton play de mon autoradio et cherchai la musique : Au Clair de Lune de Debussy. Elle aimait cette mélodie, c’est elle qui me l’avait dit. Quand les premières notes commencèrent, je fermai les yeux et calai confortablement ma carcasse dure et froide dans le siège. Je savais que mon repos serait de courte durée. Carlisle allait d’une seconde à l’autre frappait à la vitre de la Volvo. Alice avait prévenu tout le monde à la maison que j’allai rentrer de chez ma chérie - comment avait-elle dit - frustré !!! Elle mettait cela sur le fait que je n’avais aucune expérience avec les femmes (elle n’avait pas tort) et qu’il serait de bon ton de me renseigner sur le comportement énigmatique de ces dernières. Ma très chère sœur avait chargé notre père de cette mission périlleuse en le persuadant que cela éviterait que je ne me torture pour rien. Comment pouvait-elle savoir que je me torturais pour rien ? N’importe quoi ! Elle devrait savoir, que quand il s’agit de Bella, je n’agis et je ne pense jamais pour rien !
Avant que le petit lutin n’ait pu me dire quoique ce soit, je sentis son regard inquisiteur qui me fixait derrière la baie vitrée du salon puis, m’avertit mentalement : ‘Edward, les femmes appartiennent à l’une des plus grandes énigmes de l’Univers’. Bravo, elle avait trouvé cela toute seule ! J’avais moi aussi une théorie à propos des femmes : plus elles étaient petites et plus elles étaient pénibles. Alice en était la preuve vivante.

Avant que Carlisle ait eu le temps de cogner à la vitre, je lui ouvris la portière du côté passager. Il s’assît près de moi.

- Qu’est-ce qui ne va pas, mon fils ? me demanda-t-il de sa voix douce et pleine de compassion.
- Rien, lâchai-je dans un souffle empli de tristesse.
- Je t’ai connu plus convaincant !
- C’est Bella, marmonnai-je d’une voix atone.
- Oui, je m’en doute, mais que s’est-il passé ?
- Elle ne comprend rien ! Elle croit m’aimer plus que je ne l’aime. Elle ne conçoit pas que je puisse m’intéresser à elle au point d’avoir envie – envie à en crever – de connaître le plus insignifiant détail de sa vie. Je suppose qu’elle n’imagine pas non plus son corps devenu l’esquisse de mes désirs, et pourtant…

Oh non, mon dieu ! Je me laissais emporter par mes émotions. Que venais-je de dire ? Je m’obligeai à bloquer immédiatement les pensées de Carlisle. J’étais beaucoup trop gêné pour l’écouter méditer sur ce que je venais de lui révéler. Cependant, Carlisle captait ma gêne d’un petit sourire en coin et ne releva pas. Je vénérai cet homme qui était la délicatesse et la gentillesse personnifiées.

Il continua :

- Il faut te mettre à sa place, Edward, m’intima mon père. Réfléchis un peu. Tu es un être d’exception pour elle. Pas seulement parce qu’elle t’aime mais parce que, jusqu’à il y a quelques semaines, elle ne soupçonnait pas un instant ton existence. Je ne parle pas de toi en tant que membre de la famille Cullen mais, de toi en tant que vampire. De plus, tu sais très bien l’effet que nous produisons sur les humains… Elle ne se sent pas à la hauteur et n’arrive pas appréhender le fait que ce soit elle qui t’intéresse et pas une autre.

J’écoutai Carlisle avec un grand intérêt, il n’avait pas tort. Il avait même parfaitement raison. J’allai lui répondre quand il reprit la parole.

- Et puis, les gens n’ont jamais un regard objectif sur eux-mêmes. Soit ils se surestiment, soit ils se sous-estiment, et pas besoin d’être humain pour cela. Même toi, Edward Cullen le Vampire, tu n’es pas objectif quant à ta personne. A la façon de Bella, tu penses que tu n’es pas bien pour elle. A ses côtés, tu te sens un monstre. Me trompe-je, Edward ? me défia-t-il avec un regard plein d’empathie.
- Non, tu ne te trompes pas, concédai-je. Néanmoins, j’ai des raisons pour cela. J’ai déjà eu envie de la tuer et j’ai dû m’exiler à des centaines de kilomètres de là pour réprimer ce désir monstrueux qui se développait en moi, ripostai-je sur un ton consterné.
- Mais tu ne l’as pas fait. Tu réussis à te contrôler, mon garçon, me rassura mon père avec un sourire satisfait
- Mais pour combien de temps ?
- Je te fais confiance. Jamais tu ne feras de mal à quelqu’un qui ne le mérite pas. Bella ou pas.
- Si tu le dis, bougonnai-je sur avec un air peu convaincu.
- Edward, reprit-il dans une inflexion irritée, tu connais les crimes passionnels, n’est-ce pas ? Tu crois réellement que seul un vampire est capable de tuer l’être aimé ?
- Je sais, tu as raison, capitulai-je.
- Tu ne peux plus baisser les yeux sur ta condition d’immortel et la laisser être un frein à ton épanouissement, mon fils. Ton avenir est une longue et belle lettre à écrire. Prouver à Bella qu’elle est à ton image et qu’elle aussi est un être à part se fera petit à petit, pas à pas. Laisse-lui le temps, elle finira par embrasser l’amour que tu lui portes.

J’acquiesçai d’un signe de tête.

Parler avec Carlisle m’était toujours bénéfique, il savait trouver les mots justes pour me réconforter et alléger mon cœur. Je le quittai plus serein, en lui promettant d’être patient et de faire mon possible pour aider Bella à prendre l’ampleur de l’amour que je lui portai. Je le remerciai également de m’avoir épargné un cours théorique sur le comportement de la gent féminine. [/b][/color]

***


Je me précipitai à nouveau vers l’antre de ma folie : la chambre de ma bien-aimée.

Quand j’arrivai, je compris de suite que son sommeil était agité. Ses draps et sa couverture avaient été repoussés sur le côté formant une boule informe et son oreiller était à terre. Elle reposait le corps en travers du lit, le bras gauche rabattu sur son front en sueur.
Je n’osai ni lui remettre la tête sur l’oreiller, ni la border avec les draps qu’elle avait envoyé valdinguer, et encore moins la repositionner de façon à ce que sa jambe ne dépasse pas du lit. Je soupçonnai qu’elle ne dormit qu’à moitié ! J’aurai eu trop honte qu’elle se réveilla à ce moment là. Comment aurai-je pu lui expliquer que depuis deux mois, je passai mes nuits dans sa chambre à la regarder dormir, sans passer pour un pervers ? Vaincu, je regagnai ma place habituelle dans le rocking-chair.
Je m’inquiétai sur les causes de ce sommeil ébranlé. Cependant, je savais de façon quasi certaine que cela était ma faute puisqu’elle m’appela plusieurs fois au sein de cet état de semi inconscience qui fut le sien. Je m’en voulais de ne pas pouvoir apaiser ses angoisses.
Elle fut agitée plus que de raison, et je dus à plusieurs reprises me jeter sous le lit quand elle se réveillait emprise à je ne sais quelle sorte de panique. Cette nuit-là, son inquiétude fut contagieuse, maintenant je paniquai aussi. Plusieurs fois, je faillis la réveiller pour lui implorai de me dire ce qui n’allait pas. Mais je ne pu m’y résoudre.
Elle commença à se tranquilliser vers quatre heures du matin, elle sembla alors se laisser emporter dans un sommeil sans faille. Je me sentis soulagé, elle pourrait profiter de quelques petites heures de repos avant sa journée de cours. Cette pensée offrit à mon cœur un goût de réconfort.

A six heures trente, j’entendis Charlie se lever, je décidai de m’éclipser et de retourner à la villa pour me changer et récupérer ma voiture avec laquelle je viendrai chercher mon amour, dans un peu plus d’une heure, pour l’emmener au lycée.
J’eus envie de couper à travers la forêt, j’aimai bien l’odeur de la végétation le matin de si bonne heure. Il me sembla qu’elle avait des propriétés calmantes, ce qui, soit dit en passant, j’accueillis avec plaisir, étant donné l’état d’effroi dans lequel je me trouvai après cette nuit. Néanmoins, je me fis la promesse de ne pas afficher mon désarroi en présence de Bella.
L’air de rien, je lui dirai qu’elle semblait fatiguée et lui demanderai si elle avait bien dormi. Elle finirait bien par cracher le morceau, nom d’un chien ! Je ne perdais pas de vue non plus, qu’aujourd’hui, c’était à elle de passer à l’interrogatoire. Je ne préparai pas de liste, je n’avais pas de questions précises puisque je voulais tout connaître de sa vie et de ses goûts, et ceci, dans les moindres détails.
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jensinise
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 7:59

J’arrivai devant chez Bella un peu en avance. Je n’avais pas eu la patience d’attendre l’heure précise pour la rejoindre, plus j’étais proche d’elle et mieux je me sentais.
Charlie était déjà parti travailler et je pus me garer tranquillement dans l’allée sans éveiller de soupçon. Je coupai le moteur de la Volvo et attendais avec hâte que Bella finisse de se préparer. Pendant ce temps, je réfléchissais aux premières questions que je lui poserai. Mon instinct me dit qu’il valait mieux commencer par de petites questions simples et anodines. Cela éviterait qu’elle se braque (je commençai à bien la connaître) puis, au fil de la journée je ferai en sorte qu’elle se livre à moi sans retenue.
Après de longues et interminables minutes d’attente, elle finit enfin par sortir de chez elle. Elle portait son vieux jean et son pull brun à col roulé. Sa façon de s’habiller m’empli d’espoir parce qu’elle ne cherchait à me plaire en portant des tenues attrayantes comme le feraient d’autres filles. Elle demeurait elle-même. Quelle beauté ! J’en vins à la conclusion qu’elle savait certainement, que même habillée de haillons, elle restera, toujours et sans condition, la plus belle à mes yeux. Elle avait au moins conscience de cela !
Les qualificatifs belle, sublime, ravissante, charmante, magnifique, merveilleuse, gracieuse n’étaient que des euphémismes quand il s’agissait de la décrire. Je n’avais pas de mot exact pour le faire convenablement. Je songeai alors, que seul un poète aurait été capable de raconter ce qu’était réellement Bella.

Je restai derrière le volant pendant qu’elle fermait la porte à clé.

En s’approchant de la voiture, ses joues se colorèrent de cette teinte rose que j’aimais tant. Elle ouvrit la portière et s’assit près de moi, le parfum enivrant, envoûtant et dangereux de sa peau et de son sang m’attaqua la gorge sans retenue. J’essayai de penser à autre chose et de donner le change :

- Bonjour, psalmodiai-je d’une voix que j’essayai de faire la plus douce possible. Comment vas-tu aujourd’hui ?

Je n’avais pas oublié son agitation de la nuit dernière. Je scrutai, fouillai son visage à la recherche de la plus petite expression qui m’aurait mis, ne serait-ce que sur l’ombre d’une explication. Mais rien ! Elle se contenta de me répondre d’un air dépassé :

- Bien, merci.

Quelle menteuse ! Si elle croyait que j’allai m’en tenir à ça, elle se trompait lourdement.

- Tu parais fatiguée, pourtant, objectai-je en faisant exprès de m’attarder sur ses cernes.
- Je n’ai pas dormi, daigna-t-elle alors me confesser en ramenant une mèche de cheveux près de son visage.

Elle ne voulait sans doute pas que je voie ses traits tirés.

Et puis, soudain, comme si une chape de béton s’était abattue sur moi, je fus pris d’une vague de remords. Je l’embêterai déjà assez avec mon interrogatoire d’aujourd’hui, je ne voulus pas en rajouter. Si elle avait vraiment envie de me confier ses soucis, elle le ferait. Je voulais partager avec elle ses joies, ses peines et ses doutes mais pas comme cela. Il fallait que ça vienne d’elle. Je rendis les armes !

J’essayai alors de créer une atmosphère divertissante.

- Moi non plus, je n’ai pas dormi. guouaillai-je, en étant fier de ma blague

Je mis le contact.

- J’ai quand même du dormir un peu plus que toi. releva-t-elle sans plus d’intérêt.
- J’en suis persuadé. m’étouffai-je en me disant, qu’apparemment, je n’étais pas doué pour l’humour.
- Alors, à quoi as-tu passé ta nuit ?

Elle était maligne mais elle ne m’aurait pas comme cela.

- Bien tenté, mais c’est à mon tour de poser les questions, je te rappelle.
- Oh, j’avais oublié. Que veux-tu savoir ? me demanda-t-elle avec le même drôle d’air que la veille.

Tout, mon amour. Je veux absolument tout savoir de toi. Néanmoins, je décidai de m’en tenir à mon plan initial. D’abord, les petites questions.

- Quelle est ta couleur préférée ?
- Ca varie selon les jours.

Me voilà bien avancé ! Avait-elle décidé de me compliquer la tâche ? Elle ne gagnerait pas à ce petit jeu.
Ma chérie, fais-moi confiance tu répondras à toutes mes questions ! lui intimai-je mentalement.

J’insistai :

- Quelle est ta couleur préférée, aujourd’hui ?
- Le marron, sans doute.

Je ne comprenais pas. Bella avait toujours tendance à me surprendre.

- Ah bon ?
- Oui. C’est une couleur chaude. Elle me manque. Tout ce qui est censé être brun, les troncs, les rochers, la boue, est couvert de mousse verte, ici.

Je la fixai, les yeux grands ouverts, et entrevis alors une lueur d’explication à ses troubles de la nuit passée. L’Arizona lui manquait, sa mère aussi, sans aucun doute. Bella était une fille du Soleil. Forks n’était pas un endroit pour elle. Elle aimait les couleurs chaudes et la chaleur. Moi, j’étais blanc comme la neige et froid comme la glace…Je m’interdis de continuer cette lamentation intérieure, sinon j’allai me tordre de douleur.

- Tu as raison, finis-je par décréter, le brun est chaud.

Le rideau de ses cheveux me cachait son visage, je n’aimai pas cela. Timidement mais sûrement, je repoussai les mèches derrière son épaule.

Arrivés au lycée, nous restâmes un moment dans la voiture. Je lui posai alors ma deuxième question :

- Qu’as-tu comme musique en ce moment dans ton lecteur CD ?

Je sentais que mon visage était déformé par la peine de la révélation que j’avais eue quelques instants plus tôt. Elle remarqua que ça n’allait pas, je crois. Cependant, elle ne fit aucune allusion et me répondit. Phil lui avait offert à Noël le disque d’un de ses groupes préférés, elle n’avait pas aimé au début mais elle avait pris le temps de l’écouter et maintenant, elle l’appréciait. Cette information aussi bénigne soit-elle m’avait fait plaisir (je décontractai les traits de mon visage) car j’avais le même album, j’aimai beaucoup ce groupe, moi aussi. Je sortis le disque de sous la radio pour lui montrer.

- Tu préfères ça à Debussy ? demandai-je.

Elle sembla ne pas avoir entendu la question tellement elle était perdue dans la contemplation de la jaquette. Etrange !

Toute la journée je la bombardai inlassablement de questions, sans jamais être rassasié. Je lui demandai ses films préférés, les endroits où elle était allée, les pays, les villes qu’elle aimerait visiter. Je lui posai des tas de questions sur les livres (je savais qu’elle les aimait). Je ne perdais pas une seule miette de ses réponses et les gravai de manière irréversible dans ma mémoire pour ne jamais oublier.
J’aurai du me sentir gêné par cette curiosité débordante que je laissai se déverser hors de moi. Mais ce n’était pas le cas. Bella était d’une patience infinie et me répondait avec beaucoup de gentillesse. Cela me motivant pour continuer, j’enchaînai les questions les unes après les autres sans me fatiguer. Elle avait répondu jusque là avec une grande facilité (ce qui m’avait rempli de joie car je n’en espérai pas tant) quand elle buta sur une question que je considérai somme toute aussi anodine que les autres (pour elle du moins), ma curiosité n’en fut que plus vive.

- Quelle est ta pierre précieuse préférée ? lui demandai-je toujours avide de ses réponses.

Elle baissa les yeux, parut gênée et s’empourpra en baragouinant je ne sais quelle histoire sur le ‘topaze maintenant’ et le ‘grenat avant’. A partir de là, je n’eus de cesse de la convaincre par tous les moyens possibles et inimaginables, que j’avais en ma possession, pour qu’elle m’avoue les raisons de son embarras. J’arrivai à mes fins (je réprimai un sourire), elle soupira :

- Le topaze, c’est la couleur de tes yeux aujourd’hui. Si tu me reposais la question dans deux semaines, j’imagine que j’opterai pour l’onyx.

J’en restai bouche bée, le visage impénétrable alors qu’un raz de marée de bonheur me submergeait. Apparemment, ses goûts ne variaient pas seulement en fonction de ses humeurs mais, également en fonction de…moi. Cette perspective me procurait une joie que je n’avais absolument jamais ressentie jusque là. Pouvait-elle aussi à en venir à préférer le froid à la chaleur ? Je l’espérai tellement. Néanmoins, je n’avais pas envie qu’elle change sa nature pour se modeler à ce que j’étais, ce serait égoïste.

L’air de rien, je continuai mon interminable interrogatoire

***

Le cours de sciences nat’ arriva et ce fut pire que la dernière fois. Je n’aurai pas cru cela possible. Le fait que Bella ait également du mal à se contenir me réconforta un peu. Je n’étais pas le seul à souffrir. Pour supporter M. Banner, sa vidéo et, surtout le fait de ne pas pouvoir toucher ma chérie alors que l’ambiance calme et tamisée s’y prêtait totalement, je choisis de la toucher quand même… mais avec les yeux. J’écartai mon tabouret du sien pour avoir une meilleure vue. Pendant l’heure, je ne pu décoller mon regard d’elle, repensant à tout ce que j’avais appris à son sujet et en scrutant le moindre de ses petits faits et gestes. Finalement, j’aurai pu rester ainsi à la contempler, le reste de la journée.
Bella choisit une option autre que la mienne pour réussir à passer l’heure sans trop de difficultés. Au début, je sentis qu’elle essayait de s’intéresser vraiment au film que M. Banner osait nous infliger mais, ce fut en vain apparemment. Elle capitulait (ce qui me fit sourire) en se penchant sur sa paillasse, menton sur ses bras croisés et doigts agrippés au rebord de la table.

La sonnerie signalant la fin du cours retentit enfin. Je me levai de suite et l’attendis à la sortie de la salle. Elle me rejoignit quelques secondes plus tard. Comme d’habitude je l’accompagnai à son cours de gym et comme d’habitude, je ne pus m’empêcher de caresser son visage avec le revers de ma main et à chaque fois, le contact me faisait comme une onde électrique se propageant dans tout mon corps.

Il ne restait plus qu’une heure de cours avant la fin de notre journée de lycée. Je décidai de séchai mon cours d’espagnol, trop énervé par les heures qui venaient de s’écouler. J’attendais Bella, assis sur les escaliers qui étaient près du gymnase. J’essayai de voir mon amoureuse à travers les yeux de Mike, celui-ci faisait toujours équipe avec elle, mais ce garçon me rebutait tellement que je laissai tomber.
L’heure passa lentement. Belle finit par sortir, et me gratifia d’un grand sourire, que je lui rendis, lorsqu’elle croisa mon regard.
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:01

Dans la voiture garait devant la maison de Bella, je repris mon interrogatoire. Ce fut plus difficile pour elle cette fois-ci. Je lui expliquai que je voulais tout savoir de sa vie d’autrefois à Phoenix, ce qui lui manquait et, j’insistai pour qu’elle me décrive tout ce que j’ignorai. Je fus parfaitement conscient que ce n’était pas un exercice facile. Cependant, elle s’exécutait sans rechigner et, à mon plus grand bonheur.
Elle partit dans un discours enflammé, dû recourir à des gestes pour tenter de me faire prendre la mesure des choses, de ses paysages indescriptibles, des odeurs et des couleurs impossibles à raconter. Elle se donnait du mal pour mettre des mots sur les détails qui m’échappaient. Et moi, je buvais littéralement ses paroles, enregistrant tous les mots qui sortaient de sa bouche. J’étais fasciné. Je ne l’avais jamais vu s’animer autant, ce fut un spectacle grandiose. J’aurai voulu que ce moment ne s’arrête jamais, je désirai l’écoutai encore et encore. Il n’y avait pas plus douce mélodie que le son de sa voix. A côté, les musiques de Debussy étaient une blague.

Je ne vis pas le temps passé. C’est quand le Soleil se coucha et qu’une tempête se prépara, que je pris conscience du temps passé dans la voiture.

- Tu as terminé, me demanda Bella, l’air soulagé.
- Loin de là, mais ton père va bientôt rentrer, dis-je sur un ton las.

Apparemment, elle aussi, ne s’était pas rendue compte qu’il était si tard.
J’étais triste que cette journée se termine, j’aurai aimé qu’elle continue encore un peu.

- C’est le crépuscule, murmurai-je en surveillant la tempête qui s’avançait vers nous.

Je posai mon regard quelques instants sur les nuages qui glissaient au- dessus de nos têtes et, sur les ténèbres qui nous avaient pratiquement envahis. Je sentais son regard interrogateur posait sur moi.

- C’est le moment de la journée le plus sûr pour nous, dis-je pour répondre à sa question silencieuse. Le plus agréable, le plus triste aussi, en quelque sorte… la fin d’un autre jour, le retour de la nuit. L’obscurité est tellement prévisible, tu ne trouves pas ?

Je sentis comme une vague de mélancolie déferler sur mon cœur. Parce que, le crépuscule signifiait aussi, la fin d’une autre journée passée en sa compagnie.

- J’aime la nuit, m’assura-t-elle. Sans elle, nous ne pourrions pas voir les étoiles. Bien qu’ici ce ne soit guère facile.

J’éclatai d’un rire franc. Elle trouvait toujours un moyen pour me sortir de ma torpeur !
Les pensées de Charlie se faisant de plus en plus claires et pressantes, je prévins Bella :

- Ton père sera ici dans quelques minutes. Donc, à moins que tu ne tiennes à lui révéler que tu passeras ton samedi avec moi…

Elle me coupa la parole.

- Non merci.

Elle récupéra ses affaires et l’air de faire comme si de rien n’était, elle me demanda :

- Demain, c’est mon tour, hein ?
- Certainement pas ! protestai-je d’une voix faussement outragée. Je n’en ai pas terminé avec toi !
- Qu’il y a de plus à savoir ?

Elle parut consternée (elle ne comprenait toujours pas !!!) et moi, je fus exaspéré mais ne relevai pas. Je me contentai de lui répondre :

- Je te le dirai demain.

Charlie arriverait d’une minute à l’autre. Je me penchai devant elle pour lui ouvrir la portière et la pressée.
Soudain, d’autres pensées se mêlèrent à ceux du père de Bella. Ma main se figea sur la poignée. Je ne pouvais en percevoir que quelques bribes mais il ne me fut qu’une seconde pour deviner qui étaient les visiteurs… des indiens Quileutes !

- Aïe ! marmonnai-je.
- Que se passe-t-il ? me demanda ma chérie d’un ton inquiet.

Je me raidis.

- Des complications, maugréai-je.

J’ouvris la portière d’un geste vif et, lui renouvela encore une fois l’information selon laquelle Charlie était au bout de la rue.
En aucun cas je ne voulus mettre Bella dehors mais, il fallait qu’elle se dépêche de sortir avant que les indiens n’arrivent à notre niveau.

Je ne comprenais pas pourquoi j’étais tellement stressé, après tout, je ne faisais rien de mal. Je n’avais pas franchi la frontière et, j’avais bien le droit d’avoir des amis humains. Aucun texte ne faisait mention du contraire dans ce fichu traité. Cependant, mon instinct m’intima de ne pas chercher la confrontation, que celle-ci fut pacifique ou pas.

Mon amie compris mon empressement mais à la vue de son air interloqué, ne saisit pas les raisons. Elle eut à peine refermé la portière que je démarrai au quart de tour.

Dans ma course je captai le regard et les pensées du vieux Quileute : ‘Qu’est-ce que ce satané buveur-de-sang fait en compagnie de la fille de Charlie ?!’.
Je n’eu pas besoin d’en entendre plus. Tout était claire comme de l’eau de roche.
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:09

Chapitre 14


Je retournai à la villa en conduisant plus vite qu’à l’ordinaire (oui, c’était possible !). Il fallait absolument que je parle à Carlisle de ce qui venait de se passer avec les Quileutes. J’espérai que le vieil indien tiendrait sa langue devant Charlie et, qu’il ne déclencherait pas, au sein de la petite ville de Forks et de ses environs, un genre de ‘troisième guerre mondiale’. L’événement prendrait alors des airs de films gores, avec pour protagonistes des ‘indiens-loups’ et des ‘vampires-végétariens’, qui se déchiquetteraient les uns les autres… pas banal comme affaire !

J’avais conscience d’exagérer, et de devenir parano… mais pour le coup, j’étais vraiment inquiet.

J’arrivai en trombe devant la maison et freinai tellement fort que les roues arrière de la Volvo décolèrent du sol ! Alice, qui m’attendait devant la porte d’entrée, secoua la tête d’un air déconcerté ! Evidemment, je savais de quoi ses pensées été faites, mais je n’avais pas envie de parler de cela pour l’instant. Je me dépêchai de sortir de la voiture, et braillai à ma sœur qu’il fallait que je voie Carlisle tout de suite, que cela ne pouvait pas attendre. Elle me répondit mentalement, en lâchant un grand soupir agacé :

- Tu ne t’inquiètes pas pour la bonne chose, Edward ! Le vieux Billy Black ne parlera pas, et ne fera rien contre nous, il est juste anxieux !’

Je fis semblant de ne pas l’entendre bien que ses paroles me rassurèrent un peu (ses visions n’étaient pas sûres à cent pour cent). J’avais absolument besoin de l’avis de mon père. De nous tous, c’était lui qui connaissait le mieux le peuple Quileute, c’est avec lui que les indiens avaient signé le traité.
Je montai les marches de l’escalier, qui menait au premier étage, deux à deux, et me précipitai vers son bureau. J’allai frapper à la porte quand il me dit :

- Tu te tourmentes encore pour rien, mon grand ! Mais entre, je t’en prie.’

J’entrebâillai la porte et passai la tête à travers l’ouverture (j’avais peur de déranger, il était en compagnie d’Esmé).

- Je dérange, demandai-je.
- Tu sais bien que tu ne nous déranges jamais, me répondit ma mère, qui se tenait derrière son mari, une main posée sur son épaule et un grand sourire aux lèvres.
- Vous êtes au courant ? les interrogeai-je (bien que je connus déjà la réponse), en m’asseyant dans le fauteuil qui se trouvait face au bureau de Carlisle.
- Oui, Alice nous a prévenus, mais il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat ! Tu n’as rien fais de mal, tu n’as enfreint aucune règle, alors détends-toi, me conseilla mon père d’un regard bienveillant.
- Mais…

Il me coupa la parole !

- Ecoute, Edward, tu vas répondre à mes questions par oui ou par non, okay ?
- Okay ! (je captai les questions dans sa tête, mais il se borna tout de même à me les poser à haute voix).
- As-tu tué un humain pour t’abreuver de son sang ? Dans Forks ou dans ses environs, dans un rayon de 1000 km ?
- Non !
- As-tu injecté ton venin à Bella ou à une autre personne pour qu’elle se transforme en vampire ?
- Ca ne va pas !

