Creartistique Twilight
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 Il avait suffi d'un regard, un instant.....

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lapda
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MessageSujet: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyDim 13 Sep - 20:20

bon ben voilà vous n'y couperez pas !!!!!!
J'ai lu tellemetn de fics que j'ai voulu écrire la mienne et c'est.....un jella!!!! (oh la surprise.... lol )
Quoique peut être pas car mes persos ont une vie propres , ils font pas ce que j'avais imaginé No
sur ce enjoy !!!!!
pour me laisser vos comm' c'est ici

Très content
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lapda
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyDim 13 Sep - 20:24

Il a suffit d’un regard, un instant …….

**************************
Chapitre 1- Ma décision


******************


Prologue

6 mois…. Cela faisait 6 longs mois….

6 mois à vivre, éprouver, sentir la douleur, la culpabilité, le ressentiment.

6 mois….6 mois à ployer sous le poids de tous ces sentiments exacerbés, tus, cachés et pourtant si exposés….mon fardeau !

6 mois….

Un moment d’inattention et ma vie avait implosée, chamboulant tous mes repères, effaçant mes certitudes, gommant peu à peu tout ce qui me construisait.

6 mois….

Cela cessera-t-il un jour ?


POV Bella

Me voici debout, face à l’océan, au bord de la falaise. Devant le vide. Tentée, à nouveau….
Depuis 6 mois je n’étais plus qu’une enveloppe vide, rejetée par celui qui éclairait mon existence, abandonnée dans une nuit sans fin sans même un regard en arrière.

Il était parti, ils étaient tous partis, ayant fini de jouer avec moi, pauvre humaine si misérable à leurs yeux.

A présent tout ce que je voulais, était effacer cette douleur qui me rongeait, me détruisant peu à peu.

Jacob, auto proclamé mon garde fou, ne sera pas toujours là pour me sauver, je ne jouerai pas toujours de malchance ! « pffff ….. Même un suicide tu peux pas le réussir » me murmura son ténor que je savais pourtant être le fruit de mon imagination. Imagination qui me lacérait de toute part.
Oui, mais cette fois-ci Jake ne sera pas là : il est à la Push avec la meute, convoquée par son alpha.

Un petit sourire se joua sur mes lèvres, peut –être que le destin serait avec moi cette fois-ci …. Allez, un petit pas Bella, et plus de souffrance, de plaie béante….même son image ne pourra me retenir.

Dans ma tête passent tour à tour les visages de mes parents, mes rares amis, le sourire confiant de Jake, bien vite remplacés par les heures les plus sombres de ces derniers mois !

Après un bref pardon, je ferme les yeux et inspire.
L’air marin pénètre mes narines, gonfle mes poumons pour, je l’espère, la dernière fois.
Jamais je ne me suis sentie si vivante en 6 mois qu’à cet instant où, déterminée, je fuis la vie, lorsque je tombe.

Le choc avec l’eau glacée me coupe le souffle, accélérant le processus. Mon corps veut se débattre mais mon esprit l’en empêche fermement, bien décidé à remporter ce combat. Tout devient sombre, cotonneux et enfin la douleur, le désespoir refluent en moi, me laissant apaisée….la délivrance est là, enfin…….
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lapda
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyLun 14 Sep - 10:19

bon ben j'ai pas attendu trop longtemps pour poster la suite car il me semble important que le pov jasper suive de pres !! Par contre ensuite le rythme sera certainement d'1 chapitre par semaine pour que je ne perdes pas mon avance et me retrouve a écrire dans l'urgence !!!!


Il a suffit d’un regard, un instant…..

********************



Chapitre 2 – Partir

*********

POV Jasper

Aujourd’hui tout me semble plus difficile à gérer, certainement parce que cela fait 6 mois exactement qu’Edward a quitté Bella.

Edward est parti il y a 5 mois, nous laissant sans nouvelles, provoquant les reproches silencieux de ma famille. Tus mais si visibles pour moi.

Edward nous a quitté, ne supportant plus ma vue qui lui rappelle trop sa décision et les conséquences qui en découlent. Son départ m’a soulagé, culpabilisé mais en dépit de tout soulagé. Sa douleur est trop grande, trop lourde et elle me rongeait peu à peu. Pour autant son départ a marqué le début de mon calvaire, notre calvaire, l’implosion de notre famille.

Esmé et Carlisle essaient de me cacher leur peine, de m’épargner mais eux aussi souffrent de cette situation.

Emmett ne me tient pas rigueur de mon geste, il pense que c’est dans notre nature, et sait combien il est difficile d’y résister, lui qui a flanché plus d’une fois. Pour autant il souffre de l’absence de Bella, déplore le départ d’Edward et le chaos que cela a semé autour de nous.

Rosalie est la seule qui me soutienne. Ses sentiments sont clairs : cette rupture aurait dû avoir lieu bien plus tôt, cette relation n’aurait jamais dû se nouer. Edward est, pour elle, le seul responsable de cette situation et, paradoxalement, son soutien renforce mon mal être.

Et Alice…..mon Alice…..
Ma femme s’éloigne de moi peu à peu, inexorablement.

Elle essaie de cacher ses sentiments sachant que je les déchiffre aussi aisément que si elle les criait, mais elle ne peut s’empêcher de m’en vouloir. J’ai mis ses visions à mal, brisé sa famille, celle qu’elle s’était choisie. Elle est déçue de ma faiblesse, et cette déception combinée à son amertume est en train de tuer son amour pour moi sous mes yeux impuissants.

Elle tente de me donner le change sachant que je détecte le ressentiment caché derrière ses paroles un peu moins tendres, sous ses gestes un peu plus brusques…..et cela me déchire, me brise, me détruit….. Alice…….

Je suis assis là, sur ce canapé, cible de tous ces reproches silencieux, et je prends conscience que tous ces sentiments vont aller crescendo et me consumer si je reste là.

Je me lève et me dirige vers la porte, en franchis le seuil sans me retourner, sourd aux protestations d’Esmé et Rosalie inquiètes de mon silence. Mon absence les laissera étonnés, tristes peut-être, mais en définitive soulagés. Ce soulagement que je sens émaner d’Alice, si fort qu’il éteint tout le reste.

Je cours tandis que mon cœur mort se brise à nouveau en songeant à ma femme. La souffrance explose en moi et me rappelle soudain une autre souffrance, me ramenant 6 mois plus tôt. La souffrance de Bella lorsque, caché sous les arbres et retenant Alice pour l’empêcher de faire taire Edward, celui-ci l’a quittée. J’avais alors été frappé par la plus dévastatrice vague de douleur que moi, l’empathe, ait pu ressentir en presque deux siècles d’existence. Douleur amplifiée tandis que s’imprimait en elle la certitude qu’Edward pensait profondément ce qu’il lui disait.

Je reconnais maintenant cette douleur comme étant la jumelle de la mienne.

Bella…Bella souffre autant que moi et soudain, tandis que je cours, je réalise que nous l’avons laissé seule face à ce désespoir.

Mon coeur de glace brûle d’appréhension en pensant à elle, abandonnée dans cette forêt.

Bella…. Je dois aller à Forks. Je dois vérifier que tout a bien pour elle. Si jamais….. Edward ne me le pardonnera jamais et je perdrai Alice définitivement.

Mettant de côté ma peine, j’oblique et me mis à courir en direction de l’aéroport, en direction de Forks, vers cette humaine si fragile et pourtant si importante par l’impact qu’à son existence imbriquée dans les nôtres.

Je ferme un instant les yeux priant pour qu’elle ait eu la force de continuer à vivre. Mais le doute s’est installé en moi : j’étais vampire et l’éloignement d’Alice me détruisait ; comment Bella, simple humaine, pourrait-elle survivre à cette rupture ? Je connaissais la profondeur de ses sentiments envers Edward, j’avais senti l’ampleur de son désespoir lorsqu’Edward l’avait quittée et je doutais…..

Bella…..
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyMer 16 Sep - 14:14

allez la suite !!!

Il a suffit d’un regard, un instant…………
*********************************

Chapitre 3 – Délivrance
***********



POV Bella

Je coulais, je le savais et pourtant je ne luttais pas. La douleur dans mon coeur s’éloignait, dissoute dans les remous froids de l’eau.

J’étais en train de mourir, du moins je l’espérai.

Je savais qu’il suffisait de quelques minutes pour que mes poumons se remplissent d’eau, chassant l’oxygène qui s’y trouvait.
Mais malgré tout, j’avais l’impression de rester lucide, mes sens totalement en éveil. Le temps semblait s’écouler au ralenti, comme freiné par l’eau.

Dans ma tête des souvenirs se mélangeaient, me renvoyant le film accéléré de ma courte vie.

Ainsi c’était vrai : au moment de mourir, tout ce qui vous définit, les moments clés de votre vie vous reviennent, kaléïdoscope de moments heureux et douloureux.
Je contemplai ces derniers avec intérêt et un certain détachement, intriguée de ne plus vraiment souffrir à leur évocation.

J’étais pleine de compassion et d’indulgence pour celle que j’avais été, désespérément amoureuse d’un être si parfait qu’il en devenait hors de portée !
Je le vis lui, m’adressant un de ses sourires en coin que j’aimais tant, si tendre avec moi à ce moment là. Je vis s’y superposer le visage lumineux de Jake, mon Jacob si fidèle et si déterminé à tenter de me tirer de la léthargie qui s’était emparée de moi !

Il avait tenté d’atténuer, de combattre le froid glacial qui régnait en moi ; et c’est vrai, son sourire, semblable à un rayon de soleil aurait pu dissiper l’obscurité, mais il était malgré tout insuffisant face à l’amour dévorant qu’Edward avait fait naître en moi.

Tous ces sentiments que j’éprouvais ne semblaient plus me faire aussi mal, comme si l’océan les engourdissait. Une gratitude immense naquit alors en moi ; enfin j’allais fuir ce froid intense qui avait pris possession de mon être 6 mois plus tôt, me laissant inapte à tout effort de vie.

Je fermais les yeux et me laissais glisser dans cette quiétude anesthésiante, qui engourdissait ma douleur, réchauffant ma peine, laissant mon cœur apaisé….enfin.

Soudain un son venu de la surface me secoua, dérangeant ma paix retrouvée.

Non !!!! Pas ça !!!!!!!

Jake était loin, qu’est ce qui pouvait troubler mes dernières minutes ?

Tout à coup, venue de nulle part, une main m’attrapa, des bras m’enveloppèrent, essayant de me faire regagner la surface.

Non !!! Je ne voulais pas !!!!!!

J’ouvris difficilement les yeux, bien décidée à me battre contre l’importun ; je voulais rester dans ces profondeurs si accueillantes !!!!

Et là……je rencontrai un regard doré……..
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyJeu 17 Sep - 7:52

allez la suite !!!
Oups j’ai failli oublier : Disclaimer : tout appartient à SM, twilight, les personnages….mais elle me les prête un peu le temps de la fic !!!!

Il a suffit d’un regard, un instant …..
*****************

Chapitre 4 – Attraction
**********


POV Jasper

Trop tard !!! J’arrivais trop tard !!!

Elle s’apprêtait à sauter de la falaise ; déjà son pied s’avançait !

Je vis son visage s’apaiser, empreint de résolution tandis qu’elle inspirait profondément.

Soudain…….. elle bascula !!!!

Je courus aussi vite que possible et plongeais à mon tour. Je la vis s’enfoncer doucement dans l’eau, ses paupières se fermant alors qu’un sourire éclairait son visage d’où toute peine avait disparue.

Je l’appelai, hurlant désespéramment son prénom. Un froncement de sourcil me répondit.

Je plongeais alors sous les vagues, nageant aussi vite que je le pouvais vers elle. Elle ne se débattait pas, semblant même rechercher sa mort.

J’attrapai sa main, la pris délicatement dans mes bras et commençait à remonter vers la surface. Je perçus un infime mouvement de recul tandis que je sentais émaner d’elle de la frustration, de la colère au moment précis où elle comprit mes intentions.

Au ralenti ses paupières se soulevèrent me dévoilant ses yeux chocolat dans lesquels je n’avais jamais plongé mon regard. Je vis y passer la colère, la détermination puis, soudain, de l’étonnement, de la confusion et enfin de la douleur.

J’étais hypnotisé par ce regard. C’était la première fois que j’étais aussi proche de Bella, que je me l’autorisais… la première fois que je découvrais son regard.

Son âme s’y reflétait.

Un sentiment bizarre, dérangeant, inhabituel essayait de se frayer un chemin vers ma conscience.

Je sortis brusquement de ma transe ; Bella les yeux remplis de larmes et de douleur mêlées, venait d’ouvrir la bouche et soudain elle se mit à suffoquer.

Ses poumons se remplissaient d’eau. Elle était en train de mourir dans mes bras.

Je vis passer dans son regard de la gratitude, une étincelle intriguée me rappelant ce sentiment qui tentait de se faire entendre par ma raison puis brusquement une résignation apaisée tandis qu’elle gardait les yeux plantés dans les miens.
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptySam 26 Sep - 22:10

Il a suffit d’un regard, un instant………
************************

Chapitre 5- Attirance ?
***************


POV Bella

Oh ces yeux dorés !

Se pouvait-il qu’Edward me soit revenu ?

Mon cœur recommença à s’emballer alors que l’espoir traçait un sillon de feu jusqu’à lui, le forçant à lutter à nouveau. Il n’était d’un coup plus question de noyade, Edward avait décidé de me revenir !! Je me moquais de connaître les raisons qui l’y avaient poussé, seule comptait sa présence dans l’eau et le fait qu’il fallait que je survive pour lui, pour nous……

Je tendis la main vers lui, prête à me saisir de sa main si douce et forte….

Mais soudain j’aperçu des boucles blondes danser devant ce regard topaze. Ajustant ma vision, je compris. Non ce n’était pas Edward…..
Jasper. C’était Jasper.
Aïe ! La douleur qui avait reflué devant le fol espoir né de ma certitude absurde, éclata à nouveau plus vivace que jamais, victorieuse, triomphante.

Pourquoi Jasper ? Que faisait-il ici ?

Et soudain je réalisai qu’Edward n’était pas revenu me sauver ; non c’était son frère qui était là. Jasper était de la famille, celui qui m’appréciait le moins et pourtant c’était lui qui était là ! J’eu alors la certitude absolue du désamour d’edward car sinon ce ne serait pas Jasper dans l’eau en face de moi !!!

Le désespoir me submergea à nouveau et mon cœur un instant apaisé, se remit à crier, à hurler son abandon, sa douleur.

Je le voyais me fixer comme s’il me découvrait ~ ce qui était effectivement le cas.

Je vis ses prunelles s’écarquiller tandis qu’il plongeait dans mes yeux. J’y aperçu de la culpabilité, soudainement remplacée par l’étonnement tandis qu’une pointe de regret mélangée à un autre sentiment indéfinissable émergeait lentement.

Je me refusais à analyser ce dernier sentiment qui, étrangement, ravivait ma douleur, l’impression vague d’une possibilité éteinte avant d’avoir pu commencer.

J’ouvris la bouche, décidée à effacer la culpabilité lue dans ces profondeurs dorées.
Je compris alors mon erreur : ces yeux miel seraient certainement la dernière chose que je verrai alors que l’eau envahissait ma gorge, mes poumons.

Je me mis à suffoquer.

En définitive, j’étais partie pour réussir cette noyade , pensai-je ironiquement

Je plantais fermement mon regard dans celui de Jasper. J’étais emplie de gratitude envers lui, le seul d’eux tous à être revenu pour moi.

Je me cramponnais à ses bras, à cette étreinte qui soudain semblait si douce, faite pour moi.

Une pointe de regret m’envahit lorsque je réalisais que Jasper ne pourrait pas remonter assez vite pour me sauver. Regret de ne pas avoir le temps de découvrir ce sentiment inconnu, indéfinissable, entraperçu dans ses yeux et qui, l’espace d’un instant, avait trouvé un écho en moi.


Je fermais les yeux et cessais de lutter, posant ma tête contre le torse de Jasper, laissant son étreinte m’apaiser tandis que la vie doucement me quittait.
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptySam 26 Sep - 22:11

Il a suffit d’un regard, un instant……………

********************


Chapitre 6 – Conséquences

**********




POV Jasper

Elle se noyait.

Je vis le regret remplacer la gratitude dans ses yeux. Ce regret si semblable au mien, si étonnant que je me refusais à l’analyser. J’avais peur de ce que pourrait me révéler ce sentiment, c’était Bella, la Bella d’Edward même si c’était moi qui la tenait dans mes bras.

Je sentais son corps se presser contre le mien, nos visages si proches que mes boucles s’emmêlaient dans ses cheveux, mettant un peu d’or dans ses mèches chocolat. Nos corps s’imbriquaient parfaitement comme aimantés, soudés par la force de l’eau et cette proximité me procurait une allégresse coupable.

Elle se noyait.

Elle ferma les yeux se blottissant contre mon torse, laissant mes bras la serrer contre moi tandis que la mort l’emportait.

Un désespoir sans nom m’envahit. Elle se noyait et j’étais en train d’échouer à la sauver.
Tout mon être se rebellait à cette pensée tandis que je laissais sa chaleur m’envahir.

Elle se noyait.

Je ne pouvais pas la laisser mourir. Il n’était plus question d’Alice ou d’Edward ~à ma grande honte je les avais totalement occultés…..non je voulais simplement qu’elle vive pour elle, pour….moi…..

Je compris que je ne remonterais pas assez vite. La panique s’empara de moi chassant toutes pensées cohérentes. Je me forçais à me calmer, il le fallait et soudain je sus.

Doucement j’écartais ses cheveux, rubans chocolat s’entourant autour de mes mains, mes doigts. Je me penchais à son oreille et lui murmurai de me pardonner.

Je l’enlaçai de mon bras gauche tandis que ma main droite, doucement, délicatement passait derrière sa tête pour la soutenir. Bella pencha légèrement la tête, blottissant son visage dans ma main, confiante.

Je me penchai vers elle, laissant mon visage caresser le sien, Je descendis vers son cou, l’effleurant de mes lèvres tel un baiser suggéré tandis que je laissais l’océan nous emporter, cessant de lutter contre lui.

Je laissais mon don agir, nous envelopper, créant autour de nous une bulle de bien être, nous isolant au sein de ce sentiment inconnu et pourtant partagé je le savais.

Je posais me lèvres sur sa peau si douce et plongeais mes dents dans cette douceur.

****************************

POV Bella

Les bras de Jasper se resserrèrent subitement sur moi. Soudain je sentis un sentiment, ce sentiment qui faisait écho en moi ; il semblait tourbillonner dans l’eau, dansant autour de nous.

Il semblait émaner de Jasper et nous entourer, nous isolant de l’eau. Mon cœur douloureux se calma, semblant se réchauffer à la chaleur de ce sentiment.

Je sentis Jasper passer sa main dans mes cheveux ; mes mèches s’enroulaient autour de ses poignets semblant vouloir l’emprisonner dans cette étreinte. Il approcha la bouche de mon oreille, la collant contre elle et doucement me demanda de lui pardonner. Le pardonner ? Que voulait-il que je lui pardonne ?

Je laissais cette question de côté lorsque son bras s’enroula autour de moi, sa main droite venant se perdre dans ma chevelure. Ce toucher était si tendre qu’instinctivement je posai ma joue dans sa paume, confiante. Le regret de ne pas avoir le temps de le connaître se fit jour en moi : Jasper je le savais en cet instant, resterai une promesse avortée.

Il se pencha vers moi et son visage vint effleurer le mien, comme pourrait le faire ….. deux amoureux……….

Ses lèvres, légères comme une plume, descendirent délicatement le long de mon cou faisant naître un frisson à leur passage. Cette sensation si douce créait en moi un sentiment diffus de bien être. L’impression de ne faire qu’un avec lui, comme isolée de tout le reste, était de plus en plus forte et pour la première depuis longtemps je me sentais entière.

Ses mots murmurés parvinrent soudain à mon cerveau engourdi, forçant le passage.
Je les compris lorsque ses lèvres se posèrent sur mon cou. Au même instant, je sentis ses dents s’enfoncer en moi
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptySam 26 Sep - 22:12

Il a suffit d’un regard, un instant……..

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Chapitre 7 – Rupture

*********






POV Alice

Je regardais Jasper se lever et se diriger vers la porte.

Je savais qu’il souffrait affreusement, que nos émotions n’avaient aucun secret pour lui ; que l’amalgame de tous ces sentiments croisés, amplifiés, le tuait aussi sûrement que s’il avait été démembré et brûlé.

J’aurais dû, moi sa femme, le réconforter mais je ne pouvais, je n’y arrivais pas.

J’aimais encore Jasper - du moins il me semble – mais cet amour était en train de s’éteindre, consumé par la rancœur, l’amertume, tous ces sentiments si nouveaux pour moi.

Je détestais ce qu’il me faisait ressentir malgré lui, malgré moi.

Je lui en voulais terriblement ; je le tenais pour seul responsable de notre peine à tous, de l’éclatement de notre famille. C’était illogique, je le savais, mais je n’y pouvais rien.
J’étais submergée par cette amertume et bien que je tente de donner le change, je savais que cela était inutile, qu’il percevait parfaitement le moindre de mes sentiments.

Il souffrait de mon éloignement, de mon attitude de plus en plus glaciale.

Malgré tout, j’étais déchirée par sa souffrance ; je la savais amplifiée par la nôtre, et je lui en voulais de souffrir, de me faire souffrir. Sa détresse me revenait « en pleine figure » aussi aisément que le ferait un boomerang et je ne pouvais faire semblant d’ignorer le mal que je lui faisais. Et face à ce spectacle, j’étais taraudée par la culpabilité, j’avais la sensation de l’abandonner au moment où il était le plus vulnérable et désarmé. Je n’étais pas à la hauteur de son amour …….
Je me sentais misérable et je le haïssais pour ça !!

Je n’en pouvais plus, j’étais à bout. Je le regardais et le revoyais ce fameux soir, oublieux de tout ce que nous étions parvenu à construire, redevenant un animal.

Je revis le moment où une vision m’apprit la décision d’Edward, sa souffrance, celle de Bella……la mienne…..

Je le revis, lui, Jasper, m’empêchant de tout stopper sous prétexte de respecter le choix d’Edward !!!
L’avait-il respecté la veille ? Pensai- je avec amertume.

Et c’est sous mes yeux effarés, impuissants, qu’Edward avait sorti ces paroles si définitives, destructrices.

Je revis le visage de Bella, méconnaissable de souffrance et de désespoir, le visage d’Edward fermé, crispé tandis qu’il comprenait que ses mots faisaient mouche, lui brisant le cœur ; cette résolution glacée que renvoyaient ses yeux posés sur celle qu’il avait attendu si longtemps, désespérément…

J’avais compris alors qu’irrémédiablement tout venait de changer !
Notre famille avait été brisée.

Edward était parti peu après ne supportant plus la vue de mon mari, et à ce moment là quelque chose s’était fissuré en moi.

Impuissante j’avais commencé à assister à la lente agonie de mon amour pour jasper, mes sentiments commençant inexorablement à s’éteindre, Nous ne pouvions plus faire marche arrière et je réalisais que cela le détruisait lui aussi.

Une bouffée d’amertume me souleva, aussitôt étouffée par le soulagement lorsqu’il s’était levé et dirigé vers la porte.

Soulagement car je savais qu’il se perdait dans toute cette souffrance amère ; soulagement car ce départ l’épargnait, le préservait ; soulagement car enfin je pourrai cesser de me sentir si mal, si coupable face à ce désamour.

La petite étincelle d’amour tapie au fond de mon cœur protestait contre ce départ, mais elle fut vite réduite au silence par la pensée de ne plus avoir à me forcer d’essayer de me rappeler les gestes tendres, les mots amoureux.

Je savais que j’aurai dû tendre la main pour le retenir, lui parler pour le raisonner, le convaincre de rester, le serrer contre moi en lui assurant que tout irait bien, que j’étais là…..je savais qu’il attendait désespérément que je le fasse………. ,mais non je restai silencieuse achevant de lui briser le cœur, lui ôtant tout espoir quant à nous deux…………..

Oui il partait et c’était pour moi une vraie délivrance !!!!
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptySam 26 Sep - 22:13

Il avait suffi d’un regard, un instant….
************************

Chapitre 8 – Espoir
********

POV Edward

6 mois…..cela faisait 6 mois aujourd’hui.
6 mois de souffrance intolérable, 6 mois à sombrer chaque jour un peu plus dans le désespoir le plus noir.

J’avais beau être persuadé d’avoir agit au mieux pour elle – mon dieu prononcer son prénom me restait intolérable !!!-, rien n’y faisait !

Mon cœur s’était brisé, était mort à nouveau ce jour-là ; mon âme, ou ce qu’il en restait, hurlait de douleur depuis que je l’avais laissée derrière moi, seule.

Tout mon être n’aspirait qu’à une chose : retrouver celle qui lui avait fait croire que le bonheur était possible, qu’il y avait droit lui aussi.

Mes mains voulaient effacer les larmes silencieuses qui avaient coulé sur ses joues lorsque ces mots maudits avaient jaillis de ma bouche.
Je voulais la serrer dans mes bras, lui murmurer de ne pas croire les mensonges d’un vampire fou d’amour pour elle, effacer d’un baiser sa certitude que tout cela était vrai.

Mais non. Elle m’avait crû, comme toujours….

Je fermai les yeux et la revis si belle, si confiante en moi, en notre amour; tous les espoirs et promesses qui se reflétaient dans ce regard chocolat si chaud qu’il en avait brisé la carapace de glace entourant mon cœur ; son teint si pâle que l’on aurait pu la prendre pour l’une des nôtres et dont les rougeurs diffuses sublimaient l’opaline ; oui je la revoyais maladroite , me donnant ainsi l’occasion de l’aider et de la serrer brièvement contre moi, ; je pouvais encore sentir son odeur exquise et délicate envahir mes narines me soumettant ainsi à la plus douce torture, et à laquelle je me soumettais en victime consentante………

Oui je la revoyais si vivante dans mon esprit que cela me déchirait……..Je rouvris les yeux et là vis, là, flottant devant oui , apparition surréelle venue me torturer.

Je me rappelle avoir eu la sensation de revivre, de sentir mon cœur se remettre à battre le jour où elle m’avait accepté, moi, le monstre.

Mais en deux minutes, dans cette forêt, j’étais redevenu une coquille vide, n’abritant en son sein que souffrance glacée.

Les yeux fixés sur l’horizon enneigé, je pensais à ma famille que j’avais quittée.
Ils souffraient de l’abandon de Bella ; je ne leur avais pas laissé le choix de l’au revoir et ce départ soudain les avaient peinés, Et plus que tout, je les inquiétais par mon mutisme soudain ; je savais qu’ils se sentaient impuissants, ne trouvant comment m’aider.

Voir leurs visages désolés, entendre leurs pensées qui se voulaient réconfortantes, m’était de plus en plus intolérable !

Et le voir, lui…..Je sentais le monstre en moi ressurgir à sa vue. Il rugissait de haine, voulant détruire celui qui avait fait éclater son bonheur.

Pourtant au fond de moi, je savais qu’il souffrait, qu’il s’en voulait, que mes sentiments le détruisaient et j’éprouvais à cette idée une joie malsaine, ma haine étant plus forte que me compassion.

Alors j’étais parti, ne pouvant plus supporter tout ça, ce que je devenais….

Et Alice….
Soudain une petite lueur d’espoir s’alluma en moi. J’avais interdit à Alice de scruter le futur de Bella et j’avais su qu’elle tiendrait parole- je voulais que Bella ait une chance de nous oublier- même tout mon être se révulsait à cette idée.

Mais je pouvais appeler Alice et lui demander de regarder l’avenir de Bella. Je voulais être rassuré quant à mon choix, même si je restais persuadé que c’était le seul possible.
Il fallait que je sache qu’elle allait bien.