Je voyais Esmé sourire jusqu’aux oreilles, elle se délectait de la scène qui était en train de se jouer entre nous !

- As-tu franchi la frontière qui mène au territoire Quileute ?
- Jamais de la vie !
- Alors, il n’y a aucun problème, Edward ! m’assura mon père avec toute la sympathie qui le caractérisait.
- Et Charlie ? S’il découvre ce que nous sommes… continuai-je.
- Charlie Swan, le Shérif de Forks ! s’étonna-t-il. Il n’y a pas plus rationnel que lui ! C’est un homme charmant qui nous a prit en sympathie, il ne va certainement pas croire à des histoires de vampires, surtout en ce qui nous concerne.
- Oui, tu as raison, soupirai-je soulagé.
- Ton père a toujours raison, s’esclaffa Esmé en me faisant un clin d’œil.

Je prenais congé de mes parents en les remerciant du temps et de l’infinie patience qu’ils voulaient bien m’accorder à chaque fois que j’en avais besoin. J’avais de la chance de les avoir, je n’aurai pu rêver meilleurs parents au monde. Je m’en vouais de les ennuyer avec mes angoisses. Je tenais tellement à eux et Bella, que la peur, qu’ils leur arrivassent malheur, m’était parfois ingérable.

Je me dirigeai maintenant vers ma chambre, où Alice m’attendait. Elle avait eu des visions concernant mon rendez-vous avec Bella. Je savais que pour le bien de tous, et surtout celui de mon amie, une discussion sérieuse s’imposait entre ma soeur et moi. Je n’avais pas le droit, et encore moins l’envie de passer à côté.

***


Alice était assise par terre, dos appuyé contre le sofa, les jambes repliées et les mains posées sur les genoux. J’entrai dans la pièce, elle me vrilla du regard… je sentais pointer une ‘vacherie’…

- Déjà là ! C’est pas dommage ! J’ai failli attendre…’.

Je fus surpris ! Elle était plus cassante que cela, d’habitude, quand elle était contrariée. Cependant, j’ignorai la remarque, je n’avais pas envie de me disputer avec elle. Je m’assis en tailleur, face à elle.

- Je t’avais bien dit que tu ne t’inquiétais pas pour la bonne raison ! bougonna-t-elle, pleine de reproches dans les yeux. Seulement moi, tu ne m’écoutes jamais !
- Ce n’est pas vrai, Alice, et tu le sais ! contestai-je. Tout ce que tu dis compte énormément pour moi… tu es une des personnes les plus importantes de ma vie (un sourire lui étira les lèvres). J’avais seulement besoin d’en parler à Carlisle pour être pleinement rassuré.
- Passons… De toute façon, tu trouves toujours le moyen de te faire pardonner, et de me faire culpabiliser quand je te gronde ! s’insurgea-t-elle avec une petite moue qui aurait damné le cœur de n’importe quel homme.
- N’importe quoi !

C’était vrai en plus, je ne voyais vraiment pas pourquoi elle me disait cela !

- Revenons au vrai problème, Edward. poursuivit ma sœur. Tu veux bien ?
- Je n’ai pas vraiment le choix, je crois.
- Parfaitement, tu n’as pas le choix, me dit-t-elle sur un ton conquérant et satisfait.
- Alors, allons-y…
- Tu es au courant des visions que j’ai eues à propos de ta petite escapade de samedi prochain avec Bella…
- Oui, je suis au courant mais…
- Ne m’interrompt pas, je t’en supplie. C’est important.

Il y eut un silence de quelques secondes, même son esprit resta muet.

Puis elle reprit :

- Il n’y aura pas de fin heureuse à ce rendez-vous, Edward. Ce sera un samedi funeste, pour toi et les nôtres…mais surtout et avant tout, pour Bella et sa famille ! Je t’en conjure de laisser tomber. Vous n’avez pas besoin d’aller dans cette clairière, loin de tout, pour vous voir.

Son visage était grave, ses traits déformés, sa voix chantante cassée. Elle aurait pleurait si elle en avait été capable. Depuis des décennies que je la connaissais, je ne l’avais jamais vue dans un tel état de détresse ! Je fus choqué !

A mon tour, je me sentis mal, très mal… plus que je ne l’avais jamais été. Ma vision se brouilla et mon esprit s’embruma. Je devinai le sol se dérober sous moi. Un tourbillon d’incertitudes était en train de m’aspirer, tournant à chaque seconde de plus en plus fort et de plus en plus vite, m’écartelant le corps, entrechoquant mes pensées, cassant ma raison, froissant mes envies… Je du me battre avec le peu de conscience qui me restait pour reprendre pied.
Quand enfin le malaise cessa, la réalité me sauta à la gorge : j’allais abréger la vie de Bella, ce samedi. Mais comment… par quels événements obscurs… Je voulais en savoir plus. Je voulais qu’Alice me raconte tout ce qu’elle avait vu dans le plus infime des petits détails qu’elle avait perçus.

- Edward, commença Alice, tu t’imagines bien que Bella et toi, allez vous rapprocher… vous avez une attirance l’un pour l’autre peu commune, des pulsions mentales mais aussi physiques, elle va vouloir te toucher, tu vas avoir envie de la caresser, souhaiter vous embrasser… Tout cela est normal pour un homme et une femme amoureux. Mais toi, tu es plus qu’un homme, mon frère, ton désir est bien plus fort que charnel (je l’écoutai parler sans dire un mot). Et quand le moment arrivera, je ne te vois pas résister à cela ! Cela fait des jours que j’ai la même vision, aucun détail ne change. Alors, je t’en supplie, restez sur votre première décision, allez à Portland, invite-la au restaurant, faire du shopping…tout ce que tu veux, mais je t’interdis formellement de l’emmener dans cette satanée clairière. Et si tu te bornes à vouloir me désobéir, je mettrai tous les moyens de mon côté pour t’en empêcher. Tout le monde est d’accord avec moi à la maison… on te séquestrera s’il le faut !
- Quoi ? Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire ? (je ne savais plus où j’étais ni qui j’étais).
- Et oui, mon cher Edward, il n’est pas question une seule petite seconde que je te laisse faire du mal à ma future amie. Avant que tu ne prennes cette décision stupide, je nous voyais, Bella et moi, devenir les meilleures amies du monde, rigoler ensemble, nous prendre dans les bras l’une de l’autre,… m’occuper d’elle comme d’une petite sœur…des moments absolument magiques (elle avait dans la voix des pointes d’hystérie !). Tu n’as pas le droit de m’enlever cela, tu n’es pas le seul à aimer Bella, tu entends ?

Alice n’avait jamais eu d’amies comme devaient avoir toutes les jeunes filles de son ‘âge’. Je sais que cela lui manquait. Elle m’en avait souvent parlé. Bien sûr, elle avait Jasper, qu’elle aimait plus que tout, et nous, les membres de sa famille, qu’elle adorait, mais malgré cela, son cœur n’était pas complet. Je comprenais maintenant que c’était Bella qui devait combler ce vide. Comme c’était étrange, j’eus l’impression que nos destins, à Bella, Alice et moi, étaient scellés par un lien puissant et indestructible…
Les cris de ma sœur me firent sortir de mes pensées, elle devenait de plus en plus enragée…

- Et je te préviens, que je ne te laisserai pas non plus détruire notre famille, uniquement par la faute de ta stupidité égoïste (elle s’était maintenant levée, les points fermés et crispés de colère, me surplombant de tout son petit corps… on aurait dit une géante, prête à m’engloutir en une seule bouchée ! Moi, toujours assis par terre, bouche bée). Parce que c’est ce qu’il va arriver si tu t’obstines… J’en serai inconsolable, je ne m’en remettrai jamais s’il arrivait malheur à Bella, je ne pourrai pas te pardonner !

Je voulais la calmer, les mûrs de la maison tremblaient, on devait l’entendre à des kilomètres à la ronde. De plus, il était évident que je ne voulais ni tuer Bella, ni détruire ma famille, et j’aurai préféré mourir que de faire de la peine à ma sœur. Elle avait toujours été ma plus fidèle alliée, je ne pourrais jamais assez la remercier pour cela.

- Je ferai tout ce que tu voudras Alice, je te donne ma parole, mais je t’en supplie calme-toi, lui implorai-je, tu commences à me faire peur !

Alice s’effondra sur le sol, son petit corps fin avait fait comme le bruit sourd d’un gros sac de farine qu’on laisserait tomber à terre (je n’étais pas certain qu’elle aurait apprécié la métaphore…). Tous ses muscles se détendirent peu à peu, les uns après les autres.

- Tu me jures, qu’au nom de tout ce que nous sommes, tu n’emmèneras pas Bella là-bas ? me demanda-t-elle le souffle court.
- Je te le jure Alice, fais-moi confiance, la suppliai-je.
- Ok, Edward. Je te crois, je te fais confiance… Merci, merci beaucoup. Je te revaudrai cela.

Le calme était retombé, quand soudain, ses yeux roulèrent dans leur orbite, et son regard se figea sur moi. Je compris qu’elle venait d’avoir une autre vision.

- Alice qu’as-tu vu ? lui demandai-je curieux.
-‘ A quoi viens-tu de penser à l’instant, Edward ?’
- Pourquoi ? Quelle importance ?
- Parce que le futur a changé. Je vous vois encore dans la clairière mais, je vois aussi Bella rentrait chez elle, le soir même, saine et sauve ! Alors, dis mois à quoi tu viens de penser.’

Je ne comprenais plus rien, mais lui répondis quand même :

- Et bien, je me disais que si je partais chasser demain, et buvait du sang jusqu’à ne plus pouvoir en avaler une seule goutte…
- Mais oui, c’est ça, tu es un génie, Edward ! On aura cas partir demain, en début d’après-midi. Bien sûr, je t’accompagnerai pour m’assurer que tu t’abreuves jusqu’à t’en faire exploser l’estomac. On n’a pas besoin d’aller loin, on sera de retour dans la nuit.

Je l’écoutai interloqué.

- Puis, Jasper et moi, nous vous suivrons dans la clairière (elle était devenue folle !!!) pour veiller au grain, et bondir sur toi, si jamais quelque chose venait à mal tourner. Ne t’inquiète pas, Bella ne s’apercevra pas de notre présence, et toi non plus d’ailleurs. Nous serons parfaitement discrets, déclara-t-elle toute heureuse de sa trouvaille.
- Quoi ? Tu sais comment on appelle ça ? Du voyeurisme !!! rétorquai-je tout à fait consterné.
- Edward, c’est à toi de décider. C’est ça ou rien. Il faut faire avec ce qu’on a dans la vie, et faire des compromis, aussi !

J’émis un grognement rauque. Bonjour l’intimité ! Mais évidemment, vu sous cet angle, je pouvais difficilement refuser. J’avais fait une promesse à Bella et voulais la tenir. Alors…

- Alors, c’est oui ? me demanda-t-elle à demi effondrée de bonheur.
- Je te préviens que je ne serai pas à l’aise. Moi, je saurai au courant de votre présence, petite vicieuse ! Vous aurez intérêt à vous faire tous petits…
- Je te le promets. Oh je suis tellement heureuse. (Là-dessus, elle prit mon visage dans ses mains, le comprima et m’embrassa sur le front.) Il faut que je prévienne Jasper !
- Fais dont ça, bougonnai-je.
- Euh, autre chose Edward…
- Quoi encore ?
- Tu me présenteras à Bella demain, hein ? Tu me dois bien ça, me dit-elle d’un air faussement timide.
- Pousse pas le bouchon trop loin, Alice !
- S’il te plait, pitié mon frère adoré.

Encore une fois, je capitulai. Que pouvais-je faire d’autre ?

Quand nous sortîmes de ma chambre, toute la famille était là, a nous regardés avec des yeux ronds comme des pièces de monnaie. Bien sûr, ils avaient entendu la crise d’Alice, (comme toute la moitié ouest des Etats-Unis je suppose), et s’inquiétaient. Ils n’avaient pas osé venir voir de peur de déclencher un esclandre. Je leur dis que tout était arrangé, et qu’Alice allait leur expliquer.

Moi, je me sauvais encore une fois, pour passer la nuit dans une demeure autre que la mienne.

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:11

Il était minuit passé quand j’arrivai devant la maison de Bella. Je sautai d’un seul bon à la fenêtre de sa chambre, je soulevai doucement la vitre, sans faire de bruit, et m’assurai bien, qu’elle dormit, avant de pénétrer dans la petite pièce, qui était éclairée par la douce lumière argentée de la Lune. Bella était plongée dans un sommeil profond, ce qui ne m’étonna guère vu la nuit exécrable qu’elle avait passée la veille. Je m’approchai du lit pour regarder plus en détail son délicieux visage, il était détendu et serein. Tant mieux ! J’allai, moi aussi, pouvoir bénéficié d’une agréable nuit, assis dans mon rocking-chair, à la contempler, profitant, en même temps, pour faire le vide dans ma tête. J’en avais besoin après la soirée pas franchement agréable que je venais de vivre.

Je regardai autour de moi, à la recherche d’indices qui pourraient m’en apprendre davantage sur la jeune fille qui était endormie prés de moi. Mon regard se posa sur son bureau. Le livre de maths était ouvert, et à côté, des feuilles volantes à grands carreaux étaient éparpillées sur toute la surface du meuble. Elle avait fait ses devoirs avant d’aller se coucher. Je décidai de jeter un œil à ses exercices, histoire de voir si elle s’en sortait (je savais que les maths et elle n’étaient pas bons amis), ou si je devais me proposer pour lui donner des cours particuliers. Cela ne m’aurait pas déplu…bien au contraire. Un autre prétexte pour passer encore plus de temps en sa compagnie ! Je tendis le bras et m’empara de la première feuille qui me tomba sous la main. A ma grande surprise, ce n’était pas des maths !!! Il n’y avait aucun calcul d’aucune sorte sur cette page ! Mon prénom était inscrit sur toute sa surface, écrit et répété infatigablement, à l’encre noire, de la main de Bella. J’aurai reconnu son écriture entre un milliard d’autres.

Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward, Edward,…

Je clignai plusieurs fois des yeux pour m’assurer que je n’étais pas entrain d’halluciner. Sans réfléchir, je pris une autre feuille. Sur celle-ci, elle avait dessiné des cœurs où était inscrit E.C. + B.S.. Je n’en revenais pas ! J’étais incapable de penser, des papillons se formaient dans mon ventre, j’eus l’impression que mes mains devenaient moites (mais ce n’était pas possible). Tout cela aurait du me déranger, me faire peur, mais non. Si mon cœur étant encore en mesure de battre, il aurait certainement explosé dans ma poitrine. Bella venait inconsciemment de faire disparaître en quelques secondes, les événements dérangeants de ma soirée et toutes mes inquiétudes. Maintenant, je planai littéralement, une vague d’euphorie me traversant le corps de part en part. Ce fut mieux qu’une drogue ! Je…

- Edward, je t’aime de tout mon cœur, ne me quitte jamais.

Oh la la, elle s’était réveillée (je ne compris pas la signification de ses mots tout de suite). Je levai la tête lentement vers elle, les yeux à moitié fermés, redoutant d’affronter son regard. Je m’attendais à la voir assise sur son lit, ses yeux endormis, me fusillant… Mais pas du tout, elle dormait toujours, elle avait simplement parlé dans son sommeil. J’aurai du le savoir depuis le temps, cela m’éviterait de me faire des frayeurs. Ce n’est qu’en me relaxant que je saisis le sens des ses paroles. Elle avait dit qu’elle m’aimait, pas consciemment bien sûr, mais elle l’avait dit !

Durant le reste de la nuit, je me répétai ses paroles, me balançant dans le rocking-chair, au rythme de sa respiration calme et profonde, un grand sourire aux lèvres.

Vers six heures du matin, Bella commença à sérieusement s’agiter. Je pris la décision de rentrer chez moi avant qu’elle ne se réveille pour de bon. Je replaçai les feuilles sur le bureau, à l’endroit exact où elle les avait laissées.

Sur le chemin de la maison, je pensai – non, j’étais certain – que je venais de vivre la plus belle nuit de toute ma longue existence !

***


Je montai vite fait dans ma chambre pour me changer. Quelqu’un frappa à la porte. C’était Alice.
- Entre Alice, lui lançai-je de bonne humeur.

Elle me dévisagea avec suspicion.

- Tu as l’air heureux ! s’étonna-t-elle
- Pourquoi ne se le serai-je pas ?
- Bah je ne sais pas, c’est si rare, alors…Enfin bref, je venais te dire de ne pas oublier de me présenter à Bella, aujourd’hui.
- Ca ne risque pas, et puis je compte sur toi pour me le rappeler une bonne douzaine de milliers de fois, ironisai-je (enfin pas tant que ça !).
- Suis-je si prévisible, Edward ? me dit-elle avec une moue moqueuse.

Je ne relevai pas, j’avais un autre souci en tête, à savoir la réaction de ma famille concernant notre plan de samedi. Elle me montra par la pensée les réactions de tout le monde.
Carlisle nous faisait confiance, Esmé était inquiète, Rosalie était au plus près de la crise nerfs, Emmet, qui me pensait fou, essayait par tous les moyens de calmer cette dernière. Et Jasper songeait que c’était de la pure démence. Il avait enguirlandé Alice, qui elle, me soutenait sans relâche, comme à son habitude.

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:15

Quand Bella sortit de sa maison, apparemment pressée, et vint s’asseoir près de moi sur le siège passager, je ne pu empêcher mes lèvres de s’étirer en un sourire radieux.

- Tu as bien dormi ? lui demandai-je, comme si je ne connaissais déjà pas la réponse.
- Comme un loir. Et toi, ta nuit ?

Si elle savait ! Mais je ne pouvais pas lui en parler. Je le ferai peut-être plus tard, quand j’aurai le courage de lui avouer que je passais mes nuits dans sa chambre à la regarder dormir,… et à fouiller dans ses affaires.
Je me contentai alors de lui répondre en rigolant :

- Agréable.

Elle comprit que je lui cachai quelque chose.

- Ai-je le droit de te demander à quoi tu l’as consacrée ? m’interrogea la jeune fille sur un ton qu’elle essayait de faire le plus innocent possible.
- Non, m’esclaffai-je. Aujourd’hui est encore mon jour.

Elle me fit une petite moue boudeuse, et vaincue, me laissa l’interroger avec le même entrain qui m’avait animé la veille.

Je la questionnai dans la voiture nous menant au lycée et pendant les intercours. Je voulais savoir tout de sa famille. Je posai des questions sur sa mère, sur ce qu’elles aimaient faire ensemble, sur ces grands-parents aussi.
Une question me brûlait les lèvres depuis un moment, mais je n’osais pas la lui poser de peur de la gêner, mais surtout, parce que j’appréhendais la réponse. Il aurait été normal qu’elle ait eu un petit ami à Phoenix, particulièrement si elle faisait le même effet aux garçons d’Arizona qu’à ceux de Forks. Je sentis en moi monter une onde de jalousie ! Pfff… j’étais vraiment ridicule.
Je me risquai quand même à lui poser la question à la cafétéria. Elle rougis, me regarda d’un air embarrassé, et m’avoua qu’elle n’avait jamais eu aucune aventure avec aucun garçon… jusqu’à aujourd’hui ! Je ne pouvais pas y croire ! Les jeunes hommes de Phoenix était-ils tous aveugles et sourds, pour qu’aucun d’eux n’ait été séduit par Bella ? Ou peut-être bien qu’elle était difficile…
Je voulais savoir…

- Personne ne t’a jamais attirée ? persévérai-je.
- Pas à Phoenix, reconnu-t-elle à contrecoeur.

J’étais donc le seul garçon de sa vie à l’avoir charmée !

Je n’aurai pas dû, mais je me sentis heureux et soulagé par cette révélation. Personne d’autre ne l’avait approché !

Cependant, plus j’y pensais et plus je me sentais triste pour Bella, elle avait dû se sentir bien seule ! Nos histoires se ressemblaient. A l’instar de mon amie, je n’avais jamais voulu personne d’autre non plus… à part elle, maintenant.

Je décidai de changer de sujet, il fallait la prévenir que cet après-midi, Alice et moi, partions chasser.

- Nous aurions dû prendre ta voiture, annonçai-je tout à trac.
- Pourquoi ?
- Je pars avec Alice après le déjeuner.
- Oh, murmura-t-elle, perplexe et déçue. Ce n’est pas grave, je rentrerai à pied.
- C’est exclu, rétorquai-je. Nous irons chercher ta camionnette et la laisserons sur le parking.
- Je n’ai pas les clés sur moi. Je t’assure, ça m’est égal de marcher.

Elle était têtue ! Il était absolument hors de question que je la laisse parcourir deux kilomètres à pied, et toute seule de surcroît. Avec la chance qu’elle avait, elle se ferait enlevé par je ne sais quel pervers… Je bloquai mes pensées, cela me rappelait trop la nuit à Port Angeles.

- Ta voiture sera là, et la clé sur le contact, m’entêtai-je. A moins que tu craignes qu’on te la vole. (Elle ne pourrait rien trouver à redire à cela).
- D’accord, accepta-t-elle, les lèvres pincées.

Et oui, j’arrivai toujours à avoir le dernier mot !

- Où allez-vous ? me demanda-t-elle le plus naturellement du monde.
- Chasser. Si je dois passer une journée seul avec toi, je préfère prendre un maximum de précautions. Tu peux toujours annuler, tu sais…

Bien sûr que je n’avais pas envie qu’elle annule, cela m’aurait rendu malade…mais peut-être (même sûrement) que cela serait plus prudent.

- Non, refusa-t-elle. J’en suis incapable.
- Malheureusement, c’est sans doute vrai, ronchonnai-je.

Elle vit mon regard s’assombrir et changea de sujet.

- A quelle heure seras-tu là, demain ? s’enquit-elle, déjà déprimée à l’idée de me quitter.
- Tout dépend… c’est samedi, tu ne veux pas faire la grasse matinée ?
- Non.

Elle avait répondu avec un tel empressement que j’eus du mal à réfréner un sourire.

- Comme d’habitude, alors. Charlie sera là ?
- Non, il part à la pêche.

Bizarrement, Bella sembla se détendre. La frustration de mon départ avait fait place à une sorte de bonne humeur. Cela devait être dû au fait que notre rendez-vous du lendemain était maintenu.

Je voulais tout de même lui faire prendre l’ampleur de ce qu’elle risquait (même si je savais qu’Alice et Jasper nous surveilleraient !), je désirais savoir si elle était vraiment inconsciente du danger. Passer la journée seule, en plein milieu d’une forêt, avec un vampire obsédé par l’odeur de son sang, quelle folie !!!

- Et si tu ne reviens pas, lui lançai-je avec sécheresse, que va-t-il penser ?
- Aucune idée. Il sait que j’avais projeté des lessives. Il se dira que je suis tombée dans le lave-linge, me rétorqua-t-elle avec légèreté.

Ce n’était pas drôle ! J’étais furieux et la fusillai du regard. Elle fit de même. Mais consciente qu’elle avait perdu le combat d’avance, elle enchaîna :

- Que chasserez-vous, ce soir ?

Je restai perplexe. Non seulement, elle n’avait aucune mesure du danger, mais en plus, elle se passionnait pour notre chasse !

- Ce que nous trouverons dans le Parc Régional. Nous n’avons pas l’intention d’aller très loin, lui indiquai-je.
- Pourquoi y vas-tu avec Alice ?
- Elle est celle… qui me soutient le plus, avouai-je, sourcils froncés.
- Et les autres ? Comment réagissent-ils ?
- Avec scepticisme, pour la plupart.

Bella se tourna vers la table où étaient assis mes sœurs et mes frères. Elle les dévisagea un à un, mais eux, restèrent indifférents. J’en fus bouleversai. J’aurais aimé qu’ils s’intéressent ne serait-ce qu’un tout petit peu à elle, mais ce n’était pas les cas.

- Ils ne m’aiment pas, devina-t-elle.
- Ce n’est pas ça, objectai-je sur un ton peu convaincant. Il ne comprenne pas pourquoi je ne te fiche pas la paix.
- Ca alors, moi non plus, figure-toi !

Exaspéré, je secouai lentement la tête.

- Je te l’ai déjà dit, tu n’as aucune conscience de qui tu es. Tu ne ressembles à personne. Tu me fascines.

Elle me lança un regard peu amène, elle croyait que je me moquais d’elle. Je ne pu m’empêcher de rire.

- Avec mes talents… particuliers, murmurai-je en effleurant discrètement mon front, j’ai une capacité hors du commun à saisir la nature humaine. Les gens sont prévisibles. Mais toi… tes réactions sont déconcertantes. Tu m’intrigues.

Encore une fois, une déferlante d’émotions balaya son visage… Je n’étais pas capable de lire dans sa tête, mais je percevais bien ce qui la chagrinait. Elle était persuadée que c’était la seule chose (le silence de son esprit) qui m’attirait en elle. Or, c’était complètement faux.

Alors, je poursuivis :

- Ce n’est qu’une partie du problème. La plus facile à expliquer. Il y en a une autre cependant… pas aussi aisée à décrire…

Elle ne m’écoutait plus. Elle était de nouveau en train de scruter mes frères et sœurs, quand j’entendis Rosalie (elle s’était brusquement tournée vers Bella) :

- Laisse nous tranquilles, espèce de sale petite intruse d’humaine. Tu n’es pas des nôtres alors passe ta route…’

J’émis de suite, à son égard, un son rageur, étouffé presque haineux. La blonde capta ma colère, et lâcha Bella du regard.

Sale petite peste de Rosalie, elle allait me le payer. Il devenait urgent que je lui mette les points sur les i.

Je me retournai vers mon amie et captai sans mal la confusion et la terreur qui l’avait envahie.

- Désolé, m’excusai-je, le visage fermé. Elle est inquiète, rien de plus… C’est que… ce ne serait pas dangereux uniquement pour moi si, après m’avoir fréquenté de façon aussi ostensible, tu…
- Je ?
- Les choses se terminaient mal.

Je me tordis de douleur à cette idée. Prostré, je pris ma tête dans mes mains et essayai de faire le vide.

- Tu dois absolument partir maintenant ? me demanda-t-elle d’une voix aussi normale que possible.
- Oui.

C’est alors que j’entendis la voix rassurante de ma petite Alice, me disant de ne pas faire attention à notre sœur, et me garantissant, qu’avec toutes les précautions prises pour le lendemain, je ramènerai Bella saine et sauve à son père.

Je relevai la figure, sourit (Alice trépignait, elle voulait venir dire bonjour à sa future amie, j’acquiesçai d’un signe de tête que seule ma sœur pu percevoir), et reprit à l’intention de Bella :

- C’est mieux ainsi. Il reste encore un quart d’heure de ce maudit film à visionner en biologie, et je ne crois pas que j’arriverai à la supporter.

Alice arriva derrière moi en un éclair. Je sentis la surprise de mon amoureuse et salua ma sœur.

- Alice, Bella ; Bella, Alice, les présentai-je avec décontraction, une moue ironique aux lèvres.
- Salut, ravie de te rencontrer enfin, lança Alice à notre amie. (Je captai les sensations de ma sœur à travers son esprit : elle était nerveuse et avait le trac, mais surtout, elle était heureuse de pouvoir enfin parler à Bella).
- Bonjour, murmura timidement l’intéressée.
- Tu es prêt, me demanda ma sœur.
- Presque, lui répondis-je d’une voix distante. Je te retrouve à la voiture.
- 'Bah dis dont ! Ce fût rapide ! Je te remercie bien quand même, c’est toujours mieux que rien !' s’étouffa Alice sur le fait que je ne lui laisse pas plus de temps en compagnie de Bella.

Elle partit vers la voiture sans faire plus de commentaires.

- Aurais-je dû lui souhaiter de bien s’amuser ou ça aurait été déplacé ? s’enquit Bella.

Elle me prenait toujours au dépourvu !

- Non, ça aurait convenu, rigolai-je.
- Amuse-toi bien, alors.

Je ne me laissai pas tromper par son faux entrain.

- J’y compte bien. Quant à toi, tâche de rester en vie.
- A Forks ? Quel défi ?
- Pour toi, c’en est un ripostai-je. Promets !
- Je promets de rester en vie, ânonna –t-elle. Je m’occuperai de la lessive ce soir, voilà qui ne devrait pas être trop dangereux.
- Ne tombe pas dedans, raillai-je.
- Je ferai mon possible.

Nous nous levâmes.

Je sentis la tristesse l’envahir. J’aurai voulu rester avec elle, mais j’étais dans l’obligation de partir chasser… pour notre bien à tous les deux. Et puis, ce ne sera pas long, nous reviendrons dans la nuit, j’irai veiller sur son sommeil ensuite. Mais cela, Bella ne pouvait pas le savoir.

- A demain, soupira-t-elle.
- Ca te semble si loin que ça ? plaisantai-je.

Elle hocha la tête, lugubre.

- Je serai à l’heure, lui jurai-je en souriant.

Je lui effleurai la joue, puis m’éloignai, une boule dans la gorge et dans le ventre.

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:16

Nous arrivâmes, Alice et moi, chez Bella en peu de temps. Pénétrant dans la maison par la fenêtre de sa chambre comme à mon habitude, nous nous mettions d’accord pour nous séparer afin de trouver la clé de la Chevrolet le plus vite possible. J’intimai à Alice de chercher au rez-de-chaussée, pendant que moi, j’explorerai l’étage.
Je savais, en fait, parfaitement où chercher. Bella avait dû oublier sa clé dans la poche de son jean porté hier, et l’aura mis dans le panier à linges sales sans les y avoir enlevés.
Je ne m’y trompai pas. La clé était bien là, calait au fond de la poche droite de son pantalon.
Si Bella était maladroite, elle était aussi parfois tête en l’air. Cela me fit sourire.
Cependant, je ne prévins pas tout de suite Alice de ma trouvaille. Je voulais passer quelques secondes, seul, dans la chambre de mon amie. Je m’assis sur le lit qui n’était pas refait, pris l’oreiller et me fourra la tête dedans. Il était imprégné de son parfum. J’aurai pu rester dans cette position des heures entières, rien que pour respirer sa délicieuse odeur. C’était comme si je la tenais dans mes bras.
Je finis quand même par me lever pour aller fouiller dans l’armoire murale qui se trouvait sur le palier de la chambre. Je pris une taie d’oreiller propre pour remplacer celle inondée de la fragrance de Bella. Je cachai cette dernière sous mon pull, afin qu’Alice ne s’en aperçoive pas (j’en aurai entendu pendant des siècles sinon). Je sais que ce que je venais de faire n’était pas très glorieux, mais je voulais avoir son odeur sur moi en permanence. Cela me permettrait, en plus, de m’exercer à refouler mes pulsions meurtrières. Je la lui rendrai quand le parfum se sera envolé, elle ne s’en apercevra même pas.

J’annonçai enfin à Alice que j’avais la clé. Nous repartîmes en direction du lycée, moi, conduisant la Chevrolet, et Alice, me suivant derrière avec la Volvo.
Je garai la camionnette près de la sortie du lycée pour éviter à Bella de la chercher et de marcher trop longtemps.
Afin de lui réitérer mes supplications quant à la nécessité de prendre soin de sa vie, je pris un morceau de papier et un stylo dans la poche intérieure de ma veste, et inscrit :

Sois prudente


Je le posai sur le tableau de bord, devant le volant. Là, j’étais sûr qu’elle ne pourrait pas le rater.


Je rejoignis Alice dans la Volvo et nous partîmes de suite pour le Parc Régional.

La chasse fut fructueuse, et ma sœur tint sa parole quant à son dessein de me gaver. Elle m’obligea à tuer trois cerfs, deux pumas et un grizzli. Je n’en pouvais plus, je me sentais lourd et pour peu, elle m’aurait dégoûté du sang. Elle, ne se contenta que d’un élan (elle n’avait jamais eu un gros appétit !).

Nous rentrâmes aux alentours de une heure de matin. Elle me déposa devant chez Bella. Il fallait absolument que je m’assure de l’état de santé de cette dernière.

Je grimpais dans sa chambre. Elle dormait profondément et avait l’air intact, je fus rassuré. Je restai avec elle jusqu’à cinq heures du matin, heure à laquelle Charlie s’était levé, pêche oblige !


Je reviendrai la chercher tout à l’heure pour notre journée en amoureux.
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:22

Chapitre 15


Il fallait absolument que je parle à mes sœurs.

J’étais toujours furax après Rosalie concernant le comportement haineux et désobligeant qu’elle s’était permise d’avoir face à Bella, la veille à la cafétéria. Je la remettrai à sa place comme il le faut, elle pouvait me faire confiance. Pour qui osait-elle se prendre, cette infâme petite effrontée ? Je ne décolérai pas ! Il mettait difficile d’appréhender le fait qu’une personne, même qui ne la connaissait pas, puisse éprouver des sentiments tellement négatifs à l’égard d’un être aussi doux, généreux, tolérant et compréhensif que Bella Swan. Elle inspirait la gentillesse et la confiance dès le premier regard.
Mais Rosalie, cette fille blonde au corps sculpturale et élancé, ne tolérait pas l’outrage que lui faisait mon amie (sans le vouloir), à savoir, de monopoliser, vers elle, tous mes regards, mes gestes, mes pensées, mes intentions et surtout, tout mon amour. Rosalie pensait, dans son infinie vanité, que les hommes du monde entier devaient tomber en adoration devant sa scandaleuse beauté. Elle n’avait, malheureusement (pour elle), jamais compris qu’une personne n’était pas uniquement réduite à son enveloppe charnel. Il fallait bien une entité supérieure au corps pour que celui-ci s’anime.
J’étais autant frustré de ne pas entendre l’esprit de Bella que d’entendre celui de ma sœur. Les pensées de cette dernière étaient petites, étriquées et constamment tournées vers elle. Elle arrivait parfois à me flanquer des migraines monumentales tellement elle était ennuyeuse. J’essayai alors de construire un mûr en béton armé entre son esprit et le mien, afin d’éviter d’être pollué par les éloges qu’elle se faisait à elle-même. Je n’y arrivai pas tout le temps et, dans ces cas là, j’étais obligé de m’éloigner.
L’ambiance avait toujours était électrique entre nous deux. Je ne lui avais jamais porté aucun culte et pour elle, c’était quelque chose de blasphématoire.
Bien sûr, avec les années, une certaine affection s’était installée, mais ce n’était rien face à l’amour et le dévouement mutuel que nous nous portions avec mon autre sœur, Alice.
Je supportai, tant bien que mal, son pénible caractère, qui relevait plus de la souffrance que de la méchanceté. Je n’oubliai pas les conditions dramatiques dans lesquelles Carlisle l’avait transformée, après qu’elle se soit faite violée et abandonnée à moitié morte par son futur mari et sa bande d’amis. Je gardai, également, en tête, le fait qu’elle ne réaliserait jamais son désir d’enfanter. Cette stérilité la rendait terriblement malheureuse. Alors, je lui passai tous ses sarcasmes, ses satires, ses affronts sans aucune rancœur ni rancune. Mais cette fois-ci, il s’agissait de Bella et elle allait devoir répondre de ses actes.


Rosalie était assise dans le canapé du salon, aux côtés d’Alice et d’Emmett. Tous trois regardés un reportage sur les techniques de chasse à l’élan qui était diffusé sur une chaîne du satellite. Alice et mon frère me saluèrent gaiement et me demandèrent si ma nuit avait été bonne. Rosalie, quant à elle, ne daigna pas lever un œil vers moi. Elle fit comme si je n’avais pas été là. Je lisais dans ses pensées que m’a présence l’importunait et qu’elle redoutait fortement la discussion qui allait suivre.

- Il faut qu’on parle, Rosalie, lui lançai-je sèchement.

Elle poussa un soupir d’agacement. Elle me répliqua de sa voix mentale que cette conversation n’avait pas lieu d’être. Qu’elle ne regrettait pas son comportement, que Bella était inopportune dans ma vie, comme dans celle de la famille entière, et que par son égoïsme, elle risquait de mettre tout le monde en danger.

J’étais ahuri !

- Ecoute-moi bien, Rosalie, m’enflammai-je plein de colère, parce que je ne te le dirai qu’une seule fois. Si tu t’avises encore de menacer Bella que ce soit par la parole, les gestes, ou par seulement un tout petit regard, je ne réponds plus de rien.

Alice et Emmett me regardèrent la bouche grande ouverte, puis se tournèrent vers Rosalie, dont la réponse ne se fit pas attendre.

- Quoi ? Tu t’engagerais à me renier ? Tu oserais la préférer à moi ? Moi, ta sœur, ta famille ! Mais qui est-elle réellement pour toi, tu peux me le dire ? aboya-t-elle complètement offusquée.

Les deux spectateurs roulèrent alors leurs yeux vers moi, n’osant plus bouger le reste de leur corps.

- Elle est toute ma vie ! soufflai-je, consterné qu’elle n’est pas encore compris

Elle eut un rire narquois qui voulait tout dire. Je passai outre.

- Je ne te demande ni de l’aimer, ni de t’intéresser à elle et encore moins, de me soutenir, repris-je avec fureur. De toute façon, ton soutien ne vaut rien à mes yeux (j’étais hors de moi et mes mots dépassèrent ma pensée). Je te demande simplement de la laisser tranquille et de la respecter. Et, je te conseillerai également que, pour une fois dans ta vie, tu essaies de regarder autour de toi, tu t’apercevras alors que le monde regorge de gens beaucoup plus beaux et intéressants que tu ne l’es, toi (je touchai un point sensible).

Son esprit se bloqua, plus rien n’en émanait. Son visage resta impassible, mais je vis dans ses yeux que je lui avais fait de la peine, beaucoup de peine. Elle se leva doucement et partit en direction du garage, sans mot dire.

- Tu as été dur là, s’étonna Emmett.
- Et elle, elle ne l’est pas dure, peut-être ? Elle se prétend être ma sœur, ma famille, mais elle ne respecte pas mes choix, m’insurgeai-je complètement accablé.
- Elle s’inquiète pour toi, m’assura mon frère sur un ton peu convaincant.
- Encore, si c’était vrai ! Mais ce n’est pas le cas, et tu le sais. La seule chose pour laquelle Rosalie s’inquiète… c’est elle-même.

Emmett secoua la tête, las. Il n’insista pas et partit rejoindre Rosalie. Il savait que j’avais raison.

J’étais maintenant tiraillé entre un sentiment de détestation et un sentiment de culpabilité. Je ne me serai jamais douté que Rosalie éprouvait tant d’aversion à l’égard de mon amie, c’était injuste de sa part ! Je n’aurai pas deviné non plus être capable d’autant de méchanceté, ce n’était pas dans ma nature. Mais aussi longtemps qu’elle continuerait à rejeter Bella, notre relation resterait gelée.
Alice qui me connaissait bien, sentit le chagrin m’envahir et essaya de me rassurer.

- Ne t’inquiète pas, Edward, elle finira bien par accepter Bella, laisse lui le temps. Et puis, je suis certaine qu’elle ne te tiendra pas rigueur de certaines paroles blessantes que tu as eues…Elle a beaucoup de défauts mais elle n’est pas rancunière et sait reconnaître ses erreurs.

J’acquiesçai et décidai de changer de sujet. J’avais envie d’oublier cette discussion et il fallait absolument qu’on parle de la journée d’aujourd’hui.

- Comment procède-t-on, demandai-je à ma sœur.
- Et bien, avec Jasper, nous nous sommes mis d’accord, expliqua-t-elle d’un ton enjoué. Nous vous attendrons au bout de la route 110, cachés à une centaine de mètres dans la forêt. Vous garerez la voiture, et à partir de là, nous vous suivrons jusqu’à la clairière. Quand nous serons tous arrivés à destination, Jasper et moi, grimperont à la cime d’un arbre… ce sera un peu comme dans une tour de guet. Je te promets de nous faire invisible et les plus silencieux possible. Mais je te conseille, quand même, d’essayer de bloquer nos pensées.
- Tu crois que tout se passera bien, Alice ? Que j’arriverai me contrôler ? (l’angoisse m’avait repris).
- Bien sûr, nous avons fait tout ce qu’il fallait pour cela, me rassura-t-elle. Et puis, de toute façon, tu n’as pas le choix. Si tu oses perdre le contrôle, je te jure, sur tout ce que j’ai de plus cher au monde, que tu auras à faire à moi. Ce ne sera pas drôle, je te préviens (elle disait cela sur un ton extrêmement grave).
- Heureusement que tu es là. Je ne sais pas comment je ferai sans toi ! lui confiai-je.

Mes paroles lui firent plaisir. Elle mit son bras autour de mes épaules et m’embrassa sur la joue.

- Quand on sera là-bas, je te pris de te retenir… évite de te rincer l’œil, okay ? repris-je pour l’agacer.

Elle adopta un air faussement scandalisé.

- Oh ! Comme si c’était mon genre… espèce de petit goujat !


***



Je montai dans ma chambre et m’allongeai sur le sofa quelques instants. J’essayai de me convaincre que tout allait bien se passer, il n’ y avait aucune raison pour que survienne un malheur… non, vraiment aucune raison… La nuit dernière j’avais bu jusqu’à plus soif et Alice et Jasper veillerai… J’appréhendai aussi la réaction de Bella quand elle verrait le scintillement, tels des millions de diamants, que produisait ma peau sous l’effet des rayons solaires. C’était la raison, pour laquelle, nous autres, les vampires, ne pouvions pas sortir lorsque le ciel était dégagé. Allait-elle trouver cela repoussant ?

Mes lèvres s’étirèrent en un grand sourire lorsque je pensai à Bella marchant dans la forêt. Elle, qui avait déjà dû mal à garder l’équilibre sur les surfaces totalement planes ! Je n’étais pas certain qu’elle apprécierait la ballade… et là, n’étant pas totalement confiant quant au bon déroulement de la journée, j’eus une idée que je trouvais particulièrement lumineuse… petite, mais lumineuse. Nous n’en emprunterons pas le sentier qui mène jusqu’à la clairière. Je lui ferai faire un détour d’à peu prés huit kilomètres (par le chemin, il n’y en avait que pour deux kilomètres) à travers la végétation abondante. Elle n’aimerait pas cela du tout et me demanderai de la ramener. Le pire sera ainsi évité. J’étais malheureux de devoir recourir à une telle manigance mais c’était mieux ainsi… On passerait la journée dans un endroit où je ne risquai pas d’intenter à sa vie.

Je me levai et m’habillai. L’heure était venue d’aller chercher Bella.

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:26

Je frappai à la porte de chez elle d’un coup discret. Elle se débattit avec le verrou et son cœur battait dans tous les sens en des pulsations fortes et incontrôlées ! Au moment, où elle réussit enfin à ouvrir le battant, son visage sembla se détendre et le son dans sa poitrine se fit plus régulier et moins bruyant. Elle était soulagée de me voir ! Que croyait-elle ? Que j’allais lui poser un lapin ? J’en serais tout bonnement incapable !
Je quittai son visage des yeux pour m’attarder…sur la façon dont elle était habillée… je n’en revenais pas, nous portions la même tenue (un jean bleu, une chemise blanche et un gilet marron clair)… de vrais jumeaux !

Je me mis à rire et lui lançai joyeusement, amusé par la situation :

- Bonjour !

Bella ne comprit pas ce qui me rendait hilare. Elle n’avait rien remarqué ! Elle se mit à se détailler sur toutes les coutures des pieds à la taille.

- Qu’est-ce qui cloche ? finit-elle par me demander étonnée.
- Nous sommes habillés pareil ! m’esclaffai-je.

Son rire se mêla au mien. Je sentis, cependant, un vague soupir la traverser. Que pouvait-elle bien penser ?

Je la laissai refermer la porte et m’assit dans la camionnette, côté passager. Je n’avais pas oublié notre accord, je n’avais pas le choix, il fallait le respecter. Aujourd’hui, c’était elle qui conduisait !
Nous n’étions pas rendus dans ce vieux tacot qui franchissait à peine la barre des quatre-vingt dix kilomètres par heure ! Quel calvaire ! De plus, je n’étais pas rassuré par sa conduite. Je la soupçonnai de n’avoir aucun réflexe. Je m’obligeai à chasser de ma tête l’image d’un accident.
En grimpant derrière le volant, elle perçut le supplice sur mon visage et me lança, toute triomphante :

- On a passé un accord.

Oui, je le savais bien, pas la peine d’en rajouter !

- Où va-t-on ? s’enquit-elle.
- Mets ta ceinture, j’ai déjà la frousse. (C’était vrai ! J’avais plus que la frousse, en fait, j’étais terrorisé !)

Elle m’obéit, en me gratifiant d’un regard mauvais.

- Prends la 101 en direction du nord, lui ordonnai-je.

Oh la la ! Sa conduite était hésitante et elle avait dû mal à se concentrer sur la route. Elle était blême, ses mains étaient complètement crispées sur le volant et ses yeux étaient plissés, regardant droit devant elle. Je ne comprenais pas ce qui lui prenait. Regrettait-elle de ne pas avoir changé d’avis ? De ne pas avoir annulé notre rendez-vous ? Mais non, je ne pensais pas que c’était cela. En réalité, je la rendais nerveuse. Elle me jetait, de temps à autres, des regards en coin rapides. Elle conduisait tellement lentement, que même un escargot portant une charge, de mille fois supérieures son poids, sur la coquille aurait été plus rapide. Moi, qui adorai la vitesse… j’étais fou !

- Tu as l’intention de quitter Forks avant la nuit, l’apostrophai-je.
- Cette bagnole est assez vieille pour avoir appartenu à ton grand-père. Un peu de respect, me répondit-elle sur un ton agacé.

Pour le coup, ce n’était la Chevrolet qui était en cause… mais elle. Je laissai tomber, je n’avais pas envie de lui causer du chagrin.

Nous finîmes quand même par arriver aux limites de la ville !!!

J’anticipai sa question :

- Tourne à droite sur la 110, lui intimai-je. (Elle m’obéit en silence, c’était tellement rare. Elle devait drôlement prendre sur elle… cela m’amusa.) Maintenant, on continue jusqu’à ce que la chaussée disparaisse.

- Et qu’y a –t-il après la chaussée ?
- Un sentier.
- On part en balade ?

Ah ! J’en étais sûr, cela ne lui plaisait pas !

- Ca te pose un problème ?
- Non, répondit-elle sur un ton mal assuré.

Mon œil ! A qui elle allait faire croire cela ? J’enfonçais le clou un peu plus.

- Détends-toi, rien qu’une petite dizaine de kilomètres, et nous ne sommes pas pressés, la narguai-je.

Elle ne se plaignit pas. L’information n’avait pas eu l’air de la perturber plus que cela.
Oh, elle voulait jouer à la petite randonneuse qui en avait vu d’autres… on verrait bien une fois sur place comment elle réagirait ! Mais pourquoi ne disait-elle rien, bon dieu !

- A quoi penses-tu ? finis-je pas m’impatienter.
- Je me demandais juste où nous allions.
- C’est un endroit où j’aime me rendre quand il fait beau, confessai-je.

Nous regardâmes en même temps le ciel qui s’éclaircissait.

- Charlie m’a assuré que la journée serait chaude, m’informa-t-elle.
- Lui as-tu avoué ce que tu manigançais ?

J’espérai que oui mais…

- Non.
- Jessica croit toujours que nous allons ensemble à Seattle, au moins ?
- Non plus, je lui ai raconté que tu avais annulé – ce qui est vrai d’ailleurs.
- Alors, personne ne sait que tu es avec moi ? l’interrogeai-je avec irritation. (Je n’arrivai pas à comprendre comment elle pouvait être aussi irréfléchie ! Cela ne lui suffisait pas d’être poursuivie par la malchance, il fallait en plus qu’elle tente le diable ! J’étais sidéré ! Heureusement que nous avions mis un plan de sauvetage au point, ma soeur et moi.)

- Pas forcément… car j’imagine que tu as prévenu Alice ?

Evidemment, qu’Alice était au courant, je n’étais pas inconscient, moi ! Mais le problème n’était pas là. Elle aimait prendre des risques inconsidérés ! Maintenant que j’étais au courant, je serais obligé de la surveiller à chaque seconde, ou de la faire surveiller quand je partirai chasser.

Je lui rétorquai, outré :

- Bravo, Bella ! J’ai vraiment l’impression d’être soutenu !

Elle ignora ma remarque ce qui m’énerva encore un peu plus.

- Es-tu si déprimée par Forks que tu veuilles te suicider, m’emportai-je.
- Je croyais que ça risquait de t’attirer des ennuis… qu’on nous voie ensemble.
- Tu t’inquiètes des soucis que je pourrais avoir si toi, tu ne rentrais pas chez toi ? C’est le bouquet !

Elle acquiesçait de la tête. Elle n’était pas croyable !

Si je résumais bien, non seulement elle avait la poisse et elle cherchait les ennuis, mais en plus, comme si ce n’était pas suffisant, elle se faisait du mouron pour moi. Moi, le prédateur, le danger, le tueur… Je n’allais pas avoir la tâche facile. Elle me promettait du fil à retorde.

Elle n’osa plus parler durant le reste du chemin, elle sentait la colère émanait de moi.

Nous arrivâmes au bout du chemin et elle se gara sur le bas-côté. Tout de go, elle sortit de la voiture sans me regarder. Je fis de même et contempla la forêt à la recherche d’Alice et Jasper.
J’entendis ma sœur me dire :

- On est là, Edward, a à peu près cent mètres sur ta droite.

Je fis un mouvement de tête imperceptible (pour ma compagne) afin de lui faire comprendre que j’avais bien reçu le message.

Quand je me retournai, je vis que Bella avait ôté son gilet. La lourdeur de l’air en était certinement à la cause. Ses bras nus me donnèrent l’envie de les caresser, de faire glisser mes mains de ses épaules jusqu’à ses poignets. Je me retins, non sans difficultés. Sa peau était tellement douce…

- Par ici, dis-je en jetant un coup d’œil derrière moi, toujours aussi exacerbé.
- Mais le chemin, héla-t-elle, paniquée, en courant autour du camion pour me rattraper.

Je réprimai un sourire victorieux.

Nous allons voir maintenant, Bella, comme tu te débrouilles. Tu n’as peut-être pas peur de la mort…mais oseras-tu affronter dix kilomètres de forêt.

- Je n’ai jamais dit que nous l’emprunterions, persiflai-je.
- Ah, bon ?
- Je ne te laisserai pas te perdre, va ! (Jamais de la vie !)

J’eus un sourire moqueur aux lèvres qui s’effaça très vite. L’expression de son visage me décontenança à nouveau. Elle eut l’air si triste d’un seul coup… cela me compressa le cœur.

- Tu préfères rentrer ? murmurai-je dans une voix pratiquement cassée. (Moi, je n’en avais plus envie. Elle venait de faire tomber à l’eau la stratégie que j’avais mise au point, il y avait quelques heures à peine. Mais maintenant, comment lui expliquer qu’on pouvait prendre le sentier sans que j’éveille ses soupçons. Je ne trouvai pas de solution ! Je nous ferai prendre un détour moins long si elle acceptait de rester.)
- Non, me répondit-elle, à mon grand soulagement.
- Qu’y a-t-il, alors ? voulus-je absolument savoir. (Ne pas pouvoir lire dans ses pensées me torturer encore plus quand je la sentais malheureuse.)
- Je ne suis pas très bonne marcheuse, confessa-t-elle, penaude. Il va falloir que tu sois très patient.
- J’en suis capable… même si ça exige beaucoup d’efforts. (Je serai capable de n’importe quoi pour elle !)

Je lui souris pour la réconforter et l’encourager. Cependant, quelque chose me gênait dans ce qu’elle venait dire. Elle semblait complètement abattue, et cela ne pouvait pas provenir du seul fait qu’elle ne savait pas mettre un pied devant l’autre ! Je compris alors qu’elle craignait d’y laisser sa peau.

- Tu vas rentrer chez toi, lui promis-je.
- Si tu veux que je crapahute dix bornes dans la jungle avant le coucher du soleil, tu ferais mieux d’avancer, lança-t-elle, acide.

Mais qu’est-ce qui lui prenait de me parler comme cela d’un seul coup ? Elle passait du chagrin à la colère en passant par la peur, et tout cela, en quelques secondes ! Ah, les femmes ! Je me demandais si elles étaient toutes comme Bella… non, impossible, quel idiot, ma Bella était unique.

Je me tournai furtivement vers l’endroit où ma sœur et mon frère se trouvaient, pour leur expliquer que nous ne prendrions pas le sentier et que nous ferions un petit détour … je leur expliquerai tout plus tard. Je l’avais dit tellement vite et tellement doucement que mon amie n’y vu que du feu.
Je captai l’agacement de Jasper, et Alice me dit :

- T’exagères tout de même ! Tu sais très bien que Bella a deux jambes gauches… Si vous y êtes avant ce soir, ce sera un miracle !

Ma chérie progressa plus vite que je l’aurais cru (à la grande joie des deux espions qui nous filaient le train). Il faut dire aussi que je faisais tout pour lui rendre la tâche plus facile. J’écartai les fougères humides et les rideaux de mousse devant elle, je l’aidai à escalader les troncs d’arbre et les rochers, en la soutenant par le coude.
A certains moments, j’entendais les battements de son cœur s’accélérer et, je me demandai si c’était dû à l’effort ou à mon contact.
Nous parlions peu. De temps à autre, je lui posai une question… je continuer en quelque sorte mon interrogatoire. Certaines de ses réponses me firent rire aux éclats.

Après plusieurs heures de marche (nous avions parcouru un peu plus de six kilomètres), nous arrivâmes presque à la clairière. Pas une fois, je ne fus agacé par sa lenteur. J’étais juste heureux d’être avec elle. Par contre, Bella, elle, commençait sérieusement à s’impatienter.

- On est bientôt arrivés ? lança-t-elle, faussement bougonne.
- Presque. Tu vois la lueur, là-bas ?

Elle scruta les arbres.