Pour la première fois depuis cinq mois je me senti un peu plus léger.
Je sorti mon portable de la poche arrière de mon jean et composait le numéro de « chez moi »

On décrocha à la première sonnerie.
« Alice ? » interrogeai-je.
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyLun 5 Oct - 7:20

Il a suffit d’un regard, un instant……
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Chapitre 9 – vision
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POV Alice

Je voulais être sûre, malgré tout, que tout aille bien pour Jasper.
Même si mon amour s’était fané, il avait été mon compagnon, mon alter égo pendant un demi- siècle et restait plus proche de moi que je ne l’aurais cru …ou voulu…
La tendresse tapie au fond de mon cœur et cette petite étincelle exaspérante luttaient vaillamment pour ne pas se laisser engloutir.

Je m’installais sur le canapé, à la place qu’il occupait dix minutes plus tôt- je pouvais encore y sentir son odeur boisé et épicé, mélange de cannelle, poire et cèdre-, fermai les yeux et me concentrai sur lui, sourde à tout ce qui m’entourait.

Ma vision se forma au travers d’un épais brouillard ; petit à petit celui-ci se dissipa, me renvoyant une image si nette que j’avais l’impression d’être à coté de lui, comme autrefois ….

Je le vis courir à travers le paysage enneigé de notre nouvelle résidence, une expression désespérée affichée sur son visage tordu de douleur.
Mon dieu Jazz que t’avais- je fais? La petite étincelle se mit à brûler un peu plus fort mais je la fis taire tout aussi vite.

Je le vis s’éloigner de chez nous et, tout en courant, je vis son expression se modifier quelque peu, comme intriguée puis franchement inquiète. Qu’est ce qui pouvait le perturber au point d’effacer un instant sa douleur ?

Brusquement il sembla déterminé et je le vis obliquer sa course en direction de la ville la plus proche. Mais que faisait-il ?

Ma vision fit un bond dans le temps et je reconnus à mon plus grand étonnement le paysage vert et humide de Forks…… Forks !!!!???? Mais que faisait-il à Forks ??

Je l’aperçus courant vers Bella, debout face à l’océan, au bord d’une falaise. Bella ??? Au bord d’une falaise ???

Je fronçai les sourcils. Que venait faire Bella dans le futur de Jasper ?

Soudain tout s’accéléra. Je vis le visage de Jasper se tordre d’angoisse, de…peur ?! Et tout aussi rapidement Bella se préparer à sauter dans le vide !!! Il avait compris bien avant moi, bien avant nous, ce qui pouvait arriver, de quoi elle était capable. Bella, mon amie, ma sœur….

Je me concentrais sur elle, et la vis sourire, les yeux fermés. J’étais intriguée par le visage serein qu’elle affichait alors qu’elle se trouvait au bord d’une falaise prête à sauter.

Puis elle bascula et s’enfonça dans les flots ! Mon dieu ! Qu’avions nous fait !

Jasper se mit à courir et plongea à sa suite.
Pourrait-il la sauver ?

Je poussai un cri. Si Bella venait à mourir, c’en était fini de nous ! Edward deviendrait fou s’il l’apprenait et j’étais certaine que le peu de liens familiaux que nous avions encore exploserait !!!

Ma famille, toujours sous le coup du départ soudain de Jasper et de mon attitude détachée, accourut, me pressant de parler devant le spectacle de mes yeux affolés. J’ouvrai la bouche lorsqu’une autre vision s’imposa à moi.

Elle me montrait Jasper et Bella enlacés, dans un environnement flou composé des bulles d’oxygène de Bella et de l’eau sombre. Il devait y avoir autre chose autour d’eux, qui les entourait car j’avais l’impression de les voir au travers d’un filtre.

Je vis Jasper se pencher vers le cou de Bella semblant la caresser. Le visage de Bella était apaisé, serein et cette vision d’eux me dérangeait.
Soudain Jasper la resserra contre lui, et la ……mordis !!!!!!!

Je revins à la réalité, effarée par ce que je venais de voir.
Ce n’était pas possible, il n’avait pas pu oser faire ça !!! Edward allait le tuer, nous tuer lorsqu’il serait au courant !! C’était pire que tout ce que j’avais pu imaginer.

J’étais dans la confusion la plus totale, n’arrivant pas à saisir exactement la raison de son geste, n’osant en imaginer les conséquences.

Ajustant mon regard, je vis ma famille devant moi affolée et perplexe devant ce que devait refléter mes yeux.

Carlisle s’avança prudemment et ouvrit la bouche.
A cet instant mon portable sonna et je sus avec certitude qu’il s’agissait d’Edward.
Pleine d’appréhension je le pris et en eu la confirmation en voyant son nom s’afficher sur l’écran.
Ca y est, notre Armaggedon venait de commencer.

Je décrochais.
« Alice ? » l’entendis-je me demander.
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyLun 5 Oct - 7:21

Il a suffit d’un regard, un instant…..

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Chapitre 10 – implosion

*********



POV Edward

- « Alice ? » interrogeai-je
- « Oui Edward. »

Je sentis sa voix comme anesthésiée, atone.
Je fronçais les sourcils. Alice était d’un naturel gai, exubérant et là sa voix ne correspondait pas à son image. Mais en cinq mois peut être avait-elle changé, du moins vis-à-vis de moi.

Mettant de côté cette interrogation, je continuai, déterminé à obtenir ce que je voulais.

- « Alice, je sais que je t’avais demandé de ne pas regarder l’avenir de Bella mais… »

Elle m’interrompit aussitôt :

- « Interdit ce serait plus juste Edward !
- « Oui, interdit tu as raison » soupirai-je « j’ai changé d’avis »

Un silence me répondit, me laissant surpris. J’aurai cru qu’elle soit folle de joie à cette idée, qu’elle penserait que ma résolution faiblissait…. Ce qui était en quelque sorte le cas.
Elle avait tellement souffert de la perte de son amitié avec Bella, m’en avait tellement voulu, me traitant de sale égoïste que je l’avoue, j’étais dérouté par sa réaction.

- « Alice j’ai besoin de savoir qu’elle va bien, je t’en prie » la suppliai-je

Il y eu un court silence avant qu’elle ne me réponde.

- « Et si tu n’aimes pas ce que je vais voir Edward ? » me demanda-t-elle d’une voix tremblante.

Décidemment quelque chose n’allait pas. Alice apeurée, hésitante me semblait inconcevable et je me demandai vaguement pourquoi.
Mais je repoussai encore une fois cette vague impression de malaise dans un coin de ma tête : une seule chose m’intéressait et malheureusement ce n’était pas Alice et ses problèmes, ni même ma famille !!!!

Après tout, peut être craignait-elle simplement ma réaction si elle m’annonçait que Bella avait surmonté ma trahison avec un autre (pitié pas le chien !!!!). Elle n’avait pas tort mais après tout, c’était ce que je voulais pour Bella, je saurai faire face (sauf si le clébard était de la partie ……). En effet même si cela me faisait mal de la savoir heureuse avec un autre que moi, je serai apaisé de savoir que j’avais agit au mieux pour elle.

- « Alice quoique tu me dises, je l’accepterai. Même si cela me sera difficile, le fait qu’elle soit heureuse sera tout ce qui compte pour moi je te le jure ! »
- « As-tu jamais envisagé que je puisse voir tout autre chose » me dit-elle coupante, presque méchamment.

Méchamment ? Mais enfin qu’avait-elle ?
C’était une attitude tellement étrangère à Alice, lui ressemblant si peu vis-à-vis de sa famille, que je me raidissais.

- « Alice que se passe-t-il ? » lui demandai-je brusquement, presque brutalement.
- « Oh Edward….. »

Et là j’entendis comme des sanglots dans sa voix. L’affolement surgit en moi. Bon Dieu mais que se passait-il là-bas ?

- « Alice tu m’inquiètes ! Dis-moi ce qu’il se passe ! » la pressait –je.
- « Edward c’est….Bella »

Mon sang se figea soudain dans mes veines. Ma tête se vida de toutes pensées autres que celle d’Alice me soufflant d’une voix brisée le prénom de celle que j’aimais plus que ma propre vie. Ma main serra convulsivement mon portable, allant jusqu’à pratiquement le briser.

Je fermais les yeux tandis que mon cœur éclatait sous la douleur, imaginant le pire.
- « ……et Jasper…. » murmura-t-elle.

Jasper ? Quoi Jasper ? Qu’est ce qu’il venait faire ici ?

J’ouvris brusquement les yeux, bien plus attentif soudain. Jasper ….. Une bouffée de rancœur amère me souleva à l’écoute de ce prénom.
- « Quoi Alice ? Dis-moi ! » lui ordonnai-je d’une voix incisive, rendue coupante par
l’anxiété.

- « Jasper nous a quitté Edward et…. »
Je la coupai :
- « Jasper est parti ? quand ? pourquoi ? »

Je tombai des nues ; je n’aurai jamais cru qu’il puisse s’éloigner d’Alice !!!!!!
Elle semblait être la raison de son existence, il avait consenti à des sacrifices énormes pour elle.
- « Oui, il ne supportait plus notre souffrance et…….j’ai essayé de lutter, je t’assure….mais….mais je me suis éloignée de lui Edward ; C’est plus fort que moi mais je lui en veux terriblement, j’arrivai plus à me raisonner et il a senti que je me détachais de lui. »

J’avais du mal à réaliser ce que j’entendais, je pensais leur amour indestructible.

- « C’était en train de le détruire Edward » me dit-elle d’une voix implorante, en réponse au grognement que je laissai échapper « alors il est parti, c’était le mieux pour lui Edward, tu comprends » me supplia-t-elle.
- « Quel est le rapport avec Bella ? » demandai-je, n’osant imaginer la suite.
- « ……….j’……. »
- « Alice parle !!!!!! »
- « J’ai vu Jasper et Bella à Forks » lâcha-t-elle rapidement.

Ma respiration, si tant est que j’en ai une, se coupa.
S’il était à Forks, Bella était en danger.
Ma poitrine se comprima sous l’angoisse qui brutalement surgit en moi. J’avais l’impression, tout comme les humains, de sentir le sang battre dans mes veines, taper contre mes tempes, me donnant l’impression que ma tête allait éclater.

- « Bella était au bord d’une falaise » reprit Alice, « et Jasper courait vers elle. Et d’un coup elle…elle…. »
- « Quoi ? Elle quoi Alice ? » hurlai-je dans le téléphone.
- « Elle a sauté Edward » me dit-elle d’une voix pratiquement inaudible « elle s’est jetée dans l’océan » sa voix se brisant sur ces derniers mots.

Je tombais à genoux. Oh mon dieu ! Bella ! Qu’avais-je fait ?

La souffrance éclatait dans mon corps, se répandant comme une trainée de feu, le brisant, l’éparpillant en milliers de fragments.
Le désespoir me submergea.

J’avais tué la seule personne que j’ai jamais aimé, la seule qui m’ait accepté ; celle que j’avais reconnu comme étant mienne, comme m’étant destiné. J’avais passé outre cette intuition, combattant cette attraction qui nous poussait l’un vers l’autre, sourd à ses sentiments et je venais de la tuer aussi surement que si je l’avais poussé de la falaise.

Devant mes yeux fermés passèrent ses magnifiques yeux remplis d’amour et de chagrin ce fameux jour, son sourire rare et d’autant plus précieux que j’en étais l’unique bénéficiaire, nos moments fait de silences mais si complémentaires.

Un hurlement de douleur monta de ma poitrine pour rester étranglé dans ma gorge. La souffrance ressentie il y a 6 mois n’était rien comparée à celle-ci. Elle me consumait, ne me laissant conscient que de la pensée de Bella morte.

Je m’effondrai sur le sol, brisé.

- « Edward ? Edward ? »

J’entendis Alice m’appeler mais je ne pouvais pas lui répondre, paralysé par la douleur, me noyant en elle.
- « Edward elle ne s’est pas noyée…..enfin je ne le pense pas…. »

Mes yeux se rouvrirent brusquement tandis que je me redressai.

- « Par contre je l’ai vue dans les bras de Jasper et …..il….il la mordait ! » acheva-t-elle dans un sanglot, me jetant ces derniers mots.

Un voile rouge sang s’abattit devant mes yeux. La rage refit surface, me privant de toutes pensées cohérentes. Qu’avait-il fait ?

La haine, une haine aveuglante déferla sur moi, brûlant, effaçant, ravageant tout sur son passage. J’allais le tuer !!!!!!!!

« Je pars à Forks immédiatement !!! Je dois l’en empêcher ! »

« Non Edward ! Ca ne sert à rien ! Tu arriveras trop tard ! »

Difficilement, tentant de contenir la haine dans ma voix, je crachais à Alice :
- « J’arrive ! »

Je lâchais le téléphone, le laissant tomber sur le sol, rouler au bas de la pente, et parti aussi vite que je le pus vers l’aéroport le plus proche.
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyLun 5 Oct - 7:22

Il a suffit d’un regard, un instant….

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Chapitre 11- Abandon

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POV Bella

Il a suffit d’un regard, un instant…..un regard pour que tout change.
Pour que Jasper prenne une décision qui allait modifier, de manière inéluctable et sans possible retour en arrière, nos vies …changer nos destins, renverser nos certitudes, changer la donne et redistribuer les cartes………

Je sentais ses dents déchirer mon cou et s’y enfoncer aussi facilement que le ferait une lame aiguisée.

Je savais qu’il me restait peu de temps avant que le venin commence à agir, me privant de toute conscience hormis la douleur qui allait me ravager. Et cette douleur je l’appréhendais plus que tout, la sachant maintenant inéluctable.

Je n’arrivais pas à comprendre de manière précise le pourquoi de son geste même si confusément au fond de moi une petite voix me soufflait que je savais, que j’avais compris !
Je revoyais le regard si doux et perplexe que nous avions échangé, mais mon esprit se révoltait devant cette vision, essayant de la repousser loin, très loin, de l’enfouir au fond de ma conscience.

Je sentis les lèvres de Jasper aspirer mon sang. Je frissonnais à la sensation de cette bouche glacée et brûlante à la fois posées sur moi de manière si intime. Ce baiser mortel provoquait en moi un sentiment de plaisir exquis, dissipant la sensation de froid intense produite par l’océan.

Je percevais confusément que j’aurai dû m’en sentir coupable – c’était Jasper qui me tenait dans ses bras et pas Edward – mais non !
Je n’éprouvai pas l’envie de lutter contre cette sensation divine.

Subitement il arrêta de boire mon sang, d’aspirer ma vie –il était donc capable de plus de maîtrise que nous l’avions tous crû !- et relevant la tête, me regarda de nouveau, plongeant dans mes yeux et semblant s’y noyer.

Je me sentais hypnotisée, envoutée par ce regard doré. Je voyais y danser un tourbillon de sentiments divers et confus. Si j’avais trouvé les yeux d’Edward magnifiques par l’amour qui s’en dégageait, je trouvais les yeux de Jasper envoutants : ils semblaient prendre possession de vous, plonger au plus profonds de votre âme et vous faire ressentir les sensations les plus troublantes que vous puissiez connaitre !

Il s’était arrêté et je savais ce que cela signifiait : cette sensation de plaisir allait s’estomper, remplacée par la brûlure dévorante du venin.

Je me souvenais de la douleur ressentie lorsque James m’avait mordue et je savais que cette fois-ci personne ne l’interromprai. Le processus irait à son terme.

Je paniquai brusquement à cette idée. Je n’étais pas prête ! Pas prête à souffrir milles morts pendant trois jours, pas prête à quitter ma famille et mes amis, pas prête à mourir. Je ne savais même plus si je voulais encore devenir un vampire maintenant qu’il m’avait rejeté….

Jasper allait-il m’abandonner lui aussi pendant ma transformation ? Que restera-t-il de celle que je suis lorsque je me réveillerai ? Reverrai-je les Cullen après ? Et Edward comment allait-il réagir ? Et lui, Jasper………..quelle serait notre relation à l’avenir ?

Toutes ces questions amenèrent ma panique à son paroxysme, diffusant le venin plus rapidement dans mes veines.

Je m’accrochais convulsivement à Jasper lorsque je sentis la première langue de feu lécher mon corps.

Mon dieu !!!!!!! J’avais oublié l’intensité du brasier qui menaçait de me dévorer : rester consciente et lucide n’était plus qu’une question de brèves minutes maintenant.

Mes yeux affolés s’accrochèrent à ceux de Jasper, douloureux, le suppliant de rester avec moi, de ne pas me quitter.
Je savais les mots inutiles, son don palliant mon silence désespéré.

Oh ! Je brûlais !!!

Tout mon corps semblait être la proie des flammes, plongé dans un brasier infernal.
Je voulais que cela cesse, je ne pourrais pas survivre trois jours à cette douleur !!

J’ouvris la bouche :
- « Jasper……….. » croassai-je, voulant le supplier de m’aider, de rester là mais n’y parvenant pas, ma voix déformée par l’eau.
-
Sortir ce simple mot avait été un combat féroce avec ma lucidité qui m’implorait de lâcher prise. Je voulais être sûre qu’il reste avec moi avant de m’abandonner.

Il m’enveloppa plus fermement dans ses bras, emmêlant ses jambes aux miennes, soudant nos deux corps jusqu’à n’en former plus qu’un

Ses lèvres glissèrent jusqu’à ma mâchoire et déposèrent un baiser plus léger que le vent au coin de ma bouche, faisant furtivement refluer la douleur de mon visage.

Rassurée, confiante en lui, je fermais les yeux tandis que Jasper commençait à nous ramener à la surface. Je sentis le moment où nous émergeâmes à la surface, l’air venant brusquement s’engouffrer dans mes poumons, provoquant ma toux. Je réussis à dompter cet oxygène revenu et rouvris les yeux afin de regarder Jasper, lui demandant ainsi, silencieusement, une réponse à ma prière muette.
Je prenais pour la première fois, au travers du brouillard crée par la douleur, la mesure de sa beauté, stupéfaite !!!

Il se pencha et murmura à mon oreille :
- « Chuuuuuut Bella………je vais t’aider, ne crains rien, je vais veiller sur toi. Je ne t’abandonnerai pas. Je serai là quand tu te réveilleras. »


Ma tête partit en arrière. Je sentis la main de Jasper se poser délicatement sous ma nuque et me ramener contre son torse dans cette étreinte si réconfortante et apaisante.

Je laissai alors libre champ à la douleur, cessant de lutter contre elle.

Lorsque je reviendrai à moi, je serai devenue vampire…………
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyLun 5 Oct - 7:22

Il avait suffit d’un regard, un instant…..

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Chapitre 12 – Mutation

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POV Jasper

Il avait suffi d’un regard, un instant…… pour changer la donne, envoyer valser mes certitudes, exploser mes convictions et emporter mon existence sur un tout autre chemin…..un chemin inespéré et inattendu, pleins de promesses et d’incertitudes……un chemin que je finirai par appeler de tous mes vœux…….


Mes dents déchiraient sa peau délicate aussi facilement que du papier de soie, s’enfonçant dans la tiédeur de son cou.

Je sentais la douceur exquise de sa chair sur mes lèvres, goûtai de la pointe de ma langue l’arôme particulier de sa tessiture si fine, sucré, enivrant.

Je résistais à l’envie impérieuse de promener ma bouche sur cette portion de peau dénudée et offerte, brûlant d’en redessiner les contours, les reliefs, d’en apprendre toutes les particularités.

Je sentais Bella, abandonnée dans mes bras, tandis qu’en moi le prédateur livrait un combat sans merci à l’homme envoûté, celui qui voulait désespérément la sauver.

Mais que m’arrivait-il ? Pourquoi ressentais-je de tels désirs ? Et surtout pourquoi envers elle, l’humaine insignifiante pour moi la semaine dernière encore ?

Je comprenais à présent l’envoûtement puissant, l’attraction démesurée et désespérée ressentie par Edward. J’étais à présent moi-même sous le joug de ces désirs- tout chez Bella déclenchais en moi des sentiments que je pensais récemment réservés à Alice.

J’écartais promptement Alice et Edward de mes pensées, me concentrant sur ce qui allait suivre, espérant faire preuve de la même maîtrise qu’Edward un an plus tôt, J’espérai en avoir la force et comptai sur la connexion étrange qui s’était établie entre Bella et moi pour y arriver. Malgré tout subsistait le risque que j’échoue et je savais que dans ce cas ma conscience n’aurait de cesse de me torturer.

Je sentis le moment exact où Bella compris mes intentions. Alors seulement, je laissai son sang envahir ma bouche, caresser mes dents, tapisser mon palais de velours. Ce sang à l’arôme puissant, riche. J’eu l’impression de goûter à la plus enivrante des drogues. Il me semblait commettre un sacrilège, un acte impardonnable en goûtant le sang de Bella ; j’avais l’impression de spolier Edward d’un bien précieux, mais après tout ne l’avait-il pas rejeté cet élixir ?

Mon esprit, mon être se repaissaient de cette ambroisie, s’y vautraient.

Il me fallait arrêter cette torture exquise mais tout en moi s’insurgeait contre cette idée, voulant boire jusqu’à la lie.

Soudain, mû par une volonté intense, je m’arrachai à son cou, laissant ma langue s’attarder sur la plaie, la refermant, goûtant une dernière fois sa peau.

Le venin ne tarderait pas à agir, sauvant ainsi Bella de la noyade, lui offrant l’éternité.

Brusquement je sentis la panique et la peur prendre possession d’elle.

Je relevai la tête et plongeai dans ses yeux. J’y vis l’affolement, le doute, le regret et la peur, une peur immense, y nager.

Je souffrais de la voir ainsi et vis le moment où la transformation commença.

Son corps se tendit, ses pupilles s’écarquillèrent, se dilatèrent et la douleur devint seul maître de son regard.

Je vis une prière muette se former au fond de ses yeux, relayée par les ondes que m’envoyaient ses sentiments. La peur de l’abandon s’y greffa, amplifiant sa terreur.

Elle ouvrit la bouche :

« Jasper » articula-t-elle difficilement. J’entendis la supplique cachée par ce simple mot.

Je raffermis mon étreinte, emmêlant nos jambes, l’emprisonnant comme auraient pu l’être deux amants. Je fis glisser, malgré moi, mes lèvres le long de sa mâchoire et embrassai la commissure de ses lèvres entrouvertes, n’osant aller plus loin.

L’espace d’un instant son visage s’apaisa et elle se laissa aller dans mes bras, abandonnant cette lutte stérile contre le venin.

Il me fallait la ramener à la surface ; je commençai donc à nager, nous arrachant aux profondeurs obscures de l’océan.

J’émergeais au milieu des flots furieux, environné de vagues menaçantes ne demandant qu’à nous engloutir. L’air à nouveau respiré par Bella la fit tousser, chassant l’eau de ses poumons.
Elle reprit son souffle et me regarda fixement me demandant ainsi de répondre à sa supplique.

Je me penchai et collant mes lèvres contre son oreille, lui murmurai :

« Je vais t’aider Bella, ne crains rien, je vais veiller sur toi. Je ne t’abandonnerai pas. Je serai là quand tu te réveilleras……ma Bella » finissant ma phrase dans un souffle, trop bas pour qu’elle puisse l’entendre.


Apaisée, sa tête bascula en arrière, son corps se relâchant entre mes bras. Je posai tendrement ma main sous sa nuque afin de la ramener contre mon torse de manière à la protéger des déferlantes qui venaient s’écraser dans mon dos. Elle perdit conscience à ce moment là.

Je regagnai alors rapidement la plage et sorti de l’eau, portant Bella dans mes bras.

Je vis alors Jacob, debout à quelques mètres de moi, furieux, prêt à en découdre. Il ne manquait plus que le chien de garde !!! Je n’avais vraiment pas le temps de lui donner une leçon de combat et pourtant il y a quelques temps je n’aurais demandé que ça !!!!


J’avançais tenant toujours Bella serrée contre moi.
Je sentais la douleur l’envahir et savais que bientôt elle ne pourrait s’empêcher de hurler ou de se débattre, et bien que je n’aime pas Jacob, je ne tenais pas à lui infliger ce spectacle. J’avais depuis longtemps compris que ses sentiments étaient tout sauf platoniques. Je l’avais senti lors du bal : ce jour là, ce qui émanait de lui était plus proche de l’amour que de la simple amitié….Bella devait d’ailleurs être la seule à l’ignorer à l’époque…..

Je vis les yeux de Jacob s’écarquiller, devenir fous lorsqu’il comprit que c’était Bella que je tenais mes bras. Apparemment sans vie.
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyJeu 22 Oct - 9:07

Chapitre 13- Désolation

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POV Jacob

C’est pas vrai !!!!!

Sam nous a tous convoqués afin de nous avertir de la présence de vampires dans les parages, nous rappelant à tous d’être vigilant. Il voulait plus particulièrement me demander de resserrer ma surveillance auprès de Bella étant donné qu’elle semblait les attirer !

Sitôt la réunion terminée, je m’empressai de partir retrouver Bella. J’avais vraiment pas besoin de la présence de nouveaux vampires !!!!!
Non seulement ça allait lui rappeler les Cullen et cet abruti d’Edward, mais j’avais déjà assez de mal à la garder en vie !

En effet soit que le destin s’acharnât sur elle, soit qu’elle cherche les ennuis, veiller sur elle s’avérait épuisant !

Depuis que l’autre l’avait quitté, l’abandonnant comme un chien seule dans une forêt sans se soucier de savoir ce qu’il adviendrait d’elle, elle semblait avoir été désertée par toute envie de vivre. Elle essayait de me donner le change lorsque nous étions ensemble mais je voyais bien que ses yeux étaient éteints, que tout espoir l’avait quitté, tuant toute promesse de bonheur en elle….

Je me dépêchai donc d’aller la retrouver.

C’est alors que je sentis une odeur désagréable, douçâtre et écœurante. Aussitôt je me figeai. Je la connaissais cette odeur !!!! C’était l’un d’eux, le blond psychopathe ! Je ne lui avais jamais fait confiance à celui là - pas que je fasse confiance aux autres - mais lui encore moins !

Il était bizarre, inquiétant. On ne savait jamais ce qu’il pensait et il semblait toujours être sur le point de vouloir vous tuer avec un maximum de raffinements, sourire aux lèvres, si l’envie lui en prenait !! Non lui je l’aimais vraiment pas !

Que faisait-il ici ?

Il était au moins aussi dangereux que les nomades si on lui lâchait la bride, Et seul à Forks sans les autres ne pouvait vouloir dire qu’une chose : il avait de changé de « régime » alimentaire, car sans ça ils auraient tous rappliqués ici (Dieu merci il semblait seul, pas besoin d’autres sangsues en plus dans le coin !)

Un contre un j’avais mes chances et je décidai de tenter le coup. Lorsque j’avais laissé Bella, elle était chez elle, roulée en boule sur son lit en train de déprimer pour changer, et elle pouvait rester des heures comme ça !

Je remontai sa piste et celle-ci partait droit vers la falaise de la Push !!!!
Putain, droit chez nous !!!!!
Un sourire malveillant naquit sur mes lèvres : il avait violé le traité et cela me donnait l’excuse dont j’avais besoin pour lui régler son compte une bonne fois pour toute !

Arrivé sur la falaise, je ne le vis nulle part. Le vent s’était levé, dissipant sa puanteur, pardon son odeur !

Décontenancé, je tournai sur moi-même, le cherchant du regard, scrutant les alentours.

Soudain je repérai quelque chose d’inhabituel, flottant ou plutôt nageant au milieu des flots déchainés. Quel était l’abruti qui était allé prendre un bain avec ce temps, dans un océan démonté ?!

Je m’apprêtai à me déchausser avant de secourir l’inconscient, quand un faible rayon de soleil frappa le nageur. Je vis un éclair blond suivi d’un scintillement éblouissant.