- Euh…non.
- C’est sans doute un peu trop loin pour tes yeux.
- Alors, il serait temps que j’aille chez l’ophtalmo, marmotta-t-elle, ce qui me fit rire.

Au bout d’une centaine de mètres, nous étions enfin à l’orée de la clairière. Bella sembla se réjouir, et contempla émerveillée le spectacle que nous offrait l’endroit magnifique. Le soleil tombait droit sur nous, noyant la place sous un halo de lumière mordorée. Je restai à l’ombre des feuilles épaisses, pendant que Bella avançait dans la clarté. Elle ne s’aperçut pas tout de suite que je m’étais arrêté derrière elle. Ne sentant plus ma présence, elle se retourna et me chercha vivement des yeux, affolée. Quand elle finit par me repérer, elle comprit que je n’osais pas m’approcher, par peur de l’effrayer. Elle fit un pas vers moi, curieuse et encourageante. Je lui intimai de ne plus bouger en levant mon bras. Je n’arrivai pas à m’y résoudre… j’appréhender sa réaction.

J’entendis Alice :

- Mais qu’est-ce que tu attends ? Vas-y ! Elle ne va pas se sauver en courant… et quand bien même elle le ferait… elle se casserait la figure après quelques enjambées…

Je bloquais les pensées de ma sœur et pénétra dans la lumière.
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:28

Bella me regardait abasourdie, la bouche et les yeux grands ouverts. Je percevais dans son regard le choc que la perspective de mon corps lui procurait. Jamais elle n’aurait imaginé un truc pareil. Ma peau d’habitude si blanche et sans éclat, rayonnait maintenant, au contact du soleil, de mille et une couleurs.
Bizarrement, elle semblait plus stupéfaite par ce côté-ci de ma personne, plutôt que par la présence de venin dans ma bouche, ou par le fait, que ma force physique avoisinait celle d’une centaine d’hommes.

Nous restâmes immobiles quelques minutes. Je n’arrivai pas à savoir si elle appréciait cet aspect de mon corps ou si, au contraire, cela la rebutait. J’étais anxieux…

Elle finit par me sourire et s’approcha lentement, avec prudence, comme pour ne pas m’effrayer. Elle me prit la main (c’était la première fois, j’eus l’impression que mes jambes chancelées !) et me traîna jusqu’à l’endroit de la clairière où l’intensité solaire était la plus forte. Là, elle s’allongea sur l’herbe m’intimant, ainsi, d’en faire autant. Je m’exécutai, soulagé et heureux que mon image ne l’indisposa pas. Nous demeurâmes de la sorte, étendus l’un à côté de l’autre, pendant un bon moment. Elle continuait à examiner ma peau sur toutes ses parcelles, le long de mes bras et de mon torse (j’avais relevé les manches et écarter les pans de ma chemise), autour de mon coup, sur mon visage. J’en restai béat de gratitude ! Elle acceptait mon anormalité dans tout son ensemble et, semblait même se réjouir de cette dernière. Elle n’imaginait pas une seule seconde ce qu’elle était en train de m’offrir ! Les yeux fermés, je planai littéralement et chantai de bonheur, mais beaucoup trop vite et doucement pour qu’elle puisse entendre.

Elle traçait maintenant, de son doigt tiède et délicat, des cercles sur le dos de ma main. Cela me faisait comme des décharges électriques qui me résonnaient dans tout le corps. Des papillons, de plus en plus nombreux, me chatouillaient l’estomac et, ma poitrine était comme parcourue de spasmes violents mais tellement doux à la fois.

J’admirai son visage en me demandant par quel miracle mon être tout entier ne la faisait pas fuir. Elle releva les yeux vers moi et je l’interrogeai sur le ton de la plaisanterie :

- Je ne t’effraie pas ?
- Pas plus que d’habitude.

Je ne pu m’empêcher de sourire de joie.

Elle se rapprocha et fit monté ses doigts, tremblants le long de mon avant-bras. Je bandais mes muscles car j’avais moi aussi une envie incommensurable de l’étreindre et de la caresser. Mais cela n’aurait pas été prudent… pas pour l’instant, en tout cas. Je refermai alors les yeux pour me concentrer sur le contact de sa peau contre la mienne.

- Je t’embête ? murmura-t-elle.

Bien sûr que non ! Comment pouvait-elle penser cela ? Elle était en train de construire un pont entre moi et le Ciel, et elle, croyait m’ennuyer !

- Non. Tu n’imagines pas les sensations que tu me procures, avouai-je.

Encouragée par cette déclaration, elle se fit plus confiante et, cette fois, c’est avec sa paume subtile et électrique (sa peau était d’une douceur innommable) qu’elle me caressa le bras.
Je compris qu’elle désirait alors retournait ma main…je m’exécutais, d’un geste vif et non retenu, avant qu’elle puisse entreprendre quoique ce soit. Elle se figea sur place, totalement décontenancée et déconcertée. Jusque là, j’avais toujours, plus ou moins, fait attention de ne pas me laisser aller à mes aptitudes physiques hors normes, mais Bella, me poussait inconsciemment, à me confier et à me laisser aller à ma vraie nature. Et ceci, bien plus que la raison et la morale ne me l’auraient permis. Je le lui dis.

Elle pris mon poignet et l’approcha près de ses yeux. Elle le tournait et le retournait dans toutes les directions possibles et inimaginables, essayant de capter les rayons lumineux de différentes manières. Je supposai qu’elle chercha d’autres couleurs étincelantes, celles qu’elle n’avait pas encore vu scintiller sur mon derme. Je voulais savoir à quoi elle pensait, à cet instant précis. Je le lui demandai dans un murmure :

- Dis-moi à quoi tu penses. L’ignorer est si étrange, rajoutai-je.
- Je te signale que c’est notre lot commun, à nous autres, répondit-elle, amusée.
- Votre existence est dure. Dis-moi, répétai-je, avide de connaître ses pensées.
- Je songeais que j’aurais aimé savoir ce que toi tu pensais…
- Et ?
- Je songeais que j’aurais aimé croire en ta réalité. Et ne pas avoir peur.
- Je ne veux pas que tu aies peur, chuchotai-je.

Jamais je ne pourrais lui faire de mal. Je préférerai m’enfoncer un pieu dans le cœur, brûlait vif sur un bûcher (enfin, si cela pouvait me faire quelque chose) plutôt que de la faire souffrir.

- Pour être exacte, la peur en elle-même ne me préoccupe pas tant que ça. Bien qu’elle ne soit pas négligeable.

Je voulais, à tout prix, connaître ses craintes. Je me relevai, m’accoudai sur mon bras droit et m’approchai de son visage en la regardant droit dans les yeux. Je me perdis presque dans les profondeurs de ses prunelles chocolat.

- Que crains-tu ?

Au lieu de répondre, elle s’approcha encore plus près de moi… trop près de moi. Son odeur m’attaqua, sauvagement et sans retenue, la gorge… Mais plus que cela encore, j’eus envie de la prendre dans mes bras, la plaquer contre terre et l’embrasser fougueusement…
La voix d’Alice m’en empêcha in extremis.

- Oh non, mon p’tit bonhomme ! Recule toi, et plus vite que ça… tu n’es pas près !

Je m’exécutai (je savais que ma sœur avait raison) et en moins d’une seconde, je me retrouvai à l’autre bout de la clairière, dans la pénombre d’un sapin.
Lorsque Bella comprit ce qu’il venait de se passer, son visage se décomposa, blessée, ébranlée… les larmes aux yeux et le cœur au bord des lèvres.

- Excuse-moi, me dit-elle tout bas.
Pourquoi s’excusait-elle ? Ce n’était vraiment pas sa faute.

- Donne-moi juste un moment.

J’avais besoin de retrouver mes esprits, calmer mes ardeurs et de refouler le venin qui affluait à grosse goutte dans ma bouche.

Je m’en voulais terriblement de l’avoir vexée. Elle se sentait rejetée, c’était certain. Pauvre Bella…
Au bout de quelques instants, je revins lentement et m’assis face à mon amie, à une distance d’elle qui me paraissait raisonnable. Ni trop loin, pour qu’elle pense que je la fuis, ni trop près, pour que mes instincts de prédateur reprennent le dessus.
Je cherchai un moyen de la réconforter tout en m’excusant… un mot, une parole… qui puisse, par là même occasion, détendre l’atmosphère.

Je ne trouvai que cela à lui dire… lamentable !

- Désolé, marmonnai-je avec un sourire hésitant. Comprendrais-tu si je disais n’être qu’un homme ?

Elle acquiesça pour… me faire plaisir, certainement. Mais évidemment, mon intention de la réconforter échoua totalement. Les traits de son visage étaient toujours tirés par le chagrin…
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:31

***


Les yeux de Bella étaient maintenant parcourus par quelque chose d’autre que la peine… la peur ! Elle était en train de se rendre compte des risques démesurés qu’elle prenait en étant ici, seule avec moi, en plein milieu des bois. Je flairai l’adrénaline qui montait dans ses veines…

Je décidai subséquemment de lui faire saisir toute l’ampleur de la menace que je représentais… Il fallait lui montrer la face cachée de mon immortalité et, lui raconter tout ce par quoi j’étais passé depuis son arrivée à Forks… depuis son entrée dans ma vie
.
J’étais obligé d’être totalement honnête parce que, elle, m’acceptait tel que j’étais.

Au nom de l’amour que je lui portais… mais surtout, au nom de l’amour qu’elle me portait, il devenait impératif qu’elle comprenne dans ce à quoi elle s’engageait, et de lui révéler toutes les informations qu’elle ne possédait pas encore… Cela lui laisserai une porte de sortie, si d’aventure, elle jugeait ne pas être faite…pour moi (une vague d’angoisse me submergea).

- Je suis le meilleur prédateur au monde, n’est-ce pas ? Tout en moi t’attire – ma voix, mes traits, mon odeur. Comme si j’avais besoin de ça ! m’étouffai-je, affligé.

Elle pencha la tête sur le côté et ses pupilles se dilatèrent. Je compris alors qu’elle ne désirait pas que j’en reste à ce simple constat. Mais plus que des mots, j’allais tout lui expliquer par des gestes, lui montrer l’étendu de mes capacités qui étaient hors du commun… des mortels. Il fallait qu’elle voit cela des ses propres yeux pour en comprendre le sens, et tout ce que cela pouvait engendrer.

Je me remis soudainement debout et disparu dans un souffle pour réapparaître sous l’arbre où j’avais trouvé refuge quelques instants plus tôt. Ses yeux d’humaines n’eurent pas le temps d’apprécier la scène, je me déplaçai beaucoup trop vite pour cela.

- Tu ne pourrais pas m’échapper ! m’esclaffai-je avec amertume.

Elle ne bougea pas et ne dit rien. Elle attendait la suite de ma petite démonstration.

J’arrachai alors au sapin, une branche de cinquante centimètres de diamètre – ce geste me demanda autant d’effort que si cela avait été une brindille. Je la projetai, ensuite, avec une prodigieuse célérité, contre le tronc d’un autre arbre qui se trouvait à l’opposé d’où je me tenais.

J’entendis les avertissements de Jasper :

- Edward, fais attention quand même. Regarde sa tête… C’est trop d’un coup!

Je me retournai vers elle et vis, cette fois-ci, que j’avais réussi à l’effrayer pour de bon. La terreur était inscrite, en lettres majuscules, sur son front ! Si j’avais pu lui épargner toute cette brutalité, il était évident que je l’aurai fait, mais il fallait qu’elle sache à tout prix.

- Tu ne pourrais pas me résister, lui murmurai-je.

Pour la première fois, Bella comprit, dans tout ce que cela impliquait, que je n’étais pas… humain ! Elle ne broncha pas et était figée comme un roc, totalement terrifiée ! Elle serrait les poings et les dents, ses lèvres avaient blanchi, et elle déglutissait avec difficulté.

Je devais la tranquilliser avant qu’elle ne me fasse une syncope.

- N’aie pas peur chuchotai-je dans des inflexions que j’essayai de faire les plus rassurantes possibles. Je te promets… Je te jure de ne jamais te faire mal. (cette promesse, c’était à nous deux que je la faisais).

Je me rapprochai d’elle doucement pour ne pas la brusquer.

- N’aie pas peur, lui répétai-je tendrement, en me baissant pour saisir son regard.

Ses yeux étaient emplis d’effroi ! Oh non…

- S’il te plaît, pardonne-moi, la suppliai-je. Je sais me contrôler. Tu m’as pris au dépourvu, c’est tout. Je vais être sage, maintenant.

Zut ! Elle était en état de choc, incapable de prononcer un mot… oh la la… mais qu’est-ce que j’avais fait… quel imbécile !!!

- Je n’ai pas soif, aujourd’hui, insistai-je en lui en adressant un coup d’œil complice.

Ce que je venais de dire était de mauvais goût, mais cela eut au moins le mérite de la dérider, elle se mit à rire… d’un rire tremblotant et hésitant.

Ca va aller ? lui demandai-je amoureusement. (Elle ne me répondit pas !)

Je posai alors ma main délicatement sur la sienne…elle recommença à me caresser du bout des doigts, en me souriant timidement (des frissons me raidirent tout le corps). Je lui rendis son sourire avec mille fois plus d’intensité. J’étais soulagé qu’elle n’ait pas perdu la raison… après ce que je venais de lui infliger, cela aurait été normal !

Lui faire penser à autre chose… voilà, ce qu’il fallait que je fasse. Elle aurait tout le temps de méditer à ce à quoi elle venait d’assister, une fois au calme et le contrecoup passé.

- Où en étions-nous, avant que je me comporte aussi mal ? lui demandai-je, bien que je m’en souvenais parfaitement !
- Très franchement, j’ai oublié !

Evidemment qu’elle avait oublié, rien de plus normal après mon petit numéro ! Je m’en voulais terriblement !

- Je crois que nous parlions de ce qui provoquait ta peur, en dehors des raisons évidentes.
- Ah oui, répondit-elle, perdue dans ses pensées. (J’étais sûr qu’elle était en train de se repasser le film angoissant de mes exploits de vampire !)
- Alors ?

Pas de réponse ! Elle avait baissé les yeux sur sa main, ses doigts, qui effleuraient ma paume, laissaient sur leur passage comme de douces brûlures incandescentes.
J’attendis quelques secondes.

- La patience n’est pas mon fort, soupirai-je.

Elle plongea son regard dans le mien… pour y puiser le courage nécessaire (enfin, c’est ce que je supposai).
Elle détourna alors les yeux et me confessa dans un susurrement :

- J’ai peur parce que pour des raisons évidentes, je ne peux pas rester avec toi. Or, j’ai peur d’en avoir envie de manière déraisonnable.

Cette dernière phrase m’écartela le cœur entre deux sentiments contradictoires. D’un côté, j’étais radicalement et parfaitement aux anges qu’elle ait envie de continuer le chemin – son chemin avec moi, mais de l’autre, complètement anéanti. Je suspectai qu’elle préfère que je la tue (en la vidant entièrement, purement et simplement de sang) plutôt que de partir, de son propre chef, loin de moi.
Le murmure dans lequel elle m’avait fait cet aveu m’indiqua qu’elle-même ne comprenait pas ce désir irrationnel et illogique qui la poussait, sans raison évidente, vers moi. D’ailleurs, le reste de l’humanité ne s’y trompait pas, elle. Bien qu’ignorant complètement ce que nous étions, les miens et moi, les autres humains nous fuyaient comme la peste. Leur instinct de survie leur intimait de rester loin de nous. Mais Bella ne semblait avoir aucune disposition pour demeurer éloignée du danger (quel scoop !). Pire que cela encore, autre chose – je ne saurai dire quoi – l’incitait à se jeter dans la gueule de loup, et ceci, sans qu’elle puisse y faire quoique ce soit !

- Oui, désirer ma compagnie est effectivement effrayant. Et vraiment pas ton intérêt. (Elle fronça tellement les sourcils, que sa petite ride entre les yeux se creusa profondément. Entendre la vérité était difficile pour elle.) J’aurais dû m’éloigner depuis longtemps. Il faudrait, que je parte, là, tout de suite. Hélas, je ne suis pas certain d’en avoir la force. (J’en étais totalement incapable, oui ! Bella réduisait à néant toute ma volonté !)
- Je ne veux pas que tu t’en ailles, gémit-elle dans un supplice.
- Voilà, exactement pourquoi je devrais m’y résoudre. Ne t’inquiète, va. Je suis égoïste. Moi aussi, je désire trop ta compagnie pour être raisonnable.
- J’en suis heureuse, me déclara-t-elle, soulagée.
- C’est mal ! (Bien sûr que c’était mal ! Mais où était donc ma détermination ? Moi, qui pensais être au-dessus de toutes ces faiblesses humaines, je me trompais lourdement ! Finalement, mon espèce n’était pas si éloignée de la sienne…)

Mes fréquentes sautes d’humeur la désorientaient. Je passais de la tendresse à la brusquerie, de la joie à la tristesse, et tout cela, en passant par la colère, l’exaspération et le désespoir ! Me suivre était laborieux… même moi, j’avais dû mal à me comprendre, alors Bella, la pauvre… Cependant, elle ne me blâmait jamais ! Elle était la tolérance et la patience personnifiées !

Je repris, irrité par moi-même :

- Ce n’est pas simplement ta compagnie que je désire. Ne l’oublie jamais. Rappelle-toi que je représente un danger sans égal pour toi, que je suis la menace absolue.

Je m’interrompis d’un coup. J’entendis Alice et Jasper se disputer (je n’en compris pas la cause), à haute voix !!! Je relevai la tête vers l’arbre où ils étaient perchés, et d’un regard froid leur avertis de se taire. Heureusement que l’ouïe de Bella n’était pas assez développée pour entendre ces deux idiots ! Bonjour la discrétion ! En attendant, ils m’avaient coupé dans mon élan… pfff… Je réglerai cela avec ma sœur en rentrant à la maison. Alice capta mon mécontentement :

- Excuse-nous, Edward ! On ne recommencera plus, c’est juré ! Vas-y, tu peux reprendre

Oh, trop aimable de me donner l’autorisation !

Bella qui n’avait rien remarqué, trop absorbée par ce que je venais de lui dire, déclara, déroutée :

- Je ne suis pas certaine de comprendre.

L’anxiété la dévisagea, et encore une fois, mes défenses tombèrent lamentablement à terre !

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:33

Il était injuste de la laisser dans cette ignorance. C’était le moins que je lui puisse lui offrir…lui donner des réponses. Je décidai donc de lui expliquer comment nous fonctionnions, nous autres, les vampires. Pourquoi une personne nous attirait plus qu’une autre, pourquoi je m’étais enfui devant elle le premier jour de notre rencontre, pourquoi j’avais disparu pendant une semaine puis étais revenu, quel chemin j’avais parcouru pour réussir à rester près d’elle sans qu’aucun accident ne se produise et comment, désormais, elle était devenue ce que j’avais de plus beau et de plus important au monde !

Je pesai chacun de mes mots, un à un, pour éviter de l’affoler. Je plaçai, tel un soutien, ma main dans les siennes. Leur emprise était comme celle d’un étau… elles me serrait tellement fort que ses jointures blanchirent sous l’effet de la force qu’elle déployait pour me retenir contre elle. Sa chaleur corporelle se diffusait en moi, je n’avais pas l’habitude, et cela, me procurait des sensations bizarres mais tellement agréables !

Nos instincts primaires étaient beaucoup plus développés que chez les humains. Pour notre espèce, il était pratiquement impossible de résister à une odeur qui nous plaisait … nous nous délections du sang de la personne de laquelle émanait la fragrance… sans pouvoir, ni chercher à nous contenir. Il fallait se nourrir et c’est tout… il n’y avait aucune morale ni aucune empathie à avoir envers une espèce qui était inférieure à la notre… c’était la loi de la jungle. De toute façon, l’humain était condamné à mourir un jour ou l’autre. Il était pour nous le plus savoureux de tous les animaux. C’était en tout cas, le lot d’une plus grande partie de mes congénères. Il n’y avait que mon clan et celui de Dénali, qui nous nous interdisions de chasser l’Homme.

J’essayai de lui expliquer que dans un groupe, telle ou telle personne pouvait nous attirer plus que les autres, uniquement à cause du parfum qu’elle dégageait. C’était une question de goût… Je fis une métaphore malheureuse (elle rit) avec un alcoolique qui préférerait se désaltérer avec un bon cognac plutôt qu’avec une bière éventée. C’était idiot de ma part, un alcoolique boirait n’importe quoi pourvu qu’il y ait de l’alcool dedans.
Je réitérais ma comparaison avec cette fois-ci un héroïnomane comme image.

- Serais-tu en train de me suggérer que je suis une dose d’héroïne ? me demanda-t-elle, étonnée.
- Exactement.

Oui, c’est ce qu’elle était à mes yeux, et cela, dans un double sens.
J’étais un drogué qui se battait contre lui-même pour résister et se sortir de son addiction, à savoir à ne pas consommer sa dose… à ne pas consommer son sang. Et en même temps, il était inenvisageable de me passer de ma drogue… de me passer de Bella. C’était un combat qui faisait rage en permanence à l’intérieur de moi.

Curieuse et surprise, elle me demanda si ce genre d’expérience m’arrivait souvent. Je lui répondis que non. Je n’avais jamais rien ressenti de semblable…en neuf décennies d’existence !

Je lui racontai que j’en avais parlé avec mes frères. Je voulais connaître leur expérience, savoir si le parfum d’un humain avait déjà attisait une telle convoitise en eux.

J’exposai alors à Bella que le fait que Jasper soit un tout jeune végétarien faisait en sorte, que pour lui, n’importe quelle personne ferait l’affaire. Son abstinence relevait du défi et il n’avait pas encore eu le temps de se sensibiliser aux différentes odeurs et saveurs. (Mon amie me regardait d’un air complètement décontenancé.) J’étais en train de parler de ses semblables comme si ils étaient des bouts de viande !!! Je m’excusai, et elle me répondit que je devais continuer à lui expliquer comme cela me venait et, qu’il ne fallait pas que je me préoccupe de la choquer ou pas. Ah ma Bella… Je la remerciai pour sa compréhension.
Je veillai quand même scrupuleusement à ce que je disais.

Quant à Emmett, et bien… il avait vécu déjà deux fois (dont une de manière très puissante) ce que moi j’étais en train de vivre depuis plusieurs semaines. Seulement lui, n’avait pas eu la force de résister, et l’histoire se termina de façon tragique. Détail que j’omis évidemment de dire à Bella (Je ne pouvais pas lui relater la scène d’Emmett ôtant la vie d’une femme sans défense.)

Elle me posa tout de même la question :

- Comment a réagi Emmett ?

Mon visage s’assombrit et mon corps se raidit. Elle comprit toute seule.

- Je crois deviner, murmura-t-elle, malaisée.

J’essayai de prendre la défense de mon frère.

- Même le plus fort d’entre nous à droit à l’erreur, non ? chuchotai-je, l’air triste et suppliant.
- Que veux-tu ? Mon consentement ?

Sa voix avait claqué, sèche et froide. Elle ne pouvait, bien sûr, pas consentir à ce genre d’erreur… fatale. La vie humaine était précieuse. Que se passerait-il si moi je commettais pareille faute ?
Aaahhh, je ne devais pas penser à cela.

Affectée par l’histoire d’Emmett, elle me demanda, avec sérénité, s’il y avait pas une autre solution pour nous deux que… (Je lui jetai un œil lugubre). Mon dieu, qu’allait-elle imaginer ? J’étais certain, à ce moment là, que jamais, je ne pourrais lui faire de mal sans m’en faire à moi-même. Je serais obligé de me supprimer aussi ! Rien que le fait de penser à son corps étendu, froid… sans vie… je chassai l’image de ma tête… je crus avoir des nausées.

Je lui expliquai que pour Emmett, il s’agissait d’étrangers… croisés au détour d’une route. Mais que pour nous deux, c’était différent. J’avais appris à la connaître et maintenant, quelque chose de bien plus fort et de bien plus profond que son sang et son odeur (bien que cette dernière m’attaquait toujours la gorge avec fureur) m’attirais en elle.

Je pris mon courage à deux mains et lui avouai que le jour de son arrivée au lycée de Forks avait failli être… son dernier jour. Je lui racontai comment son parfum m’avait frappé de plein fouet (tel un traître qui attaquait son ami dans le dos), comment son sang qui rosissait ses joues me rendait fou d’excitation, quels stratagèmes j’avais élaboré durant le cours de biologie pour l’éloigner et m’abreuver d’elle. Je ne pu lui expliquer, par contre, par quel miracle j’avais su me retenir. Je lui dis également que j’avais dû partir en Alaska, sans avoir eu le courage de dire à ma famille ce qui m’arrivait. Je lui confessai que cet exil ne servit à rien puisque je n’arrivai pas l’oublier et, que c’était pour cela que j’avais décidé de rentrer.
Je reconnus également qu’après lui avoir parler pour la première fois, je fus totalement incapable de me passer d’elle, qu’elle m’obsédait au point que je l’espionnai à travers les yeux des autres. Je lui parlais aussi du conflit que le fait de lui sauver la vie avait engendré au sein de ma famille…mon altercation avec Rosalie, Emmett et Jasper… l’inquiétude d’Esmé… le soutien inégalable d’Alice et Carlisle…

Durant tout mon déballage, elle m’avait posé des questions… soit pour avoir un éclaircissement, soit pour me faire continuer à parler, stoppant, ainsi, le silence que je laissais s’installer, quelque fois, entre nous… par peur de la déstabiliser.

Tous mes aveux la déroutèrent. J’attendais qu’elle réagisse, mes pupilles dorées fixées sur elle. Quand elle comprit enfin que j’avais fini de me confesser, son visage s’anima d’une reconnaissance sincère, elle savait combien cela me coûter de tout lui raconter.

Puis, comme si elle souhaitait me rendre l’appareil, elle m’avoua à son tour :

- Tu sais ce que j’éprouve pour toi. Je suis ici… ce qui, en gros, signifie que je préférerais mourir plutôt que de te perdre (elle confirma mes craintes). Je suis une idiote.
- Tu l’es, admis-je en m’esclaffant sèchement.

Nos regards se croisèrent et son rire se mêla au mien. Ce que nous pouvions êtres stupides… elle, préférant mourir plutôt que d’être loin moi et moi, reniant ma nature pour être auprès d’elle.

- Et le lion s’éprit de l’agneau… murmurai-je.
- Quel imbécile, cet agneau, soupira-t-elle, en détournant la tête et en dissimulant ses yeux.
- Quel fou, ce lion… Quel masochiste…

- C’est beau... ce que vous dites… ça m’émeut ! (Ah ! Alice et ses commentaires…Je levai la tête et regardai vers elle.)

- Pourquoi… commença Bella (elle s’interrompit, hésitante).

Elle voulut me poser une question mais n’osa pas. Je l’encourageai à poursuivre avec un grand un sourire (elle pouvait me demander n’importe quoi !)

- Oui ? l’invitai-je à continuer.
- Dis-moi pourquoi tu t’es enfui devant moi.
- Je viens de te l’expliquer, rétorquai-je, agacé, pensant qu’elle parlait de son premier jour au lycée.
- Non. Je voudrais savoir ce que j’ai fait de mal. Il va falloir que je sois sur mes gardes, dorénavant. Mieux vaut donc que j’apprenne tout de suite les gestes à éviter. Celui-ci, par exemple, ajouta-t-elle en caressant le dos de ma main, paraît acceptable.