Cela ne pouvait signifier qu’une chose : c’était lui ! Jasper !
La chance était à nouveau de mon côté !

Je me hâtai de rejoindre la plage et l’y attendais, bras croisés, bien décidé à lui faire mordre la poussière.

Je le vis émerger et je remarquai alors qu’il portait quelque chose dans ses bras. Fixant mes yeux sur ceux-ci, je compris avec stupeur qu’il s’agissait d’un corps. La colère commença à monter en moi à cette idée.

Puis je vis dans le même temps une chevelure brune et un visage diaphane que je ne connaissais que trop bien. Bella, c’était ma Bella, inerte dans ses bras, morte!

Une fureur sans nom, doublée d’une douleur brûlante, m’envahit, ravageant mon cœur, le réduisant en cendres.

Un cri de rage sortit de ma gorge :
« Bella !!!! Noooooon !! Je vais te tuer, je te le jure ! » lui hurlais-je tandis que je sentais mon corps trembler, prémices de ma transformation. Le loup voulait surgir, repoussant sa prison de chair.

C’est alors qu’il ouvrit la bouche :

« Jacob calme toi, ce n’est pas ce que tu crois. Je ne l’ai pas tuée. »

Il s’imaginait que j’allais le croire : le mensonge était une seconde nature chez leur espèce !
Elle gisait inerte dans ses bras et cette preuve me suffisait.

« Elle a sauté de la falaise » reprit-il « elle se noyait et je suis arrivé trop tard. Pour l’empêcher de mourir, je l’ai…mordue » acheva-t-il calmement.

Il l’avait mordue et il osait me dire que c’était pour la sauver !!!! Mais Bella, ma Bella, celle que j’aimais désespérément était morte aussi sûrement que si elle s’était noyée.

Une douleur immense relayée par le désespoir le plus noir me ravagea, incandescente.

Je tombai à genoux sur le sable mouillé, déchiré de sanglots de rage impuissante. C’était fini, je l’avais perdue, Mon cœur se consuma un peu plus à cette évidence. Je venais de perdre ma raison de vivre, remplacée par un monstre froid, parasite du corps de Bella.

Toutes ces pensées se télescopèrent dans ma tête, me donnant l’impression qu’elle était prête à exploser.

« Jacob, le venin va commencer à la faire souffrir et je voudrais l’installer ailleurs avant que cela arrive. Je vais à la villa » me dit-il de sa voix écœurante de douceur.

Je ne relevai pas la tête, gardant les yeux clôt, assimilant cette information autant que je le pouvais.

Je l’entendis avancer et perçu un gémissement venant de…. Bella.

Je levai les yeux et vis le regard inquiet, tendre, indéfinissable de Jasper posé sur son visage lorsque celui-ci commença à se tordre de douleur, montrant les premiers signes de la transformation.

Je restai sans bouger, les bras ballants alors qu’il me dépassait, tenant Bella précieusement serrée contre son torse. Seuls les tremblements de mon corps indiquaient un quelconque signe de vie de ma part ; j’étais pétrifié par une douleur sans fond.

« Je suis désolé » souffla-t-il en me dépassant.

C’est alors que je renversai la tête, des larmes brûlantes coulant sur mon visage, hurlant ma rage, ma souffrance, mon désespoir au silence soudain.

Un cri unique, venu de mes entrailles, sortit de ma gorge :

« Noooooooooon !!!!!!!!!! »
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyJeu 22 Oct - 9:08

Chapitre 14 – Partage

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POV Jasper

Le processus avait commencé.

Les mouvements de Bella devenaient de plus en plus incontrôlables, saccadés, tandis que ses gémissements se muaient en cris de douleur.

Il fallait absolument que je trouve un endroit où nous abriter pendant les trois jours qui allaient suivre.

J’avais dit à Jacob que j’allais à la villa mais c’était hors de question. Je ne tenais pas à le voir y surgir accompagné de la bande de chiens quileutes criant vengeance (pas que cela m’effraie plus que ça mais bon j’avais autre chose à faire que de dresser une bande de loups idiots !), ou encore pire à voir rappliquer ma « famille », si comme je le pensais, Alice avait eu une vision des derniers évènements. J’en étais d’ailleurs pratiquement certain, Alice voyait toujours ce qui nous touchait de près ou de loin et la transformation de Bella allait avoir des répercussions sur nos vies à tous ! Je n’avais pas besoin d’autres sentiments exacerbés à contrôler ces prochains jours ou encore mieux de reproches à essuyer !! Je ne pensais honnêtement pas qu’ils accueilleraient ma décision avec des cris de joie.

J’optais alors pour un lieu connu de moi seul.

Mon refuge lorsque l’envie de solitude devenait trop forte. Même Alice ne le connaissait pas et je contrôlais soigneusement mes pensées en présence d’Edward.

J’adorais ma femme- mon cœur se serra à cette pensée- mais l’indépendance et le besoin de solitude étaient inscrit dans mes gênes, c’était vital pour moi.

Alice savait qu’il m’était nécessaire de posséder un « jardin secret » dans lequel me ressourcer, un endroit dont le silence laissa au repos l’empathe et où mon besoin de solitude ponctuel était comblé !

Me respectant et m’aimant, elle avait respecté ce choix et n’avais jamais cherché à savoir où il se situait bien qu’elle brûlât de la découvrir. Mais à ce moment là Alice m’aimait trop pour me forcer.

Je savais donc que, en admettant qu’elle ait une vision de ce lieu, elle ne saurait le situer et le paysage était suffisamment commun à d’autres lieux pour qu’ils ne puissent me retrouver. Nous serions tranquille ici.

Je courus aussi vite que possible vers le chalet, distant de quelques dizaines de kilomètres, le vent dissipant les traces olfactives que j’aurai pu laisser derrière moi.

Enfin j’arrivai dans ce lieu magique à mes yeux, en tout point conforme à mon idéal. Je m’arrêtai et laissai mon regard errer sur le paysage, en goûtant la quiétude comme au premier jour, momentanément apaisé de toute la tension qui m’habitait ces derniers jours.

Le chalet était niché au creux d’un océan de verdure luxuriante, indétectable pour quiconque ignorait son existence. Les immenses sapins formaient une barrière protectrice et l’odeur de résineux qu’ils apportaient emplissait mes narines. J’avais toujours aimé cette odeur !

Mon regard se porta sur la maison que j’avais construite de mes mains ayant imaginé ses plans, ses caractéristiques.
J’adorais cette « cabane » de rondins bruts dont la rusticité apparente contrastait si fortement avec la sophistication des Cullen …..D’avantage à mon image.

De larges ouvertures masquées par des voilages clairs laissaient entrer le soleil et le banc devant la porte invitait à s’y assoir au crépuscule afin de contempler le jour finissant, le spectacle chaque jour renouvelé qu’offrait le soleil couchant.

Le torrent en contrebas produisait en heurtant les rochers, un son cristallin qui avait un effet apaisant sur mes sens. C’était la musique la plus relaxante que je connaisse. Les seuls autres bruits que l’on pouvait percevoir étaient ceux des animaux habitant dans ces bois, signes furtifs d’une vie discrète, cachée mais bien réelle.

C’était mon havre de paix.

Je remontais le chemin menant à la porte et arrivée devant la porte l’ouvris. Je n’avais jamais eu besoin de la verrouiller jusqu’à présent mais là c’était peut être plus sur. Tenant toujours Bella contre moi j’attrapai la clef suspendue à un crochet et donnai deux tours de clef.

Ceci fait je me tournai et humai l’odeur si riche du bois que l’on trouvait partout dans la maison, aussi bien dans les matériaux de construction que dans le mobilier texan dont elle était meublée. Là aussi la simplicité était de mise et seul le stricte nécessaire parait la grande et unique pièce du chalet. Seule quelques taches de couleurs taupes troublait le blanc qui prédominait partout.

Un sentiment de bien être m’envahit- enfin j’étais chez moi- bien vite dissipé par Bella dont les hurlements résonnaient, se cognant aux cloisons.

Je m’avançai et la posai délicatement sur le grand lit blanc posé au centre de la pièce.

Ses mouvements étaient maintenant frénétiques, désordonnés. Son corps sous l’effet de la douleur, ressemblait à celui d’un pantin désarticulé.

Son visage était convulsé de douleur, ses mains agrippaient désespérément les draps, les froissant.

« Je brûle ! Pitié sortez moi de cet enfer ! Pitié ! Nooon ! Le feu est partout ! » Hurla-t-elle, son dos arqué par des spasmes de douleur.

Sa voix était méconnaissable comme possédée, transformée par la torture du venin.

Je posai délicatement la main sur son front brulant espérant grâce à mon don prendre un peu de sa souffrance sur moi, ou tout au moins de l’atténuer.

Oh ! Mon dieu ! J’avais oublié le brasier que provoquait le venin !
Ma mâchoire se serra tandis que mon visage se crispait sous l’effet de la douleur.

Je vis que Bella semblait légèrement apaisée par mon toucher, recherchant le contact avec ma peau glacée.

Sous le coup d’une impulsion soudaine, j’ôtai mon jean et mon t-shirt les laissant tomber au pied du lit (N/A pas de sous vêtements pour jazz !!!).

Je fis de même avec les vêtements mouillés de Bella, faisant glisser son jean le long de ses jambes et dégrafant son chemisier avant de lui enlever. Elle se trouvait maintenant en sous vêtements devant moi et j’hésitai à lui ôter, voulant préserver sa pudeur.

Je décidai malgré tout de les lui enlever car ils étaient trempés et allaient devenir inconfortables au contact de ma peau glacée.

J’essayai de ne pas m’attarder sur la vision de son corps tandis que je dégrafais son soutien-gorge, me révélant ses seins ronds dont la pointe était tendue par le froid. Je fis glisser son shorty et crû que cela allait signer mon arrêt de mort.

Son corps était magnifique, plus beau que tout ce que j’aurai pu imaginer. Je tentais de discipliner mes mains dont les doigts frémissants voulaient partir en exploration, redessiner les muscles longs et fuselés de ses jambes, éprouver la douceur de la peau fine de son ventre, descendre plus bas et se perdre entre ses cuisses, s’attarder sur les pleins et déliés offerts à ma vue. Le désir qui résonnait en moi me rendait fou, me volant le peu de raison qui me restait.

Mais elle n’était pas mienne et au prix d’un immense effort de volonté, je domptai mes instincts.

Je me coulais contre elle, ses formes s’imbriquant idéalement dans les miennes.
Cela semblait si naturel. Son corps paraissait faire échos au mien, avoir été crée pour moi et mon cœur se pinça à cette idée.

Je la pris dans mes bras, entrelaçant ses jambes aux miennes, peau contre peau…..

Nos visages étaient si proches que nos fronts se touchaient, nos lèvres se frôlaient. Je sentais son odeur unique ; le freesia prédominait, m’enivrant.

Je déposai un baiser léger sur ses lèvres, ne pouvant résister à cette douce tentation. Elle se colla un peu plus contre moi, semblant chercher désespérément le contact avec mon corps. Je crus devenir fou, laissant mes mains frôler son dos en une légère caresse, s’arrêtant sur la chute de ses reins.

Avant d’éviter d’être tenté d’aller plus loin- mon corps se chargeant impérieusement de me rappeler à quel point je voulais Bella- je créai pour la deuxième fois autour de nous une bulle, nous isolant au sein de sa douleur.

Je dirigeai alors mon don, me focalisant sur elle, essayant de soulager sa douleur en la partageant, en prenant une partie sur moi.

Je m’immergeai dans son ressenti, mêlai nos émotions et sombrai avec elle dans l’inconscience, unissant nos âmes.

Etranger à tout le reste. Tout sauf elle. Ma Bella……



POV Bella

Mon Dieu j’étais au milieu de l’enfer ! Il existait donc et j’étais en train d’y goûter !!!!

Je suppliai – qui ?- que l’on arrête ce supplice, que l’on me sauve des flammes qui léchaient mon corps, s’en délectaient.

Soudain dans cet océan de douleur, je sentis une vague apaisante m’effleurer, tourner autour de moi, se poser comme un voile sur ma peau, tandis qu’une sensation de fraîcheur se fondait à ma peau, l’épousant. Glace contre feu. ( petit clin d’œil pour ma naku !!!!!)

Je me tendis vers elles, les recherchant désespérément.

Comme pour répondre à ma supplique muette, je fus soudain environnée par cette fraîcheur bienfaisante qui nimbait à présent totalement mon corps en feu ; même si elle ne parvenait pas complètement à repousser l’assaut toujours renouvelé des flammes.


Je sentais aussi ce voile apaisant, comme un léger tourbillon dansant autour de moi, essayer d’atteindre les moindres parcelles de mon corps calciné.

Une caresse sur mes lèvres fit refluer l’espace d’une seconde, la douleur.

Dans mon cerveau fiévreux naquit la certitude qu’il s’agissait de Jasper.

Jasper qui essayait de m’aider, qui était là fidèle à sa promesse……lui….

Il resterait avec tandis que le venin consumerait chaque recoin de mon être, me brûlant pour mieux me faire renaître, tel le phœnix.

Oui il était là.
Jasper………
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyJeu 22 Oct - 9:09

Chapitre 15 – Inquiétudes

********



POV Edward

Enfin ! L’avion se posait enfin sur le tarmac !!!!!!!

Dire que j’avais pût penser un jour, émerveillé, que l’avion était une véritable avancée technologique, un progrès sans commune mesure grâce auquel nous pourrions aller n’importe où, aussi simplement et rapidement qu’un claquement de doigt !!!!!!
Je le pensais encore jusqu’à hier d’ailleurs !!!

Pffffff !!!!! La vérité, c’est que le savions se traînent !

Sanglé dans mon siège, le corps agité par ce que certains nommeraient des tics nerveux, obligé de côtoyer un adolescent bavard - que j’avais la malchance d’avoir pour voisin sans pouvoir lui exprimer pleinement mon agacement, ses pensées étant aussi ennuyeuses que ses paroles !- il m’avait semblé que le voyage durait des jours entiers !

Je me retrouvais aussi frustré qu’au temps de mon humanité et des premières voitures dont la vitesse de pointe poussive n’excédait pas les vingt kilomètres/ heures !!!!!!

J’avais bien conscience d’exagérer mais pour moi, à ce moment précis, la comparaison était on ne peut plus exacte ! Je perdais un temps précieux et me sentir impuissant m’enrageait au plus haut point !

Enfin je sentis l’avion s’immobiliser et m’empressai de déboucler ma ceinture- mesure de sécurité dérisoire !

Faisant fi d’un siècle de galanterie, je coupai le chemin à plusieurs passagers outrés et me précipitait vers la sortie.

J’arrivai promptement devant la porte de l’avion.
Mais que faisait l’hôtesse à me dévisager béatement, Allait-elle se décider à ouvrir cette satané porte ?

Ma colère n’avait pas baissé d’un pouce durant le long trajet et cette hôtesse avec toute sa lenteur humaine était en train de m’exaspérer davantage, nourrissant ainsi ma hargne !

Enfin, elle se décida et, à peine la porte entrebâillée, sourd à ses protestations, je la repoussai et descendis la passerelle en courant.
Me forçant à maintenir un semblant d’humanité, je parcourus, aussi vite qu’il m était possible de le faire sans éveiller les soupçons, la distance qui me séparait de la sortie.
Je franchis enfin les portes de l’aéroport.

Arrivé dehors, sous un ciel plombé, je vis ma Volvo et, appuyé contre elle, lunettes noires sur les yeux, Emmett.
Ainsi ils avaient emmené ma voiture avec eux et avais envoyé me chercher celui qu’il pensait être le plus apte à me maîtriser, pensai-je ironiquement.

« Salut frangin ! Content de te revoir…..enfin ! » Me dit-il en souriant.

« La ferme Emmett ! Ce n’est vraiment pas le moment ! » Lui crachai-je.

« Halte là Ed, calme toi » Me dit-il en levant les mains devant lui « C’est sincère ! Je suis vraiment content de te revoir, ça m’a juste semblé un peu long !.........Et je suis désolé pour Bella, je… »

« Pas maintenant Emmett. S’il te plaît. » Lui demandai-je, un peu plus radouci.

« Ok. Je comprends. Allez monte, tout le monde nous attend » Me dit-il tandis qu’il se glissait derrière le volant. « Je conduis tu permets, ça m’évitera d’avoir à t’indiquer le chemin. »
Je me contentai d’hocher la tête en signe d’assentissement.

Le trajet se fit dans un silence absolu, Emmett respectant mon choix. Sous ses aspects un peu bruts, il pouvait faire preuve de délicatesse et je lui en étais gré. Il était réconfortant de le savoir là, silencieux mais à l’écoute.

Je regardai défiler le paysage sans vraiment le voir. Mon esprit ne cessait de me renvoyer les derniers mots prononcés par Alice et ma culpabilité était à son paroxysme. Seule ma rage l’égalait.

Mes poings restaient crispés sur mes cuisses, mon corps totalement rigide ; cela valait mieux car si jamais j’arrêtai d’exercer ce contrôle constant, dieu seul sait ce qui pourrait se passer.

Après environ vingt minutes de trajet, Emmett se gara devant une villa de pierre et de bois patiné, magnifique, imposante, esthétique comme d’habitude. D’immenses baies vitrées couraient le long de la façade et le paysage environnant était à couper le souffle. Malheureusement ce dernier était le cadet de mes soucis.

La porte s’ouvrit sur Carlisle, à l’instant où je descendais de voiture. Il s’avança vers moi.

« Edward. Nous sommes heureux de te revoir mon fils » Dit-il en me serrant dans ses bras « Alice nous a mis au courant et nous aurions préféré que cela soit dans d’autres circonstances, hélas ! Nous sommes désolées pour Bella. »

Je restai silencieux. Que pouvais-je ajouter à cela ? Tout était dit.

Esmé s’avança et se jeta dans mes bras, m’étreignant chaleureusement comme seule une mère peut le faire lorsque son enfant souffre. Je fermai les yeux et m’abandonnai à son étreinte apaisante, du moins jusqu’à ce que j’entende ses pensées. Elle était navrée pour Bella, pour moi, pour….Jasper. Je me raidissais.
Elle fit un pas en arrière et me regarda tendrement.

« Ne le juge pas trop durement Edward. Attends de le voir, cela ne lui ressemble pas. Il avait vraiment changé et il ne t’aurait jamais fait du mal en tuant Bella. Il doit y avoir une explication, attends je t’en conjure…. » Me supplia-t-elle.

Un mouvement derrière Esmé attira mon attention.
Je vis Rosalie, une expression impénétrable sur le visage, appuyé contre le montant de la porte. Elle se contenta de me regarder sans un mot, imposant le silence à ses pensées.
Je compris qu’elle tenait à m’épargner sachant que celles-ci étaient moins charitables que celles des autres, qu’elles pourraient me faire souffrir si elle les laissait s’exprimer.

Je lui en étais reconnaissant. Paradoxalement j’appréciais sa franchise brutale qui me lassait libre d’être naturel sans avoir à masquer mes sentiments pour la rassurer.

Je cherchai Alice des yeux mais ne la trouvai pas.
Toujours silencieux, j’entrai et avisai la grande pièce en face de moi- le séjour si j’en crois les profonds canapés de cuir patiné et l’immense écran plat accroché au mur. Ils avaient même mis mon piano dans un coin de la pièce. Je haussai les épaules à cette vue. Il était hors de question que je m’en approche !

J’aperçu alors Alice qui me tournait le dos. Elle faisait face à la baie vitrée, les bras croisés devant elle, raide.

Ses pensées étaient hermétiques : impossible de savoir ce qu’elle connaissait exactement et ce refus m’agaça.

Je constatai à sa posture que l’Alice que j’avais connue n’était plus là.
Fini l’énergie incontrôlable, envolée l’exubérance fatigante, disparue sa joie de vivre si contagieuse. Non, tout en elle était mesuré, retenu et j’en eu un pincement au cœur, regrettant la personne pétillante qu’elle avait été.

Décidément j’avais tout détruit. Plus que ce que je pensais en tout cas.

La lassitude prit un instant le dessus sur ma colère qui m’habitait. Un instant seulement.
Je me passai la main devant les yeux, tentant de mereprendre.

« Alice ? »

Seul le silence me répondit.

« Alice ! » Lui dis-je plus durement.

Je sentis Carlisle poser la main sur mon épaule, autant pour m’enjoindre de ma calmer que pour me réconforter.

Une partie de moi était révolté par la façon dont je m’adressai à Alice, mais j’étais incapable de faire mieux.

Elle se tourna lentement vers moi et je sentis Carlisle reculer.
J’eu de la peine en la voyant. Ses yeux semblaient vides, seule une pointe de culpabilité et de souffrance se distinguait dans ses prunelles mordorées. Sa bouche se crispait en un rictus douloureux.
Tout chez elle exsudait le désespoir.

J’eu l’envie de la prendre dans mes bras, de la consoler, de lui dire que tout allait bien se passer mais je savais que cela aurait été un mensonge.

J’avançai d’un pas vers elle et lui tendis la main en signe de réconfort.

« Oh mon dieu Edward, si tu savais comme je suis désolée, je m’en veux tellement » Sanglota-t-elle en saisissant ma main.

« Si je ne m’étais pas éloigné de Jasper » Reprit-elle d’une voix brisée « Si je l’avais empêché de partir, si j’avais surveillé Bella, si.. »

« Arrête Alice » La coupai-je « Il n’y a qu’un seul responsable ici pour tout ce gâchis et c’est moi. C’est moi qui, en égoïste, ai amené Bella dans notre monde et l’a abandonnée seule, livrée à elle –même. »

Un spasme douloureux comprima mon cœur mort.

Oui j’étais coupable et il me faudrait vivre avec cette idée.

Je pris Alice dans mes bras et la serrai contre moi. Lorsque les autres s’approchèrent, ils nous trouvèrent enlacés, unis dans une même souffrance.

« Bon on fait quoi maintenant ? » Demanda Emmett, toujours pragmatique, brisant le silence.

Tout le monde me regarda. Je me détachai doucement d’Alice. Je me rendis compte, surpris, que la présence de ma famille m’apaisait.

La bête en moi s’était faite plus discrète même si je la savais tapie dans un coin de ma tête, prête à ressurgir dès que je lui lâcherai la bride.

Mais j’avais besoin de ce calme relatif que m’apportait ma famille pour mieux appréhender ce qu’allait me dire Alice, et choisir ce que j’allais en faire.




Chapitre 16- Décision

********




POV Carlisle

Mon dieu, qui aurait crû que tout cela finirait ainsi ?

Je venais d’accueillir Edward chez nous et j’étais à présent dans le salon, entouré des miens, tous sauf un.
Et j’appréhendais les répercussions qu’auraient les paroles d’Alice sur nos vies.

Comment la situation avait-elle pu se dégrader ainsi, nous échapper à ce point ?

J’avais assisté, impuissant, à la tournure tragique prises par les évènements : ma famille déchirée, la peine de mes enfants, la fuite de Jasper…et Bella….

Je comprenais mieux que quiconque ce qu’avait pu ressentir Edward lorsqu’il avait cru possible une vie auprès de Bella. Je l’avais vu seul si longtemps, taisant sa douleur, se résignant à rester sans personne pour partager son éternité.
Puis il avait rencontré Bella et tout avait changé.

Il avait lutté contre ses sentiments, persuadé de ne pas mériter le bonheur que lui offrait Bella….pour finalement s’y abandonner.

Sa souffrance en avait été d’autant plus forte lorsqu’il avait décidé de s’éloigner d’elle. Elle était malgré tout tempérée par sa certitude d’agir pour le bien de Bella.

Et maintenant cette issue ravivait toute sa douleur.

J’avais tenté de le dissuader – j’étais sûr qu’il sous estimait la profondeur des sentiments de Bella – et malheureusement le destin m’avait donné raison.

J’avais vu Alice s’éloigner de Jasper étonné et perplexe.
J’avais senti combien Alice souffrait de la décision prise et imposée par Edward. Mais son attitude restait un mystère, même si je sentais que le départ d’Edward n’y était pas étranger.

Et Jasper…..je l’avais vu s’éteindre à petits feux sous mes yeux désemparés. Lui plus que quiconque était perméable à tous les sentiments négatifs qui habitaient désormais notre famille, et l’attitude d’Alice avait été le coup de grâce.
Je savais qu’il s’en voulait pour l’anniversaire de Bella et la condamnation implicite d’Alice l’avait brisé.
Mais c’était Jasper, un soldat, et son instinct de survie l’avait poussé à nous quitter- après tout, nous n’étions pas son choix. Je n’avais pas été vraiment étonné de son départ même si il m’attristait.

Et Bella..Pauvre Bella… je savais que ce serait pour elle plus dur que ce que tout le monde imaginait mais là c’était pire que tout. Savoir qu’elle avait voulu se tuer, que Jasper…..

J’étais désarmé.

Edward venait de rentrer et je redoutais que tout cela finisse mal. Il fallait que j’arrive à le raisonner, et je savais pouvoir compter sur Esmé et Emmett pour m’aider. Pour Rosalie c’était plus compliqué……
J’étais certain qu’il y avait une explication aux actes de jasper.

Emmett brisa le silence, demandait ce que l’on faisait maintenant.

Edward prit la parole.

« Alice tu as vu Jasper mordre Bella, c’est bien ça ? » lui demandé-t-il.

« Oui Edward »

« Et ….L’a-t-il….. Tuée ? »

Les mots semblaient brûler ses lèvres, forcer le passage.

« Je n’en sais rien Edward. »

« Comment ça, tu n’en sais rien ?! » lui demanda Edward durement.

« Edward calme toi !» Lui dis-je doucement « Alice fait ce qu’elle peut. Depuis hier, elle essaie en vain de voir ce qui va arriver »

Il se pinça l’arête du nez, signe qu’il essayait de se calmer.

« Excuse moi Alice, je suis désolé. »

« Ce n’est rien Edward. Je comprends. J’essaie de les voir mais mes visions restent floues ; je l’ai vu nager tenant Bella contre lui mais d’un seul coup plus rien ! Ils étaient en territoire Quileute, peut être est-ce la raison… »

« As-tu essayé de voir plus loin ? »

« ……Oui. »

Alice se tut. J’étais surpris ; elle ne nous avait pas dit avoir vu autre chose.
Le ton de sa voix laissait entendre une certaine anxiété mêlée à de la frustration.
Je senti Esmé passer son bras sous le mien ; elle avait dû ressentir la même chose que moi en écoutant Alice. J’enroulai amoureusement mon bras autour de ses épaules et l’étreignais afin de la rassurer.

Je vis du coin de l’œil Emmett et Rosalie se rapprocher discrètement d’Edward, restant environ deux mètres derrière lui, l’encadrant. Ils semblaient sur le qui vive, prêts à réagir.
Ainsi eux aussi avaient compris que les prochaines paroles d’Alice seraient tout sauf plaisantes !

Je reportai mon regard sur Edward et Alice. Il avait les poings serrés, plaqués contre son corps rigide, tendu dans l’attente du récit que sa sœur s’apprêtait à lui faire.

« Et…? » lui demanda-t-il.

Le visage d’Alice se couvrit d’un masque neutre, sur lequel ne se reflétait aucune émotion.

« J’ai vu Jasper » Lâcha-t-elle rapidement d’une voix atone « Et il était…… ailleurs »

Je vis le visage d’Edward se crisper sous la frustration ; la patience ne faisait vraisemblablement plus partie de ses qualités, pensai-je ironiquement, désabusé.

« Alice ça veut dire quoi « ailleurs » ? T’as pas plus précis par hasard ? Et Bella ? » Lui cracha-t-il, les jointures des doigts devenues blanches sous l’effort qu’il s’imposait pour tenter de maîtriser sa colère.

Je remarquai qu’Emmett et Rosalie s’étaient encore rapprochés en entendant Edward.

A mon tour je me dégageai doucement des bras d’Esmé et me rapprochai de lui.