Elle n’avait rien compris ! Ce n’était pas à elle de faire attention mais à moi.

- Tu n’as rien fait de mal, lui assurai-je en retrouvant mon entrain. C’est ma faute, Bella.
- Mais je veux aider à te rendre les choses plus faciles, si c’est possible. (J’appréciai terriblement son empathie.)
- Eh bien… C’était juste ta proximité. Par instinct, la majorité des humains nous évitent révulsés par notre étrangeté…Je ne m’attendais pas à ce que tu ne te sauves pas. Et puis, il y avait l’odeur de ta gorge.

Oups ! Je n’aurais peut-être pas dû dire cela.

- Très bien, me dit-elle avec une petite moue narquoise, je la cacherai à partir de maintenant ! (Ouf ! Elle ne l’avait pas mal pris !)

Elle baissa le menton histoire de me faire rire. Elle y parvint sans mal.

- Non, vraiment, j’ai surtout été surpris, insistai-je.

Je plaçai ma main libre délicatement sur son cou. Elle fut parcourue par un frisson. Je ne savais pas si cela était dû à la froideur de ma peau ou simplement au contact de celle-ci sur la sienne. Les deux, très certainement.
Par ce geste, je voulais lui démontrer que j’étais tout à fait capable de me contrôler. Il était hors de question qu’elle pense que j’étais faible. C’était également un moyen de lui montrer mon amour, que j’étais prêt à me surpasser pour elle.

- Tu vois, dis-je, tout va bien.

Je sentais son pouls s’accélérer et le sang affluer.

- Ces rougeurs sont magnifiques, murmurai-je.

Doucement je dégageai mon autre main des siennes, la levai pour lui effleurer la joue, puis, mes doigts se refermèrent délicatement sur son beau visage.

- Ne bouge pas, chuchotai-je. (J’allais entreprendre quelque chose de particulièrement dangereux et il ne fallait pas me brusquer.)

- Edward ! Ne fais rien que l’on puisse regretter tous les deux… Je te préviens… Fais attention… C’est avec la vie de Bella que tu es en train de jouer. Regarde là, elle est pétrifiée !

J’entendis la complainte d’Alice mais n’y prêtai pas attention. Je me sentais fort d’un coup… Je pouvais réussir !
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:36

Chapitre 16


Les lamentations d’Alice se faisaient de plus en plus vives et, résonnaient dans ma tête tel le bruit d’un marteau piqueur. Elle était littéralement au bord de l’implosion. Si Jasper ne l’avait pas retenue, elle se serait jetée sur nous pour emmener Bella le plus loin possible de moi.
Mon frère qui avait la faculté de ressentir et de manier les émotions des gens comme il le souhaitait, percevait la maîtrise que j’avais sur moi-même. Il calma ma sœur, qui s’adoucit et se fit silencieuse. Cependant, l’attitude de cette dernière me froissa. Elle me connaissait pourtant bien… comment pouvait-elle imaginer une seule seconde que je puisse mettre en danger la vie de celle que j’aimais plus que tout au monde. Son manque de confiance me fit mal ! Elle aurait dû deviner que j’étais en train de me contrôler et de gagner - je ne dirais pas la guerre car il était encore trop tôt pour crier victoire - mais une bataille contre le monstre tueur qui rugissait en moi.
Je chassais rapidement l’amertume de mon esprit pour me concentrer uniquement sur Bella. Je me penchai doucement vers elle et cala ma joue glacée contre la courbe de sa gorge qui était tiède et accueillante. Je n’arrivai pas à le croire… j’étais en train de l’étreindre… pour de vrai ! Il y avait encore une demie heure, je n’aurai pas cru cela possible.
Son odeur m’attaqua de tout part et appela la bête assassine à se rebiffer contre l’emprise que j’avais sur elle. Mais les cris de celle-ci se faisaient de plus en plus sourds jusqu’à en devenir à peine audibles. Oh bien sûr, le démon était là, à guetter, et prêt à charger à la moindre défaillance de ma part. Mais je ne lui ferais pas ce plaisir… non, jamais ! Je le ferai régresser jusqu’à ce qu’il disparaisse pour toujours. Je n’avais pas d’autre solution si je voulais rester auprès de Bella. A la perspective d’être dans la capacité de tuer le Mal qui m’habitait, une onde d’espoir me submergea subitement. Je laissai mes mains glissaient le long de son cou avec une lenteur délibérée pour lui faire comprendre qu’elle n’avait rien à craindre moi … j’avais aussi, une infinie envie de faire durer le plaisir de la douceur de sa peau contre la mienne. Sa chaleur corporelle me pénétrait et me réchauffait… c’était comme si la vie se réinstallait en moi… ressuscitant chaque parti de mon corps, petit à petit… Cette sensation me troubla et me coupa le souffle. J’eus l’impression que Bella sentit (elle frissonna), elle aussi, ce qui était en train de s’insuffler en moi… un peu de sa vie.
J’expirai à nouveau et fis descendrent mes doigt sur ces épaules. Voulant me rapprocher plus d’elle, je cherchai son cœur. J’inclinai ma tête, frôlai sa clavicule avec mon nez et enfoui ma tête dans sa poitrine avenante et moelleuse. Là, j’entendis l’éclat chantant de son cœur, ses battements étaient mesurés mais avaient de temps à autres des ratés. Je me concentrai sur les pulsations gracieuses qui émanées de ses seins… mon cœur qui s’était éteint depuis plus de quatre-vingt-dix ans se remit à battre à l’unisson avec la sien… bien sûr, je savais pertinemment que ce n’était qu’un leurre… mais dans notre monde, à Bella et moi, le sentiment d’amour rendait l’impossible réel.
Je ne mettais jamais senti aussi bien, j’étais chez moi avec elle. L’amour et le bien-être, dans lesquels je me trouvais, avaient réussi à faire taire le tueur sanguinaire qui me hantait.

- Ah, soupirai-je de bonheur.

Bella ne dit rien mais se détendit et, finit par se laisser aller dans mes bras. Je supposai qu’elle comprit que tout aller bien… que j’allai bien. Je ne saurai dire combien de temps dura notre étreinte, un bon moment sans nul doute. Je ne voulais pas me désenlacer d’elle, j’étais si bien ! Le temps, l’espace, le monde entier avait disparu… il ne restait plus que Bella et moi… rien d’autre importait à part nous… à part elle.
Je me contrains tout de même à la lâcher, je voulais qu’elle sache. Je lui dis le regard et la voix paisibles :

- Ce ne sera plus aussi dur. (J’étais satisfait et fier de moi).
- Est-ce que ça l’a été ? me demanda-t-elle dans une inflexion d’anxiété.
- Pas autant que je l’aurai cru. Et pour toi ?
- Non. Pour moi… non, répondit-elle comme si ma question avait été débile. (Cela me fit sourire.)

Je souhaitai lui montrer que notre premier contact intime avait modifié mon corps.

- Tiens, dis-je en prenant sa main pour la placer contre ma joue. Tu sens comme elle s’est réchauffée.

Elle eut l’air de s’y intéresser à peine. Je voyais dans ses yeux qu’elle projetait de faire quelque chose… une chose qu’elle s’était interdite de faire jusqu’à maintenant. Je ne m’y trompai.

- Reste tranquille, m’ordonna-t-elle à son tour.

Je m’exécutai sans broncher et fermai les yeux (cela m’aidait à me concentrer). Elle caressa ma joue, effleura mes paupières, frôla mes cernes (le passage de son doigt laissait des picotements sur mon visage qui se propageaient jusque le long de ma nuque). Elle continua par le nez puis descendit prudemment pour tracer le contour de ma bouche… je ne pu m’empêchai d’entrouvrir mes lèvres. La bête maléfique se réveilla, prête à attaquer, mais le mur de plaisir qui s’était élevée entre nous, la contraint à abandonner la partie. Toutefois elle veillait là, dans l’ombre de mon être.

Le contact de sa peau sur mes lèvres me donna une envie irrésistible de l’embrasser (je me retins cependant).
Puis, un désir dévastateur monta soudainement en moi, je voulais… non, non et non ! Mais qu’est-ce qui me prenait ? Pourquoi pensai-je à cela ? Quel fou !

Bella, qui avait ressenti le monstre mugir de colère au fond de moi, retira sa main avec précaution, soucieuse de ne pas dépasser les limites.

- J’aimerais tant, murmurai-je (repoussant soigneusement ses cheveux), j’aimerais tant que tu sentes la… complexité… la confusion… que j’éprouve. Que tu comprennes.
- Explique-moi, souffla-t-elle.
- Je ne pense pas y parvenir. Je t’ai déjà dit, d’un côté, la faim – la soif – que déplorable créature je ressens pour toi. Je crois que tu saisis ça jusqu’à un certain point. Mais, comme tu n’es pas accroc à une substance illégale quelconque, ton empathie ne peut être complète. D’autres faims me dévorent, cependant. Des pulsions qui m’échappent, même à moi. Qui me sont étrangères.
- Tout cela m’est beaucoup plus familier que tu ne le penses. (Ah bon ? Mais alors, elle allait pouvoir m’expliquer.)
- Je ne suis pas habitué aux émotions humaines, avouai-je. Est-ce toujours ainsi ?
- Pour moi ? Non, c’est la première fois.

Cet aveu me soulagea ! J’aurai eu dû mal à avaler que Bella aie ressenti pour quelqu’un d’autre, ce que je venais de ressentir pour elle ! Rien que d’y penser, cette saleté de jalousie fit sa réapparition ! Qu’est-ce que je pouvais être stupide !

Je pris alors ses mains comme pour la remercier de me faire ce cadeau… le cadeau de son premier amour.

- J’ignore comment être proche de toi, reconnus-je, malheureux. Je ne suis pas sûr de le pouvoir.

Sur mes mots, elle se pencha lentement sur moi et plaça sa joue contre mon torse de pierre.

- Cela me suffit, chuchota-t-elle en fermant les yeux.

Je culpabilisais parce que, contrairement à elle, je ne pouvais pas lui offrir la musique d’un coeur vivant. Je l’enlaçai alors et plongeai mon visage dans ses cheveux doux et soyeux. J’espérai que cela suffirait à compenser tout ce que mon corps inexpressif n’était pas en mesure de lui offrir.

- Tu te débrouilles mieux que tu ne le prétends, fit-elle remarquer.

Ces paroles m’apaisèrent…

- Je conserve de très vieux instincts (ceux de mon humanité). Ils sont peut-être enfouis très profondément, mais ils existent. (Bella les faisait remonter à la surface)

Nous restâmes encore ainsi un long moment. Je crois que ni Bella ni moi n’avions envie de bouger. Nous étions si bien tous les deux.

Elle soupira. Je compris qu’il était déjà tard car le ciel s’assombrissait. Nous devions y aller…

- Tu dois rentrer, affirmai-je.
- Je croyais que tu ne pouvais pas lire dans mes pensées.
- Elles me deviennent de plus en plus claires.

A défaut de lire dans son esprit, je pouvais maintenant expliquer la plupart des expressions de son visage et des ses regards, interpréter beaucoup de ses silences et de ses soupirs, traduire la plus grande partie de ses inflexions et de ses intonations de voix. Je la connaissais de mieux en mieux, et cela me rendait excessivement heureux.

Je songeai également qu’il n’était pas possible qu’on retourne à la voiture à pieds. A l’allure où elle allait, on ne serait pas rentrés avant demain matin. Charlie ferait alors une battue pour nous retrouver et, préviendrait le FBI et la CIA.
De plus, cela me donnerait une occasion de lui montrer une autre facette de moi.

- Puis-je te montrer quelque chose ? demandai-je sur un ton enjoué. (je l’attrapai par les épaules.)
- Quoi ? requit-elle sur un ton pas tranquillisé du tout.
- Comment je me déplace dans les bois. Ne t’inquiète pas, m’empressai-je de préciser devant sa réticence, tu n’as rien à craindre et nous serons à la camionnette drôlement plus vite.

Je lui fis un sourire… je savais bien qu’elle ne pouvait pas résister !

- Tu vas te transformer en chauve-souris ? s’enquit-elle, pas très rassurée.

J’éclatai d’un rire qui fit écho dans toute la clairière. Où allait-elle chercher des idées pareilles ?

- Celle-là, ce n’est pas la première fois qu’on me la fait, la taquinai-je.
- Tu parles ! Comme si les gens osaient.
- Allez, trouillarde, grimpe sur mon dos.

Elle m’amusait !

Si je ne l’aidai pas, nous ne partirions jamais… Je l’installai et cramponnai ses jambes et ses bras autour de moi aussi fort que je le pouvais pour ne pas la casser.

- Je pèse un peu plus lourd que sac à dos moyen.

Pfff… Si elle savait ! Je pourrais la porter ainsi jusqu’à chez elle en soulevant sa Chevrolet à bout de bras, sans jamais me fatiguer ni ralentir ma course. Alors les cinquante kilos de Bella…quelle blague !

Pour me motiver, j’attrapai sa paume, la pressai contre mon nez et respirai profondément.

- De plus en plus facile, marmonnai-je.

Ce constat me donna des ailes et je me mis à courir plus vite qu’à l’ordinaire.

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:41

Je cavalai tellement vite que mes pieds touchés à peine le sol. Je volai plus que je ne courai, et ceci, dans un silence énigmatique. Si des promeneurs nous avaient surpris à ce moment là, ils auraient cru à une apparition fantomatique. Une essence aérienne qui traçait son sillage à une vitesse inexpliquée à travers les sous-bois épais et sombre,… une entité qui hantait la forêt. Voilà, ce que je devais représenter pour les humains qui apercevaient furtivement mes courses à travers les arbres quand j’allais chasser.

Bella ne se manifestait pas… Je sentis, à un moment donné, qu’elle posa sa tête sur mon épaule.

Je repensai à tout ce que je venais d’accomplir aujourd’hui. J’avais réussi à refouler mes instincts primitifs de vampire, j’avais peine à le croire ! Je songeai qu’il m’était alors possible d’entreprendre autre chose… une chose à laquelle j’avais pensé dans la clairière. Alors que l’image de Bella traçant le contour de mes lèvres, de ses doigts fins et délicats, me revint à l’esprit, j’entendis Alice et Jasper, qui nous suivaient à quelques dizaines de mètres de là, m’avertir tous les deux, dans une seule et même pensée :

- Ralenti, Edward ! Je crois que ça va trop vite pour Bella… on dirait qu’elle a mal au cœur… son teint est en train de viré au…vert ! Mon dieu, comme c’est étrange !

Mais à peine eurent-ils fini leur phrase que nous étions déjà arrivés à la camionnette. J’étais content de moi et oubliai les recommandations de ma sœur et de mon frère. J’aurai dû de suite demander à Bella comment elle se sentait… mais non… l’imbécile que j’étais n’eut rien trouvé de mieux à dire que :

- Génial, hein ? m’exclamai-je, hilare.

Bella ne bougeait… pire, elle ne disait rien… Qu’est-ce que j’avais encore fait ? Oh la la…

- Bella, demandai-je, anxieux.
- J’ai besoin de m’allonger, je crois, me dit-elle d’une petite voix chétive.
- Oh navré.

J’attendais qu’elle descende de mon dos… mais rien ! Elle était toujours immobile.

- Tu ne vois pas qu’elle a besoin de ton aide, là ? Je crois qu’elle va s’évanouir, lâcha Alice sur un ton agacé, qui laissait toutefois apparaître des pointes d’amusement.

Bella confirma ses dires.

- J’ai aussi besoin d’aide, avoua-t-elle.

J’étouffai un rire. Non seulement, elle était humaine… mais en plus, c’était une petite nature ! Ca promettait…

Je la fis glissai devant moi et la prit dans mes bras comme si elle avait été un bébé…Je la gardai contre moi quelques instants… c’était si bon… J’aurai presque été ravi que notre petite chevauchée dans les bois l’ait rendu malade… Cela me donnait un nouveau prétexte pour la serrer au plus près de mon corps.
Et soudain, à mon grand étonnement, je remarquai que son teint avait pris une légère couleur verdâtre ! Je croyais qu’Alice et Jasper avaient exagéré en me disant cela, mais ce n’était pas le cas. Comment c’était possible, un truc pareil ! Je l’allongeai alors délicatement sur des fougères moelleuses, elle sera plus à l’aise là que dans mes bras de pierre.

- Comment te sens –tu ?
- Nauséeuse.
- Mets ta tête entre tes genoux, lui recommandai-je.

Elle obéit. Je m’assis près d’elle le temps qu’elle se sente un peu mieux.

Elle releva la tête au bout de deux ou trois minutes. Sa peau n’était plus… verte (j’avais encore du mal réaliser, quelle bizarrerie !) par contre, elle était maintenant d’un blanc laiteux !

- Ce n’était pas une très bonne idée, murmurai-je, penaud.
- Au contraire, c’était une expérience très intéressante, tenta-t-elle de me rassurer d’une voix faiblarde.
- Ha ! Tu es blanche comme un linge… Pire, même. Comme moi !
- J’aurais dû fermer les yeux.
- Rappelle-t’en la prochaine fois.
- Pardon ?

Alors quoi ? Il faudra bien qu’elle s’y habitue… Je m’esclaffai, ravi.

- Frimeur, ronchonna-t-elle.

Je ne fis pas attention à sa remarque, j’avais quelque chose de beaucoup plus important en tête.
Je rapprochai mon visage du sien… elle sembla avoir encore un étourdissement mais se ressaisit vite.

- En chemin, je réfléchissais… (elle me coupa la parole !)
- A la meilleure façon d’éviter les arbres, j’espère.
- Petite sotte. Courir est une deuxième nature chez moi. Je n’ai pas besoin d’y penser (Elle qui était d’habitude si perspicace, ne l’avait même pas remarqué…curieux ! Elle devait se sentir trop mal pour y avoir fait attention !)
- Frimeur, répéta-t-elle. (Moi, un frimeur ! Non, ce n’est même pas vrai!)
- Non, enchaînai-je en souriant, je réfléchissais à un truc que j’avais envie d’essayer.

- Qu’est-ce qu’il va encore nous inventer…, cracha ma sœur furibonde. Edward, par pitié, ne tente pas le diable encore une fois… Il faut y aller pas à pas…Pas besoin de te comporter en héros cinquante fois de suite dans la même journée

Je stoppai net ses pensées. (Cette fille m’agaçait autant que je l’aimais.)

Je repris le visage de ma Bella entre mes mains – elle s’arrêta de respirer, elle aussi, ressentait des choses - j’approchai mon visage encore plus près du sien, très doucement, je visai sa bouche. La lenteur délibérée avec laquelle j’effectuai ce mouvement me permettait de ressentir le monstre qui se tortillait dans mes entrailles. Mais je l’avais pris au piège quelque part au fond de mon être, alors, il hurlait et se débattait sans parvenir à jaillir de moi. Fort de ce constat, je posai délicatement mes lèvres dures et froides sur les siennes qui étaient suaves et souples. J’eus l’impression que tous mes muscles s’engourdirent d’un coup, je n’avais jamais ressenti cela !
Bella, quant à elle, perdit le contrôle… Son souffle devint heurté et erratique, ses doigts agrippèrent mes cheveux, elle colla sa tête contre la mienne et là – geste malheureux - sa bouche s’ouvrit - j’inhalai son odeur à plein poumon et le démon en profita pour se sauver… Heureusement, je fus plus rapide que lui et je repoussai mon amie d’une main ferme.

- Houps.
- Comme tu dis.
- Oui, comme vous dites ! On va peut-être en rester là pour aujourd’hui, hein ? Edward, tu la ramènes chez elle maintenant, ok ? Tu me fais ce plaisir…, bougonna Alice.

J’étais totalement crispé, la mâchoire, les bras, les mains,… tout le corps. J’étais en train de me battre avec le tueur qui avait réussi à s’échapper…Je tenais toujours le visage de Bella à quelques centimètres du mien… Je narguai le monstre, je lui montrai que je pouvais la tenir prêt de moi sans qu’il puisse y faire quelque chose.

- Dois-je…
Elle voulut s’éloigner mais il était absolument hors de question que je la lâche.

- Non, c’est supportable. Un minute, s’il te plait.

Le monstre se retranchait peu à peu… je l’avais vaincu encore une fois. Je me détendis et fis un grand sourire.

- Et voilà, annonçai-je, très satisfait de moi-même.
- Supportable ?
- Je suis plus fort que je ne le pensais. Ca fait plaisir de l’apprendre.

- Au lieu de t’envoyer des fleurs, Edward, tu ferais bien de raccompagner Bella chez elle avant que tu aies une autre de tes brillantes idées, protesta Alice.

Ce qu’elle pouvait être rabat-joie. Elle pourrait au moins me féliciter, mais non, elle, elle râlait.

- J’aimerais pouvoir en dire autant de moi-même. Navrée, s’excusa Bella.
- Je te pardonne. Tu n’es qu’une humaine, après tout. (De tout façon, je lui pardonnerai n’importe quoi.)
- Merci du compliment, gloussa-t-elle.

Je me remis debout et lui tendis ma main (elle l’a prise… j’adorai la chaleur qui émanait de son corps) pour l’aider à se relever. Ses jambes tremblaient, elle n’arrivait pas à retrouver son équilibre.

- C’est encore la course ou dois-je le mettre sur le compte de mon habilité à embrasser ? (J’aurai aimé que ce soit la deuxième raison !)
- Un peu des deux, j’imagine.
- Mieux vaut que je conduise, alors.

Il ne fallait même pas qu’elle pense à prendre le volant, ce soir. Dans l’état, où elle se trouvait, c’était exclu. Nous finirions notre course dans un platane. Déjà que quand elle se sentait bien… elle était à la limite du danger public…alors là, je ne voulais pas en discuter.

- Ca va pas la tête ? me dit-elle, consternée.

J’en étais sûr, elle avait quelque chose à redire !

- Je conduis mieux que toi dans tes meilleurs jours, raillai-je. Tes réflexes sont si lents.
- J’en suis convaincue, mais n’y mes nerfs ni ma camionnette n’y résisteront.
- Fais-moi confiance, Bella, s’il te plait.
- Pas question, finit-elle par décider.

C’est ce qu’on va voir, ma grande !
Elle se dirigea vers la portière du côté conducteur… en titubant !!! Je la rattrapai et enroulai mon bras fermement autour de sa taille.

- Bella, j’ai dépensé beaucoup d’énergie pour te garder en vie aujourd’hui. Je n’ai pas l’intention de te laisser conduire alors que tu n’arrives même pas à marcher droit. Et puis, tu t’es vu quand t’a bu ? Citai-je en ricanant. (J’aimais bien la taquiner !)
- Bu, moi ? protesta-t-elle.
- Ma seule présence t’intoxique, persiflai-je.
- Voilà un argument que je ne peux guère réfuter, soupira-t-elle.

Je réprimai un sourire de satisfaction… Moi aussi, je lui faisais de l’effet… beaucoup d’effet, elle venait de l’admettre à l’instant… j’étais heureux.

Elle rendit les armes et me donna les clés.

Je la portai jusque sur le siège du côté passager et lui accrochai fermement sa ceinture de sécurité.
En un éclair, je me retrouvai près d’elle, derrière le volant.

- Vas-y doucement, m’avertit-elle, ma voiture est une dame du troisième âge.
- Très juste, acquiesçai-je.
- Et toi, lança-t-elle, agacée, tu n’es pas affecté par ma présence ?

Affecté ? Mais c’était plus que cela ! J’étais frappé de bonheur, ému de tendresse, bouleversé de plaisir, stimulé par le bien-être à chaque seconde que je passais auprès d’elle.
Je ne répondis pas, cependant. Je me contentai de me pencher vers elle et de promener mes lèvres le long de sa mâchoire, de son oreille à son menton, à plusieurs reprises. Elle tressaillit.
Le tueur en moi était dépité et ne chercha même pas à se faire entendre. Moi, par contre, cette envie folle dans la clairière me repris…Oh non, il ne fallait pas que j’y pense.

Je lui dis alors dans un murmure :

- Quand bien même se serait le cas, enfin, il n’en reste pas moins que j’ai de meilleurs réflexes.

Elle me regarda, vaincue.

Au moment où je mis le contact, j’entendis Alice :

- Je sais que j’ai été un peu… pénible aujourd’hui…mais tu m’as fait peur, Edward. Tu n’imagines même pas à quel point ! Enfin, quoi qu’il en soit, je suis fier de toi, mon frère… Avec Jasper, on est d’accord… plus la peine de vous filer le train, dorénavant.

Je fis un clin d’œil rapide à ma sœur, qui se trouvait à peu près à trente mètres devant nous, cachée derrière un arbre, pour lui faire entendre que je comprenais et, qu’évidemment, elle était pardonnée. Elle me rendit un grand sourire radieux.

Je démarrai et prenais la route qui menait à la maison de Bella.
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:43

Chapitre 17


Détourner mon regard d’elle était douloureux et me passer de son contact était tout aussi pénible.

Sur la route qui nous ramenait à la maison, je contemplais de temps à autre le soleil couchant et, songeai que même ce spectacle n’était pas plus beau que le visage de Bella. Je lui pris alors machinalement la main et la serrai d’une étreinte puissante. Je sentais son pouls cogner à l’extrémité de sa paume, il était fort mais régulier. Ses battements résonnaient dans mon bras et faisaient écho dans le reste de mon corps… j’avais l’impression d’avoir un peu d’elle en moi.

En chemin, je pensai entendre des réprimandes au sujet de ma conduite car, bien que je roulais à une vitesse convenable, je ne surveillai guère la circulation et ne conduisais que d’une seule main. Mais, elle aussi me dévisageait et n’attribuait aucune autre attention qu’à moi.

Nous consacrâmes les cinq premiers kilomètres à nous regarder, sans mot dire. C’est Bella qui engagea la conversion à propos de la station de radio que j’avais mise et qui était dédiée aux vieilles chansons américaines.

- Tu aimes la musique des années cinquante ?
- Elle était très bonne, à l’époque, répondis-je. Bien meilleure que celles des deux décennies qui ont suivi. Pouah ! Au moins, c’est redevenu supportable à partir des années quatre-vingt.

Je discernais l’interrogation dans ses yeux quant à mon existence durant cette période du vingtième siècle. Je lui avais tout confié de moi mais n’avais pas osé lui révéler mon vrai âge. A cet instant, je sus parfaitement où allait dévier la conversation… Cela m’angoissa terriblement.

- M’avoueras –tu jamais ton âge ? poursuivit-elle.
- C’est tellement important ? demandai-je en rigolant. (Je n’avais pas du tout envie de rire, en fait. On avait plus de quatre-vingt cinq de différence…)
- Non, mais je ne peux pas m’empêcher de m’interroger… Rien de tel qu’un mystère non résolu pour me donner des insomnies.