« Edward tu dois te calmer. C’est difficile pour Alice aussi. T’énerver contre elle n’arrangera rien…..Nous sommes tous peinés de ce qui est arrivé et nous t’aiderons, mais tu dois te maîtriser mon fils »

Je le vis lutter pour reprendre le contrôle de ses émotions. Après quelques minutes, il demanda à Alice de continuer.

« Jasper était dans un lieu que je ne peux identifier »
« Je ne le connais pas et le paysage ressemble à un millier d’autres paysages sur des kilomètres à la ronde. Tout est verts à Forks ! » Ajouta-t-elle s’adressant à Edward qui venait de hausser les sourcils, dubitatif.

« Même si nous étions proches, Jasper restait profondément indépendant et solitaire. Il avait besoin de s’isoler de temps en temps pour « reposer » ses émotions et je l’aimais suffisamment pour respecter cela » Nous expliqua-t-elle.

Son visage jusque là de marbre laissa fugacement passer une expression nostalgique avant de redevenir impénétrable ; ainsi son amour n’était pas totalement éteint.

Esmé avait dû elle aussi détecter ce sentiment à pine deviné, car je la vis s’approcher d’Alice et entourer sa taille d’un bras aimant.
Alice en apparence toujours aussi rigide, s’abandonna imperceptiblement au réconfort offert par Esmé. Mon Esmé, si chaleureuse et douce…..

« Je l’ai vu arriver là-bas » reprit-elle « Et il tenait Bella dans ses bras »

Le silence le plus complet se fit dans la pièce, dans l’attente de ce qui allait suivre.
Maintenant Emmett et Rosalie ne cachaient plus leurs intentions et étaient postés de chaque côté d’Edward. Quant à moi je me plaçai de manière a pouvoir faire barrage entre Alice, Esmé et lui au cas où les choses déraperaient.

Je ne pensais pas qu’Edward puisse leur faire du mal consciemment mais d’un autre côté, j’avais du mal à le reconnaitre. La séparation d’avec Bella l’avait rendu amer et désenchanté, et depuis les révélations d’Alice son côté calme t posé, réfléchi et maîtrisé avait disparu pour laisser la place à un être plein de rage criant vengeance.

Et en effet son visage était crispé, ses mâchoires serrées et son regard ombrageux.

« Oui…? » Siffla-t-il entre ses dents, tentant visiblement de se contenir.

« Et Bella hurlait, se débattait….Elle se transformait Edward. Jasper en a fait l’une des nôtres » Lâcha-t-elle comme une bombe.

Bombe qui explosa après quelques secondes pendant les quelles nous restâmes figés par la stupeur, tentant de saisir ce que venait de nous révéler Alice.

Un cri de rage déchira le silence lorsqu’Edward bondit en avant aussitôt stoppé par Emmett et Rosalie qui le plaquèrent brutalement au sol tandis que je me plaçai devant Alice qu’Esmé avait prise dans ses bras pour la protéger.

Edward était métamorphosé par la rage, la haine inscrite sur son visage, proche de l’animal.

« Ed calme toi ; tu as voulu savoir et Alice n’a fait que te répondre. Je ne veux pas te faire de mal mais si tu m’y obliges…. » Lui dit Emmett calmement.

« S’il te paît mon chéri » Le supplia Esmé.

« Edward tu dois te reprendre. Tu en as la force. Nous allons réfléchir calmement à tout ça » Ajoutai-je.

Voir mon fils dans cet état, lui qui redoutait plus que nous tous de devenir un monstre, me déchirait. Sa rage, je le savais, cachais une peine et un désespoir profond. Mais il me fallait l’aider à reprendre ses esprits.

« Tu n’es pas seul Edward. Nous sommes là » Lui dis-je en vrillant mon regard dans ses yeux fous.

Après de longues minutes, son souffle désordonné et son visage s’apaisèrent, tandis que ses yeux semblaient retrouver leur lucidité.

« Alice je suis désolé » Lui dit-il « Emmett c’est bon, je me contrôle, laisse moi me relever….tu es lourd »

Emmett laissa échapper un rire bruyant et l’aida à se remettre debout tandis que Rosalie reculait, se rapprochant d’Alice et Esmé.

« Oui Alice je m’excuse »reprit-il « Tu n’es pas responsable. »
« Mais je vais le tuer » Ajouta-t-il calmement sans nous regarder « Je le jure »

J’ouvris la bouche effaré :

« Non Edward ! Réfléchis ! C’est ton frère, tu ne.. »

« Si Carlisle je le peux et je le ferai » Me coupa-t-il toujours aussi calmement « Il a fait de Bella un vampire, un monstre » Affirma-t-il en me fixant droit dans les yeux. Et son regard me disait clairement que rien ne pourrait le faire changer d’avis.

Mon dieu ! C’était pire que tout !
La situation m’échappait et j’appréhendais l’issue de tout ceci.
Mon seul espoir résidait dans ce que je connaissais d’Edward et j’espérais sincèrement qu’il reprenne ses esprits.

« Edward tout ne se passe toujours selon nos vœux » Fit la voix d’Alice, très sûre d’elle « Tu pourrais ne pas avoir le choix, devoir change d’avis. »

Je me tournai vers elle et eu l’impression qu’elle ne nous disait pas tout.

« En attendant je pense que le plus sage est d’aller à Forks, dans le cas où ils iraient à la villa » Dit-elle.

J’étais certain qu’elle en savait plus mais, pour une raison obscure, refusait de nous en dire plus. Je n’essayais pas d’en savoir plus, lui faisant confiance, sachant que si elle se taisait c’est qu’elle avait une bonne raison de le faire.
Je la regardai fixement. Le regard qu’elle me renvoya semblait me remercier de mon silence.
Je regardai autour de moi ; il semblait que j’étais le seul à m’en être rendu compte et, fort heureusement, mes doutes étaient passés inaperçus pour Edward plongé dans ses pensées.

Je me tournai vers lui.

« Alice a raison Edward. Le plus sage est de rentrer à Forks ; ils doivent être dans les parages vu que la transformation de Bella l’a rendue intransportable. Et il l’avait dans les bras. En plus je suis sûr que tu seras le premier que voudra voir Bella, mon fils » Lui dis-je sachant que ces mots le rassurerait et le convaincrait de suivre le plan, l’empêchant de commettre un acte insensé ».

En entendant ces paroles son visage se détendit alors qu’une lueur d’espoir apparaissait dans ses yeux.

« Ouais et puis Bella vampire c’est chouette ! Ca change toutes tes perspectives si tu y réfléchis Ed ! » Renchérit Emmett.

Qu’ ’Emmett soit béni ! Un timide sourire éclaira le visage d’Edward, comme s’il voyait enfin le positif de la transformation de Bella. Qui sait, peut être remercierait-il Jasper d’avoir eu le courage qui lui n’avait pas eu.

Je me tournai à nouveau vers Alice et vis que son visage était toujours soucieux. Elle détourna les yeux lorsque je tentais de croiser son regard.
Et c’est finalement inquiet que je partis préparer notre départ.


POV Alice

Mon dieu ! Pouvais-je leur dire ce que j’avais vu réellement ?
J’avais moi-même du mal à y croire.
J’avais l’impression d’évoluer dans un cauchemar et savais que si ma vision était exacte, les heures passées nous sembleraient bien douces face à l’enfer qui allait se déchaîner.
Mon seul espoir que Jasper et Bella prennent des décisions allant à l’encontre de ce que j’avais vu, ou tout au moins que cela reste un acte isolé !

L’angoisse m’étreignait de toute part, ainsi que la culpabilité et une pointe de …jalousie ?!

Lors de l’arrivée de Bella j’avais perçu deux possibilités dans son destin, dont une que j’avais immédiatement occultée tellement elle m’était déplaisante à l’époque : j’avais senti un lien la reliant à mon mari, pas tout à fait dessiné mais là malgré tout. J’avais choisi d’ignorer cette possibilité en me concentrant sur celui l’unissant à Edward, persuadé que cela effacerait cette première possibilité. Et je m’en mordais les doigts !

Je revis défiler devant mes yeux ce que je n’arrivai toujours pas à appréhender correctement……

Jasper et Bella, enlacés, nus et plongés dans un baiser fiévreux et passionné……mon mari et ma meilleure amie……l’âme d’Edward…..
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Il avait suffi d'un regard, un instant..... Empty
MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyJeu 22 Oct - 9:09

Chapitre 17- Prémices

**********



POV Bella

La brûlure venait brusquement de s’achever dans une explosion douloureuse avec l’accélération puis le brusque arrêt de mon cœur. Celui – ci n’était désormais plus qu’un organe mort dans ma poitrine, réduit à l’état de simple réceptacle pour mes sentiments.

Ainsi les trois jours étaient passés. Je me rappelai vaguement avoir eu l’impression que l’enfer se déchainait en moi, avant de sentir une sensation apaisante s’enrouler autour de moi, me délestant légèrement de la chaleur dévorante qui me consumait impitoyablement.

Je gardai les yeux fermés, refusant de les ouvrir. Je savais qu’une fois cela fait, il me faudrait affronter le fait que j’étais devenu vampire. La douleur passée me faisait prendre conscience de cet état de fait. J’avais tout occulté pendant ma transformation mais j’allais devoir prendre certaines décisions et là je n’étais pas prête. Pas encore. Je voulais profiter un peu du répit que m’offraient mes yeux clos.

Je me sentais engourdie et je m’accrochais à cette sensation agréable, flottant sur la limite de l’inconscience.

Je percevais autour de moi des sons et des odeurs inconnus. J’entendais le chant des oiseaux, le vent dans les arbres et le bruit d’une rivière courant en contrebas. Tous ces sons apaisants concourraient à cette impression d’irréalité agréable.

Je sentais une forte odeur de bois, de résine et de terre mouillée. Et proche, très proche de moi, l’odeur la plus exquise qu’il m’ait été donné de sentir. Je tentais de mettre un nom sur chacune des notes la composant.
Mmmmmmmmmmmm………..la cannelle… épicée à laquelle s’ajoutait la poire…….sucrée et une pointe d’agrume ………piquant. Ce mélange qui aurait pu paraître mièvre était soutenu, enrichi par une note boisée très sensuelle. Je peinais à la trouver mais finis par y parvenir : il s’agissait du cèdre !

Cette fragrance me faisait penser aux grands espaces, à quelque chose d’indomptable et libre tout en ayant un « je ne sais quoi » - j’osais à peine le penser- d’érotique et sauvage !

Comme un reste d’humanité, j’inspirai profondément afin de prendre une grande bouffée de cette odeur envoutante et de la laisser pénétrer les moindres parcelles de mon corps.

Au moment où ma poitrine se soulevait profondément, je pris conscience d’un corps serré contre le mien, d’un torse sur lequel s’écrasaient mes seins.

Confusément je tentais de me remémorer ce qui avait pu se passer. Je bougeais délicatement les jambes mais me rendis compte qu’elles é étaient entremêlées avec d’autres jambes qui, si j’en croyais les muscles sentis contre ma peau, étaient indubitablement masculines !

Dans le même temps je me rendis compte, à ma grande honte, que nos jambes étaient nues !
Et j’avais la sensation que le reste de nos corps l’était aussi !

Sensation confirmée lorsque je bougeais timidement mes doigts appuyés sur un torse ferme et parfaitement musclé… il me semblait. Oui parfaitement musclé constatai-je troublée quand ma main en descendant, s’arrêta sur des abdominaux dessinée et dont les reliefs s’inscrivaient idéalement sous mes doigts.

J’avais senti aussi des petites marques courant un peu partout sur cette peau découverte et qui, à mon plus grand étonnement, était douce, souple et tiède.

Je stoppai net mon exploration en comprenant à qui appartenait ce corps nu contre le mien et ce n’était pas celui que je croyais !

Il s’agissait de Jasper !

Tout s’embrouillait dans ma tête à cette constations ; je fermais encore plus les yeux tentant de faire revenir à la surface mes derniers souvenirs.

Puis tout me revint : la noyade, son arrivée, la morsure et, me frappant de plein fouet, ce sentiment flou, ce lien nous unissant à ce moment là. De me le remémorer, le fit revenir. Il prit possession de moi, encore plus puissant si cela était possible. Je décidai alors de laisser de coté tout ce qui n’était pas nous et d’explorer à fond cette connexion.

Je posai ma main sur son cou en m’écartant légèrement, mais restai toujours au creux de ses bras. Je la fis glisser doucement le long de son épaule, de son bras replié autour de ma taille, en une caresse suggérée, suivais les muscles noueux de son avant bras. J’explorai ses doigts longs et fins posés sous mes fesses, crispés sur ma peau, seul indice de son éveil.

Je refis paresseusement le chemin en sens inverse et remontai vers son épaule, l’effleurant à peine. Je fis descendre ma main le long de son dos, ma paume épousant les muscles puissants qui roulaient sous elle. Je m’arrêtai brièvement sur les fossettes nichées au creux de ses reins avant de m’enhardir et de poursuivre résolument ma route sur ses fesses, que je découvrais rondes mais fermes sous ma caresse entreprenante. Toute pudeur m’avait en effet abandonnée, je n’étais que sensations pures, dirigée par un plaisir et un désir grandissants pour ce corps d’homme que je découvrais magnifiques sous mes doigts impudents.

L’immobilisme de Jasper, seulement troublé par un élan imperceptible vers mon corps, me poussait à continuer cette découverte sensuelle.

Je fis courir ma main le long de sa cuisse repliée sur la mienne, la sentant resserrer sa prise à mon contact.
Je sentis sous mes doigts le duvet soyeux qui la recouvrait, ses muscles longs et puissants. Je remontai en direction de son torse, laissant mes ongles griffer légèrement cette peau douce.

Un gémissement étouffé naquit dans nos poitrines.
Le désir m’envahissait, se répandait en longues trainées de feu dans mon corps. Je l’avais expérimenté avec Edward lors de nos rares baisers, mais il ne pouvait se comparer à l’envie dévorante que je ressentais à présent, qui seule me guidait, me faisant tout oublier, envoyant valser au loin tout ce qui n’était pas Jasper.
Ma seule obsession, mon seul besoin.

Ma main courut le long de sa nuque, se perdant dans la masse soyeuse de ses boucles, l’enserrant délicatement, laissant ses éclats d’or couler le long de mes doigts.

Je suivis la ligne de ses trapèzes pour atteindre ses clavicules. Je les redessinai, atteignant ses épaules carrées que je caressai langoureusement, en éprouvant la rondeur puissante.

Je laissais mes doigts effleurer ses pectoraux et contourner ses tétons durcis dont, effrontément, je taquinai la pointe érigée du bout de l’ongle, gémissant de l’envie de sentir sa main esquisser la même caresse sur ma poitrine.

Un gémissement rauque me répondit et je compris que Jasper, en plus des sensations provoquées par mes caresses, ressentait mes moindres désirs, les partageant, et cette idée me ravissait.

Les yeux toujours fermés, mes sensations exacerbées par cette découverte en « aveugle », je redessinai ses abdominaux parfaits, sculptés harmonieusement et remontait en une longue et suave caresse, pour suivre le « V » que j’aimais tant et qui partait de ses hanches pour finir en pointe vers…Oh !....Je sentais son corps trembler, frémir sous mes doigts et cela me donnait tourtes les audaces.

Mes doigts s’arrêtèrent brièvement sur la fine démarcation de poils soyeux que je devinais à présent.

Nos souffles, bien qu’inutiles, étaient maintenant courts, saccadés ; nos corps se tendaient l’un vers l’autre, parcourus de frisson brûlants.

Je voulais cet homme ! Je le voulais profondément !
Envolé Edward ! SI mon désir pour Edward avait été celui de l’adolescence doux et romantique, il était pour Jasper celui de la maturité, violent et impérieux. Et je ne pouvais ni ne voulais lutter contre.

J’amorçai alors de manière résolue ma descente vers le sexe que je sentais palpiter contre mon ventre. Je posai le bout de mes doigts dessus et je le découvrais lisse, doux et tiède, sentant sa puissance pulser sous la pulpe de mes doigts.

Plus ! J’en voulais plus !

Mais à ce moment précis, je sentis la main de Jasper enserrer mon poignet délicatement mais fermement, stoppant net ma progression.

J’entendais son souffle erratique, sentais ses muscles frémir d’anticipation douloureuse, appeler mes caresses. Et je brûlais d’envie d’y répondre.

Déconcertée et frustrée par cette main qui faisait obstacle à mon désir, j’ouvris les yeux et plongeai dans ses magnifiques prunelles dorées.

Oh ! Existait-il un regard plus sensuel que celui que je découvrais voilé de désir et auquel se mêlait une pointe de sauvagerie ?!

J’étais absorbée, engloutie par ce regard hypnotique dans lequel dansait un appel langoureux et qui trouvait échos dans mon désir.

Ses yeux dorés, semblable à ceux d’un prédateur, laissait voir des pointes de gris, éclats métalliques venus magnifiés le mordoré dans lequel ils se fondaient.

Je découvrais un visage d’une beauté qui me coupa le souffle et dont les cicatrices, petits croissants argentés, rehaussaient la perfection, le sublimant.

Si son corps avait fait naître le désir en moi, son visage acheva de me faire sombrer, m’emprisonnant dans ce doux sentiment qui palpitait dans mon poitrine.

Des boucles souples, rebelles encadraient son visage, retombant sur son front lisse, s’échappant dans son cou. Toutes les nuances de l’or jouaient dans ses cheveux allant de l’or le plus clair, presque blanc, à celui du vieil or patiné, en passant par la chaleur du miel et le feu du blond vénitien. Je distinguai même quelques mèches plus foncées, marron glacé, s’emmêler tels des rubans dans cette chevelure tentatrice qui appelait mes doigts, les invitant à venir s’y perdre.

Je laissai mes yeux courir sur ses sourcils droits parfaitement dessinés, sur ses cils si longs qu’ils voilaient son regard y apportant une touche de mystère, son nez aquilin. Je passai mon doigt sur l’arête droite, sans défauts et le fis descendre le long de ses pommettes hautes, en suivre le creux marqué, courir sur sa mâchoire contactée sous l’effet de ma caresse, de son menton carré dont la masculinité affichée était tempérée par une petite fossette en son centre.

Je redessinai cette dernière du doigt, remontant vers es lèvres pleines, pulpeuses, objets de mon désir. Je brulai d’envie de mordre cette bouche à pleine dents, d’en éprouver la saveur sur ma langue.

Mon pouce parcourut sa lèvre inférieure aussi douce que le velours. J’appuyais légèrement dessus de façon à ce que sa bouche s’entrouvre et y glissait, tentatrice impudente, mon index, éprouvant l’émail lisse de sens dents maintenant inoffensives pour moi. J’eu un brusque sursaut lorsque je sentis la pointe de sa langue s’enrouler autour de mon doigt en une caresse brulante, hautement érotique.

J’haletais, le cerveau obscurci par le voile du désir qui avait pris possession de moi.

J’écrasais mon corps contre celui de Jasper et resserrait mes jambes sur les siennes, appelant l’assouvissement de ce désir douloureux, partagé, et qui brûlait au creux de mes cuisses.

Un gémissement rauque jaillit de mes lèvres. Je voulais désespérément cette délivrance promise par nos corps mais sa main m’en éloignait. Et en moi le désir faisait place à la frustration.

Jasper posa son front contre le mien et soupira longuement, douloureusement.

« Non Bella ! Même si j’en meurs d’envie, plus que tu ne peux l’imaginer, je ne peux pas te faire l’amour. Tu dois penser à Edward » Me dit-il la voix rauque de désir inassouvi.

C’était la première fois que j’entendais sa voix avec toutes mes facultés vampiriques, et elle était merveilleuse, à son image, chaude, rocailleuse avec une pointe d’accent texan. Elle semblait s’enrouler autour de moi, me draper comme le ferai un riche velours venu caresser ma peau, attisant ce feu intérieur qui me dévorait.
Mais ses mots me firent l’effet d’une douche froide.

« Quoi Edward ? Il n’est pas question de lui ici ! Il a perdu tout droit d’être le premier le jour où il m’a abandonnée dans cette forêt, sans un regard en arrière, après m’avoir froidement annoncé qu’il ne m’aimait pas ! » Lui dis-je d’une voix coupante.

« Non Bella tu te trompes. Il est parti car il t »aimait trop. Il a voulu te protéger de nous, de lui, de…moi. Il a eu terriblement peur ce soir là. Il n’a pas trouvé d’autres solutions pour te garder en vie. Il n’est plus que l’ombre de celui que tu as connu depuis. »

J’en restais muette. J’avais entendu dans sa voix que tout cela était vrai. Mais si il y a trois jours encore cette nouvelle m’aurait comblée là….non !
Je n’y comprenais rien ! Une partie de moi était soulagé, heureuse de savoir que je comptais encore pour Edward mais l’autre, plus forte, me criait que c’était sans importance, trop tard et que mon avenir était là, dans mes bras, contre moi.

Et c’est elle que je décidai d’écouter.

« S’il te plaît Jasper ! Ce n’est pas Edward que je veux, c’est toi ! Juste toi ! Ne me repousse pas ! » Ma voix se brisa sur ces derniers mots, coupée par la douleur. Je l’entendais malgré tout résonner, cristalline et douce.

« Oh Bella je ne te rejette pas ! Si tu savais….. » J’entendais la souffrance résonner dans chacun de ses mots « J’ai envie de toi, à tel point que tout mon corps est douloureux. Je n’ai jamais désiré personne à ce point. Tu ne peux imaginer ce que je ressens ma douce. Mais je ne peux pas te laisser aller plus loin. Je ne peux pas être ton premier amant, c’est à Edward que revient ce privilège. Si je te laisse faire, et crois moi je le veux à un point inimaginable, tu te sentiras liée à moi et je ne veux pas que tu te sentes prisonnière de ce lien si ton cœur te pousse finalement vers Edward…… »

Sa vois se cassa sur ces derniers mots. Mon cœur s’émiettait pour lui, pour nous.

J’enfonçais mes mains dans ses boucles et plongeai dans son regard de miel. Je vis y passer de l’admiration, de la tendresse, un désir intense et de …….l’amour ! De l’amour ?! Quoi ?! Et le pire était que je savais qu’à ce moment précis, mes yeux devaient faire échos aux siens.
Et je pris peur !

J’étais prise de court maintenant que je découvrais la véritable nature de ce sentiment si discret mais qui prenait racine en moi et que je n’osais pas nommer jusqu’à présent.

Je ne devais pas ressentir de l’amour pour lui, le frère d’Edward ! De la tendresse, du désir, une amitié profonde oui, mais pas de l’amour !
J’appartenais à Edward, même s’il m’avait abandonnée, je lui en avais fait le serment. Et Jasper appartenait à Alice. Cela ne devait pas se passer ainsi et je m’en rendais compte maintenant que ce désir féroce n’occultait plus ma lucidité.

Jasper avait raison. Je m’en voudrai si je cédai sans savoir où j’en étais avec Edward, sans compter Alice…

Ce n’était juste pour personne et Jasper méritait plus que cela. Je repris pleinement mes esprits. Pourtant une douleur sourde pulsait en moi : je regrettai amèrement ce qui aurait pu être, je le voulais désespérément mais il avait raison. Je ne pouvais pas. Pas comme ça.

« Oh Jasper………. » Lui murmurais-je, espérant faire passer tous cet amour coupable mais réel dans ces deux mots.

Je vis ces yeux si doux et caressant la minute avant, se voiler, se fermer et son visage se tordre de douleur tandis qu’il prenait la mesure de sentiments qui m’agitaient.

C’était à cause de moi qu’il souffrait et j’en étais effondrée. Je le voulais tellement, lui ! Et je réussissais juste à le peiner avec mon refus implicite, caché sous ces deux mots. Même si c’était lui qui m’en avais fait prendre conscience.

Je sentis sa peine m’atteindre et résonner dans ma poitrine au diapason de la mienne.

Le regarder souffrir me torturait. Je ne pouvais laisser ce moment magique s’achever ainsi. Je voulais lui montrer la réalité de mes sentiments, leurs forces et, je l’avoue, lui laisser quelque chose de moi. Comme une empreinte qui nous marquerait, nous lierait, que nous partagerions, juste tous les deux.

Je levais alors la main et la posa légèrement sur cette peau d’albâtre, si douce malgré ses légères aspérités, ces cicatrices qui le caractérisaient, le définissaient, que j’avais appris à aimer, petits signes de cette virilité insolente.

Il rouvrit les yeux et vrilla dans les miens un regard chargé de douleur et de regret. Je laissai nos yeux se lier, s’épouser, noyés dans un même ressenti.

Je senti des larmes absentes mais si réelles envahir mes yeux, les submerger sous l’afflue de l’amour mêlé du regret de promesses avortées qui gonflait mon cœur brisé.

Sans briser cet échange, je m’approchai doucement de lui. Je sentis son odeur m’envahir, se fondre à ma peau, en pénétrer tous les pores comme pour la marquer à jamais.

Je lisais une interrogation douloureuse dans ses prunelles dont l’or s’était assombri sous l’effet de la souffrance.

J’approchai de es lèvres et délicatement y posai les miennes, épousai sa bouche.

Mon dieu que ce baiser était divin ! Rien n’aurait pu me préparer à l’ivresse étourdissante qui s’empara de moi.

Je sentais les lèvres de Jasper, hésitantes au départ, s’enhardir et bouger à l’unisson des miennes. Elles s’entrouvrirent sous l’impulsion de mes lèvres et je glissai, impudique, ma langue dans sa bouche, promesse de délices défendus. Je la fis courir sur ses dents lisses, en redessinant le contour parfait et enfin rencontrait la sienne. Je gémis à ce contact. Sa langue avait la saveur de la menthe poivrée et je m’en délectais.

Nos langues se mêlèrent, s’enroulèrent, se découvrant, s’apprivoisant et entamèrent la danse la plus langoureuse, sensuelle qu’il m’ait été donné de connaitre. Comment sa langue faisait-elle pour faire naître des pensées aussi torrides en moi, me rendre douce, malléable, à son entière merci, prête à le supplier de me prendre, de venir en moi ?!

Je m’oubliais dans ce baiser, le gravant en moi, apprenant par cœur sa bouche et ses secrets. J’aurai voulu prolonger indéfiniment ce baiser ; j’étais envahie par cet amour qui s’incrustait sous ma peau, dans mes veines et que j’acceptai comme faisant désormais partie de moi.

Je compris avec certitude que quoi qu’il puisse advenir, je resterai liée d’une manière ou d’un autre à Jasper ; que rien ne pourrait altérer ce lien ; que rien ne serait jamais plus fort que ce moment précieux……

Déchirée, secouée de sanglots silencieux, je mis fin à ce baise passionné, laissant une dernière fois ma langue parcourir ces lèvres si douces, que j’aimais éperdument, et levai la tête à regret.

J’étais prête. Prête à affronter cette nouvelle vie, prête à revoir les Cullen si cela devait se faire, prête à revoir Edward et voir où cela nous mènerait.

Mais je savais que quoi qu’il arrive, Jasper ne serait jamais loin, qu’il resterait à mes côtés et ce, même si je devais retourner vers Edward. Mon cœur se souleva et protesta bruyamment à cette idée mais je savais que lorsque je reverrai Edward, tout ne serait pas aussi simple : il avait tellement compté, pendant si longtemps….

J’étais partagée entre deux hommes mais une partie de moi appartenait à Jasper, irrévocablement, et j’ignorai encore jusqu’à quel point……

Il avait suffit d’un regard, un instant…… pour que dans mon cœur la tempête fasse rage…..



Chapitre 18 – Renouveau

***********



POV Jasper

Elle mit fin à notre baiser et dans un silence glacial mon cœur se fendilla, brisé en éclats douloureux. J’allais devoir lutter. Lutter contre lui, pour elle ; pour qu’elle soit mienne. Et cela serait certainement la plus dure des batailles que j’aurai à mener.