Je ne comprenais pas pourquoi j’étais si effrayé à l’idée de lui révéler ma date de naissance. Elle acceptait tout de moi et, j’étais convaincu que ce détail ne serait qu’une goutte dans l’océan pour Bella.
A dire vrai, c’était moi que cela gêné, elle n’avait que dix-sept ans et moi,… je ne comptais même plus. Je ressentais… de la honte… c’est ce qu’il me sembla, en tout cas. Encore un nouveau sentiment que je devrais apprendre à maîtriser. Mon amie perçu mon appréhension et me relança dans un murmure :

- Fais moi un peu confiance.

Après tout, c’était légitime de sa part, elle voulait tout savoir de moi, comme je voulais tout savoir d’elle. Je la regardai dans les yeux et vis l’amour qui en émanait. Je finis alors par craquer et lui avouai que j’étais né à en 1901 à Chicago. Je vérifiai sa réaction mais elle resta impassible et, ne porta aucun jugement. Je savais parfaitement que ma date de naissance n’avait aucune importance, je serai né en 1500 ou en 1985, cela aurait été du pareil au même pour Bella, bien que, j’en étais certain, cet aveu l’avait surprise. Fort de sa loyauté, je me sentais obliger de continuer :

- Carlisle m’a trouvé au fond d’un hôpital à l’été 1918. J’avais dix-sept ans et j’étais en train de mourir de la grippe espagnole (l’information lui souleva le cœur). Je n’en garde pas un souvenir très net. C’était il y a longtemps, et notre mémoire humaine s’estompe…En revanche, je me rappelle bien ce que j’ai éprouvé quand Carlisle m’a sauvé. Ce n’est pas une étape facile qu’on oublie.
- Et tes parents ?

Mes parents ? ! Une vague de mélancolie s’abattit sur moi. J’avais peine à m’en souvenir mais pourtant, ils étaient toujours là, présents quelque part en moi. Penser à eux me bouleversait et en parler…je ne pouvais pas…
Ils s’appelaient Elizabeth et Edward Senior Masen – oui, mon vrai nom était Edward Masen. Mon père fut emporté par la première vague de grippe et, ma mère se tua en gâchant ses chances de guérir pour me soigner. Je savais que je lui ressemblais beaucoup, j’avais ses cheveux bronze et ses yeux verts. Les décennies passantes, leur visage se faisait de plus en plus trouble dans ma mémoire.
Ce fut ma mère, elle-même, qui exigea – c’était le terme qu’elle avait employé - à Carlisle de me sauver. Voici ce que furent ces dernières paroles : ‘Vous devez faire tout ce qui est en votre pouvoir. Vous devez faire pour mon Edward ce que les autres sont incapables de faire’. Depuis ce jour, Carlisle se demandait si Elizabeth n’avait pas découvert son secret.

Enfin, quoi qu’il en soit, il m’était intolérable de parler de cela, même à Bella, et je me contentai de répondre avec sérénité :

- La maladie les avait déjà emportés. Je n’avais personne. C’est pourquoi il m’a choisi, d’ailleurs. Dans le chaos de l’épidémie qui s’apercevrait que j’avais disparu ?
- Comment t’a-t-il… sauvé ? s’empressa-t-elle de me demander.

Je cherchais les mots pour lui expliquer… mais ce n’était pas simple. Quand Carlisle me transforma, il avait plus de 250 ans d’expérience dans le domaine du végétarisme (il était né en Angleterre aux environs de l’année 1630). De plus, son métier de médecin l’avait, pour ainsi dire, immunisé de l’hémoglobine humaine. Cela n’avait pas été difficile pour lui, il avait su parfaitement se contenir de me vider de tout mon sang pendant qu’il m’injectait son venin.
Par contre, pour moi, ce fut une autre histoire… Comment raconter à Bella l’atrocité de la douleur qui fut mienne pendant prés d’une semaine… le venin traçant son chemin dans mes veines tel un lance flamme qui embrasait, de manière folle et incontrôlable, chaque manceau de mon corps malade. Je préférai lui éviter certains détails malheureux :

- Ca n’a pas été simple, repris-je. Rares sont ceux dotés de la retenue nécessaire. Mais Carlisle a toujours été le plus humain, le plus compatissant de nous tous…A mon avis, il n’a pas d’équivalent dans l’Histoire. Pour moi, ça a juste était très, très douloureux.

Voyant que je n’en dirais pas plus à ce sujet, Bella réprima sa curiosité. Je consentais quand même à poursuivre sur les raisons pour lesquelles mon créateur m’avait fait devenir ce que j’étais.

- Il a agi par solitude. C’est en général la raison qui préside à cette décision. J’ai été le premier membre de sa famille, même s’il a trouvé Esmée peu après. Elle était tombée d’une falaise. (Elle avait tenté de se suicider après la mort de son bébé...). Ils l’ont transportée aussitôt à la morgue de l’hôpital, bien que, par miracle, son cœur battît encore.
- Il faut donc être à l’agonie pour devenir un… (Elle ne pu prononcé le mot.)
- Pas forcément. C’est juste Carlisle. Il n’imposerait jamais ce choix à qui aurait une autre solution.

Durant le trajet, elle n’eut de cesse de m’interroger sur ma famille. J’essayai de répondre à ces questions avec le plus de précision et d’honnêteté possibles. J’omettais, cependant, certaines fois, de m’attarder sur des points qui, à mon sens, n’étaient pas pertinents de lui révéler, à ce stade de notre relation. Il fallait, avant cela, qu’elle digère toute cette journée… et ce ne serait pas simple.

Je lui racontai que Rosalie avait été la suivante à nous rejoindre, sans lui exposer, pour autant, les raisons de sa transformation (cela aurait été trop dur à entendre pour Bella). Je lui confiai prestement que Carlisle avait espéré qu’elle deviendrait ma compagne…mais que je n’avais jamais été intéressé. Je lui contai comment elle avait amené Emmett à notre père, deux ans plus tard, après qu’elle l’eut porté sur cent cinquante kilomètres, parce que celui-ci s’était fait mortellement blesser par un ours des Appalaches. Et que depuis, ils ne s’étaient plus quittés.
Je finissais par Alice et Jasper. Le passé de ma petite sœur avait toujours été un mystère pour tout le monde. On ne savait rien, ni de son humanité ni de qui l’avait créée. Elle s’était réveillée seule, quelque part, sans personne pour la guider. Quant à Jasper, qui appartenait à un autre clan, en était parti pour cause de dépression (Il avait été transformé à la Bataille de Galveston en 1861, alors qu’il n’était qu’un tout jeune militaire, par une femme prénommée Maria.) C’étaient deux êtres d’exception. Je dévoilai à Bella que ma sœur et mon frère, étaient, eux aussi, dotés de talent particulier. Alice était capable de voir l’avenir. Cependant, ces visions n’étaient pas sûres à cent pour cent puisque le futur était un concept malléable, qui pouvait se modifier à tout moment. Toujours était-il, que c’est ainsi que ces deux là se trouvèrent, Alice avait vu dans ces visions que Jasper aller devenir son compagnon. Ce fut également par ce procédé qu’elle nous découvrit, Carlisle, Esmée, Rosalie, Emmett et moi.

Bien évidemment, il était totalement exclu que je parle des clairvoyances de ma sœur concernant le devenir de Bella…Cette dernière lui été apparue dans notre état…d’immortel. Le simple fait d’y penser me rendait fou…jamais je ne laisserai une telle chose se produire.

Bella voulut savoir ensuite si la population ‘vampirienne’ était vaste… si nous étions nombreux à circuler incognito parmi les humains. J’éludai vite la question, en lui expliquant qu’une autre famille, également végétarienne, vivait en Alaska…Et que les autres, ceux qui n’avaient pas notre mode de vie - les nomades - préféraient le Nord. Je pensai qu’il n’était pas nécessaire de lui révéler, qu’un clan italien, les Volturri, s’était auto-proclamé gardien du secret des vampires. J’évitai également de lui dire que mon espèce était répandue dans les pays du monde entier… elle devait quand même bien s’en douter.
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:45

La voiture de patrouille de Charlie n’était pas encore là quand nous arrivâmes devant chez Bella.
Je garai la Chevrolet dans l’allée pendant qu’elle me posait une question sur les faits qui avaient façonné notre légende. Je sentais qu’elle n’en avait pas encore fini avec son interrogatoire mais, la faim lui coupa la parole. Son estomac criait famine et pour cause, elle n’avait rien avalé de la journée !
Nous autres, les vampires, pouvions nous contenter que d’un seul repas toutes les deux semaines et comme, je n’étais pas habitué à fréquenter les humains de si près, j’étais complètement passé outre ce besoin vital qu’avait Bella, de se nourrir trois fois par jour. Cela ne se reproduirait plus…

- Je t’empêche d’aller dîner m’excusai-je.
- Ne t’inquiète pas pour moi.

Bien sûr, que je m’inquiétais pour elle…Je passai mes journées à cela depuis qu’elle était entrée dans ma vie. Il était hors de question qu’elle perde du poids à cause de ma négligence… elle pourrait faiblir et tomber malade…oh non, pas cela ! Dorénavant, je veillerai à ce qu’elle se nourrisse correctement.

- C’est la première fois que je passe autant de temps en compagnie de quelqu’un qui a besoin de se nourrir, précisai-je. J’avais oublié.
- Je n’ai pas envie que tu partes, me dit-elle tout de go.

Elle s’était exprimée dans une voix tremblante et cassée…comme si elle me suppliait de rester. Je percevais parfaitement son visage dans la pénombre, son expression paraissait désespérée et triste… Moi, non plus je n’avais absolument aucune envie de m’en aller…

- Tu m’inviterais à entrer ? m’enquis-je.
- Ca te plairait ?

Question idiote, s’il en est ! J’irai n’importe où et je ferai n’importe quoi pourvu que l’on soit ensemble et que cela lui fasse plaisir.

- Oui, si ça ne pose pas de problème.

Je n’attendis pas qu’elle réponde. Je sortis de la voiture, me ruai de son côté et lui ouvris sa portière en moins de temps qu’il ne faut pour dire ouf.

- Voilà qui est très humain, me complimenta-t-elle.
- C’est en train de revenir, aucun doute.

J’enroulai mon bras autour de sa taille et l’accompagnai jusqu’au perron. Là, pour lui éviter de faire trop d’effort et dans un geste totalement imperceptible pour ses yeux, je pris la clé de réserve qui était dissimulée près de l’entrée et lui ouvris la porte.

Elle me regarda surprise et demanda :

- Le verrou n’était pas tiré ?

Zut ! La gaffe…je venais de me vendre tout seul et en beauté, en plus !

- Si. J’ai utilisé la clé cachée sous l’avant- toi, répondis-je en essayant de masquer mon embarras.

Mais elle n’était pas stupide, va ! Elle me regardait avec son petit air suspicieux…Pfff… j’étais obligé, à présent, de lui raconter que je l’avais suivie et m’étais renseigné sur elle… plus que de raison. Je me demandais comment j’allais tourner cela afin de ne pas passer pour malsain.

- J’avais envie d’en apprendre plus sur toi, me justifiai-je.
- Tu m’as espionnée ? demanda-t-elle avec colère.

Elle était fâchée après moi et c’était bien normal. Je comprenais parfaitement qu’elle le prit mal !

- A quoi occuper mes nuits, sinon ?

Elle se figea et me regarda avec des yeux tout ronds pendant environ deux secondes.
Qu’est-ce que je pouvais être stupide parfois ! Et à quoi je passais mes nuits avant qu’elle n’arrive à Forks, hein ? La prochaine fois, je roulerai sept fois ma langue dans ma bouche avant de sortir une imbécillité pareille ! D’ailleurs, elle ne prit même pas la peine de répondre à ma question et se dirigea vers la cuisine sans dire un mot. Je la suivis et m’assis sur une des chaises…je me faisais le plus silencieux et le plus petit possible et, avec un peu de chance, elle changerait de sujet…mais je rêvais, Bella n’était pas du genre à laisser tomber comme cela.

- C’est arrivé souvent ?
- Pardon ? lui demandai-je, l’air de ne pas saisir la question.

Je ne pouvais quand même pas lui révéler que j’avais fouillé la maison de fond en comble, à la recherche du moindre petit indice la concernant. Elle ne me l’aurait jamais pardonné, c’était certain. Ceci étant dit, je n’arrivais pas à éprouver de remords au sujet de ma curiosité plus que débordante, j’étais juste gêné et, j’avais peur qu’elle me juge mal.
J’avais passé de merveilleux moments à feuilleter l’album photos…des photos de Bella à toutes les périodes de sa vie, du stade de nourrisson jusqu’à maintenant…Je les avaient d’ailleurs empruntés une nuit pour en faire des copies…Je les gardai, maintenant, comme un précieux trésor dans un coffre de ma chambre. J’avais aussi fait le duplicata des vidéos que Renée avait envoyé à son ex-mari. On y voyait Bella pendant ses anniversaires, aux fêtes de fin d’année, à ses cours de danse…Je les visionner souvent… à chaque fois que je ne pouvais pas être auprès d’elle. Cela m’aidait un peu à combler le manque qui me tiraillait le cœur et le ventre en son absence. De surcroît, ces films étaient très utiles pour m’éclairer sur son caractère et, me permettaient, également, de rendre vivant une partie de ce qu’elle m’avait confié sur sa vie.

- Combien de fois es-tu venu ici ? répéta-t-elle en évitant de me regarder.
- Je te rends visite toutes les nuits, marmonnai-je, vaincu.
- Pourquoi ? s’exclama-t-elle en se tournant vers moi.

Pourquoi, quoi ? C’était pourtant évident, non ? Je ne pouvais pas faire autrement ! Je ne voulais rien raté des moments de sa vie, c’était plus fort que moi…je n’arrivais pas à m’en empêcher !

- Tu es très intéressante quand tu dors. Tu parles.
- Nom d’un chien ! s’étrangla-t-elle.

Elle vira rouge pivoine. Je m’interloquai sur les capacités de Bella à passer du vert pâle quand elle était malade au rouge écarlate quand elle était en colère ou dans l’embarras. J’interrogerai Carlisle, à ce sujet, pour savoir si c’était fréquent chez les humains.

- Tu es très en colère ? lui demandai-je, ennuyé.
- Ca dépend !
- De quoi ?
- De ce que tu as entendu, tiens !

Elle était plus gênée qu’en colère, en fin de compte ! Mais il ne fallait qu’elle le soit avec moi…je ne le voulais pas. Je m’approchai d’elle et, pris ses mains dans les miennes. Encore une fois, je fus surpris par la sensation que me procurait son contact.

- Ne t’en fais pas, susurrai-je en abaissant la tête pour plonger mes yeux dans les siens. (Elle détourna la tête. Parfois, elle n’arrivait pas à soutenir mon regard). Ta mère te manque, tu t’inquiètes à son sujet. Et le bruit de la pluie t’énerve. Au début, tu parlais souvent de chez toi, là-bas, c’est moins le cas, à présent. Une fois, tu as dit : « C’est trop vert ! ».

Je lui souris pour lui montrer qu’il n’y avait rien de grave…elle sembla se détendre un peu mais, voulut en savoir plus et, insista :

- Quoi d’autre ?

Je savais bien que ce qu’elle voulait insinuer et me faire dire.

- Tu as prononcé mon prénom, admis-je, sans pourtant révéler sa déclaration d’amour inconsciente…elle était assez mal à l’aise comme cela…pas la peine d’en rajouter.
- Beaucoup, soupira-t-elle, déconfite.
- C’est combien pour toi, beaucoup ? (Parce que, pour être honnête, il me semblait qu’elle m’avait appelé au moins une fois par nuit !)
- Oh non ! marmonna-t-elle, en baissant la tête.

Je l’attirai tendrement vers moi et lui murmura à l’oreille.

- Ne sois pas gênée. Si je savais rêver, je ne rêverais que de toi. Et je n’en aurais pas honte.

Cela faisait un moment que je percevais les pensées brouillées de Charlie… je savais qu’il allait arriver d’un instant à l’autre. Quand la voiture se gara dans l’allée, Bella se raidit.
Je ne souhaitais pas l’ennuyer encore plus et, de toute manière, il était encore trop tôt pour me présenter à son père.

- Est-il nécessaire que ton père sache que je suis là ? m’enquis-je.
- Je n’en suis pas certaine…
- Une autre fois, alors…

Je me sauvai dans un souffle sans laisser à Bella le temps de comprendre.

- Edward ? chuchota-t-elle.

Laissant échapper un petit rire indistinct, je montai les escaliers qui menaient à sa chambre

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:51

C’est en arrivant en haut de l’escalier que j’entendis les voix et les pensées de mes sœurs…

Rosalie était là, adossée au mur près de la fenêtre, les bras croisés, l’air revêche et le regard noir (et je ne parlais pas de ses pupilles qui, elles, étaient d’une couleur or !). Alice, quant à elle, était assise sur le lit de Bella, les mains posées sur les genoux, un petit sourire navré aux lèvres…comme si elle venait expier une faute.

Je ne les avais pas entendues arriver… je ne compris pas pourquoi !

- Faites comme chez vous ! Il ne faut pas vous gêner, surtout ! grondai-je dans une intonation cependant si basse que Bella et Charlie ne purent m’entendre.
- Nous faisons comme toi, mon cher frère ! On s’introduit chez les gens, par la fenêtre, sans leur demander la permission, dédaigna Rosalie avec son arrogance légendaire.

Nous n’étions pas seuls dans la maison et ce fut une chance pour elle, parce que je crois que sinon…

- Oh Edward, je suis tellement désolée, s’excusa Alice, on a bien essayé de lui faire entendre raison avec Esmée, Jasper et Emmett… mais tu la connais quand elle a une idée en tête.

Je n’eus pas le temps de placer un mot que la blonde se risqua à dire :

- Tu vois, Alice, que cette fille est une calamité, un fléau pour nous ! Il ne savait même pas que nous étions là ! Ca se voit sur son visage…elle l’obsède à un tel point - je ne me l’explique pas, d’ailleurs - que sa faculté de lire dans les pensées est inhibée, et ceci, en plus de tout le reste ! C’est dangereux, très dangereux…

Je n’en croyais pas mes oreilles et, j’étais plus qu’effaré par sa morgue ! Oser venir chez mon amie pour me dire que celle-ci était néfaste et l’insulter… il ne fallait pas qu’elle manque de souffle ! Ceci dit, je ne pouvais nier le fait que je fus trop distrait pour intercepter sa manigance.

- Non, arrête Rosalie, protesta ma petite sœur, outrée par ce qu’elle venait d’entendre. Tu n’as pas le droit de… (Je lui coupai la parole.)
- Je crois que tu n’as pas bien compris mes recommandations de ce matin, repris-je à son intention…Alors, je vais me répéter… Reste en dehors de notre histoire…il ne s’agit pas de nous, comme tu dis et, encore moins de toi, mais de moi et, uniquement de moi.

Elle me fixait droit dans les yeux, une moue satisfaite dessinée au coin de sa bouche…Elle était encore parvenue à me faire sortir de mes gonds... moi, qui était d’habitude si posé et calme.
Je captai les raisons de cette visite impromptue et tout à fait déplacée. Elle ne réussissait pas à me les dissimuler. Elle m’en voulait des paroles que j’avais eu à son égard le matin même…j’avais froissé l’ego de sa petite personne et, dans un souci d’estime… elle était en train de me les faire payer…en d’autre terme, elle se vengeait !
Bien qu’elle sut parfaitement que Bella était mon point faible et que j’étais sur le point d’exploser de rage, elle ne se laissa pas démonter et continua de plus belle… à ses risques et ses périls.

- Alice nous a racontés tes petits exploits de cet après-midi… Ca lui à fait quoi à ton humaine si…banale et insignifiante (elle s’exprimait sur un ton de profond dégoût !) de se faire tripoter et embrasser par un idiot de vampire…

Alice s’était maintenant levée, prête à me retenir…Elle savait que Rosalie avait fait plus que de dépasser les limites… C’en était trop pour moi !
Je me mis en position d’attaque, la blonde en position de défense…ma petite sœur s’interposa, un bras tendu vers moi et l’autre vers l’infâme petite saleté.

- Ca ne va pas, la tête ! aboya Alice. Qu’est-ce qui vous prend, nom d’un chien ! Vous avez envie que Bella et Charlie nous entende ? Si vous voulez battre, faites le ailleurs…mais certainement pas dans sa chambre ! (Je crus percevoir des sanglots dans sa voix…)

Elle poursuivit à l’intention de Rosalie :

- Et toi, tu as franchi la frontière du tolérable ! Je n’aurai jamais cru ça de ta part ! Edward est notre frère…il a toujours était là pour nous…sans jamais rien demander en retour. Le moins que nous puissions faire maintenant, est de le soutenir, même si nous ne sommes pas toujours d’accord avec ces décisions. Il est inutile de lui rendre les événements plus difficiles ! Et pour ton information, Bella est une personne formidable, elle l’aime sincèrement…Alors, avant de proférer des insultes à son encontre, je te conseille d’apprendre à la connaître.

Rosalie était intensément vexée, elle s’était redressée, les points serrés et les lèvres tremblantes… Jamais Alice n’avait osé lui parler ainsi… ni à personne d’autre dans la famille, d’ailleurs !
Quant à moi…j’essayai de me calmer tant bien que mal. J’étais encore sonné par ce que je venais d’entendre ; je crois que… Rosalie venait de passer le point de non retour et, je n’étais pas certain de pouvoir lui pardonner un jour.

- Il est tant que tu partes, maintenant, repris-je sur un ton ferme mais calme. C’est la première fois que tu viens ici, mais c’est aussi la dernière…J’espère mettre bien fait comprendre…

Elle resta silencieuse. Je lisais la honte dans son esprit et aussi, quelque chose comme du regret…elle venait de prendre conscience qu’elle avait gravement fauté…Cependant, elle était bien trop fière pour me présenter ne serait-ce qu’un semblant d’excuse.
Elle repartit par la fenêtre, sans dire un mot.

Alice s’assit par terre et enfouit son visage dans ses mains.

- Excuse-moi ! Tout est de ma faute…si je ne lui avais pas raconté pour Bella et toi, elle ne serait jamais venue ici et
- Cache-toi, vite ! m’étouffai-je. Bella arrive. (Je l’entendis monter les escaliers…d’un pas lourd !)

Ma sœur se précipita d’un bond sous le lit. Et moi, je m’allongeai dessus, en travers, mains derrière la tête… l’air détendu. Il n’était pas question que Bella apprit ce qu’il venait de se passer.

***


Elle entra dans sa chambre et se précipita à la fenêtre pour l’ouvrir !

- Edward ? chuchota-t-elle sur un ton embarrassé.

Dans son empressement à me retrouver, elle ne s’était même pas aperçue que je l’attendais bien sagement sur son lit. (C’était incroyable l’effet apaisant que Bella avait sur moi…rien que de nous savoir dans la même pièce, toute la tension de ces derniers instants retomba. Je ne voyais et ne pensais plus à rien d’autre qu’à elle.)
Elle se tenait penchée au rebord de la fenêtre et scrutait l’horizon en espérant m’apercevoir. Je ne pu m’empêcher de rire.
Elle se retourna en un sursaut et porta la main à sa bouche…certainement pour éviter de crier puis, se laissa glisser sur le sol. J’entendais son cœur battre à tout rompre, je venais de lui faire une belle frousse !

- Désolé, m’excusai-je en essayant de cacher mon amusement.
- Donne moi, une minute, le temps que mon cœur reparte, me dit-elle, le souffle coupé.

Je m’exécutai et m’assis, moi aussi, sur la moquette. Je l’attirai délicatement plus près de moi,…pour que nos corps soient en contact.

- Là, murmurai-je en riant et en posant ma main sur la sienne. Comment va ton cœur ?

Elle ne répondit pas. Je me penchai alors sur elle, plaçant une oreille sur son cœur, pour surveiller ses battements qui retrouvèrent un rythme régulier au bout de quelques secondes. Nous restâmes comme cela pendant un moment.

- Edward ? Ca va durer longtemps ? J’aurai dû me sauver par la fenêtre au lieu de me cacher sous le lit ! Qu’est-ce qui m’a prise ? Je ne vais quand même pas rester ici jusqu’à ce qu’elle s’endorme…Jasper m’attend !

Comme si elle avait entendu la supplication d’Alice, Bella me sollicita :

- M’accorderais-tu quelques instants d’humanité ?
- Mais certainement, lui assurai-je avec un grand geste du bras. (Et oui, les humains avaient d’autres besoins que de se nourrir trois fois par jour).
- N’en profite pas pour filer !

Ca ne risque pas, va !

- A vos ordres, Madame.

Sur quoi, elle récupéra son pyjama et sa trousse de toilette, se glissa sur le palier, en prenant soin de fermer la porte derrière elle, et se dirigea vers la salle de bain.

Alice sortit de dessous le lit, un grand sourire aux lèvres.

- Bella aussi sait lire dans les pensées, blagua-t-elle. Ecoute, Edward. (Elle reprit son air grave) Je m’excuse encore pour ce qui s’est passé toute à l’heure…Jamais je n’aurai pensé que Rosalie réagirait ainsi ! Je n’en reviens pas ! Je vais aller lui parler…Mais il faut que tu saches que les parents sont fiers de toi, que Emmett et Jasper n’en reviennent pas…il n’y a que Rosalie qui…
- Ne t’inquiète pas pour ça ! rassurai-je ma sœur. Ce n’est pas de ta faute, tu n’as jamais pensé à mal et, je te remercie d’avoir pris ma défense…comme toujours.

Elle parut soulagée, me prit par le cou et m’embrassa sur la joue.

- On se voit plus tard, lança -t-elle en me faisant un clin d’œil.

J’acquiesçai d’un geste de la tête et elle disparut sans un bruit.

Je me rallongeai sur le lit…la contrariété du comportement de Rosalie me reprit…je priai pour que Bella revint vite…
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:55

Chapitre 18


Bella me rejoignit une demie heure plus tard. Ses cheveux étaient mouillés et sentaient la fraise, elle portait le vieux T-shirt troué et le pantalon de survêtement gris qui lui servaient habituellement de pyjama. Je l’avais vue tant de fois dans cette tenue… et malgré cela, je me surprenais toujours à penser que, même dans la médiocrité de ces habits, elle restait indiscutablement la plus magnifique personne qui m’ait été donné de rencontrer. Il émergeait d’elle quelque chose de divin…et moi, le damné du Ciel, je ne pouvais croire à nos existences entremêlées. Elle était comme un ange tombée du paradis…moi, un démon monté des enfers… comment pouvions-nous vivre si proche l’un de l’autre… je me demandais si ce n’était pas contre nature ! Mais il était trop tard pour penser à cela…telle l’immuabilité de mon corps, l’amour qui me liait à elle demeurerait fort, incontournable, fidèle, inaltérable, je n’avais aucun moyen de m’en défaire ! Il était né et vivrait en moi aussi longtemps que je durerais sur cette terre. Tel était le lot de nous autres, les vampires. Je me mis alors, pour la première fois, à réfléchir à la mort de Bella. Elle ne serait pas éternelle mais, l’amour que j’avais pour elle, si ! Que ferais-je une fois qu’elle ne serait plus ? Cette perspective m’était plus qu’insoutenable…

- Très joli, lançai-je pour commenter sa toilette et m’empêcher de penser.

Elle m’adressa une grimace…apparemment peu convaincue par mon compliment.