Mais je savais que mon amour était assez fort pour me jeter dans le combat.
Edward allait être un adversaire à la mesure de ma volonté à la lui ravir. Mais mon cœur repris espoir, rassembla les morceaux éparpillés, poussé par les minutes magiques qui venaient de s’écouler. Rien n’était joué et Edward allait devoir compter avec moi. Je n’étais pas décidé à lui laisser Bella. Ma Bella.

Oui ce baiser venait de me redonner foi en cet avenir que je voulais désespérément pour nous, elle et moi unis…

Il avait suffit d’un regard, un instant pour que le soldat qui sommeillait en moi se réveille, et j’allais combattre pour avoir la chance de passer mon éternité auprès de celle que mon cœur avait définitivement choisi.

Et lutter ne me faisait pas peur.

Flash-back, quelques minutes plus tôt….

Ca y est, je sentais sa douleur refluer après la brusque combustion de son cœur, dernier bastion de son humanité. Je sentis mon corps se décontracter alors que sa souffrance, que j’avais partagée, laissait la place à l’apaisement.

Je gardais malgré tout les yeux fermés, désirant prolonger notre étreinte, me fondre dans ce moment si doux. Je sentais ses mains et ses jambes bouger contre moi prudemment. Je sentis sa perplexité aussitôt suivie de la gêne lorsqu’elle se rendit compte de notre nudité.
Rien que de penser à son corps nu entre mes bras, je sentis une certaine partie de mon anatomie se réveiller sans que je puisse l’en empêcher. Oh mon dieu ! Si mes instincts se mettaient de la partie….Rester immobile allait être plus difficile que prévu….
Sa confusion explosa lorsque mes cicatrices lui apprirent l’identité de son compagnon. Je redoutais de découvrir de la déception, du dégoût ou même de la peur lorsque je la sentis se figer entre mes bras.
Mais non ! À peine avais-je formulé cette pensée que ce fus, à ma grande surprise, une explosion de désir, un embrasement de tout son être qui se mit à jaillir !
Décidément Bella était déroutante. Merveilleusement déroutante !
De sentir ce brasier sensuel qu’elle exsudait, acheva de m’embraser et mon sexe devint plus dur, si cela était possible, douloureusement dur. Mes doigts, parcourus d’étincelles, brulaient de partir à l’assaut de ce corps féminin abandonné contre moi. Je résistais pourtant.
Je laissai ses doigts me découvrir, douce torture que je subissais en victime consentante.
Son désir de plus en plus violent exacerbait le mien. Et le museler ne faisait, paradoxalement, que le renforcer !
Des frissons commençaient à courir sur ma peau et des gémissements de plaisir à s’échapper de mes lèvres sans que je puisse les retenir.
Qui aurait pu croire que la timide Bella deviendrait cette dangereuse et fascinante tentatrice ?
L’innocence que je discernai dans ses caresses ne faisait que rendre celles-ci plus exaltantes, véritable invite érotique.
Soudain je fus tiré de ma bulle par sa main qui descendait résolument vers mon sexe impatient- je le sentais pulser, implorant la caresse promise par ses doigts fins. Ma respiration, vieux reflexe d’humanité, devint courte, heurtée.
J’ouvris brusquement les yeux et la vis………Elle était magnifique, tellement parfaite……..Sa beauté, que l’on devinait pleine de promesse lorsqu’elle était humaine, éclatait à présent. Splendide et délicate……….
Mes yeux émerveillés parcouraient le spectacle envoutant qu’elle m’offrait en reposant nue et alanguie dans mes bras. Ses cheveux aux chaudes nuances chocolat ondulaient autour de son corps d’albâtre, retombant souplement sur l’oreiller. Cette masse soyeuse où jouaient quelques reflets acajou, tranchait sur l’opaline de sa peau et le blanc plus mat des coussins.
Son front haut, sur lequel l’implantation de ses cheveux dessinait une pointe parfaite, était délimité par des sourcils fins et légèrement arqués ; ses paupières translucides étaient baissées et ses cils projetaient une ombre veloutée sur ses pommettes hautes.
Je fis glisser mon regard sur son nez droit et légèrement retroussé, mutin, pour finir sur ses lèvres pleines, ourlées, à l’arc de cupidon prononcé. Petit V que j’avais envie de redessiner du bout de la langue.
Elles étaient entrouvertes, incarnation vivante du péché dans lequel je souhaitais m’enfoncer, seule touche vive dans ce visage à la beauté insolente.
Mes yeux suivirent la ligne tracée par son cou fin menant à ses épaules arrondies, et, attisant le feu en moi, tombèrent sur sa poitrine parfaite aux seins ronds et ferme dont les pointes roses se tendaient, impatientes, vers moi.
Je descendais encore, vis son ventre plat et plus bas, appelant mes doigts, le triangle brun enserré dans l’étau que formait nos jambes jointes, pressé contre moi dans un appel pressant.
Je venais de sombrer corps et âmes !
Je faillis perdre toute raison et poser ma main sur la cuisse élancée qui reposait sur la mienne afin de la remonter sur ma hanche pour m’enfouir dans cette féminité tentatrice.
Mon corps hurlait cet assouvissement mais je ne pouvais pas. Je devais l’empêcher de continuer même si cela allait à l’encontre de ce que je voulais. Il me fallait lui expliquer pourquoi je ne pouvais pas la faire mienne, alors même que je tuerais pour avoir ce privilège.
Elle ouvrit les yeux déconcertée par mon refus, tellement en désaccord avec ce que lui criait mon corps.
Elle plongea son regard dans le mien et je découvrais l’attraction puissante de ses yeux : c’était un océan rubis, chatoyant comme un velours cramoisi, qui s’offrait à ma vue. Mais c’était un océan agité dans lequel dansaient de petites paillettes ocre, éclats chauds donnant à voir le feu intérieur qui se cachait sous cette perfection glacée.
Et je me perdais dedans, me laissant consumer et mettre à nu.
Je prononçai ces mots que j’aurai voulu taire. Sa réaction fut explosive et pourtant je me forçais à les lui dire alors qu’ils allaient signifier la fin de cette parenthèse enchantée. Je le leur devais.
Lui expliquer qu’Edward l’aimait profondément alors que je faisais taire la voix dans ma tête me hurlant de lui dire que moi aussi je l’aimais, déchira mon cœur, l’éparpillant sur les draps blancs.
Je la savais trop entière ; j’avais compris que si je nous laissais suivre cette voie sans qu’elle puisse mettre à l’épreuve ses sentiments pour Edward – toujours là je le sentais - cela la détruirait. Elle n’était pas faite pour la dissimulation ou la demi-mesure.
Elle était partagée ; je pouvais sentir son désarroi, sa peur d’avoir à faire souffrir l’un de nous deux même si cela était inéluctable. Je ne pouvais m’empêcher d’espérer qu’elle me choisisse car je savais que pour moi il n’y aurait pas de retour possible : je l’aimais inconditionnellement.
Mes yeux plantés dans les siens lui montrèrent l’étendue de mon amour, et à cet instant j’aurai pu jurer lire la même chose dans son regard.
Ce qu’elle lu en moi lui fis comprendre la teneur du lien qui nous unissait et elle prit peur.
Peur en saisissant le pourquoi de mon geste, peur en acceptant ses sentiments pour Edward et moi, peur de devoir choisir, peur du désastre que cela annonçait.
Je sentis qu’elle se rangeait à mes arguments et cela acheva de me briser ; j’aurai voulu qu’elle me dise qu’Edward ne comptait plus, que j’étais le seul pour elle………Pauvre fou !
Etait-il possible de souffrir encore plus que lorsque ses yeux me demandèrent pardon ?
Je préférai clore les miens afin de ne pas voir cette prière qui sonnait le glas de mes rêves. Un froid glacial s’insinua en moi, dissipant la chaleur née de l’espoir qu’elle puisse être mienne un jour.
Comment pouvais-je lutter contre Edward ?
Soudain je sentis sa main s’enfoncer dans mes cheveux et un désir douloureux, un amour désespéré émaner d’elles en vagues puissantes, m’atteindre, me transpercer, trouver mon cœur et s’y lover.
Elle me faisait comprendre avec ce baiser que rien ne serait simple. C’était une promesse tacite, celle que nous resterions liés et que rien n’étais écrit.
Et je mis tout mon amour dans ce baiser.

Fin du flash back

Je rouvris les yeux.
« Oh Jasper, je suis tellement désolée de te faire souffrir » Me dit-elle d’une voix hachée.

« Shut, ne t’en veux pas Bell., Je sais que tu te sens coupable mais ne t’en veux pas. Tu ne peux pas effacer Edward et je le comprends. Mais je vais me battre pour être celui que tu choisiras ma douce » Lui dis-je doucement, caressant sa joue.

« Il y a une chose que je ne comprends pas » Reprit-elle.

« Une seule ? » Lui demandai-je amusé.

« Heu non…. C’est vrai » me répondit-elle gênée.

Si elle avait été encore humaine, je suis certain que ses joues auraient rosies. Impression confirmée lorsqu’elle porta ses mains dessus.
J’éclatais de rire.

« Bella tu ne peux plus rougir ! »

« Oh !.... Heu d’accord » Fit-elle encore plus gênée.

« Tu es magnifique…. J’adore quand tu es gênée » Lui dis-je en vrillant mon regard dans le sien « Ou au contraire totalement désinhibée aussi… » Achevai-je suggestif en me penchant vers elle.

« Oh ! Jasper ! »

Elle était encore plus gênée si cela était possible et pourtant, bizarrement, notre nudité, elle, ne la dérangeait pas.
Bon j’allais quand même devoir remédier à cet état de fait car là mes pulsions revenaient au grand galop.

« Mmmmmmm Bella…. J’adore te voir nue dans mes bras et dans mon lit, mais si on veut s’en tenir à ce que l’on a dit….. » Lui dis-je en me pressant légèrement contre elle afin qu’elle saisisse pleinement ma pensée.
Mais j’avais oublié qu’il s’agissait de Bella !

« Oui Jasper ? » Me demanda-t-elle en passant ses bras autour de mon cou et en remontant sa jambe sur ma hanche, tandis qu’un sourire malicieux se dessinait sur son visage.

J’étais pris à mon propre piège ! J’adorais cette nouvelle Bella !

« Et tu es une vilaine tentatrice !! » fis-je en éclatant de rire

« Oui mais tu es un gentleman Jasper Hale ! » Me rétorqua-t-elle mutine.

« Hélas oui ! Allez viens on va s’habiller » Lui dis-je en soupirant et en prenant sa main.

Pendant que je nous cherchais des vêtements dans la commode, je la vis du coin de l’œil examiner ce qui l’entourait.

« Tu aimes ce que tu vois ? » Lui demandai-je sans me retourner.

« Mmmmm beaucoup ! »

Le ton de sa voix me fit jeter un coup d’œil par-dessus mon épaule. Je la surpris en train de reluquer ouvertement mon dos et mes fesses !

« Bella ! » La réprimandai-je

« Oh désolée ! Mais tu as un corps magnifique Jasper ! »

Elle ne semblait absolument pas désolée, son sourire gourmand en attestait.

« Sinon j’aime beaucoup cet endroit ; il est à ton image » Fit-elle en faisant courir sa main sur le plateau brut de la commode en érable.

« Mmmm merci. Tiens je t’ai trouvé un t-shirt…heu…qui devrait faire une robe sur toi ! J’ai un jean si tu veux mais j’ai peur qu’il soit vraiment trop grand… »

« Juste le t-shirt, ça ira, merci »

Il lui arrivait légèrement au dessus des genoux. Maudit t-shirt qui réussissait l’exploit de la cacher tout en en dévoilant suffisamment pour que mon imagination s’emballe !

« Heu Jasper…. Tu as quelque chose qui ressemblerait à une …culotte ? »

« Non, désolé….je ne porte pas de sous- vêtements » Lui avouai-je, un peu gêné. (N/A phantasme de l’auteur, désolée !!)

A ces mots une bouffée de désir l’envahit. Oh, on n’allait pas y arriver si aucun de nous deux n’arrivait à se contrôler plus que ça !

« Bah c’est pas grave ; c’est pas comme si tu ne m’avais jamais vu nue ! »

Et voilà ! Mes hormones dansaient à nouveau une sarabande endiablée !
Je me dépêchai d’enfiler un jean et un t-shirt, espérant masquer ainsi mon état à Bella…Même si cela n’aurait pas été pour lui déplaire j’en suis certain ! Mais bon, nous avions décidé d’être sages ! Maudit Edward !

« Jasper ? » dit-elle me tirant de mes pensées moroses.

« Oui ? »

« Je ne voudrais pas t’embêter mais comment dire…..même si j’adore rester là à te regarder, heu……..il me semble que j’ai … faim… »

Bon dieu, j’avais complètement occulté sa soif possible.
Comment faisait-elle pour rester si calme ? Elle aurait dû, comme tous nouveaux nés, être dirigée par son envie de sang…Peut être était-ce là un don qu’elle possédait en tant que vampire : rester sereine en tout occasion…elle ne cessait de m’étonner !

« Oh oui, bien sûr !! Que dirais –tu d’une partie de chasse Bella ? » Lui dis-je en prenant sa main, la rapprochant de moi.

« Je dirais oui, avec plaisir, si tu es l’instructeur… » Murmura-t-elle à mon oreille. Elle s’avérait décidément bien meilleure que moi à ce jeu, pensai-je tandis que ma respiration s’accélérait. Son parfum m’enveloppait, me laissant comme ivre.

« Allez viens, allons y avant que je n’oublie mes bonnes résolutions et ne fasse une bêtise »

J’ouvris la porte et sortis, Bella à ma suite, alors qu’elle laissait fuser son rire cristallin.

« Bien Bella, généralement ce coin est très isolé, il ne devrait donc pas y avoir d’humains dans les parages, ce qui devrait limiter les risques pour toi… Enfin pour eux ! »

« J’avoue que je préfère commencer mon expérience du régime vampirique autrement qu’auprès d’un humain »

Je restai étonné par son calme. Elle n’était pas le premier nouveau- né qu’il m’était donné de côtoyer, mais j’étais habitué à ce qu’ils soient incontrôlables, possédés par une véritable frénésie de sang… humain de préférence.

« Tu m’intrigues Bella, tu es si sereine face à la soif… je t’avoue que tu es la première que je vois ainsi. »

« Détrompe-toi. Ce n’est pas si facile, c’est comme si on frottait du papier de verre sur ma gorge, la chauffant à blanc ; c’est vraiment douloureux mais bizarrement c’est une douleur que je peux maitriser… Peut –être parce que je vous connaissais avant, que les vampires sont pour moi une réalité depuis un moment…contrairement aux autres nouveau-nés qui eux découvrent tout ça lorsqu’il est trop tard… » Me dit-elle l’air très concentrée, fronçant les sourcils devant son désir de trouver une explication « rationnelle ».
Je n’étais cependant qu’à moitié convaincu.

« Mmmm oui… Allez viens. C’est l’heure de ta première chasse. »

Je lui fis grimper une petite butte. Enfin, grimper est un grand mot. Un petit bond suffit. Celui-ci lui arracha d’ailleurs un petit rire émerveillé tandis qu’elle retombait souplement, accroupie sur le sommet.

« Beaucoup plus facile, non ? »Lui demandai-je en souriant devant sa joie toute simple.

« Oui ! Il semblerait que ma maladresse légendaire se soit envolée avec mon humanité. Voilà une chose que je ne regretterai pas. Fini Bella l’empotée !! » Dit –elle en éclatant à nouveau de rire.

La voir rire, voir son visage offert à la bise qui se levait et faisait voleter autour d’elle ses cheveux en un halo brun, plaquant mon t-shirt sur ses courbes harmonieuses, était le plus beau des spectacles, et je restai là, planté, à la regarder, à écouter son rire si pur s’élever, à me remplir les yeux de ce tableau étourdissant. Mon cœur se serrait en pensant qu’il se pouvait qu’elle m’échappe, qu’elle le choisisse….

Je fus soudain tiré de ma rêverie mélancolique par l’odeur d’un troupeau de cerfs. Au même moment Bella se contracta, le regard fixé sur un point au loin, les lèvres entrouvertes, les narines dilatées. Je voyais ses pupilles s’assombrir.

« Tu sens Bella ? Inspire. Laisse cette odeur rentrer en toi et prendre le contrôle, fie toi à elle, à ton instinct, laisse toi guider. Laisse le prédateur ressurgir. »

Je la vis s’accroupir, devenir prédatrice, aux aguets, féline.
La sauvagerie que je commençai à percevoir en elle, allait me rendre fou. Cette animalité appelait la mienne. Avait-elle été plus désirable qu’à cet instant ?

Puis je la vis fermer les yeux, inspirer profondément, les doigts crispés dans le sol meuble et soudain, dans une détente formidable, bondir et se mettre en chasse, feu follet blanc et brun.

A mon tour je fermais les yeux, laissant mes instincts ressurgir, faire frémir mes muscles, traquer cette pulsation chaude qui m’appelait, et m’élançais à sa suite. Je n’entendais que le rythme cardiaque anarchique de ma proie affolée, seulement troublé par le sifflement du vent dans mes oreilles. Guidé par cet appel puissant, laissant le venin inonder ma bouche, je perdis de vue tout le reste.

Après m’être rassasié, je me tournai cherchant Bella des yeux. Je doutai fort qu’une seule proie lui suffise.

Je la repérai un peu plus loin, penchée sur le cou d’un cerf dans une embrassade mortelle. Ses longs cheveux cascadaient sur le dos de l’animal alors qu’elle le tenait serré dans ses bras.

Mon t-shirt relevé sur ses cuisses pendant la course, dévoilait ses jambes fines. Quant à ce dernier, il avait passablement souffert de la première chasse de Bella le pauvre, taché de sang et déchiré par endroit.

Je m’avançai vers elle, doucement, redoutant ses réactions que je savais exacerbées par l’animalité qui régnait en elle.

« Bella ? »

Je vis son corps se figer sur la carcasse de sa proie. Un grognement sourd et menaçant me répondit. Elle était toujours de dos et je savais ce râle signe d’avertissement. Bella était sous l’emprise de ses instincts, ce qui voulait dire qu’elle avait pleinement appliqué ce que je lui avais enseigné un peu plus tôt. Il allait s’avérer plus délicat de chasser cette sauvagerie.
Je m’avançais encore de quelques pas, doucement.

« Bella, c’est Jasper.. »Lui dis-je le plus calmement possible afin de ne pas la provoquer. Je n’avais aucune envie de goûter à la force des nouveau-nés sans y être obligé.

Le vent tourbillonna autour de nous, apportant mon odeur à Bella qui redressa la tête brusquement. La seconde suivante, j’étais couché dans l’herbe, Bella m’enserrant entre ses jambes, ses bras de part et d’autres de ma tête. Un rictus grimaçant déformait sa bouche et tout son visage affichait un air menaçant. Ses yeux rouges flamboyaient d’agressivité, s’assombrissaient dangereusement. Je compris qu’à la moindre erreur, elle n’hésiterait pas à m’attaquer.
Bon j’allais devoir utiliser mes talents endormis de tacticien et la jouer finement !
Sans un seul mouvement, j’ouvris la bouche :

« Bella, ma douce, c’est moi, Jasper.. »

Elle restait toujours aussi immobile, son visage inchangé. Au moins ne m’attaquait-elle pas !

« Je ne te veux pas de mal… Bella je t’aime… » Achevais-je dans un souffle laissant mon don agir et aller à sa rencontre, lui montrer de manière plus explicite ce que mes mots lui disaient si pauvrement.

Je vis ses yeux s’éclaircir lentement tandis que l’onde projetée s’insinuait en elle, traçant un chemin jusqu’à son cœur et son esprit obscurci par la faim, régis par ses instincts.
Cependant elle restait figée et son visage était toujours aussi tendu.

« Bella... » Murmurai-je.

Je vis ses yeux se fermer tandis que sa poitrine se soulevait profondément, comme à la recherche d’oxygène, afin d’éclaircir son esprit confus.
Je restai immobile sous elle.

Son visage se détendit brusquement tandis que ses muscles se relâchaient légèrement. Elle reposait toujours sur moi mais plus souplement, pas de manière inquiétante. Elle reprenait peu à peu le contrôle de ses émotions, je le sentais.

« Jasper… »Chuchota-t-elle, son haleine sucrée exhalée dans un souffle de ravissement.

La seconde suivante elle était couchée sur moi, ses lèvres pressées contre les miennes dans un baiser avide, sa langue forçant le barrage de mes dents, rentrant conquérante dans ma bouche. Elle se fit caressante et vins s’enrouler à la mienne voluptueusement. Je sentais le sang de sa proie sur ma langue, mêlé au goût de miel et de fleurs particulier à sa bouche.

Passé ma surprise, je refermais mes bras sur elle, bien décidé à savourer ce baiser. Après tout je n’avais pas dit non aux baisers et aux caresses !
J’étais prêt à grappiller chaque miette de bonheur qui me serait offert.
Il n’était pas dit que je combattrai loyalement. J’étais certain qu’il en serait de même pour Edward et je tenais à profiter de ce que Bella voulait bien me donner ; je l’aimais trop pour refuser l’espoir qu’elle m’offrait.

Je fis courir mes mains le long de son dos et plaquait la gauche dans le bas de ses reins tandis que la droite s’enfonçait dans ses mèches épaisses, accentuant la pression de nos corps. Je sentis une flambée de désir éclater entre nous, donnant à notre baiser un caractère d’urgence.

Nos langues partaient à l’assaut inlassablement, nourrissant ce feu intérieur qui semblait vouloir grandir toujours plus.

Je me mis en position assise sans interrompre notre baiser. Bella, maintenant à califourchon sur moi, passa ses bras autour de mon cou tandis que ses mains venaient se perde dans mes cheveux, tirant sur mes mèches. Elle se cambra, écrasant ses seins sur mon torse, pressant son ventre contre le mien tandis qu’un gémissement rauque montait en elle.

Je fis passer ma main sous son t-shirt pour aller envelopper son sein rond et en caresser la pointe tendue par le désir.

Son buste s’arqua un peu plus contre moi tandis qu’elle penchait la tête en arrière, les yeux fermés, laissant fuser un soupir de plaisir.
Le désir me consumait, trainée de feu prenant possession de ma chair.

Je laissais ma langue courir sur son cou de neige ; dans le même temps mon autre main vint se poser sur ses fesses la pressant contre mon sexe douloureux.

« Jasper…. Je te veux….maintenant… » Lança-t-elle impérieuse d’une voix entrecoupée.

Ses mots me firent recouvrer ma lucidité. Aussitôt je cessai mes caresses. Je posai mon front contre le sien, les yeux fermés, tentant d’endiguer le désir qui me ravageait.

« Jasper ! »

« Non, Bella…s’il te plaît…laisse moi une minute… »Lui dis-je douloureusement, la voix hachée, le souffle heurté.

Elle dû comprendre ce que j’essayais de lui dire à demi-mots car elle s’immobilisa dans mes bras.
Seuls nos souffles laborieux brisaient le silence.
La violence du désir refluait doucement.

« Je suis désolée Jasper »

« Non Bella, c’est moi qui le suis. Cela promet d’être difficile si on est incapable d’éviter ce genre de débordement ! » Lui dis-je en déposant un chaste baiser sur sa tempe.

« Tu as sur moi un effet dévastateur »Me dit-elle dans un sourire avant d’enfouir son visage dans mon cou, respirant profondément

« J’adore votre odeur Monsieur Hale »Me souffla-t-elle

« Bella !! »L’avertis-je à moitié sérieux.

Elle se recula pour me regarder, prenant mon visage entre ses mains.

« Je suis désolée jasper, c’est plus fort que moi. Même si j’aime toujours Edward, je t’aime aussi et je ne peux pas faire comme si cela n’était pas le cas ; tout en toi m’attire et ça me fait souffrir de nous voir lutter contre ce qui nous pousse l’un vers l’autre ; souffrir de te faire du mal, de devoir reculer à chaque fois. J’aimerai pouvoir dire que je sais ce que je veux, mais… »

« Chut Bella » Lui fis-je en posant un doigt sur ses lèvres « je le sais, tu ne m’obliges à rien ; je ne peux moi aussi aller contre ce que je ressens pour toi mais je suis plus âgé, c’est à moi d’arriver à nous arrêter lorsque la situation nous échappe…. Malgré tout je vais me battre et espérer ! Ne t’en veux pas… »
« Si cela doit se faire, un jour tu seras mienne et nous pourrons alors nous laisser aller à goûter pleinement ce que nous désirons tellement »Repris-je après un court silence.

« J’aimerai tellement pouvoir te dire les mots que tu aimerais entendre Jasper.. »

« Ca suffit Bella » Lui dis-je fermement » Je sais tout ça, je sais dans quoi je m’engage, tu ne me forces à rien. Tu dois pouvoir choisir librement celui vers lequel te poussera ton cœur... »

Nous restâmes silencieux, enlacés.
Autour de nous, la vis continuait de s’écouler alors qu’il me semblait que le temps s’était figer pour nous permettre de savourer la perfection de ce moment.

« Jasper, il y a une chose qui m’intrigue… »

« Oui ? »

« Mmmm je ne sais pas comment te demander ça… »

« Demande tout simplement Bella. »

« Bon voilà...Je ne comprends pas….. »

« Vas-y Bella, n’aie pas peur. »

« Je ne comprends pas pourquoi tu dis m’aimer ! Où est Alice ? » Débita-t-elle dans un souffle sans oser me regarder.

« Ah ! » Soupirai-je

J’aurai dû me douter qu’elle me parlerait d’Alice tôt ou tard ! Que lui dire ? Qu’Alice m’avait rejeté ? Elle croirait que je me rabattais sur elle ! Les explications allaient être difficiles ; je répugnais encore à parler du désamour d’Alice.

« C’est fini avec Alice » Lâchai-je rapidement

Bella parut choquée.

« Tu croyais vraiment que j’aurai pu te dire tout ça si j’avais encore été avec Alice ? Je suis persuadée que j’aurai certainement fini par tomber amoureux de toi ou du moins ressentir quelque chose : la fascination que tu as toujours exercée sur moi s’explique ainsi je pense et on voit le résultat ; mais le fait d’être avec Alice l’empêchait de s’exprimer. Je suis fidèle Bella et je n’aurai pas pu trahir Alice ; j’aurai tu mes sentiments, les aurai enfouis en moi et me serai efforcer de les ignorer. Je serai devenu encore plus froid avec toi je suppose… »

« Oh ! » Souffla-t-elle « Heu… je ne sais pas quoi dire... Moi j’ai toujours cru qu’Edward serait le seul que j’aimerai, ce qui fait que je suis perdue maintenant » Dit-elle avant de s’abîmer dans un silence songeur.

« Mais …Alice ? » reprit-elle.

Je lui résumai ce qui s’était passé au cours des mois écoulés.

« Alors elle s’est éloignée et a cessé peu à peu de m’aimer sans que je puisse rien y faire »Achevais-je simplement.

Mon récit la laissa pensive. Elle venait d’apprendre l’agonie d’Edward, la mienne et l’éloignement d’Alice. Beaucoup de choses en si peu de temps…..Devais-je lui dire pour les loups, pour Jacob, pour notre rencontre sur la plage ? Je décidai de remettre ça à plus tard : elle avait bien assez d’informations à assimiler.

« Voilà qui explique bien des choses. Je suppose que l’on va devoir retourner à Forks ? »Reprit-elle

« Oui. Ils doivent tous être sur le pied de guerre. Alice les aura mis au courant, l’évènement est trop important pour qu’elle ne l’ait pas vu… »

« Ils seront tous là… » Murmura-t-elle pour elle-même « Edward et Alice aussi… »

« S’ils sont arrivés à le joindre, oui ! »

Elle se perdit dans ses pensées. J’essayais de décrypter ses émotions mais quelque chose me faisait barrage. Je restai perplexe. Qu’étais-ce là ?