- Non, vraiment, ça te va très bien, insistai-je.
- Merci, me répondit-elle, plus par politesse que par flatterie.

Elle vint s’asseoir sur le lit, près de moi. Je posai une main sur sa cuisse et la caressait avec mon pouce…maintenant que je me savais être capable de la toucher sans risque, il n’était pas question que je perte une occasion de le faire… de toute manière, ne pas être à son contact m’était impossible.
Je plongeai mes yeux dans les siens et encore une fois, elle ne pu soutenir mon regard. Elle baissa la tête et sembla contempler le sol…j’aurai aimé lui demander ce que la moquette avait de plus intéressante que moi mais, une autre question plus importante me vint à l’esprit. J’avais entendu depuis tout à l’heure qu’elle était en train de jouer un petit jeu bizarre avec son père…il y avait quelque chose d’inhabituel dans sa voix et son comportement, elle surjouait…comme si elle voulait convaincre Charlie de quelque chose.

- Pourquoi ce manège ? lui demandai-je, curieux.

Elle comprit de suite de quoi je lui parlais.

- Je soupçonne Charlie de croire que je vais m’éclipser en douce.

Bien joué ! Elle était tellement mauvaise actrice qu’au lieu de faire disparaître ses suspicions, elle les avait, au contraire, renforcées et attisées. Le shérif avait bien remarqué que le comportement de sa fille n’était pas clair et, en dépit de son esprit sujet à distorsion, je captai tout de même parfaitement son projet de venir jeter un coup d’œil pour voir ce que Bella était en train de manigancer. Je restais aux aguets…je me jetterai sous le lit au moment où il rentrerait dans la pièce.

- Oh. Pourquoi ? requis-je, comme si je n’avais pas compris de quoi il s’agissait.

Je voulais la faire parler le plus possible, savoir ce qu’elle avait, elle, en tête.

Bella me regarda de son petit air exaspéré, comme pour me dire ‘On ne me la fait pas à moi… C’est toi qui lit dans les pensées !’. Cependant, elle consentit quand même à me répondre.

- Apparemment, il m’a trouvé un peu surexcité, avoua-t-elle en rougissant

Je trouvais tellement mignonne la petite moue inquiète avec laquelle elle m’avait dit cela, que je ne pu me retenir de prendre son menton dans ma paume.

- En fait, tu es toute rose, lui fis-je remarquer, en collant mon visage près de sien.

Sa peau était chaude et, une fois de plus, sa chaleur me pénétra en laissant sur ma joue un engourdissement extrêmement agréable. Elle ne bougeait pas et moi, j’étais parfaitement bien ainsi.

- Mmmm, soupirai-je d’aise.

Nous restâmes dans cette position quelques minutes quand Bella reprit :

- Ca semble… beaucoup plus facile pour toi, maintenant, d’être en ma compagnie.
- C’est l’impression que je te donne ? murmurai-je, en glissant mon nez le long de sa mâchoire.

J’écartai une de ses mèches mouillées pour permettre à mes lèvres d’effleurer le creux de son oreille. Je ne pouvais m’empêcher de la caresser, c’était plus fort que moi…La bête sanguinaire, qui épiait toujours dans l’ombre, avait laissé place à un autre genre de force que je contrôlais difficilement… j’avais envie de la serrer tellement fort contre moi mais, je l’aurais littéralement réduite en poussière. J’essayai alors de contenter l’ardeur qui m’avait envahi par des frôlements tendres et doux.
Sa respiration se fit saccadée et haletante, son cœur s’emballa… elle réussi quand même à bredouiller…

- Beaucoup, beaucoup plus facile.
- Mmm…
- Je me demandais…

Mes doigts venaient chatouiller sa clavicule, un frisson lui traversa le corps et elle fut incapable de poursuivre.

- Oui, soufflai-je pour lui faire reprendre le fil de sa phrase.
- Comment… ça se fait… à ton avis ? balbutia-t-elle, gênée. (Je ris !)
- On appelle ça la victoire de la raison sur la chair.

Et soudain, sans que je compris pourquoi, elle recula. Je me figeai de stupeur et me demandai si je l’embêtai à la toucher ainsi. J’espérai que non…Je scrutai son visage pour y déceler de l’agacement ou du mécontentement…mais, ce n’était pas cela…c’était autre chose…je n’arrivai pas à deviner quoi et, lui demandai, un peu inquiet :

- Aurais-je mal agi ?
- Non…au contraire. Tu me rends folle.

Je la rendais folle ! C’était bien la première fois que je faisais cet effet là à quelqu’un !
J’en conclue qu’elle s’était enfuie de mon étreinte pour retenir sa fougue et, éviter ainsi que le petit incident de cet après-midi ne se reproduise.

- Vraiment ? pressai-je, un sourire ravi sur le visage.
- Tu veux aussi que je t’applaudisse ? persifla-t-elle.

Je m’esclaffai. Je ne pouvais pas y croire. Les autres humains m’évitaient par crainte que je ne les approche de trop près et Bella, elle, s’échappait par peur de ne pouvoir réfréner la frénésie qu’elle avait à mon égard. Elle était vraiment une exception dans l’espèce humaine !

- Je suis agréablement surpris, c’est tout, me justifiai-je. En cent et quelques années, je n’aurais jamais imaginé quelque chose comme ça… rencontrer une personne avec laquelle j’aurais envie de me comporter… différemment de me frères et sœurs. Et découvrir, même si cela est encore nouveau pour moi, que je ne suis pas si nul… avec toi…
- Tu excelles dans tous les domaines, m’assura-t-elle

Si j’y pensai avec objectivité, cela n’était pas faux. J’acquiesçai avec un haussement d’épaules et nous éclatâmes de rire tous les deux.

J’étais heureux d’avoir pu me rapprocher de Bella comme je l’avais fait aujourd’hui…Cependant, je ne savais pas si je pourrais toujours me contrôler avec autant de hargne. J’envisageai sérieusement de partir si cela devenait trop difficile et mettait sa vie en danger. Je le lui dis. Elle me jeta un regard de travers et changea de sujet.

Elle reprit son interrogatoire de tout à l’heure et, me posa, encore et encore, des questions sur mon espèce et ma famille, en me demandant notamment, ce que la personnalité de chacun des membres avait apporté à mon clan. Je lui répondis :

- Carlisle, sa compassion. Esmée, son aptitude à aimer, Emmett, sa force, Rosalie, sa ténacité (je m’efforçai de rester poli…). A moins que tu n’appelles ça de l’obstination, précisai-je, en ayant un rire forcé.

Je lui expliquer également le don étonnant de mon frère, Jasper, qui réussissait à manipuler les émotions des gens. Sans oublier ma petite sœur, Alice qui, en plus de ses dons de voyance, nous illuminait de sa joie de vivre.

Moi, je sentais le besoin, encore et toujours, de lui confier tout ce que j’avais vécu, les nouveaux sentiments que j’avais dû apprendre à identifier et à gérer depuis elle. Pendant plus d’un siècle, je n’avais jamais rencontré quelqu’un qui avait réussit à me faire sortir de ma torpeur. J’avais espéré mais n’y croyais plus depuis longtemps. J’aurais voulu Bella depuis tellement d’années !
Je lui décrivis la jalousie (un des pires sentiments, à mon avis) qu’avait provoqué Mike Newton en l’invitant en bal. Si j’avais pu, je l’aurais pulvérisé sur place, lui et ses petits copains qui lui tournaient autour…Je lui avouai l’anxiété qui me tordait le ventre à l’idée qu’elle en trouve un à son goût et que, c’était à partir de ce moment là, que je m’introduisis dans sa chambre toutes les nuits.
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 8:56

Soudain, au milieu de notre conversation, je me raidis…Charlie était sur le palier ! Je lâchai mon amie que j’avais enlacée par la taille et disparut sous le lit.

- Couche-toi, sifflai-je.

J’entendis Bella se faufiler sous la couette et Charlie ouvrir la porte.

Il était surpris à l’idée qu’elle dormit déjà et, la soupçonna de faire semblant. Pendant plusieurs secondes, il scruta la chambre d’un œil averti dans l’espoir de découvrir quelque chose d’anormale…Ne trouvant rien, il se dit qu’il souffrait sans doute de paranoïa et, vaincu, reparti tel qu’il était venu… frustré.

Charlie était le genre de père a avoir des envies de meurtre si un garçon tournait trop près autour de sa petite fille. Je n’osais imaginer sa réaction s’il avait découvert un gars planqué sous la couche de son bébé, au beau milieu de la nuit…ça aurait été quelque chose ! Bien sûr, je lui aurais échappé sans mal…mais j’aurais pu dire adieu à son accord quant à l’envie que j’avais de former un couple officiel avec ma Bella.

Je sortis de dessous le lit et prit ma chérie dans mes bras pour l’avertir que le danger était passé. Je lui confirmai ce que j’avais pensé un peu plus tôt dans la soirée :

- Tu es une très mauvaise actrice, raillai-je. Autant te prévenir, cette carrière n’est pas pour toi.

Il se faisait tard maintenant, et j’intimai à Bella de s’endormir mais, elle refusa catégoriquement prétextant qu’elle avait encore une ou deux millions de questions à me poser. En fait, une seule question lui démangeait les lèvres. Je lui avais dit durant notre conversation que, ma famille et moi, n’allions certainement pas tarder à célébrer de nouveau l’union de Rosalie et Emmett.


- Tu as dit que Rosalie et Emmett se marieraient bientôt. Est-ce que… ce mariage…représente la même chose que pour les humains ? m’interrogea-t-elle, embarrassée.

J’éclatai de rire.

- C’est donc ça que tu as en tête ?

Elle se tortillait, confuse… en fait, elle ne savait plus où se mettre. Si elle avait pu se cacher dans un trou de souris, elle l’aurait fait !

- Oui, je suppose que c’est équivalent. Encore une fois, la plupart de ces désirs humains sont en nous, seulement cachés par des désirs plus puissants.
- Oh, se contenta-t-elle dire.

Je vis qu’elle était ennuyée…je n’avais pas répondu à sa question, celle qui était cachée entre les lignes…j’avais peur de comprendre ce qu’elle voulait insinuer !

- Ta curiosité avait –elle un but précis ? la sollicitai-je.
- Je me demandais juste…à propos de toi et moi…un jour…

J’en étais certain ! Pile le sujet que je ne voulais pas aborder. Une, parce que je n’avais absolument aucune expérience dans ce domaine et deux, c’était encore quelque chose que je ne pourrais jamais lui offrir… ce serait un acte mortel pour elle…je pourrai l’écraser sous mon corps, lui casser les os par des gestes trop brusques, sans parler du monstre assoiffé de sang qui en profiterait pour exploser de moi. La réalité me sauta alors à la gorge. Cet acte d’amour était beau et normal entre deux êtres qui s’aimaient…deux humains ou deux vampires…mais, dans un couple mixte, une humaine et un vampire…c’était tout simplement impossible. Et pourtant, Bella était une femme, elle aurait des besoins (elle les exprimait déjà, d’ailleurs), elle n’allait pas vivre comme une none toute sa vie, c’était inimaginable que je la prive d’une telle expérience ! Encore un obstacle à notre relation…j’étais effondré !
Bella commençait à s’agiter…je lui répondis par la vérité, il valait mieux qu’elle sut à quoi s’attendre tout de suite.

- Je ne crois pas que ce…que ça serait possible pour nous.
- Parce que…cette intimité serait trop difficile pour toi ? demanda-t-elle d’une voix peinée.
Elle était chagrinée par cette révélation et, c’était bien normal…j’étais malheureux comme les pierres de ne pouvoir lui offrir cela, pas seulement pour Bella mais, aussi pour moi. Je m’étais pris à la désirer plusieurs fois dans la journée alors que je savais pertinemment que c’était inenvisageable.

- Sans doute, repris-je. Mais ce n’est pas ce à quoi je pensais. Tu es si douce, si fragile. Je dois sans arrêt veiller à mes actes pour ne pas te faire du mal. (Mes mots n’étaient plus qu’un murmure dans ma bouche.) Je pourrais te tuer si facilement, Bella, par accident.

Je plaçai ma main froide contre sa joue tiède pour me réconforter un peu et continuai :

- Si je me précipitais, ou si, le temps d’une seconde, mon attention se relâchait, je pourrais, en touchant ton visage, t’écraser le cerveau par mégarde. Tu ne réalises pas à quel point tu es susceptible d’être brisée. Jamais au grand jamais je n’aurais le droit de perdre le contrôle en ta présence.

Je guettai une réponse mais elle ne dit rien. Je l’avais sûrement effrayée.

- Je te fais peur ?
- Non, pas du tout, me répondit-elle étonnée.

Je fus soulagé…je ne supporterai pas de la terroriser encore une seule fois.

Mais maintenant, je me demandai si Bella avait déjà pratiqué…J’espérai que non ! Rien que de penser à un autre homme avec elle…une folle jalousie me tirailla les entrailles. Je me disais également que si elle était inexpérimentée, cela ne pourra pas lui manquer…je savais que mon raisonnement était idiot alors je l’interrompis.

- Tu as éveillé ma curiosité, avouai-je, d’un ton que j’essayais de faire léger. As-tu déjà…

Je me stoppai, la question était trop indiscrète…je n’avais pas à la lui poser. De plus, je ne voulais pas en connaître la réponse.

- Bien sûr que non ! protesta-t-elle en s’empourprant. Je t’ai dit que je n’avais jamais éprouvé ça pour personne, même de loin.
- Je sais. Mais je connais les pensées des autres. L’amour et le désir ne vont pas toujours ensemble.
- Pour moi, si. Enfin, maintenant qu’ils sont entrés dans ma vie, soupira-t-elle.

Cette information réveilla ma joie parce que je ne concevais pas, non plus, l’acte sexuel sans amour.

- Très bien. Nous avons au moins une chose en commun, dis-je, satisfait.
- Tes instincts humains…Et zut ! Est-ce que tu me trouves un petit peu attirante de ce point de vue-là ?

Elle avait de ces questions, quand même ! Mais, je pense surtout qu’elle essayait de s’assurer que nous ne pouvions pas avoir ce genre d’intimité, bien à cause de ma dangerosité, et non, parce que je ne la désirai pas.

Elle pouvait être bien naïve parfois…je rigolai et lui ébouriffai les cheveux.

- Je ne suis peut-être pas un humain, mais je suis un homme, lui assurai-je.

Elle laissa échapper un bâillement…j’en étais sûr, elle avait envie de dormir. Ses yeux se faisaient tous petits et tous brillants.

- J’ai répondu à tes questions. Maintenant, tu devrais dormir, lui intimai-je.
- Je ne suis pas certaine d’y arriver.

Menteuse ! J’avais un coup imparable pour la faire obéir…

- Tu veux que je m’en aille ?
- Non ! dit-elle, consternée.

Et voilà, j’avais encore gagné ! Je réprimai un rire.

Je l’attirai vers moi pour qu’elle pose sa tête sur mon torse, posai une main au creux de ses reins et lui caressai les cheveux de l’autre. Puis, pour la détendre, je fredonnai la berceuse que j’avais composée pour elle.

Je savais qu’au moment où elle avait fermé les yeux, elle était tombée de suite dans un profond sommeil…elle qui disait ne pas réussir à dormir, avait accueilli les bras de Morphée bien vite.

Je souris.

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 9:00

Je cogitai beaucoup cette nuit-là (Bella, elle, dormait paisiblement) et jugeai qu’après cette journée, il serait normal, que nous nous présentions mutuellement à nos familles. Nous formions désormais un couple. Je pris alors la décision de l’emmenait à la maison, le lendemain, et de la présenter à toute la famille Cullen. Cependant, il fallait que je les prévienne d’abord, je ne pouvais pas introduire Bella dans l’antre des vampires sans prendre, au préalable, un minimum de précautions.

Il était près de trois heures du matin et mon amoureuse n’allait pas se réveiller de si tôt…dans son lit, rien de grave ne pourrait lui arriver. Je décidai donc de la quitter quelques heures pour prévenir mes parents et ma fratrie de mon projet. Je me défis de ses bras, me levai et sautai par la fenêtre, sans un bruit. Une fois arrivé en bas, je levais la tête vers sa chambre et lui dit :

- Ne t’inquiète pas, mon amour, je serai revenu avant que tu ne te réveilles.

Je filai à travers les bois et, parvenu à mi-chemin, je pouvais déjà capter les plaintes hystériques de Rosalie. Alice avait vu que Bella serait à la maison dans peu de temps et, avait prévenu tout le monde. A l’instar de la blonde, ma petite sœur était tout aussi excitée mais… par le bonheur que lui procurait la venue de sa future meilleure amie chez elle. J’appréhendai le comportement de mon autre sœur…cela allait encore faire des histoires…jamais elle ne permettrait que Bella pose un pied à la villa.

J’arrivai à la maison. Alice m’attendait devant la porte d’entrée en sautillant sur place, une lumière vive allumée dans les yeux. Elle me tendit les bras et m’attrapa par le cou.

- Oh Edward ! Merci, je suis tellement heureuse que Bella vienne nous rendre visite…Je pourrais mieux apprendre à la connaître…Depuis le temps que j’attends ce moment
- Et les autres comment réagissent-ils ? demandai-je, inquiet.
- Et bien, Esmé, Carlisle et Emmett sont d’accord. Jasper aussi, mais il est stressé, il a peur de ne pas pouvoir se contenir…Je pars avec lui chassais tout à l’heure…Et Rosalie, elle est prête à crier au scandale mais Jasper est assis près d’elle et, calme ses pulsions de meurtre à ton égard. Maintenant, elle a arrêté d’hurler et se contente simplement de bouder.
- Bien, allons-y alors.

Mes parents, mes deux frères et Rosalie étaient assis dans la cuisine, autour de la grande table ovale en acajou. Toutes leurs pensées me sautèrent au visage en même temps... j’eus des difficultés à faire le tri pour canaliser uniquement celles qui ne concernaient que Bella et moi.
Carlisle était heureux pour nous, Esmé trépignai d’impatience de rencontrer sa nouvelle belle fille, Emmett me regardait avec ses yeux et son sourire de canaille (je stoppai net ses pensées qui étaient plus qu’embarrassantes), Jasper était plus blanc que d’habitude (je ne pensais pas que c’était possible…en fait, il était pratiquement transparent !) et semblait souffrir à tel point que son visage en était déformé…je savais ce qui le tourmentait, il pensait ne pas être assez fort pour résister à la proximité Bella. Et ma sœur-ennemie, avait les bras croisés sur sa poitrine et regardait dans une direction autre que la mienne. Cependant, elle daigna tout de même me dire :

- Je te préviens que je suis ici parce qu’on m’y a forcé…je n’ai pas envie d’écouter le récit de ta petite histoire d’amour pathétique et, si cette humaine ose fouler le plancher de la maison…il est exclu que je sois là pour assister à ce navrant spectacle.
- Je n’en attendais pas plus de toi, Rosalie, persiflai-je, sur un ton caustique.

Personne ne releva, toute la famille saisissait bien la situation dans laquelle je me trouvais avec la blonde.

Je m’assis face à mon père et Alice, entre son compagnon et moi.

Je pris la parole le premier.

- Vous savez pourquoi je suis ici. Notre histoire, à Bella et moi, à pris un tournant plus qu’encourageant…j’ai réussi à être très proche d’elle…
- On veut des détails, Edward, s’enquit Emmett, en étouffant un rire.
- Laisse le parler, lui ordonna Esmé, amusée.
- Merci, maman. Je disais donc que Bella et moi nous nous étions énormément rapprochés, et ceci, sans que rien de grave ne se produise. Alice et Jasper en sont les témoins. J’ai réussi à inhiber mes instincts primitifs…son odeur m’est de plus en plus supportable et j’arrive parfaitement à me contrôler.
- Oui, mais pour combien de temps ? s’insurgea Rosalie. Oh que l’on s’entende bien tous…je ne m’inquiète pas sur ce qu’Edward pourrait faire à cette fille, ce qui m’affole ce sont les répercutions que cela auraient sur notre famille si jamais…
- Ca suffit, maintenant, la coupa Alice. On est tous au courant de ce que tu penses de Bella et de son histoire d’amour avec notre frère…pas la peine de radoter et change de disque cela devient lassant.
- Très bien ! lâcha la blonde, en colère. J’aimerais savoir pourquoi tout le monde m’a suppliée d’être présente, alors que je n’en avais pas du tout envie, si je n’ai pas le droit de m’exprimer.
- Tu as le droit de t’exprimer Rosalie, rétorqua ma petite sœur, ce n’est pas le problème mais, si tu n’as rien de nouveau à nous dire alors garde ton énergie et, utilise la a essayé de connaître celle qui fera un jour partie des nôtres.

A part les filles qui s’étaient lancées dans une discussion enflammée, il régnait un silence de mort autour de la table, même leur esprit était muet… Nous étions tous concentrés sur la conversation qui prenait un tour assez virulent !

- Quoi ? s’injuria Rosalie. Parce que tu as encore ses visions stupides ! Elle ne pourra jamais faire partie de notre famille… c’est impossible, tu le sais bien ! Ce n’est qu’une humaine…ce que tu vois est erroné.
- Mais je n’ai jamais dit qu’elle rentrerait dans notre clan en tant qu’humaine…

J’essayai de passer outre ce qui venait d’être dit, autrement j’allais m’emporter et l’ambiance était déjà assez électrique comme cela, ce n’était pas la peine d’en rajouter.

- C’est le bouquet ! cracha ma sœur-ennemie. Je ne veux pas en entendre d’avantage, ça devient consternant. Je vous préviens tous quand même que, demain, je ne serais pas de la partie. Inutile de compter sur ma présence.
- Rosalie, fais-moi plaisir, s’il te plait, supplia Esmé. Bella est la personne qu’Edward a choisi… rien qu’à cause de cela, elle fait déjà partie des nôtres. En la reniant, c’est à ton frère que tu renonces !
- Ta mère a raison, intervint Carlisle, peiné par le comportement da sa fille. Tu pourrais essayer de faire un effort et te comporter en personne civilisée. Si tu étais à la place d’Edward, tu aimerais qu’il te rejette ainsi ?
- Si j’étais à sa place, riposta-t-elle, je n’aurais jamais été stupide au point de m’enticher d’un humain.
- Ca ne se contrôle pas, affirma Emmett. Tu es au courant, non ?
- Ah parce que toi aussi, tu es contre moi !
- Je ne suis pour ou contre personne, s’énerva Emmett. Edward est amoureux…je ne vois ce qu’il y a dire de plus…nous n’avons pas à bien ou à mal le juger…notre devoir est de le soutenir et d’accueillir Bella parmi nous.
- Je suis vraiment désolée mais je ne peux pas cautionner ça…

Elle se leva et sortit de la pièce. Elle se sentait rejeter par sa famille et était persuadée que cette dernière lui préférait une étrangère. Malgré, tout ce que Rosalie me faisait endurer, je ne pu m’empêcher d’être malheureux et d’avoir de la compassion à son égard. Je savais qu’elle souffrait réellement de cette situation, elle aussi.

- Ecoute Edward, reprit mon frère, je vais lui parler et essayai de la faire changer d’avis…au moins pour demain, ok ?
- Ok, merci Emmett, acquiesçai-je, plein de gratitude. Mais si tu n’y parviens pas, promets qu’au moins, toi, tu seras là.
- Je ne manquerai ça pour rien au monde…tu peux me faire confiance ! Rencontrer l’humaine au pouvoir si dévastateur et maladroit…il faudrait que je sois fou pour y renoncer, dit-il en éclatant de rire.

Sur ces derniers mots, il partit rejoindre Rosalie.

Esmé et Carlisle ne comprenait l’attitude hargneuse de leur fille…ils étaient accablés. Ma mère avait surtout peur que Rosalie ou moi ne supportions plus la mauvaise ambiance qui régnait entre nous et qu’un de nous deux décide de partir chacun de son côté.

- Maman, ne t’en fais donc pas autant, personne ne quittera la maison, lui assurai-je.

Mes mots semblèrent la rassurer.

- Est-ce que je dois préparer quelque chose à manger pour Bella, me demanda-t-elle à présent avec un sourire.
- Non, ce n’est pas la peine. Elle est au courant que nous ne mangeons pas. Je la nourrirai avant de l’amener ici.

Elle acquiesça d’un hochement de tête.

- Edward, m’appela Jasper (il était resté silencieux durant toute la conversation), toi, tu es peut-être assez fort pour te maîtriser, mais moi… Comprends moi bien, je suis d’accord pour que Bella vienne à la maison mais, je me demande, s’il ne serait pas plus sage que j’évite de la croiser. Une humaine chez moi…c’est tenté le diable pour rien !
- Mais non, lui garantit Alice en lui prenant la main. On va partir chasser toute suite, tu vas te gaver jusqu’à ne plus pouvoir boire une goûte de sang et demain, tu resteras à une distance descente de Bella pour éviter tout accident.
- Alice a raison, assura Carlisle, tu es capable de le faire. Tout le monde ici te fait confiance. Et puis, si d’aventure, tu… enfin bref, nous serons là pour la protéger.

Il approuva non sans réticences.

Nous nous levâmes tous les cinq. Ma sœur et mon frère partirent pour le Parc National d’Olympic, moi, je remerciai, encore une fois, mes parents pour l’amour inconditionnel qu’ils me portaient. Je les informai que Bella et moi serions à la maison dans la matinée. Carlisle me gratifia d’un grand sourire et d’une tape sur l’épaule et, Esmé me donna un baiser sur la joue.

***


Je revenais vers six heures du matin chez Bella. En arrivant devant la maison, je dû me cacher prestement sur la plateforme de la Chevrolet. Charlie était en train de sortir de chez lui avec son matériel de pêche. J’attendis sans bruit qu’il démarre et sauta d’un bond dans la chambre de mon amie.

Elle dormait à point fermé et n’avait pas l’air d’être agitée. Je m’assis dans mon rocking-chair et attendais patiemment qu’elle se réveille.

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 9:01

Bien qu’au loin les nuages se faisaient menaçants, les premières lueurs du soleil levant éclatées dans la chambre de Bella en un cône de lumière rouge. Cette dernière enveloppait son corps tel un écrin splendide et, recouvrait la peau de ses bras nus et de son visage d’un voile vaporeux de couleur pourpre.
Elle dormait sur le ventre, les bras repliés autour de sa tête, ses cheveux ondulants s’étalaient sur l’oreiller, formant de petites vagues irrégulières.
J’enviai presque l’étoile solaire qui, de ses tentacules lumineux, caressait sans retenue le corps de ma bien-aimée. Je jugeai cet instant idéal pour notre premier moment d’amour. J’aurai souhaité connaître, à cette minute précise, la sensation d’être en elle, l’émotion de faire partie intégrante de sa chair, le sentiment d’unifier nos deux êtres en un seul.

- Edward, je t’aime. Reste, babilla-t-elle dans son sommeil.

Ce fut pour moi le coup de grâce !