Elle releva la tête.

« Quand nous serons là-bas, nous ne pourrons plus être aussi proches n’est ce pas ? » Me demandât –elle tout en connaissant la réponse.

« Pas si tu veux pouvoir choisir objectivement mon cœur. »

« Alors j’ai une faveur à te demander. » « Pas ce que tu crois » Dit-elle très vite en voyant le refus apparaître sur mon visage.

« J’ai bien compris que tu ne refusais d’être mon premier amant et pourquoi- quoique le sujet ne soit pas clos, il n’est pas dit que…. Enfin bref, ce n’est pas ça. Non je veux juste te demander de m’accorder trois jours ici avec toi, rien que nous deux : pas de Cullen entre nous, juste nous. Laisse-moi goûter à ce que pourrait être nos vies si nous étions unis et si nous nous étions rencontrés plus tôt ! »
« Le sexe en moins » Rajouta-t-elle avec un sourire en coin.

Comment aurai-je pu lui refuser ça alors que mon cœur bondissait de joie à cette idée.

« Oui, trois jours, juste nous ma douce »Lui dis-je en prenant son visage en coupe.

La pluie se mit à tomber tandis que nos lèvres s’unissaient dans un baiser plein de tendresse et d’amour, laissant l’eau emmener nos doutes, nos appréhensions.

Oui j’allais combattre Edward !



Et voilà retard rattrapé!!!!!!! Très content
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lapda
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Il avait suffi d'un regard, un instant..... Empty
MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyDim 15 Nov - 19:24

allez on continue!

Chapitre 19 – Sur le retour…

*******

POV Bella

Ca y est, la parenthèse est finie.
Mes trois jours, seule avec Jasper, ont pris fin. Ils sont passés aussi vite que si il s’était agit d’une heure, une toute petite heure si vite achevée…Il me semblait inimaginable que soixante et douze heures puissent défiler aussi rapidement que du sable entre mes doigts et pourtant…..soixante et douze merveilleuses heures, hors du temps, irréelles, juste lui et moi….
Soixante et douze heures à se découvrir, à s’apprivoiser, à s’éprendre…….nous liant un peu plus à chaque secondes écoulée.


J’avais vu le véritable Jasper, si soigneusement dissimulé, et j’étais irrémédiablement conquise ; j’aimais cet homme tout en paradoxe et plein de mystères, si fascinant que je n’aurai jamais assez d’une éternité pour le découvrir et en faire le tour.
J’aimais sa douceur cachée sous la force féline qui le caractérisait, la passion brûlante dissimulée par sa froide impassibilité, rempart si doux à abattre ; j’aimais la délicatesse désuète qui transparaissait dans chacun de ses gestes, la sauvagerie animale qui incendiait mes sens et, pourtant, si maîtrisée…. Un homme de feu sous une apparence de glace…

Et maintenant que je savais ce que recelait le contrôle féroce qu’il affichait en toute circonstance, je n’avais qu’une envie : repousser ses limites, faire exploser ses barrières et laisser jaillir l’homme passionné qui couvait en lui, le laisser me dévorer…

Et pendant trois jours, il avait été à moi cet homme !

Il avait laissé ressortir cette facette si bien gardée et elle avait définitivement emprisonnée mon âme.

L’amour que je ressentais au terme de ces quelques jours, était si fort que je n’imaginais plus rester sans lui… sans que cela me détruise.
Nous n’avions pensé qu’à nous, comme il me l’avait promis, repoussant le reste hors de nos consciences et il me semblait que nous ne pouvions plus être désunis.

Pourtant dans mon cœur, une petite voix agaçante me murmurait qu’à une époque Edward était le centre de mon univers, que mon amour pour lui était si fort que j’aurai juré ne pouvoir en aimer un autre. Elle me disait d’attendre avant de prononcer des paroles définitives, d’attendre avant de décider lequel serait mon compagnon pour cette journée sans fin…J’en voulais à mon cœur d’être aussi indécis ; comment ne pouvait-il savoir qui le faisait battre ?

J’aurai voulu faire taire cette voix, lui dire que j’avais trouvé celui qui me complétait, mais….elle avait raison. Je ne savais pas, pas vraiment…Je devais voir Edward et mettre à l’épreuve mes sentiments.
Je redoutais l’issue de tout cela, personne ne sortirait vainqueur….Un des deux souffrirait de ne pas être choisi, l’autre se sentirait coupable et moi j’allais laisser une partie de moi avec celui qui resterait seul….Sans compter que cela risquait de détruire leur famille.

Je m’en voulais d’être incapable de sonder mon cœur, de voir avec objectivité les choses et de trancher tant qu’il était encore temps.
J’aurai voulu occulter ce choix à venir, convaincre Jasper de rester ici avec moi, de laisser tout le reste à distance; mais son expérience m’affirmait que la solution n’était pas dans la fuite ; la confrontation était inévitable ! Il ne me restait qu’à espérer que cela se fasse rapidement et avec le moins de souffrance possible. Je restai cependant réservée quant à cette option.

Oui j’allais devoir aller à la rencontre de mon destin et c’était le moment…

Un vent de panique souffla en moi alors que, debout devant le chalet, offrant mon visage au soleil, respirant l’air vivifiant de la forêt, ces pensées s’entrechoquaient dans ma tête, milliers d’informations contradictoires ne faisant que me rendre encore plus confuse.

Je sentais un effroi glacé s’insinuer dans mon corps. Je tentai désespérément de capter plus de soleil espérant que la chaleur de ses rayons chasse l’envahisseur insidieux, le repousse et l’expulse de mon esprit.

Je ne pouvais pas ! Mon dieu non, je ne pouvais pas ! Je ne voulais faire souffrir personne !!!

La peur faisait éclater mon cœur, torturait mon âme sous le poids de la culpabilité qu’elle insufflait en moi. Je suffoquai…La panique me possédait, exultant sa victoire...

Il fallait que je parte. Je ne pouvais pas choisir, je ….

Soudain je sentis un souffle calme tourbillonner et m’envelopper, repoussant toute cette négativité, l’expulsant pour venir prendre sa place, apaisant, réchauffant mon cœur et mon esprit meurtris.
Jasper…. ! Son amour m’imprégnait, comblait les vides en moi…Même si je savais cette quiétude due à son aide, je lui étais grée de repousser la peur qui me dévorait ; je bénissais son don…Son amour était si grand qu’il écrasait ma frayeur, la refoulant dans un coin bien caché de ma conscience.

Son odeur ensorcelante me parvint, puis je sentis son corps se presser dans mon dos et ses bras venir m’enlacer dans une étreinte amoureuse, rassurante.

Je laissai ma tête aller contre son torse tandis que sa bouche déposait un baiser délicat dans le creux de mon cou, sous mon oreille, déclenchant un frisson de plaisir le long de mon colonne vertébrale.

Je me serrai un peu plus contre lui tandis qu’il raffermissait son étreinte dans un petit rire.
La vague de désir déclenchée par son baiser innocent ne lui avait bien sûr pas échappé !


Un sourire se dessina lentement sur mes lèvres tandis que je prenais conscience de la réciprocité de mon émoi, si j’en croyais sa virilité tendue dans mon dos !!

Je me retournai dans ses bras, collant mon bassin contre le sien, penchant la tête en arrière. Je plongeai dans ses magnifiques yeux dorés, l’or rendu plus mat par la flamme passionnée qui y brulait. Le désir faisait miroiter les paillettes grises qui habitaient son regard. Un sourire en coin éclairait son visage tandis qu’il haussait un sourcil interrogatif devant mon mouvement suggestif.

« Et bien Bella, où sont passées tes bonnes manières ? »

« Envolées !! » Lui dis –je tandis que mon sourire s’élargissait.

« Je vois que tes idées noire ont disparues elles aussi ! »

« Vous êtes un magicien Jasper Hale »Lui soufflai-je en nouant mes bras autour de sa nuque tandis que je déposai un baiser léger sur le triangle de peau dévoilée par l’encolure en V de son pull fin.

Il éclata de rire.

« Magicien ? Vraiment ? Mmmmmmm il ne te reste plus qu’à souhaiter pour être exaucée alors ? »Me demanda-t-il malicieusement.

« Si seulement c’était vrai ! Mais tu es d’une inflexibilité à toute épreuve hélas ! Impossible de vous corrompre Monsieur Hale » lui dis-je en faisant la moue, ma main se glissant sous son pull pour venir effleurer suggestivement la ligne dure de ses abdos.

Le désir s’intensifia au creux de mon ventre.

« Stop petite manipulatrice ! »me dit-il dans un sourire en emprisonnant ma main. « Un jour Bella… »Reprit-il, redevenu soudain sérieux.

Nous restâmes immobiles, plongés dans le regard de l’autre, laissant nos yeux exprimer cet amour que les mots ne faisaient qu’appauvrir, brulant de formuler des promesses qui venaient trop tôt pour être dites.

Un effluve appétissant vint brusquement nous tirer de cette contemplation quasi hypnotique.
Le feu écorcha ma gorge, la dessécha.
Un troupeau de cerfs passaient un peu plus loin dans la forêt. Mes oreilles percevaient le bruit des brindilles écrasées et des feuilles froissées sous leurs sabots, bruit infime mais qui résonnait dans ma tête en un appel puissant, attisant ma faim. Le venin afflua dans ma bouche.

Je vis les yeux de Jasper noircir et ses sourcils se froncer. Il avait senti la même chose que moi.

« Une dernière chasse ensemble Bella avant de rentrer à Forks, juste toi et moi ? »

« Oui mais ça ne sera pas la dernière quoi qu’il arrive… »Lui murmurai-je en frôlant ses lèvres.

Je sentis sa langue venir à la rencontre de la mienne, l’effleurer en une rapide caresse, avant qu’il ne se recule doucement, à regret.

Il me prit par la main, entrelaçant nos doigts et m’adressa un sourire rayonnant d’amour.

«Alors allons-y ma douce ! »

Et dans un même élan, nous nous élançâmes dans les bois, rassurés et confiants.

Rentrer à Forks allait être douloureux et ce n’était qu’une question de minutes.

J’étais prête à affronter mon destin.


POV Jacob

Cela faisait cinq jours que j’avais vu Bella, enfin son corps, dans les bras du vampire. Et j’étais anéanti…
La meute m’avait trouvé sur la plage figé dans la même position, incapable de parler ou même de bouger.
Ils m’avaient cherché partout, inquiets de ne pas me trouver au bout de quelques heures. La seule chose que j’avais pu leur dire était : Bella, vampire, transformée, morte.

Et sortir ces quelques mots m’avait brulé la bouche.

Savoir le monstre de retour les avait inquiétés ; ils redoutaient la venue prochaine des autres et la mort de Bella les avaient convaincus de la menace que les Cullen représentaient à présent.

Ils m’avaient ramené chez moi sans que je n’en garde aucun souvenir, emmuré dans ma douleur. Et ils étaient là, aujourd’hui, dans ma chambre.

J’étais face à la fenêtre, assis sur mon lit, leur tournant le dos. Je faisais défiler dans ma mémoire les moments heureux passés avec elle, aussitôt chassés par la vision horrifiante de son corps, inerte, dans ses bras morts et froids, ceux de la ….chose !!!! Ces souvenirs passaient en boucle dans ma tête, ne me laissant aucun répit, véritable supplice de Tantale.

Les Quileutes ne savaient plus quoi faire : mon immobilisme les rendaient anxieux, nerveux.
Quil et Embry avaient compris la raison de mon état et étaient désolés pour moi ; les pensées de Sam et Paul étaient beaucoup moins charitables, voire brutales : ils ne comprenaient pas mon désarroi. Pour eux Bella n’existait plus. Il me fallait la considérer comme morte.

J’essayais d’accepter ce fait tout en priant pour m’éveiller de cet abominable cauchemar !

Et l’Alpha parla :

« Ca suffit Jake ! Elle est morte ! C’est fini ! Tu dois l’accepter et sortir de cet a battement malsain ! Les vampires vont revenir et on doit être prêt ! Tous ! Si tu veux penser à elle, fais honneur à sa mémoire et remets-toi bon sang !! »

Ces paroles me firent l’effet d’un électrochoc salutaire et me sortirent de ma catatonie.
Oui j’allais me relever et je la vengerai ; je me ferai un plaisir d’écraser cette vermine ! Cette résolution prit racine au plus profond de moi, soutenue par mon cœur qui criait vengeance et réclamait la tête du blond en priorité et celle d’Edward ensuite !

Quil et Embry, désemparés par la froide détermination que crachait mon visage, me conjuraient de ne pas me précipiter. Quant à Sam et Paul, ils avaient du mal à cacher leur satisfaction devant mon changement d’humeur ; Jared, quant à lui, semblait partagé devant l’être belliqueux qui naissait en moi, effaçant le Jake connu de tous, le remplaçant par un être écumant de rage.

Indifférent à mes compagnons, je me tournais vers Sam tout en me relevant.

« On fait quoi maintenant ? » demandai-je durement.

« On attends ! » me répondit Sam.

« Quoi ? » hurlai-je.

« Oui. On ne va pas se précipiter tête baissé chez eux, on ne sait même pas si ils sont de retour pour le moment. » « Oui je sais, il était sur notre territoire et a brisé le traité en mordant Bella » reprit-il devant mon air furieux, alors que j’étais prêt à lui sauter à la gorge « on va attendre la suite des évènements. On ne laissera pas cela impuni mais inutile de se comporter comme des idiots en se précipitant chez eux, bille en tête, à l’aveuglette ! »

Cela me mettait en rage de l’avouer, mais il avait raison.
En plus je ne pouvais pas discuter ses ordres il le savait ! J’allais mettre à profit ce laps de temps pour me préparer à les tuer !

Soudain je pensais à Charlie. Mon dieu Charlie ! Il était sans nouvelles de Bella depuis cinq jours !

« Oui il est comme fou » m’expliqua Sam ; mmm j’avais dû parler tout haut « On lui a dit qu’on l’avait aperçu du côté de la falaise mais il croit, préfère croire, qu’elle a fugué pour retrouver le roux. Il le rend responsable de l’attitude de Bella et remue ciel et terre pour le retrouver »

Une joie malsaine m’envahit à cette idée, Charlie haïssait Cullen autant que moi ! L’avoir pour allié ne pouvait être qu’un plus !

« Ne te réjouis pas trop vite » fis Sam interrompant le cours de mes pensées vengeresses « on va laisser Charlie dans l’ignorance du sort réservé à Bella ; mais je pense préférable qu’il la croit morte. Il risque de compliquer la situation : moins il y a d’humains au courant, mieux c’est. Sans compter que rester dans l’ignorance lui offre une protection relative. Donc on ne lui dit rien mais s’il en parle, on laisse entendre que Bella a sauté de la falaise compris ?! »

J’hochai la tête ; après tout qu’elle que soit la version donnée, le résultat était le même : la Bella que nous avions connu était effectivement morte !

Je me dirigeai vers la porte, sans un regard pour la meute ; pas besoin de les regarder, leurs pensées parlaient pour eux : soulagement, joie féroce, tristesse pour certains.

« Où vas-tu ? » me demanda Sam alors que je tournais la poignée de la porte pour sortir.
Je me figeais le temps de lui répondre, vaguement irrité par ses questions intrusives et ses directives successives.

« Je vais voir Charlie. Ne t’inquiètes pas, j’ai bien compris la soupe que je dois lui servir » ricanai-je.

Et je sortis sans attendre. Je tombai sur mon père.

« Enfin tu es de retour parmi nous. Je suis désolée pour ton amie » me dit-il pudiquement après un court silence.

Un éclair de chagrin désespéré me traversa au son des paroles de mon père.

« Charlie est dehors » me dit-il en m’indiquant le jardin d’un mouvement de tête « Va lui parler, tu es le plus proche de sa douleur. »


POV Charlie

Je me trouvais chez les Black, à regarder sans le voir le jardin. Mes perceptions avaient été anesthésiées le jour où Bella n’était pas rentrée. J’avais cru à un simple retard au début et m’en étais réjoui pensant qu’elle avait recommencé à sortir, à vivre. Pauvre idiot naïf !

Puis la nuit avait commencé à s’étirer et la colère avait laissé place à l’angoisse puis à la peur à mesure que les heures passaient et que le ciel s’éclaircissait. Dans sa chambre rien ne manquait et aucun mot explicatif comme j’avais pu le constater au milieu de la nuit lorsque, fou d’angoisse, j’avais retourné la maison, cherchant une quelconque explication.

Qu’avait-il pu lui arriver ?
L’anxiété me rongeait. J’avais échoué à voir la profondeur de son désespoir ; j’avais cru que son chagrin d’amour se dissiperait rapidement, elle n’était qu’une ado après tout, les peines de cœurs étaient courantes et normales à cet âge là ! Enfin, du moins il me semblait !

Comment avais-je pu me tromper à ce point ?
Moi le shérif, habitué à déceler le moindre indice caché derrière la normalité apparente des choses !
Je l‘avais laissé tomber, j’avais échoué à protéger ma petite fille…. Mon dieu où est –elle ?

Des sanglots silencieux déchiraient ma poitrine, des larmes coulaient sur mes joues sans que je les arrête ; moi l’homme rude qui cachait si bien, trop bien, ses émotions.
Mais il s’agissait de mon bébé, ma Bella et j’étais impuissant. Savait-elle à quel point je l’aimais ?

Je voulais croire qu’elle avait fugué pour retrouver le fils Cullen mais j’avais peur.
Peur que toutes les allusions que j’entendais soient exactes.

Je fermai les poings. Ma Bella était forte, jamais elle n’aurait mis fin à ses jours !
J’allais la retrouver et cette fois je serai là pour elle, comme un père devrait l’être !

Et lui aussi j’allais mettre la main dessus !
La fureur chassa les larmes de mes yeux, rendant mon souffle entrecoupé, difficile. J’avais du mal à respirer tellement la rage m’étouffait.

Il allait passer un mauvais quart d’heure ! Il n’y aurait pas de shérif Swan, juste lui et moi, entre hommes et ce n’est pas ses dix sept ans qui allaient m’arrêter ni même sa famille !
Je lui ferai payer la dépression de ma fille et ses conséquences désastreuses, je le jure. Sans parler de mon altercation avec Renée lorsqu’elle avait appris la nouvelle et de la crise de nerfs qui en avait résulté !! Heureusement qu’elle était bloquée avec Phil pour le moment !!

« Charlie, » entendis-je dans mon dos.

Jacob était là, à quelques mètres de moi, le visage déformé par un chagrin semblable au mien. Je savais qu’il aimait Bella, Billy m’en avait parlé un soir, et j’avais cru un moment qu’elle retrouverait le sourire grâce à lui. Pauvre garçon, j’étais désolé pour lui !

Il s’avança vers moi et c’est là que je me fis la réflexion qu’il avait drôlement changé ! On ne lui aurait pas donné seize ans ! Son corps était impressionnant pour un adolescent et il avait grandi d’un coup. Je restai perplexe face à ce changement !

« Je suis tellement désolé pour Bella » dit-il.

« Je vais la retrouver » le coupai-je rapidement, cherchant à le rassurer, à nous rassurer.

« Charlie, elle…elle...elle est…elle est morte » lâcha-t-il douloureusement.

« Non ! » dis-je durement « Elle est partie le rejoindre. Jamais elle n’aurait fait une chose pareille. Ca n’est pas elle cette attitude, pas ma fille tu m’entends !! » Affirmai-je brutalement.

« Charlie je suis désolé, mais Bella avait changée. Le départ de …l’autre…l’avait transformée. Elle était brisée, vide. »

« Non ! » lui redis-je d’un ton bref et coupant, entre mes dents.

« Charlie la dernière fois qu’on l’a vu elle était au bord de la falaise….prête à sauter »

« Ecoute mon garçon, pense ce que tu veux mais je connais ma fille et elle n‘aurait jamais fait ça…et puis on n’a rien trouvé là bas qui indique qu’elle ait pu sauter »

« J’étais là bas et … »

« Non ! Tu te tais ! Tu ne sais rien tu m’entends ! Ma fille n’a pas sauté ! » Hurlai-je pris d’une fureur sans nom.

La porte s’ouvrit sur Billy et les amis de Jacob.


« Charlie calme toi » m’admonesta mon vieil ami « tu devrais rentrer chez toi et dormir un peu. »

Il dirigea son fauteuil vers nous, s’interposant entre son fils et moi. Je réalisais alors avec stupeur que, dans ma colère, je m’étais rapproché de Jacob. Mon dieu j’avais été à deux doigts de passer ma rage sur un gamin qui pleurait ma fille !

Je fermais les yeux. Je ne me reconnaissais plus. Cette histoire allait me rendre dingue.

« Désolé Jacob, je… » Murmurai-je abattu.

« Rentre chez toi mon ami. Repose-toi sinon tu vas perdre la raison. »

« Oui .Ok. » lui répondis-je en rouvrant les yeux.

Je vis Jacob rentrer chez lui entouré de ses amis.
Il me jeta un dernier regard, profondément navré, mais dans lequel dansait une petite flamme farouche. J’eu l’impression qu’il cherchait à me faire comprendre quelque chose.

Une lassitude intense s’abattit sur mon esprit et mon corps, et c’est d’un pas lourd que je remontai l’allée en direction de ma voiture.

J’allais rentrer dans une maison vide où tout me rappelait quel mauvais père j’avais été, où la culpabilité me rongeait.

J’avais abandonné ma fille, et rien ne pourrait rattraper ça.




Chapitre 20 – dernier répit

*******



POV Alice

L’avion venait de se poser sur le tarmac. Carlisle avait loué deux voitures afin que nous puissions nous rendre à la villa. Le reste de nos affaires ainsi que les voitures, devraient arriver dans les deux jours. Nous serions donc obligés de nous contenter de ce que contenaient nos valises préparées à la hâte, c'est-à-dire peu à mon goût. L’enchainement des évènements ne nous avaient pas laissé le loisir de mieux préparer notre départ.
Contrairement à nos habitudes, nous n’avions en effet rien laissé derrière nous à la villa : ni vêtements, livre ou produits de toilette pouvant laisser penser que nous ayons pu habiter ici à une époque. Même le piano d’Edward avait été emmené ; ce n’était d’ailleurs pas un problème dans l’immédiat car je savais qu’il se passerait quelques jours avant qu’Edward en rejoue.
Seuls quelques meubles couverts de tissus attestaient que cette maison ait pu être vivante.

Après que Carlisle eu récupéré les clés auprès de l’agence de location, nous nous dirigeâmes vers les berlines grises garées sur le parking. Nous étions anormalement silencieux ; même Emmett se taisait !

Le voyage avait été pénible, chacun dans nos pensées- fort peu réjouissantes d’ailleurs si l’on en croyait les mines sinistres que nous affichions tous.
Il nous était difficile de maintenir un semblant d’apparence humaine alors que nous étions distraits par tous ces problèmes ; heureusement, l’habitude acquise au cours des longues années passées à côtoyer les humains avait pallié à nos « absences ».

Carlisle, Esmé et Rosalie montèrent dans une des voitures tandis qu’Edward, Emmett et moi-même nous installâmes dans l’autre. Ils n’avaient pas voulu nous laisser seuls, Edward et moi, pensai-je avec un sourire désabusé.

Je vis Carlisle s’installer au volant, Esmé à coté de lui, tous les deux soucieux, et Rosalie à l’arrière, un air de profond ennui affiché sur son visage lisse. Cette histoire l’agaçait prodigieusement, je le savais : Bella vampire ne lui convenait pas plus que Bella humaine !!

Edward se glissa derrière le volant cherchant par là à se distraire, à occuper ses mains crispées. Le même masque dur était gravé sur ses traits depuis notre départ ; ses doigts serraient le volant convulsivement. Emmett monta à ses côtés, ne cherchant pas à lui disputer la place de conducteur.

Je m’assis sur la banquette arrière, seule. J’eu un pincement au cœur en pensant qu’autrefois Jasper se serait glissé à mes côtés et aurait pris ma main dans la sienne.

Mon regard croisa celui d’Edward dans le rétroviseur. Il avait dû lire dans mes pensées. Un air furieux mêlé à de la compassion passa dans ses prunelles assombries par ses idées noires. Je détournai les yeux. La compassion d’Edward m’était douloureuse, elle ne faisait que renforcer ma culpabilité, me rappeler que c’est mon attitude envers Jasper qui avait ruiné et piétiné tous les efforts consentis par Edward.

Emmett, que ce silence devait mettre mal à l’aise, se pencha et alluma l’autoradio préréglé sur une station de musique classique. A l’écoute des premières notes, Edward étouffa un grognement rageur et douloureux. Il changea de station immédiatement, laissant un air de musique pop envahir l’habitacle. Emmett fit une légère grimace mais ne pipa mot. Il aurait certainement préféré du rock pensai-je momentanément amusée.

Le silence, simplement troublé par la musique, reprit droit de cité entre nous.

Je tournai la tête et fixai sans le voir, le paysage qui défilait, alternance de vert et de gris.
Je pris soin de verrouiller mes pensées à Edward, faisant défiler dans ma tête le nom des plus grandes maisons de coutures et leurs divers emplacements dans le monde : rien de plus ennuyeux pour lui !

Ceci fait et après un regard furieux d’Edward, que j’ignorai avec application, je me laissai aller à revoir toutes ces images qui m’avaient assaillies durant le voyage : Jasper et Bella enlacés, s’embrassant passionnément, l’air torturé de Bella apaisé par l’arrivée de Jasper, l’amour affiché par celui-ci tandis qu’il la regardait offrir son visage au soleil avant de la rejoindre et de la prendre dans ses bras, les caresses échangées de plus en plus difficiles à contrôler au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient, le bain partagé et qui avait failli achever de les unir…..

J’avais vu comment ils se regardaient, je savais que pour Jasper il n’y aurait pas de retour en arrière possible ; jamais il ne m’avait regardé comme il le faisait avec Bella, avec cet air d’adoration éperdu. Quant à elle, petit à petit, ses yeux me disaient qu’elle allait le rejoindre ; seule une petite chose la retenait de succomber totalement…mais ce n’était, à mon avis, qu’une question de semaines…..

Je ne supportai plus ces visions qui venaient m’assaillir ; leur bonheur, même incomplet, me torturait. Je ne voulais pas les voir heureux ensemble : j’étais égoïste j’en avais bien conscience- j’avais rejeté Jasper et abandonné Bella- mais les voir tous les deux m’était pénible ! Sans compter ce que cela pourrait donner si Edward venait à lire en moi !

J’étais fatiguée de lutter vainement contre ces aperçus de leur vie, fatiguée de contrôler mon esprit pour qu’Edward ne les voie pas, fatiguée de me débattre dans ce marasme.
J’aurai aimé redevenir humaine et pouvoir m’endormir, mettre mon esprit en veille et tout oublier dans le sommeil…..

Je me rendis soudainement compte que nous étions arrivés lorsque le véhicule s’immobilisa.
Je descendis de la voiture. Je sentis Edward m’attraper par le bras ; les autres étaient déjà rentrés.

« Alice, parle-moi ! Dis-moi ce qu’il y a ! » Me supplia-t-il doucement.

« Rien Edward…il n’y a rien. »

« Tu mens Alice ; je le vois sur ton visage et en plus tu me caches tes pensées. S’il te plaît Alice ! » M’implora-t-il.

« Je suis désolée mais je n’ai rien à te dire » lui dis-je en fixant le sol.

Ce n’était pas vraiment un mensonge car depuis quelques heures mes visions devenaient un peu plus floues, comme si quelque chose les atténuait de plus en plus fortement.

J’étais désorientée et perplexe face à ce phénomène. Même si elles pouvaient être changeantes en fonction des actions de leurs protagonistes, jamais elles n’avaient été aussi indistinctes.
J’avais une théorie à ce propos : Edward n’avait jamais pu lire les pensées de Bella alors peut être qu’une fois vampire, à l’instar de certains d’entre nous, cette particularité était devenu un don, comme une barrière qui empêchait de la voir, elle et ce qui l’entourait….

Je dégageai mon bras et avançai vers la villa, plantant là Edward.

Esmé était en train de retirer les draps poussiéreux qui recouvraient les meubles tandis que Carlisle se tenait face à la baie vitrée, perdu dans ses pensées. Emmett et Rosalie étaient assis dans un canapé, mains enlacées, patients.
J’allais m’assoir sur un fauteuil dont Esmé vint rapidement ôter le drap avant d’aller enlacer Carlisle. Je pouvais sentir l’odeur légèrement irritante de la poussière et en voir les particules danser dans la lumière.
Carlisle se tourna vers nous lorsqu’Edward nous rejoignit, venant s’appuyer sur le fauteuil, dans mon dos.

« Bien. Alice peux tu nous résumer la situation s’il te plaît ? »

Je soupirai à l’idée de devoir redire ce dont nous avions tous parfaitement conscience.

« Lorsque Jasper est …parti, j’ai voulu voir son avenir ; je l’ai vu plonger à la suite de Bella du haut de la falaise, à la Push. J’ai vu Jasper… » Je marquai une hésitation imperceptible avant de poursuivre sur le même ton monocorde « mordre Bella. Il ne l’a pas tuée, j’ai vu le processus de la transformation s’amorcer ; Jasper l’a emmené dans un endroit inconnu. Et c’est tout, c’est trop flou ensuite » Achevai-je sans oser les regarder, surtout Edward et Carlisle qui, je le savais, avaient des doutes sur cette dernière assertion. Je gardai les yeux baissés, fixés sur mes mains croisées.

« Bon je pense que Jasper se doute qu’Alice a tout vu et le connaissant, il reviendra ici avec Bella » affirma Carlisle.

« Ah oui ? Et pourquoi ferait-il ça ? » Coupa brutalement Edward.

« Parce qu’il a souffert d’avoir été la cause de votre séparation à Bella et toi » lui répondit calmement Carlisle.

« Ouais et puis c’est pas le style de Jasper de se défiler » rajouta Emmett.

« Je ne te demande qu’une chose Edward » repris Carlisle « je veux que tu le laisses s’expliquer lorsqu’il sera là. D’une part parce qu’il y a droit et d’autre part car il s’agit de Jasper, le plus aguerris de nous tous » rajouta Carlisle suite au grondement rageur d’Edward « Combattre ne lui fait pas peur Edward. Alors pas d’action stupide ! » Lui intima-t-il fermement.

Mon dieu, à mon avis, lorsqu’Edward aurait connaissance du niveau d’intimité atteint par Jasper et Bella, Carlisle et ses belles paroles feraient long feu !!

Le silence le plus complet suivi cette déclaration ; chacun méditait ce qui venait d’être dit.

« Soit Carlisle ! Je vais le laisser s’expliquer mais après… » Reprit Edward d’un air menaçant.

« Après rien du tout !!! Je te l’ai déjà dit ! Ne présumes pas de ce qui va se passer » lui dis-je agacée.

Tous les regards convergèrent vers moi, clairement interrogatifs. Celui d’Edward était furieux, plein de frustration.

« Pourquoi ne nous dis-tu pas tout ce que tu sais Alice ? » me cracha-t-il « Tu veux le protéger c’est ça ? » ajouta-t-il méprisant.

J’étais cette fois franchement énervée.

« Arrête tes enfantillages Edward ! On parle de Jasper, celui qui a passé les trois quart de sa vie à combattre ! Il n’a rien à démontrer quant à sa supériorité en tant que combattant ! Il n’aura aucun mal à te ratatiner ! Je ne le protège pas, il n’en a pas besoin….et je doute qu’il le veuille ! »

Edward paraissait stupéfait par la violence de ma tirade.

« Et je te rappelle que tu es loin d’être innocent dans toute cette histoire ! » persiflai-je hautaine.

Son visage se contracta sous la douleur, la culpabilité clairement inscrite sur ses traits.
Je m’en voulus immédiatement ; je l’avais blessé volontairement, je ne me reconnaissais plus.

« Edward je suis désolée, je ne voulais… »

« Non tu as raison » me coupa-t-il d’une voix tremblante.

« Oh pitié ! Ça va durer longtemps ? » Gémit Rosalie « On se moque de savoir qui a fait quoi ! C’est fait, c’est tout ! »

« Rosalie a raison. Vous torturer ne servira à rien. Nous allons les attendre et nous aviserons à ce moment là. Ce sera bien assez tôt » nous dit Carlisle cherchant à nous apaiser.

Jasper et son don nous aurait été bien utile pensai-je ironiquement.
Un sourire en coin étira la bouche d’Edward au moment où je formulai cette pensée.

« En effet » se contenta-t-il de dire, un peu plus détendu.
« Ca y est ils recommencent leur dialogue sans nous » gémis Emmett en levant les yeux au ciel.

Des sourires apparurent sur nos visages en l’entendant ; il n’y avait pas mieux que lui pour détendre l’atmosphère en l’absence de Jasper !

« Bon maintenant que tout le monde s’est déridé, je propose d’aller chasser. Je sais pas vous, mais moi je meurs de faim ! » Reprit-il en se passant la main sur l’estomac.

Il est vrai que nous étions partis précipitamment, sans prendre le temps de nous nourrir.

« Et puis qui dis Forks, dis...Grizzli !!! » acheva-t-il dans un hurlement réjoui.

Nous éclatâmes de rire.

« Allons-y ! » nous dit Carlisle.


POV Edward

Nous courions à travers bois. Ma première chasse à Forks depuis six mois.
Je percevais l’odeur du sous- bois, faite de végétaux pourrissants, de terre mouillée, de la résine des conifères partout présents et, en arrière fond, de l’iode marin.
Me yeux se réhabituaient peu à peu à ce vert omniprésent dont la nature, combinée au climat humide, avait réussi à décliner toutes les nuances. J’entendais les oiseaux dans les arbres, les animaux qui fuyaient en pressentant notre présence, les branches qui craquaient sous mes pieds, le vent qui sifflait dans mes oreilles.
Et pourtant même si tout semblait pareil, mon univers avait basculé.
Rien ne serait plus pareil maintenant, le tout était de savoir si cela serait mieux…ou pas.

Ma tête était prête à éclater. Toutes ces incertitudes tournaient sans fin dans mon esprit, le rendant paradoxalement vide de toutes données cohérentes, limpides.

La colère et l’allégresse se battaient afin de prendre le pas sur mes émotions fragiles.

Lorsque je pensais à Jasper, je ne pouvais m’empêcher de voir rouge : je ne pouvais accepter qu’il ait commis le geste que je combattais si fortement et pour lequel j’avais sacrifié mon bonheur. Mais d’un autre côté je frémissais d’impatience, survolté comme un adolescent avant son premier rendez-vous : Bella était devenu vampire et j’allais pouvoir goûter avec elle au bonheur si espéré, rêvé. Je n’aurai plus à craindre de lui faire du mal, je pourrai laisser pleinement s’exprimer toute l’intensité de mes sentiments.

Pourtant, en arrière plan, se tenait aux aguets une vague inquiétude ; je ne pouvais me défaire de l’idée que l’attitude d’Alice était bizarre et qu’elle me cachait quelque chose.

Je perçu l’effluve d’un puma détalant devant moi.
Cet arôme repoussa cette inquiétude importune loin dans ma conscience. Mes instincts reprenaient les commandes. L’exaltation éclata en moi : Bella allait revenir, nous serions réunis et cette fois rien ne nous séparerait !

Plein d’allégresse, je bondis sur ma proie.


POV Jasper

Notre chasse venait de s’achever, sonnant le glas de ces moments si doux.
J’avais emmagasiné dans un coin de ma tête ces instants si précieux de notre vie à deux : son sourire éclatant, ses pupilles assombries par le désir, nos baisers fiévreux, les caresses avides trop vite stoppées mais pleines d’amour, nos longues conversations qui avaient contribuées au rapprochement de nos âmes….Oui tout cela était à moi et je le conserverai jalousement. Quoiqu’il se passe, personne ne me les reprendrait !

Je sentis sa main se poser doucement dans mon dos en une caresse légère, avants de glisser autour de ma taille tout en se collant contre moi, sa tête reposant sur mon cœur.
Je la pris dans mes bras et enfoui mon visage dans ses cheveux parfumés, inspirant profondément son arôme si particulier, m’en repaissant. Cette soif là ne serait jamais apaisée !

Avec tristesse je relevai la tête et plongeai dans ses yeux. La même peine résignée y étais inscrite ; nous ne pouvions plus différer notre départ et nous le savions.

Je sentis une vague d’amour venir me caresser et pénétrer en moi.

« Je t’aime aussi ma douce » lui dis-je en effleurant ses lèvres.

Je ne percevais aucune autre émotions émaner d’elle. Pourtant ses yeux me disaient sa peine, son appréhension en plus de son amour que seul je ressentais. Etrange décidément…Peut être était-elle mon contraire ?

« Il est l’heure… » Me dit-elle, sa voix cristalline résonnant dans le silence, ne reflétant en rien sa peine.

« Comment rentrons-nous à Forks ? Je n’ai aucune idée de l’endroit où nous sommes ! »

« Nous pouvons courir pour y aller, ce n’est qu’à une trentaine de minutes de course ; c’est ce que j’ai fait à l’aller. »

« Oh ! Mais alors ils auraient pu nous trouver vu la distance ! »

« Non car ce n’est pas de la course linéaire ; il faut pas mal escalader pour arriver jusque ici et le but d’une chasse est de se nourrir, pas de faire du sport ! » achevai-je moqueur.

« Pas la peine d’être suffisant ! C’est facile pour toi de te moquer, tu sais où tu te trouves, ce qui n’est pas mon cas je te le rappelle, encore une fois ! » Me dit-elle en faisant la moue.

« C’est vrai, excuse moi. » lui dis-je en caressant sa joue si douce, un air mi-contrit mi-amusé sur le visage.

« Oh je ne peux pas te résister quand tu as cette expression et tu le sais. Ce n’est pas juste ! » Me gronda-t-elle dans un sourire « On y va en courant alors ? » Reprit-elle.

« C’est le plus simple oui. »

Elle se dégagea doucement de mes bras et prit ma main dans la sienne, entremêlant nos doigts.

« Alors allons-y ! »

Et elle partit en courant m’entrainant avec elle.

Le temps de la course passa vite, trop vite et rapidement la villa fut en vue.
Elle semblait inhabitée, seules les deux voitures garées devant contredisaient cette impression.
Bella ralentit imperceptiblement sa course pour finir par s’arrêter totalement à une cinquantaine de mètres de la villa. Elle serra mes doigts entre les siens, pétrifiée par l’appréhension.
Je lui rendis doucement sa pression afin de la rassurer. J’étais pourtant loin d’être aussi serein que ce que je montrai ; mon inquiétude cependant n’avait pas les mêmes bases : ce n’est pas de les revoir que je redoutais, non, c’était ce que cela signifierait…La fin de notre intimité ! J’allais devoir la partager avec eux…avec lui.

Si mon cœur avait encore battu, il aurait surement été en train de cogner follement dans ma poitrine… à me briser les côtes.

Je compris que Bella ne bougerait pas. Elle n’y arrivait pas. Je devais le faire pour elle.

Je resserrai ma prise sur sa main et m’avançait à découvert, marchant à allure humaine afin de grappiller quelques ultimes secondes avec elle ; Bella était à mes côtés, nos doigts entrelacés, nos corps aussi proches que possible.

La porte de la villa s’ouvrit et c’est ainsi que nous découvrit celui qui se trouvait sur le seuil, pétrifié par la vision que nous offrions : Bella portant l’un de mes t-shirt pour unique vêtement, nos mains étroitement unies, irrésistiblement aimantés l’un vers l’autre, offrant l’image d’un couple amoureux.
Bella se rapprocha encore plus de moi et passa un bras autour de ma taille, me demandant silencieusement de l’enlacer afin de lui apporter un peu de courage. Ce que je fis sachant que cela l’aidait à avancer et la rassurait.

Soudain un hurlement de rage résonna, déchirant le silence.
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Il avait suffi d'un regard, un instant..... Empty
MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyDim 15 Nov - 19:26

Chapitre 21- Première approche

*********



POV Emmett

Nous venions de rentrer après notre chasse. Rose et moi étions les derniers à revenir : j’adorais Forks et ses grizzlis !
Cette chasse m’avait permis d’extérioriser toute la pression que j’avais accumulée ces derniers mois.
Tout avait commencé lorsqu’Edward avait quitté Bella. Je jugeai sa réaction démesurée, après tout il ne lui était rien arrivé et Jasper était suffisamment mortifié pour être à l’avenir deux fois plus prudent ! Et puis je l’aimais bien Bella, elle et sa maladresse légendaire ainsi que se timidité maladive que je me plaisais à malmener. Je sais que Rose n’approuvait pas mon attachement pour elle, mais tant pis ! J’avais tenté de raisonner Edward mais rien à faire ! Il pouvait être sacrément têtu quand il le voulait !
Alors j’avais pris le parti de ma famille et les avait suivi, bien que je croie cela totalement idiot.

Et puis les semaines suivantes avaient été…difficiles. Cela avait été crescendo, de mal en pis : Jasper et Alice s’étaient séparés – je n’en revenais toujours pas !- et le pompon il y a quelques jours en apprenant que Jasper avait finalement fini par faire ce que nous avions voulu éviter en partant loin de Bella !

J’avais à une époque, l’an dernier, pensé que cela aurait d’ailleurs pu être l’une des solutions à envisager pour contenter (presque) tout le monde ; après tout Bella ne demandait que ça !!! Refuser cette idée et voir maintenant où l’on en était, c’était un tour vraiment ironique du destin.

Enfin, à mon avis, Edward devrait remercier Jasper au lieu de vouloir lui faire la peau : lui qui gémissait et se lamentait de ne pouvoir être proche de Bella voyait son vœux se réaliser, alors je ne comprenais pas sa réaction !!

Moi le truc qui m’impressionnait et que personne n’avait relevé, c’est que Jasper avait réussi à s’arrêter à temps ! On pensait tous que seul Carlisle pouvait le faire, et Edward- mais lui c’est parce qu’il aimait Bella !

Je ne comprenais pas les mines soucieuses affichées par tous. Bien sûr il y aurait quelques ajustements à effectuer, avec le père de Bella notamment, ou les loups. Mais ils suffisaient de déménager et plus de problèmes !

J’étais appuyé contre l’arche menant au salon, admirant le corps magnifique de ma femme allant rejoindre les autres. Elle savait parfaitement l’effet qu’elle me faisait et en abusait à en croire la démarche chaloupée qu’elle avait adoptée.

Mon examen fut interrompu lorsque j’entendis Edward interpeller Alice avec une voix légèrement inquiète.

Je détournai le regard vers elle. Assise sur un fauteuil, elle était figée, les yeux dans le vide, absents. Nous savions tous ce que cela signifiait : une vision.

« Alice ? »Répéta Edward.

Après quelques secondes, elle revint parmi nous et fronça les sourcils en regardant Edward. Celui-ci semblait frustré. Se pouvait-il qu’Alice l’empêche à nouveau de lire en elle, pensai-je vaguement étonné ?

« Emmett » m’interpela-t-elle « va à la porte s’il te plaît. Ils vont arriver d’ici une minute et j’aimerai que ce soit toi qui les accueille si cela ne te dérange pas. »

« Heu ok »lui dis-je perplexe.

Pourquoi moi et pas Edward ? En jetant un coup d’œil à ce dernier, je vis que lui aussi se posait la question.
Cela ne me disait rien qui vaille.

Je saisis la poignée et l’abaissa. J’ouvris la porte, ne sachant pas trop à quoi m’attendre.

Le spectacle qui s’offrit à moi dépassa tout ce que j’avais pu imaginer et je comprenais mieux la suggestion d’Alice ! J’étais sans réaction, stupidement planté sur le seuil, coi.
Devant moi, à quelques mètres, arrivait un couple se tenant par la main : la femme vêtue d’un t-shirt long lui tenant lieu de robe, était collée contre l’homme. Celui-ci affichait une attitude protectrice.
Je reconnus alors Bella - Ouah ! Elle était magnifique ! Voilà qui n’allait pas plaire à ma Rose- et Jasper dont le visage passablement renfermé semblait lancer un avertissement silencieux.

J’entendis Edward hurler de rage derrière moi. Merde ! Je n’avais pas contrôlé mes pensées !!

Alors tout alla très vite : je vis Bella se blottir dans les bras de Jasper et celui-ci afficher un air farouche et protecteur, limite belliqueux. Aïe ! Dans le même temps j’entendis Esmé, Rosalie et Alice crier « Non Edward !!!! » et Carlisle me hurler de le retenir.

Je me tournai pour voir Edward bondir comme un malade vers la porte.
Il éructait de rage, ses yeux étaient fous et ses traits figés dans un masque menaçant, meurtrier.
Il n’avait plus rien de civilisé à cet instant ! La part la plus sombre de notre nature le contrôlait totalement. La vision du couple formé par Bella et Jasper ainsi que leur intimité affichée, lui avait perdre toute mesure.

Je me campai fermement sur mes jambes, renforçant mes appuis au sol, les muscles tendus, prêt à encaisser le choc.

Et je ne fus pas déçu !


Edward avait beau être plus mince que moi, il n’en était pas moins costaud et la rage décuplait ses forces. J’eu l’impression de recevoir un bloc de roche dans la poitrine. Je refermai immédiatement mes bras sur lui afin de l’immobiliser. Sous son élan, nous fûmes projetés à l’extérieur sur une dizaine de mètres.
Je le vis relever la tête et devenir totalement fou, les yeux révulsés par la fureur. Un cri de rage bestial sortit de sa gorge alors qu’il se débattait pour m’échapper.

« Lâche-moi ! » éructa-t-il « de suite !! »

J’avais un mal fou à le garder prisonnier.

« Eh ! Je ne serai pas contre un peu d’aide là ! » hurlai-je.

Aussitôt je vis les autres arriver en courant et se jeter sur nous. Ils saisirent Edward et le maintinrent au sol, me permettant de me relever, légèrement endolori.
Je massai ma poitrine avec une grimace sous le regard fier de ma femme.
Carlisle et Esmé regardaient Edward qui se débattait comme un beau diable au sol, pesant de toutes leurs forces sur ses épaules. Alice maintenait ses jambes tout en jetant un regard plein de peine et fataliste derrière moi.

Je tournai la tête afin de comprendre le pourquoi de son expression et la recrudescence de colère d’Edward.
Je vis Jasper accroupi devant Bella, en position défensive, l’air déterminé à combattre. Il avait passé un bras derrière lui et maintenait Bella dans son dos. Celle-ci avait passé ses bras autour de sa taille et enfoui son visage dans son cou.

Leur attitude était pour le moins étrange, explicite en tout cas.
Je ne savais pas ce qu’il y avait entre eux mais cela allait au-delà de la simple camaraderie !

Je doutais qu’Edward vois cela comme normal au vu des sentiments qui lui inspirait Jasper ces derniers temps. De même qu’il aimait beaucoup trop Bella pour accepter jasper auprès d’elle, et surtout pas de cette manière.

Les ennuis ne faisaient que commencer !



POV Edward

Ahhh !!!! Je devenais fou !!!!
La seule chose que j’arrivai à penser clairement était que j’allais le tuer, le dépecer, le faire souffrir, le brûler à petits feux, lui arracher cet absurde air protecteur !!!

Un voile rouge sang venait de s’abattre sur moi et voilait ma vision, colorait toute mes pensées de cette couleur synonyme de vengeance. Je le voyais à travers ce filtre sanguin et ma rage s’en trouvait décuplée ; elle ne s’apaiserait qu’avec ses râles de souffrance, ses supplications gémissantes auxquelles je répondrai par un rictus vengeur et sans miséricorde !

Tout en moi éclatait au rythme de ma colère. Je voulais le voir mort, marcher sur ses restes, cracher sur ses cendres ! J’allais le tuer !

Cette idée fixe tournait en boucle dans ma tête et ma fureur augmentait exponentiellement semblable à un volcan sur le point de cracher sa fureur.
Ce leitmotiv passait et repassait de plus en plus rapidement dans mon cerveau ! Et ma « famille », ces abrutis, pauvres fous, qui me maintenaient !!!! Je hurlais de frustration.

Je me débattis de plus belle, envoyant valser quelqu’un- Esmé me sembla-t-il- tout aussi vite remplacé sur mes épaules.

Un hurlement de rage jaillit de ma gorge. Si j’avais été humain, cette crise de démence m’aurait déjà tuée, mon cœur et ma pression sanguine ne l’ayant certainement pas supportée !

Mort ! Je le voulais mort !

Comment osait-il se présenter devant moi ainsi, collé à MA Bella, l’empêchant de me rejoindre ?

Oh oui !!!! J’allais prendre un plaisir immense à lui arracher les membres un par un pour mieux les lui remettre avant de les arracher de nouveaux… supplice sans fin ! A cette idée un sourire malsain se joua sur mes traits, m’arrachant un rire de dément

Mon dieu je devenais fou !

Une infime partie de celui que j’avais été tentait désespérément de se raccrocher aux quelques lambeaux de conscience qu’il me restait, apeurée et effrayée par ce que je devenais, un être maléfique dont le seul but était la souffrance.
Je voulais l’effacer afin de savourer pleinement ma vengeance, de me délecter du châtiment que j’allais infliger à l’usurpateur.

J’eu un sursaut féroce, tentant d’enlever les idiots qui m’entravaient, réussissant presque à me libérer. Mon corps s’arc-bouta sous l’effort que je produisais, se désarticula. Ma seule obsession guidait mes mouvements. Il me fallait le tuer !

Soudain une voix douce, en complète opposition avec mes sentiments, souffla quelques mots à mon oreille. Ceux-ci trouvèrent leur chemin dans la noirceur de mes pensées, attrapés au vol par mon reste de conscience malmenée, qui les enfonça profondément dans mon esprit. Ils me frappèrent de plein fouet, irradiant et repoussant le voile qui recouvrait tout, le déchirant, me calmant instantanément.

« Bella a peur Edward. TU lui fais peur ! »

Mon corps se figea, ma respiration laborieuse retrouva peu à peu un rythme plus calme, pas apaisée mais moins difficile.
Mes yeux perçurent de nouveau ce qui m’entourait. Je pouvais voir ma famille couchée sur moi, effrayée et désemparée. Et Alice…penchée contre moi. Elle, c’était elle qui m’avait sauvé de la folie meurtrière dans laquelle je sombrais.

« A...Alice ? »

« Oui Edward, calme toi…Ce que tu as vu est dû à la peur de Bella ; tu l’as effrayée. Ca va aller Edward… »

Je fermai les yeux, finissant de rassembler en moi ce que la colère avait fait voler en éclats.
Je soupirai, atterré par ce que j’avais faillit faire.

« C’est bon….Je suis désolé, je suis calmé. »

Personne ne fit mine de me libérer.

« Carlisle ça va, je t’assure, je me contrôle. »

Celui-ci me fixa indécis, inquiet. Ce qu’il dû lire dans mes yeux le rassura car il se releva et tout le monde fit de même. Ils restaient cependant autour de moi, prudents. Emmett alla même jusqu’à se placer ostensiblement entre Bella, Jasper et moi.

Je portai mon regard sur eux. Ils s’étaient redressés mais leur position demeurait aux aguets, Jasper légèrement devant Bella, les yeux fixés sur moi, impénétrable, fidèle à lui-même. Bella me regardait, les yeux horrifiés et plein d’une tristesse coupable.

Je ne voulais pas qu’elle souffre à cause de moi, plus maintenant. Je devais lui dire qu’elle n’y était pour rien, que j’étais désolé, que je regrettai, que jamais je lui aurai fait du mal…du moins le croyais-je…

Je tentai de lire leurs pensées mais rien ! Quelque chose m’en empêchait, repoussant inlassablement tous mes assauts. Je fronçai les sourcils, désorienté par ces échecs : Bella à la rigueur je comprenais, mais lui…pourquoi ?

Bella fit un pas en avant, attirant mon regard sur elle. Je restai paralysé, hypnotisé devant sa beauté. Toutes pensées cohérentes m’avaient soudain déserté ; je restai là, planté comme un idiot, à la boire du regard. Je l’avais toujours trouvé belle, mais là elle était …parfaite !

Son corps élancé n’était que courbes douces, muscles longs et graciles : la poitrine haute- une chaleur soudaine m’envahit comme je posai mes yeux avides dessus- sa taille étroite qui s’évasait en rondeurs alléchantes au niveau de ses hanches pour finir par des jambes longues et fines, tout ça me donnait le tournis.
Sa peau semblait si douce que mes doigts brulaient du désir de caresser cette blancheur laiteuse, sans défauts, ma langue d’y dessiner de savantes arabesques.
Tout mon corps semblait être en feu.

Je remontai mes yeux sur son visage, admirant la pureté de ses traits. Ses sourcils arqués surplombaient des yeux ourlés de longs cils, voilant ses prunelles rubis, brillant du plus beau rouge légèrement doré qu’il m’ait été donné de contempler. Je me perdais dedans, oubliant toute notion de temporalité.

Je vis ses yeux devenir interrogatifs devant mon immobilisme soudain. Je dérivai sur son nez mutin légèrement retroussé, pour venir me perdre sur ses lèvres cerise. Je fus pris de l’envie impérieuse de m’emparer de cette bouche, d’en redécouvrir la saveur enivrante, de mordre à pleine dents la passion qu’elle seule pouvait m’insuffler.

« Bella...ma Bella… »Exhalai-je totalement envouté.
Un bonheur dévorant m’envahit, gonflant mon cœur à le faire éclater.

Je vis un lent sourire se former sur ses lèvres et le soulagement apparaître sur son visage, la joie s’inscrire sur ses traits.

C’était tout ce dont j’avais besoin pour aller à sa rencontre. Je m’avançai lentement puis de plus en plus rapidement afin de la rejoindre. Je vis du coin de l’œil Jasper, maussade, se reculer légèrement.

Je m’arrêtai devant elle, indécis, subjugué. Son odeur- mon dieu ce que son odeur m’avait manqué- emplissais mes narines, me faisant tituber de béatitude.
Je fermai les yeux, me laissant griser par ces sensations que j’avais cru perdues à jamais.

Je sentis sa main se poser doucement sur ma poitrine, à l’emplacement de mon cœur.

« Oh Bella !! »Gémis-je, terrassé par un amour trop grand pour que je puisse le contenir.

Je la pris dans mes bras, enfouissant ma main dans sa magnifique chevelure brune, laissant ses mèches soyeuses couler entre mes doigts.

« Edward… »Laissa-t-elle fuser dans un soupir.

Je rouvris les yeux et la vis me regarder avec cette expression pleine de tendresse que j’avais cru ne jamais revoir.

Je ne pouvais plus résister. J’inclinai la tête et emprisonnait ses lèvres, laissant ma langue les lécher timidement. Un gémissement de plaisir nous échappa, A ce son, je m’enhardis, laissant la caresse devenir plus fougueuse. Je glissai ma langue dans sa bouche, brulant de gouter à tous les délices qu’elle recelait. Sa langue rencontra la mienne, la caressa, la taquina pour finir par venir s’enrouler à elle, achevant d’allumer le brasier qui couvait en moi.

Dans un gémissement j’approfondis le baiser, luttant de la plus agréable des manières avec sa langue. Mes mains partirent à l’assaut de son corps que je pressai fébrilement contre le mien, provoquant une friction délicieuse de nos bassins. L’un d’elle quitta sa taille pour venir se poser sur une fesse que j’empoignai fermement, la rapprochant encore plus de moi, tandis que l’autre glissa de ses cheveux à un sein rond que j’enveloppai délicatement, effleurant la pointe dure que je sentais se dresser sous mon pouce.