Je fermai les yeux et, m’imaginai me lever du rocking-chair dans lequel j’étais assis, m’approcher du lit, retirer doucement les couvertures de sur elle…et, m’installer délicatement, à califourchon, de part et d’autre de son petit corps si fragile. Mes mains s’introduiraient sous son T-shirt, mes paumes dures et glacées effleureraient et enflammeraient sa peau souple et exquise. Elle se réveillerait et m’ordonnerait de ne pas arrêter… J’enlèverai l’habit qui me ferait obstacle, poserai mes mains sur ses frêles épaules et déposerai de doux baisers le long de sa colonne vertébrale jusqu’au creux de ses reins, je reviendrai par le même chemin, laissant glisser ma langue fraîche du bas de son dos jusqu’à sa nuque…lui provoquant ainsi la chair de poule. Je lui intimerai ensuite de se retourner pour me faire face…je me placerai entre ses cuisses, elle enroulerait ses jambes autour de ma taille avec une fermeté extraordinaire, s’agripperait d’une main de fer à mes cheveux et de l’autre déboutonnerai ma chemise avec ferveur. Nous nous embrasserions, nos langues s’entremêlant langoureusement. Je dessinerai de mes doigts légers la courbe ronde et parfaite de ses seins, et elle, dévalerait mon torse de sa paume pour aller empoigner la boucle de ma ceinture et la défaire dans un geste vigoureux. Nos respirations se feraient de plus en plus haletantes et, mon cœur mort exploserait dans ma poitrine dans un ultime sursaut. Nos corps se rapprocheraient et se serreraient tellement fort, jusqu’à ce que je puisse sentir les plus infimes parties…

- Oh ! s’exclama-t-elle en s’asseyant brusquement sur le lit.

Je fus littéralement éjecté de la scène qui se jouait dans ma tête. J’étais embarrassé... comme si j’avais été pris, la main dans le sac, en train de faire une grosse bêtise. Mais il fallait que je me rende à l’évidence, je venais d’avoir mon premier fantasme…le premier, de toute ma vie ! J’étais cependant frustré, car tout ceci n’était que chimère…je savais pertinemment que rien de tel ne pourrait se passer entre nous. Je me demandai alors si un rêve qui ne se réaliserait jamais était un mensonge… Je dissimulai mon désarroi.

- Tes cheveux ressemblent à un nid de corneilles…mais ça me plaît bien, l’informai-je d’une voix que j’essayai de faire sereine.
- Edward ! Tu es resté ! se réjouissa-t-elle, en se jetant sur mes genoux.

Elle n’avait pas pris le temps de réfléchir à son geste et me regardait maintenant avec une petite moue timide… Je fus surpris par cette fougue incontrôlée qui jaillissait d’elle de bon matin, au réveil ! Son air fautif m’amusait et je m’esclaffai :

- Evidemment ! (Il n’était pas nécessaire que je lui raconte ma petite escapade de cette nuit…elle m’aurait alors posé des questions et, je n’avais pas envie de rentrer dans les détails, notamment en ce qui concernait les réticences de Rosalie à son égard.)
- J’étais sûre qu’il s’agissait d’un rêve.

N’importe quoi !

- Tu n’as pas assez d’imagination pour ça, la taquinai-je.

Elle ne prêta aucune attention à ma raillerie, se releva d’un bond avec autant de spontanéité qu’elle s’était posée sur moi et, se dirigea vers la porte.

- Bon sang ! Charlie ! s’étouffa-t-elle soudain.
- Il est parti il y a une heure, lui annonçai-je. Après avoir rebranché les fils de ta batterie, suis-je obligé de préciser. (Oui, Charlie s’était couché vers vingt-trois trente heures et s’était relevé vers minuit ne pouvant s’endormir, suspectant sa fille de prendre la poudre d’escampette une fois qu’il aurait les yeux fermés…il avait donc saboté sa voiture…et s’était, après ce coup bas, recouché fier de lui et le cœur léger !) J’avoue être déçu. Cela seul suffirait donc à t’empêcher de filer ?

Elle ne répondit pas à la question et semblait être perdue quelque part dans ses pensées. Voyant qu’elle ne bougeait pas non plus, je lui tendis le bras, pour l’inviter à venir reprendre place sur moi et, lui dit :

- D’habitude, tu es plus vive que ça, le matin.
- J’ai besoin d’une nouvelle minute d’humanité, avoua-t-elle.

Tant pis !

- J’attendrai donc, lui assurai-je.

***


J’en profitai pour aller à la villa changer de vêtements. La maison était calme. Alice et Jasper n’étaient pas revenus de la chasse et, je vis à travers Esmé, qui était dans le jardin, que Carlisle avait dû s’absenter quelques heures pour une urgence à l’hôpital. Quant à Rosalie et Emmett, ils ne devaient pas être bien loin…je captai l’esprit de cette dernière bouillonnant de rage et celui d’Emmett qui essayait tant bien que mal de la calmer mais… apparemment, en vain.

Je revenais chez Bella un peu moins de dix minutes plus tard et repris place dans le rocking-chair.

***
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 9:03

Bella regagna sa chambre en courant et, c’est avec les bras ouverts que je l’accueillais. J’entendais son cœur tapait fort dans sa poitrine…

- Enfin là, murmurai-je en l’enlaçant.

Je la berçais, tel un bébé, pendant quelques instants. Soudain, elle brisa le silence qui nous entourait.

- Tu as osé me quitter ? m’accusa-t-elle en effleurant le col de ma chemise propre.

Décidemment, elle remarquait tout !

- Je ne pouvais décemment pas garder les vêtements d’hier ! Qu’auraient pensé les voisins ?

Elle se mit à bouder. Et bizarrement, j’eus la sensation qu’elle ne comprit pas et ne remarqua pas que je l’avais quittée durant le période où elle s’afférait dans la salle de bain. Elle croyait certainement que ce laps de temps était trop court pour que j’aille où que ce soit. J’exploitai ce malentendu pour lui faire croire que j’étais parti me changer pendant qu’elle dormait (ce qui était vrai d’ailleurs, j’étais rentré chez moi mais pas pour cette raison là), je désirai qu’elle sache ce que j’avais entendu durant son sommeil.

- Tu étais profondément endormie. Je n’ai rien loupé. Tu avais déjà parlé, ajoutai-je avec malice.
- Qu’ai-je dit ? grogna-t-elle.
- Que tu m’aimais.

Je pensai la gêner par cette révélation et voir sa peau virer au rouge pivoine…mais à ma grande surprise, non ! Elle en rajouta de plus belle.

- Ce n’est pas un scoop.
- C’est plaisant à entendre quand même, déclarai-je.
- Je t’aime, me chuchota-t-elle, en enfouissant son visage dans mon épaule.

Je l’avais entendue me déclarer son amour déjà deux fois…de façon inconsciente uniquement… mais là, qu’elle me le confesse de son propre aveu et de manière contrôlée me laissait pantois…c’était donc vrai, elle m’aimait ! Et ce n’était pas en aucun cas un délire de rêveuse anarchique.
Moi aussi, je l’aimais plus que tout au monde, j’aurais aimé le lui dire mais, me contentais simplement de lui répondre :

- Tu es ma vie, désormais.

Je nous balançais tendrement dans le rocking-chair et méditai sur mes dernières paroles. Pourquoi n’avais-je pas été capable lui dire je t’aime ? Pour quelles raisons ces deux petits mots ne purent sortir de ma bouche ? Certainement parce que je ne les avais jamais prononcés…
La lumière vive et éblouissante du matin me sortit de mes pensées. Il fallait absolument que Bella mange avant que nous partions pour la maison. Je ne l’avais même pas encore prévenue de mes projets !

- C’est l’heure du petit déjeuner, finis-je, par décréter.

Et soudain, comme si mes craintes se réalisaient, Bella s’attrapa la gorge à deux mains, les yeux écarquillés d’horreur…Mon dieu ! Elle était en train de s’étouffer, et puis, se mit à rire, apparemment contente d’elle !

- Je blague, se moqua-t-elle. Toi qui prétendais que je ne savais pas jouer la comédie.

Nul ! Voilà, ce que c’était ! Cela devrait être interdit de faire de telles frayeurs aux gens… même aux vampires !

- Ce n’était pas drôle, répliquai-je en fronçant les sourcils, dégoûté.
- Ca l’était, et tu le sais.

Non, pas du tout ! Mais ce qui était pire, ce qui m’énervait encore plus, c’était que je n’arrivais même pas à être fâché après elle ! Pfff…

- Faut-il que je reformule, demandai-je. C’est l’heure du petit déjeuner pour les humains.
- Très bien

Je la jetai par-dessus mon épaule…je préférai la porter car, avec la chance qui la caractérisait, elle dévalerait les escaliers et se briserait les deux jambes ainsi que les deux bras…j’exagérai peut-être un peu mais… tout bien réfléchi, elle en serait parfaitement capable ! Il était hors de question que mes plans de la journée tombent à l’eau. Malgré ses incessantes protestations, je l’amenai jusqu’au rez-de-chaussée et l’assis de force sur une chaise.

- Qu’y a-t-il à manger ? s’enquit-elle, dans un grand sourire.

Ah… bonne question ! J’aurais dû apprendre à cuisiner avant …quel idiot ! Comment avais-je pu passer à côté de cela ! Bon, ce n’était pas grave je m’y mettrai dès ce soir…j’achèterai des bouquins que j’étudierai sérieusement. Mais pour le moment, j’étais bien ennuyé…

- Euh…je ne sais pas. De quoi as-tu envie ? demandai-je sur un ton peu assuré.

Bella avait très bien compris que je n’avais absolument jamais cuisiné de ma vie et, que par conséquent, j’étais tout à fait incapable de lui préparer quelque chose. C’était intolérable de ma part ! Il fallait que je sois en mesure de m’occuper d’elle dans toutes les circonstances possibles. J’y remédierai très vite.

- T’inquiète ! Je suis capable de m’occuper de moi ! Observe un peu comment je chasse.

Elle bondit sur ses pieds et prépara son petit déjeuner. Je scrutai le moindre de ces gestes, veillant à éviter, ainsi, la survenue de tout accident. Avec mon amie, mieux valait être aux aguets en permanence.

- Tu veux quelque chose ? me dit-elle, amusée.

Très drôle ! J’avais envie de lui demander si elle avait mangé un clown mais je me réfrénai, pensant qu’aujourd’hui nous n’avions pas de temps à perdre avec des bêtises.

- Mange, Bella ! rétorquai-je en levant les yeux au ciel.

Elle s’installa et attaqua son repas. Je me demandais comment elle pouvait avaler ces choses qui, au contact de ce fluide blanc de vache, devenaient molles et gluantes… Beurk !!! Mais elle avait l’air d’aimer cela… Je tentai de cacher mon dégoût pour la nourriture humaine…Je ne voulais pas la perturber pendant qu’elle mangeait.

- C’est quoi le programme, aujourd’hui ?

Elle faisait bien de poser la question car, avec tout ça, j’oubliai de la prévenir.

- Voyons…

Pas la peine de faire un grand discours, j’allais au plus simple.

- Que dirais-tu de rencontrer ma famille ?

- Elle faillit s’étrangler… elle avait la frousse, évidemment ! Quel humain normal aurait envie de fouler le sol d’une maison remplie de Vampire ? Elle semblait prendre un peu conscience du danger qui rôdait…cela me rassurait.

- Ca t’effraie ? m’enquis-je.
- Oui, reconnut-elle.
- Ne t’en fais pas, me moquai-je, je te protégerai.
- Je n’ai pas peur d’eux. J’ai peur qu’ils…ne m’apprécient pas. (Ok, je retirai tout ce que je venais de penser …sept vampires qui traînaient autour d’elle ne lui posait, en fait, aucun problème !). Ne risquent-ils pas d’être surpris que tu ramènes quelqu’un…comme moi…à la maison ? Savent-ils que je suis au courant ?
- Oh, on ne peut rien leur cacher, lançai-je, sarcastique. Hier, ils pariaient sur les chances que tu avais de revenir vivante. C’étaient à six voix contre celle d’Alice. Je me demande bien pourquoi. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas de secret les uns pour les autres. C’est d’ailleurs à peu près impossible, entre moi qui intercepte les pensées et Alice qui devine l’avenir.
- Sans parler de Jasper, qui doit être capable de te donner l’impression qu’il serait tellement agréable et confortable de lui raconter tout ce que tu as sur le cœur.
- Tu es décidément très attentive.
- On me l’a déjà dit. Alors, Alice m’a-t-elle vue rentrer ?

Euh… très bonne question, encore une fois. Quel inconscient ! Nous n’avions même pas eu la présence d’esprit d’en parler ! Oh la la…Mais en même temps, si ma sœur avait eu une vision funeste, elle m’aurait prévenu de suite et interdit d’emmener Bella chez nous. J’en concluais alors qu’il n’y avait rien à craindre…Ce n’était quand même pas très prudent de ma part…

- Quelque chose comme ça, marmonnai-je, gêné, en détournant les yeux. C’est bon ? ajoutai-je, taquin. Franchement, ça n’a pas l’air très appétissant.
- Eh bien, ça ne vaut pas le grizzli irritable.

Bien fait ! Je l’avais mérité celle-là ! Je me levai et l’attendais au milieu de la pièce pour la presser.
J’espérai qu’elle aussi me propose de rencontrer Charlie mais, elle n’en fit rien. Je décidai de prendre les devants et lui fis mon plus beau sourire.

- Tu devrais aussi me présenter à ton père, hasardai-je.
- Il te connaît déjà.

Evidemment !

- Pas comme ton petit ami.
- Pourquoi ferais-je ça ?
- Ce n’est pas la coutume ?
- Aucune idée.

Je restai silencieux. Elle ne voulait pas me présentait à son père et n’osait pas me le dire.

- Ce n’est pas nécessaire, reprit-elle. Je ne m’attends pas à ce que… Personne ne te force à jouer le jeu.

Mais à quel jeu veut-elle que je joue, nom d’un chien !

- Je ne joue pas, grognai-je, incrédule.

Elle était ennuyée, je le voyais bien sur son visage. Je ne pouvais pas lui jeter la pierre…j’étais un vampire, alors…mais, quand même !

- Diras-tu à Charlie que je suis le garçon avec le quel tu sors, oui ou non ? insistai-je.
- Car c’est ce que tu es ?
- J’admets que j’ai une acceptation un peu large du mot garçon.
- J’avais l’impression que tu étais un peu plus que ça, avoua-t-elle en fixant la table.
- Eh bien, je ne suis pas sûr que nous soyons obligés de lui donner les détails les plus sanglants. Mais il va falloir lui expliquer pourquoi je passe autant de temps avec toi, ajoutai-je en lui soulevant le menton d’un doigt par-dessus la table. Je ne tiens pas à ce que le Chef Swan prenne des mesures de coercition à notre encontre.
- Seras-tu là ? demanda-t-elle, soudain inquiète. Seras-tu vraiment là ? Toujours ?

Encore un fois, elle me déconcerta. Avait-elle peur de me présenter à son père parce que j’étais un vampire ou parce qu’elle craignait que je la quitte un jour ? Certainement les deux.

- Aussi longtemps que tu voudras de moi, lui assurai-je.
- Je ne me lasserai jamais de toi. Jamais !

Elle avait l’air tellement sûre d’elle ! En ce qui me concernait, je savais que c’était mon premier amour et qu’elle le resterait à jamais. Mais Bella… les sentiments des humains étaient tellement changeants…la majorité d’entre eux avaient plusieurs compagnons dans leur vie et puis, elle était encore si jeune…
Je contournai la table et lui frôlai la joue de ma main glaciale.

- Ca t’embête ? demanda-t-elle.

Bien sûr que non, au contraire ! J’aurai eu envie de lui dire de ne pas faire de promesse qu’elle ne pourrait peut-être jamais tenir mais je me tus et, lui répondis par une autre question.

- Tu as terminé ?
- Oui.
- Va t’habiller. Je t’attends ici.

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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 9:03

Je l’attendais assis au pied de l’escalier.

Elle redescendit vingt minutes plus tard, en me criant qu’elle était à peu près décente et en dégringolant les escaliers telle une tornade pour finir par me heurter de plein fouet. Je la retins à temps, l’attirai tout contre moi, évitant ainsi une catastrophe.

Elle avait mis le corsage bleu qui épousait si bien les courbes de son corps (les images de mon fantasme me revinrent à l’esprit) et une jupe…c’était la première fois que je la voyais habiller de la sorte… cela lui allait bien.

- Encore une fois, tu as tout faux, murmurai-je à son oreille. Tu es scandaleusement indécente. Aucune femme ne devrait avoir le droit d’être aussi tentante, c’est injuste.
- Commet ça, tentante ? Je peux me changer…

Certainement pas !

- Tu es absurde, soupirai-je en secouant la tête et en lui donnant un baiser sur le front. Est-il vraiment nécessaire que je t’explique pourquoi tu me tentes ?

Je ne pus m’empêcher de lui caresser le dos…ma respiration se faisait haletante et ma bouche entrouverte effleura la sienne…puis, elle s’écroula !

- Bella m’écriai-je, inquiet, en la rattrapant.
- Tu… m’as… fait…tomber…dans les pommes.

Ah bon ?

- Mais comment faut-il que je comporte ? m’exaspérai-je. Hier, quand je t’ai embrassée, tu m’as carrément attaqué. Aujourd’hui, tu t’évanouis.

Décidemment, avec Bella, c’était soit tout blanc ou soit tout noir…il n’y avait pas de place pour le gris.

- Apparemment, repris-je, tu vas devoir réviser ta théorie sur mon excellence dans tous les domaines…
- Ne te dénigre pas. Tu es trop habile, c’est ça le problème. Beaucoup, beaucoup trop habile, bafouilla-t-elle difficilement.
- Tu ne vas pas être malade, hein ?
- Non. Ce n’est pas comme l’autre fois. Je crois juste que j’ai oublié de respirer.
- Tu n’es pas en état de sortir.

Je ne voulais pas prendre de risque ! Je la présenterai un autre jour à ma famille…si elle s’évanouissait à la maison…que je n’ai pas le temps de la retenir…si elle se blessait…son sang partout…mon dieu, la catastrophe !

- Je vais bien. De toute façon, ta famille va me prendre pour une folle, alors, quelle importance ?

C’était vrai qu’elle n’avait pas mauvaise mine… la couleur verdâtre sur son visage n’avait pas réapparu. Et en ce qui concernait ma famille, ce n’était pas qu’elle allait la prendre pour une folle, c’était qu’elle la prenait déjà pour une folle !
Et moi aussi, j’étais fou d’elle… sa tenue…

- J’ai un faible pour la manière dont la couleur de ce chemisier s’accorde à ta peau, avouai-je.

Je l’avais embarrassée et elle s’agaça :

- Ecoute, je m’escrime à éviter de réfléchir à ce que je suis sur le point de faire. Alors, pourrions-nous y aller, maintenant ?
- Tu t’angoisses non parce que tu vas mettre les pieds dans un nid de vampires, mais parce que tu as peur que ces vampires te rejettent, c’est ça ?
- Exactement, riposta-t-elle.
- Tu es incroyable !

Incroyable ? Pfff…une vraie démente, oui !

***


Je l’accompagnai à la Chevrolet en l’enlaçant par la taille, lui ouvris la porte côté passager et, l’installa confortablement sur le siège en lui mettant sa ceinture de sécurité.

Au volant de sa camionnette, je conduisis Bella en dehors de la ville en direction de ma maison.
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MessageSujet: Re: Midnight Sun - Suite   Midnight Sun - Suite EmptyVen 24 Juil - 10:23

Chapitre 19


Nous habitions à plusieurs kilomètres en dehors de la ville, là où l’âme humaine se faisait rare. La maison s’élevait au milieu d’une prairie, elle-même entourée par une forêt à la végétation dense et obscure. Nous ne pouvions pas nous permettre de vivre en compagnie de voisins, sans risquer d’éveiller des soupçons à notre encontre. C’était la raison pour laquelle nous demeurions reculés de tout. Nous vaquions à nos occupations sans prendre garde à réfréner nos talents si particuliers et tellement hors normes. Quand d’aventure, des humains se promenaient trop près de notre villa, j’interceptai leurs pensées et avertissait les miens…nous devenions alors une famille normale qui s’adonnait aux activités habituelles de la vie d’un foyer.

Sur le chemin, je saisis l’étonnement dans le regard de Bella. Je ne lui avais jamais parlé de ma maison ni du lieu où elle se trouvait. Elle faillit me poser une question…certainement au sujet de la distance qui séparait Forks de chez moi, mais elle y renonça. Je supposai qu’elle comprit toute seule les causes de cet éloignement.

Au détour du pont qui enjambait la rivière Calawah, je captai l’impatience d’Alice… Elle trépignait d’agacement. Apparemment, nous étions en retard sur l’horaire prévu… ce qui avait le don de l’énerver. Elle s’était figée et pratiquement collée à la baie vitrée du salon, ses yeux scrutaient l’horizon espérant apercevoir l’ombre de la voiture qui amenait Bella.
Esmé et Carlisle étaient tranquillement assis dans le canapé à nous attendre. Ma mère était à la fois heureuse et inquiète à l’idée de rencontrer mon amie. Mon père, lui, comme à son habitude, était confiant envers ses enfants et, ravi de la tournure que prenait mon histoire d’amour. C’est ce qu’il avait souhaité pour moi depuis tant d’années. A l’instar d’Alice, il avait déjà accepté Bella, et ceci, sans condition. Peu importe qu’elle fût humaine ou non, elle était celle qui m’avait fait sortir de mon état apathique et, il lui en était reconnaissant.
Quant à Jasper, assis sur le sol de sa chambre, il était pris d’une terrible panique, effrayé par la perspective de ne pas être assez fort…Il irait tout de même saluer Bella…mais de très loin.
Par contre, je n’entendais ni l’esprit de Rosalie ni celui d’Emmett…Celle-ci avait dû s’éloigner le plus possible de la villa…pffff…elle ne supportait pas la présence de celle qu’elle considérait injustement comme son ennemie. Mon frère était, à coup sûr, en train de s’époumoner à la convaincre de revenir. Malgré son soutien, ce dernier me prenait pour un irresponsable… J’espérai cependant qu’il tiendrait sa promesse d’être là.

Nous n’étions plus qu’à une centaine de mètres de notre destination. Alice qui, avait entendu le bruit du moteur, prévint de suite nos parents que nous débarquions. Ma sœur aurait voulu nous attendre dehors et sauter au coup de Bella mais, refoula son envie… elle ne désirait pas que sa future meilleure amie la prenne pour une folle ou une hystérique. Au lieu de cela, elle monta à l’étage pour avertir Jasper de l’imminence de notre arrivée.

Je garai la camionnette devant la maison.

Bella ne sembla pas s’être attendue à cela…L’architecture de la villa était, en effet, assez surprenante pour Forks et ses environs.

- Dis donc ! lâchait-elle, impressionnée.
- Elle te plaît ?
- Elle…ne manque pas de charme, temporisa-t-elle.

L’euphémisme de ses mots me fit rire et je lui tirai sur la queue-de-cheval.

- Prête ? lui demandai-je dans une intonation que je faisais encourageante.
- Pas le moins du monde, tenta-t-elle de plaisanter. Allons-y.

Je sentais la nervosité dans sa voix et ces gestes.

- Tu es magnifique, assurai-je en lui prenant la main.

Ses doigts agrippés les miens avec une certaine tension, je sentais son pouls battre à l’extrémité de sa paume. Elle avait le trac. J’essayai de la réconforter en traçant de mon pouce des cercles tendres sur le dos de sa main.

Je lui ouvris la porte et lui intimai d’entrer.

Ses yeux surpris et émerveillés par ce qu’ils voyaient, passèrent en revue l’intérieure de la maison. Du haut plafond aux poutres apparentes au colossal escalier à révolution, des vitres de la façade sud aux planchers recouverts de tapis moelleux, Bella ne savait plus où donner de la tête. Elle finit par fixer son regard sur le spectaculaire piano à queue érigée sur l’estrade où attendaient mes parents. Elle les dévisageait maintenant comme si elle était le témoin de je ne sais quelle apparition surnaturelle.

Carlisle et Esmée n’osèrent pas approcher de peur de l’effrayer. Ils avaient senti l’angoisse qui émanait d’elle et ne voulait pas en rajouter. Ils se disaient qu’elle était bien courageuse de s’aventurer ainsi dans l’antre de sept vampires et, qu’elle devait avoir une confiance aveugle en moi pour accepter de venir ici. C’était pour ma mère mieux qu’une preuve amour… J’aurais eu envie de leur rétorquer qu’elle était tout bonnement inconsciente du danger mais, au lieu de cela, je brisai le silence qui régnait entre nous quatre.

- Carlisle, Esmée, je vous présente Bella.
- Sois la bienvenue, Bella, dit mon père en avançant à pas mesurés.

Il n’était pas certain de devoir lui serrer la main, je lui fis signe qu’il n’y avait aucun problème, qu’il pouvait y aller. Il lui tendit une main timide et Bella s’approcha pour la lui serrer.

- Ravie de vous revoir, docteur Cullen, déclara-t-elle sur un ton poli.
- Je t’en prie, appelle-moi Carlisle.
- Entendu, répondit-elle, enchantée.

L’accueil de mon père lui donna, me sembla-t-il, un peu de confiance en elle. Je fus soulagé que Bella ait cette prise de conscience quant à son acceptation dans ma famille. Esmé rassurée par le comportement de tout le monde, se joignit à nous et donna à son tour une poignée de main à mon amie.

- Ravie de te connaître, dit-elle.

Au moment où leur paume fut en contact l’une de l’autre, Esmé ressentit comme une sorte de coup de foudre amical pour Bella. Ma mère en fut toute troublée mais ne laissa rien paraître !

- Où sont Alice et Jasper ? demandai-je bien que je sus pertinemment qu’ils allaient nous rejoindre d’un moment à l’autre.
- Hé Edward, me héla Alice, radieuse, en haut de l’escalier.

Elle dévala dans un souffle les marches, sans aucune retenue.

- Salut, Bella ! clama ma sœur, toute joyeuse.

Elle plongea alors en avant et embrassa mon amie sur la joue. Face à cet élan incontrôlé, mes parents sortirent de leur réserve et s’échangèrent un immense sourire. C’était vrai…Alice était fascinante à toute point de vue…Avec Carlisle, ma petite sœur était la plus résistante aux contacts humains, cela ne lui avait pratiquement jamais causé de souci. Sa vivacité parut également plaire à Bella qui affichait un sourire et un regard de gratitude à son égard.

- Tu sens très bon, ajouta ma sœur, je ne l’avais pas encore remarqué.

Les pommettes de l’intéressée rosirent d’embarras et moi, j’émis un grognement à l’encontre d’Alice mais imperceptible pour les oreilles de Bella. Que voulait-elle ? Lui faire peur ? Lui faire croire qu’elle allait nous servir de déjeuner ?

- Ca va, je n’ai rien dit de mal... se défendit-elle.

Il y eut un silence gêné et Bella sembla aussi tendue qu’à son arrivée…Cette tension dont elle était, à présent, ré imprégnée parut, pourtant, se dissiper quelques secondes plus tard… Je tournais la tête vers le haut de l’escalier et je vis Jasper qui se tenait là. Il était fermement agrippé à la rambarde toujours aussi anxieux de ne pouvoir répondre de lui-même.

- Elle était stressée, je ne pouvais pas la laisser dans cet état…argumenta mon frère.
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