J’avais oublié tout ce qui n’était pas elle. Rien ne m’importait plus qu’elle dans mes bras, me montrant ce qu’était le paradis. Ces gestes, inconnus la minute d’avant, me semblaient venir si naturellement qu’ils en devenaient justes.

Je la sentais se presser contre moi, répondre avec la même ardeur à mon baiser, ses mains crispées sur ma chemise. Je ressentais pourtant une légère retenue dans son abandon, mais je mis ça sur les circonstances de nos retrouvailles.

Un raclement de gorge venant de ma famille m’interrompit au moment où je glissai une jambe entre ses cuisses, tandis que Jasper semblait bouillir de colère.

Oh mon dieu j’avais été à deux doigts de la basculer dans l’herbe et de lui faire l’amour, ici, devant ma famille… !!!

La gêne m’envahit alors que je jetai un coup d’œil par-dessus son épaule et vis leurs têtes franchement amusées ; Emmett semblait avoir du mal à retenir un fou rire et ses pensées étaient pour le moins explicites sur ce que j’avais faillit faire. Je grognai légèrement. Seul Jasper affichait un air franchement écœuré : tant mieux !!!

Bella cacha son visage dans mon torse ; je l’entourai de mes bras et me pencha vers elle pour lui murmurer :

« Ne sois pas gênée mon amour. Ils comprennent, ils sont heureux pour nous. »

Elle releva la tête, m’adressa un sourire hésitant puis pencha la tête sur le côté pour les regarder. Ce qu’elle vit dû la rassurer car son sourire s’élargit et gagna ses yeux.
Je me penchai et déposai un doux baiser sur ses lèvres.

« Je t’aime Bella »

Et alors que je m’attendais à une réponse identique de sa part au vu du baiser que nous avions partagé, je vis un air coupable passer dans ses yeux.

« Je sais Edward. Moi…aussi. »

Elle recula d’un pas et me regarda, peinée. J’eu un mauvais pressentiment d’un coup.
Il me semblait que son aveu recélait une signification cachée que je n’arrivais, ou ne voulais, pas saisir.
Je restai à la fixer, inquiet, tandis qu’elle se tournait vers Jasper. Il affichait un air torturé en nous contemplant et elle sembla se décomposer en le voyant. Pourquoi le regardait-elle ainsi, à ce moment précis ? Qu’est ce qu’il avait à voir avec nous ?

Elle tendit la main vers lui.

Quoi ? Mais qu’est ce qui se passait ? J’étais en plein cauchemar c’est ça ? C’était quoi çà !!??

Il s’avança vers elle, prit sa main et la porta à ses lèvres sous mes yeux médusés. Il déposa un baiser dans sa paume, plongeant son regard dans le sien. J’eu l’impression d’étouffer. Il relâcha ses doigts avec un sourire furtif.

Mais ils me jouaient quoi là ?! Je rêvais ce n’est pas possible ? Quelqu’un modifiait ma perception des choses ?!
Je senti un froid mortel s’insinuer en moi en comprenant ce que reflétait le visage de Jasper. Amoureux ! Il était amoureux d’elle !

Hébété, sonné, je reportai mon regard incrédule sur Bella, cherchant à comprendre ce que mon subconscient se refusait à me révéler.
Elle le regardait avec les mêmes yeux qu’elle avait eus pour moi un peu plus tôt.

Elle l’aimait aussi ! Elle nous aimait tous les deux !

La terre s’ouvrit mes pieds alors que ce froid glacial achevait de me coloniser, emprisonnant mon cœur dans une gangue de glace.

Que lui avait-il fait ?

Un électrochoc fit disjoncter mon cerveau alors que mes yeux enregistraient tous les détails de ce mauvais vaudeville. Mon esprit analysa tous les indices révélateurs de cette mauvaise farce, de leur première apparition à maintenant.

J’entendis Alice hurler non au moment où mon corps bondit sur Jasper. Je ne le contrôlai plus, j’étais resté figé dans cette minute où mes illusions avaient volé en éclats, me révélant la raison de la retenue de Bella.

Je saisis Jasper à la gorge, bien décidé à le renvoyer là où était sa place : en enfer ! Je l’envoyais valser loin de Bella qui poussa un cri horrifié.
Je me jetai sur lui et lui asséna plusieurs coups au visage sans qu’il esquisse le moindre geste pour les éviter, ce qui décupla ma fureur. Je le relevai et le jeta violement contre un arbre qui se déracina sous la force de l’impact.

« Edward arrête ! » me hurla Carlisle.

Je l’ignorai et me jetai à nouveau sur Jasper. Il s’était relevé et me regardai lui foncer dessus l’air ombrageux.
J’allai le massacrer !

Au moment où je l’atteignis, il se déporta sur la droite et me sauta dessus, ma plaquant sur le sol, son genou appuyé dans mon dos.

« Je t’ai laissé me frapper car je comprends ta colère Edward » me murmura-t-il à l’oreille « mais ça suffit. Arrête. Tu ne gagneras pas si l’on se bat, je te le garantis. »

J’étouffai des sanglots de rage silencieuse dans la terre meuble.
Ces paroles m’avaient fait revenir à moi et j’étais submergé par une douleur sans fond. Son cœur ne battait plus uniquement pour moi. La peur de la perdre me rendait fou. Je ne voulais pas me sacrifier, je ne pouvais pas vivre sans elle, non c’était au-dessus de mes forces. Elle était tout pour moi et je n’aurai pas le courage de m’effacer encore une fois pour son bonheur.

Je tremblai convulsivement sous l’effet du désespoir.

J’entendis les pensées de Jasper se manifester, me dire à quel point il était désolé, qu’ils n’avaient pas choisit ce qui leur arrivait, la souffrance de Bella de ne pouvoir choisir et sa peine à l’idée de nous faire souffrir.

« A toi de choisir Edward » me dit-il tout aussi doucement « soit tu me la laisses, soit tu fais comme moi : tu te bats pour elle, pour votre amour. »

A ces mots je me calmai instantanément et réfléchis à toute vitesse, examinant les options qui s’offraient à moi. Il avait raison. Je devais me battre, lui montrer ce qu’elle représentait pour moi, être digne de notre amour. Il dut sentir ma résolution car il se releva et me libéra.

Je me redressais calmement, me tournait vers lui et le fixai, vrillant mon regard dans le sien.

« Pourquoi ? » lui demandai-je.

Il comprit que je voulais savoir pourquoi il m’avait dit ça au lieu de profiter de son avantage pour gagner le cœur de Bella.

« Pour elle Edward. Si tu abandonnes et te rends malheureux, elle va souffrir et ça je ne le veux pas ! Si elle me choisit, je veux que ce soit un vrai choix ! » Pensa-t-il.

Je le regardai en le toisant, lui disant ainsi que j’acceptai le défi. Après tout, j’avais une longueur d’avance sur lui, elle m’aimait bien avant. Un regain de confiance me remplit d’espoir. Cela me valut un sourire moqueur de sa part.
Il inclina légèrement la tête, me montrant ainsi qu’il avait compris mon acceptation.

« Que le meilleur gagne Edward ! » pensa-t-il.

Jamais je n’aurai crû avoir à me battre pour Bella et surtout contre l’un de mes frères.

Je m’apprêtai à livrer le plus difficile des combats, celui dont l’enjeu était le plus important : l’amour de Bella et l’éternité à ses côtés…..J’étais prêt !

Il avait suffit d’un regard, un instant….pour que je comprenne que ce que je croyais acquis ne l’était plus, et qu’il serait difficile de le reconquérir…..

Chapitre 22 - faites vos jeux !

POV Bella

Mon dieu !
Voir Jasper et Edward se battre, même si Jasper n’avait pas rendu les coups, avait été horrible. Je restai à les contempler, paralysée par la peur et la culpabilité. Je savais que cela finirait ainsi !

Encore une fois je maudissais mon incapacité à effectuer un simple choix. Si on me l’avait demandé quelques mois plus tôt, j’aurai affirmé qu’il était impossible d’aimer véritablement deux hommes à la fois. Et pourtant…

L’amour que je leur portai était à leur image : différent.

Celui pour Edward était comme un soleil rayonnant, une évidence sereine et absolue qui me réchauffait, une douce sensation de plénitude partagée.
Celui pour Jasper était comme un feu d’artifices, violent et passionné, plus fort que tout et débridé, emportant tout sur son passage, me donnant envie de me jeter tête première dans cet embrasement, de m’y perdre en victime consentante.

Je n’arrivai pas à choisir, changeant d’avis à peine mon choix formulé. Et c’est à cause de cette faiblesse que je me retrouvai là, à regarder les deux hommes que j’aimais se déchirer et se battre pour moi… qui n’en valait pas la peine.

Soudain Jasper reprit le dessus et lui chuchota à l’oreille ce qui résonna comme un avertissement. Je vis Edward abandonner, terrassé par un désespoir infini et je saignais de le voir ainsi. Avoir compris ce qui se passait entre Jasper et moi juste après que nous eûmes partagé ce –sublime-baiser l’avait rendu fou et son abattement présent en attestait.

Je m’en voulais terriblement mais je n’avais pas pu le laisser croire que tout était comme avant, même si mon corps avait souhaité continuer ce que nous avions si sensuellement commencé. Certains pouvaient trouver ma volte face désinvolte et mon attitude infantile mais au moment de ce baiser, j’étais pleinement à lui et il n’aurait pas été juste de le tromper, de le laisser s’illusionner, il ne le méritait pas .Et moi, c’est lui que je ne méritais pas.

J’entendis alors le défi lancé par Jasper, atterrée par ses mots, alors même qu’ une infime partie de moi se délectait de l’entendre me revendiquer. L’instant suivant je compris pourquoi il le faisait : cela avait suffit pour qu’Edward sorte de son abattement…et relève le défi.

Même si j’étais soulagée de les voir plus « civilisés », si je les comprenais-tout au moins leurs motivations- j’avais l’impression désagréable de n’être plus qu’un banal objet dont on se disputerait la possession. Et cela me mettait vaguement en colère !
J’avais envie de leur crier que j’étais encore là ; les voir se défier pour l’obtention de mon amour sans me consulter, me ravalait au rang d’un bien dont on voudrait acquérir la pleine jouissance, niant ainsi mon « humanité ».

Ok j’étais fautive pour cette situation, mais quand même !
Les voir agir ainsi, tels deux coqs se disputant la place de dominant auprès d’une femelle, m’agaçait !

Jasper se tourna brusquement vers moi, certainement interpellé par ma flambée de colère. Edward fit de même et eut un léger recul en comprenant à mes traits crispés que j’étais loin d’être ravie ou flattée par leur attitude.

Ils se regardèrent et je vis Edward hausser les sourcils ; Jasper avait dû lui « dire » mon agacement.

« Je ne suis pas un objet !! » martelai-je « vous ne pouvez pas faire comme si je n’étais pas là ! Il y a une troisième solution : je pars et pas de défis » articulai-je en insistant sur le dernier mot tout en croisant les bras et en fronçant les sourcils.

Hum…mes humeurs étaient décidément incontrôlables ! Je ne me connaissais pas ce tempérament…volcanique. Encore une gracieuseté de la condition vampirique dont je me serai volontiers passé !
Il n’allait pas être facile de m’y adapter : j’étais la même mais avec quelques changements profonds, dont l’un des plus marquants se trouvait devant moi avec ses conséquences pénibles.

Ils se regardèrent et eurent la décence de paraître gênés.

« Bella »commença Edward « je t’aime et »

« Nous t’aimons » le corrigea Jasper en le coupant brutalement.

« Oui, bref, nous t’aimons» reprit Edward en lui jetant un regard noir « et ce que nous voulons dire c’est que nous allions nous battre pour te mériter. Il n’est pas question de te mettre la pression. »

Et bien ça n’aidait pas à me calmer ! Il le faisait exprès ! Je ne voyais que cette explication à autant de bêtise, véritable insulte à son intelligence !

« Ni te forcer à choisir, tu restes maître de tes sentiments et choix » rajouta doucement Jasper « nous voulons simplement que tu saches à quel point nous t’aimons. »

« Oui il a raison, tu dois faire ce que te dictes ton cœur ; c’est juste que…que… » Hésita Edward, cherchant surement à éviter de m’agacer davantage. Ce n’était hélas pas gagné !

« Ce qu’ils veulent dire Bella, c’est qu’ils t’aiment tous les deux et n’ont pas l’intention de céder leur place à l’autre. Mais ils respecteront ton choix. » Me précisa la voix cristalline d’Alice derrière moi.

Je me figeais, n’osant me retourner. Ils avaient tous entendu ce que nous disions et étaient donc au courant de cet invraisemblable triangle amoureux, vaudeville pathétique !
J’étais morte de honte. Je ne savais pas comment affronter leur regard ; je ne supporterai pas d’y lire le dégoût ou le rejet.

Quant à Alice, entendre sa voix me provoquait un maelström d’émotions : joie, colère, culpabilité… J’avais envie de me jeter dans les bras de celle que j’avais si longtemps considérée comme une sœur. Mais lors de son départ, je m’étais sentie trahie et maintenant je revenais amoureuse de son mari, lui de moi et mes sentiments étaient pleins d’ambivalence vis-à-vis d’elle.

Je fermais les yeux, tentant de trouver le courage nécessaire pour me tourner vers eux et affronter leur regard. Lorsque je les rouvris, guère plus sûre de moi, je regardai Jasper et Edward. Ils se tenaient côte à côte, un léger sourire aux lèvres. Je sentis une onde caressante venir m’apaiser et en remerciait Jasper d’un sourire. Edward se renfrogna quelque peu mais m’adressa un regard confiant comme je le regardai en quête de son soutien aussi. Il était important pour moi de les savoir là. Leur confiance m’apporta l’assurance qui me faisait défaut.

Je me tournai tout doucement, comme dans une scène de film passée au ralenti, les yeux baissés.

Je pris une profonde inspiration et relevai la tête, le souffle court ; pas que cela me gêne mais ce réflexe restait profondément ancré et rythmait toutes mes émotions.

Je les vis à quelques pas de moi. Un sentiment de bonheur doux-amer m’envahit. J’avais cru ne jamais les revoir. J’avais espéré si fort leur retour après leur abandon soudain. J’avais tellement souffert de savoir que j’importais si peu qu’ils étaient partis sans un mot, m’abandonnant aussi facilement qu’on le ferait d’un jouet dont on se serait lassé.

Et de les voir tous réunit me rappelait avec acuité cet espoir déçu.

Pourtant mon cœur exultait. J’aurai préféré que ce soit eux qui reviennent pour moi, mais malgré tout la joie était là, inondant mes yeux, gonflant mon cœur trop étroit pour la contenir, masquant, pour le moment, ma rancœur.

Je les fixai un par un, les buvant du regard.
Carlisle, le regard bienveillant tenant par la taille une Esmé chaleureuse ; Emmett dont le sourire clairement affiché et les yeux pétillants affirmaient sa joie de me revoir ; Rosalie…heu…égale à elle-même, affichant un visage lisse, à peine troublé par un léger froncement de sourcil. Hum…j’allais laisser Rosalie de côté pour le moment. Cela avait toujours été difficile avec elle…
Et après une brève hésitation je finis par Alice.

Je retins un mouvement de recul instinctif à sa vue.
Oh comme elle avait changé !
Où était cette petite étincelle pleine de vie dans ses yeux ? Elle était si…calme, austère…
Qu’était devenue l’Alice pétillante que j’avais connue ?

Ses yeux me fixaient, sérieux, torturés. Un léger pli amer déformait sa jolie bouche.

J’hésitais, ne sachant que faire devant cette Alice inconnue.

Je vrillai mon regard dans le sien, y faisant passer toute ma peine et ma désolation pour le tour pris par les évènements. J’essayai de cacher la rancœur due à son abandon pour ne laisser percer que la joie de nos retrouvailles.

Le reste des Cullen nous fixaient, se demandant quelle serait l’issue de ce face à face.

Je me sentis vaciller au fur et à mesure que se prolongeait ce silence. Sur son visage, toujours la même expression et pas la moindre trace m’indiquant qu’elle était heureuse de me revoir.

Mais qu’avais-je espéré ? Elle m’avait laissée, sans remord, et lorsque je réapparaissais c’était enlacée avec son mari, amoureuse de lui.

Soudain une pensée effroyable me traversa : avait-elle vu ce qui s’était passé durant ces trois jours ?

Un gémissement m’échappa à cette idée. Elle m’en voulait et j’étais la cause de ce visage torturé. Décidément, blesser ceux que j‘aimais semblait être une constante chez moi. Je baissai les yeux, dévastée par cette vérité.

Je sentis une vague d’amour émaner de Jasper, venir me réconforter. Mais j’étais trop mal, la culpabilité était trop forte.

Je titubai et commençai à tomber. Je fus rattrapée avant de toucher le sol, enserrée dans une étreinte apaisante.

« Là Bella….Je ne t’en veux pas. C’est à moi que j’en veux. Tu n’y es pour rien. » Me dit Alice doucement en me berçant dans ses bras.

L’envie stérile de pleurer gonflait ma poitrine, hachant ma voix :

« Oh Alice si tu savais comme tu m’as manqué…… »

« Je sais Bella…je n’aurai jamais dû partir sans te dire à quel point tu comptais pour moi » me rassura-t-elle en regardant d’un œil noir Edward « Cette idée m’a torturée, je t’aimais tant. Je suis là maintenant… »

« Je suis si désolée, tellement désolée pour Jasper et moi….je ne voulais pas que ça se passe ainsi….mais c’est plus fort que moi…je… »

« Bella tu ne dois pas te sentir fautive » me dit-elle douloureusement « c’est moi qui l’ai perdu. Il est heureux avec toi. Il t’aime plus qu’il ne m’a jamais aimé. J’ai toujours su que cela se finirait ainsi même si je ne voulais pas le voir. Il.. »

Sa voix se brisa, incapable de continuer sa phrase. Ce qu’elle m’avait dit m’intriguait et je me promis de lui en demander plus tard l’explication.

Je la pris à mon tour dans les bras, cherchant à la consoler.
Nous restâmes ainsi quelques minutes puis Alice vrilla son regard dans le mien.

« Ne t’en veux pas Bella. Jamais. Jasper et moi c’était fini avant vous. C’est dur de vous voir ainsi mais je vais m’habituer….je suis heureuse de votre retour. » Me dit-elle, soulignant ses mots d’un sourire.

« Alice tu m’as tellement manqué ! » fis-je soulagée, en joie.

« Et puis c’est toi qui est à plaindre avec deux vampires amoureux sur le dos, qui se comportent comme des ados belliqueux ! » me dit-elle avec un sourire complice.

Nous éclatâmes de rire, nous tournant vers Edward et Jasper légèrement offusqués par la comparaison.

Les Cullen se joignirent à nous, soulagés du tour pris par la discussion.

« Ah les filles, c’est un vrai bonheur de vous voir ainsi ! » laissa fuser Emmett en nous serrant dans ses bras « on va s’éclater ! »

En riant je me dégageai de son étreinte d’ours.

« Bella tu es canon ! Quels veinards les deux grincheux ! » Rajouta-t-il en me faisant un clin d’œil exagéré.

« Toujours aussi délicat Emmett ! » lui fit Jasper en souriant tandis qu’il se rapprochait.
Il semblait heureux de retrouver sa famille.

« Jasper !!!! » beugla Emmett en le serrant à son tour dans ses bras « bah tu peux pas dire le contraire vu la façon dont vous êtes arrivés !! »

Jasper avait raison : il n’avait pas changé et c’était tant mieux !

« Emmett ça suffit ! » lui asséna Rosalie en lui donnant un coup de coude.

Aïe ! Rosalie venait de se rappeler à moi ! Je ne l’avais pas vu se rapprocher de nous. Je la regardais, toujours aussi belle et altière.

« Bella. » me salua « chaudement » Rosalie.

« Rosalie. » lui répondis-je sur le même ton.

La reine des glaces n’allait pas m’impressionner aussi facilement que du temps de mon humanité. Pas question !
Elle fronça les sourcils, surprise par la froideur de mon ton, avant de me lancer un regard admiratif.

« Hum…le chaton a des griffes en définitive ! Le vampirisme t’aurait-il donné une personnalité moins…ennuyeuse ?! »

J’entendis Edward émettre un feulement rageur en signe d’avertissement.

« Tout doux Edward ! Je dois dire que je préfère cette Bella. Elle est plus combattive que l’autre. Et puis j’avoue que la distraction qu’elle m’offre avec votre histoire à tous les trois est …amusante ! » Dit-elle d’un ton moqueur.

Mmm j’étais partagée entre l’amusement et l’agacement. Peut-être pourrais-je m’entendre avec elle en définitive…

« Tu es surtout énervée de voir à quel point Bella est belle. Craindrais-tu la concurrence ? » Ajouta Edward, un brin railleur.

« Pff ! Réfléchis voyons ! Tous les vampires sont parfaits donc il n’est pas extraordinaire qu’elle se soit …arrangée. En plus je »

« Tu es la plus belle pour moi rose » lui dit amoureusement Emmett en la prenant dans ses bras, calmant la situation qui était sur une pente glissante.

« Sois la bienvenue dans la famille Bella ! » me dit Carlisle dans un sourire.

« Merci Carlisle » lui répondis-je avec une légère ironie dans la voix. Mieux vaut tard que jamais pensai-je sarcastique.

« Oh ma chérie ! Je suis si heureuse de te revoir. » Me dit Esmé en me serrant dans une étreinte toute maternelle, si réconfortante que je m’y abandonnais un instant.

« Esmé c’est bon de vous revoir aussi » lui dis-je dans un soupir.

« Tu es chez toi ici Bella. N’en doute jamais ! »

« Merci pour votre accueil, vous m’avez manqué ! »

Les rancœurs et griefs n’avaient pas leur place pour l’heure. Je remettais à plus tard les explications inévitables, savourant ce moment de plénitude.

« Rentrons. » proposa Carlisle

Et c’est bras dessus dessous avec Alice que je franchis ce qui serait à présent ma maison, Jasper et Edward sur mes pas, comme un prolongement à moi-même.

J’entrai dans le salon. Je restai là, envahie par les souvenirs des moments heureux passés ici, alors que j’appelai de toute mes forces ma transformation, brulant de rester éternellement avec Edward ; ceux, plus dramatiques, de ma visite après leur départ lorsque j’avais espéré trouver une trace d’eux.

Peu de choses avaient changé depuis cette dernière fois ; seuls les draps recouvrant les meubles avaient été ôtés. Toujours aucun objet personnel. Même le piano n’était pas là et bizarrement cela me réconforta.

« Nous sommes partis précipitamment » m’informa Alice.

Elle avait dû remarquer mon regard qui s’attardait sur les étagères vides et les murs nus.

« Tout devrait arriver dans les deux jours. Nous n’avons pris que quelques vêtements. »

Je m’abstins de lui demander la raison de leur précipitation que je devinai sans trop de mal.

« Vas-tu tenir deux jours Alice avec justes quelques vêtements, » lui demanda Jasper, gentiment moqueur.

Sa voix était douce, dépourvue de ressentiment ou regret envers celle qui avait été jusqu’à peu sa compagne avant de le rejeter.

Elle se tourna vers lui. Il était nonchalamment appuyé contre le mur, les mains glissées dans les poches de son jean, le faisant descendre dangereusement bas sur ses hanches. (n/a rappelez vous : que porte jazz sous son jean ? hihihi !!!)

Un bref embrasement me parcourut à cette vue sachant ce qui se cachait sous le tissu (ah ! elle, elle se rappelle !!)
Il n’y avait pas à dire, si Edward était l’incarnation de l’élégance distinguée, c’était pour Jasper que l’expression « sex-appeal » avait été inventée !

Il me jeta un coup d’œil, soulevant un sourcil moqueur alors qu’il décryptait mes sensations. Un lent sourire se dessina sur son visage lorsque, me fixant, il enfonça un peu plus ses mains dans ses poches.

Une bouffée de chaleur me submergea et je détournai rapidement la tête. C’était le diable !
Il savait l’effet qu’il me faisait et il en abusait !

Un raclement de gorge fort peu discret d’un Edward mécontent, ramena l’attention de Jasper sur Alice, me sauvant par là même de la combustion spontanée ! (N/A hi tpa’s girls !!!!!)

Celle-ci nous contemplait, vaguement amusée par cet échange silencieux. Cependant son sourire n’atteignait pas ses yeux. Ses sentiments envers Jasper ne devaient pas être si clairs que ça.

« Jasper…tu me connais si bien ! » lui dit-elle en plongeant son regard dans le sien.

Une langue de jalousie, corrosive comme de l’acide, se répandit en moi. Ce que sous-entendaient ces paroles me gênait fortement. Je n’étais pas très cohérente je le savais, n’ayant pas « officiellement » choisi Jasper, mais là…de quel droit jouait-elle la carte de l’intime avec lui….à moi…il est à moi !!! Mon souffle se fit plus heurté. Il fallait que je me calme, que je me raisonne !
Pas facile avec les émotions à fleur de peau des nouveaux nés. Jasper m’y aida, actionnant son don pour moi. Il tourna la tête de mon côté, ravi de ce que lui révélait ma jalousie.

Je m’apaisai. Jasper…mon Jasper…

Il tourna à nouveau son regard vers Alice, le visage soudain sérieux.

« Non. Pas tant que ça. Pas autant que je l’aurai cru » lui lâcha-t-il très calme.

Je vis les pupilles d’Alice s’écarquiller sous la douleur du reproche voilé que contenaient ces mots.

Plus personne ne parlait, attendant la suite.
Il semblerait que la seconde explication aurait lieu maintenant. Je ne voulais pas assister à ça et à vois le visage des Cullen, ils ne le voulaient pas plus que moi !

Edward se rapprocha de moi et glissa son bras autour de ma taille, me rapprochant de lui. Je posai ma main sur la sienne, le remerciant d’être là.
Son odeur m’enveloppait, toujours aussi enivrante. Je fermais les yeux un instant, la savourant pleinement pour la première fois, notant les touches de miel et lilas qui la composaient.
C’était ce que devais sentir une chaude matinée ensoleillée, pensai-je sous le charme.

Il pressa doucement ma taille. J’ouvris les yeux et le regarda.

Un sourire complice était affiché sur son visage. Il se rappelait l’effet qu’avait toujours eu son odeur sur moi. Je lui rendis son sourire.

Mon attention fut détournée par la voix d’Alice, hésitante, cherchant ses mots.

« Jasper je suis…désolée…vraiment. Je voudrais t’expliquer. Ce n’est pas aussi…simple. J’éprouve… »

« Pas maintenant Alice ! Les explications nous concernant attendront. Juste une précision : nous ne nous connaissons plus aussi bien. Il y a des choses que l’on ne peut changer ! » La coupa-t-il sèchement.

Mmm il semblerait qu’il lui en veuille encore !

« Ce qui n’empêche pas que nous puissions être cordiaux n’est ce pas ? » rajouta-t-il d’un ton indifférent.

Elle le regarda fixement pendant une ou deux minutes avant de lui répondre d’une voix basse, résignée.

« Oui. Tu as raison. »

Un soupir de soulagement collectif nous échappa, nous faisant éclater de rire.

Des rires un peu contraints malgré tout, laissant flotter une certaine gêne dans l’air.

Voilà qui nous promettait des semaines à venir, intéressantes !
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Il avait suffi d'un regard, un instant..... Empty
MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyDim 15 Nov - 19:26

Chapitre 23 – Cartes sur table



POV Bella

« Bella » m’interpella Carlisle « il y a une chose que nous voulons tous comprendre si cela ne te dérange pas. »

« Que veux-tu savoir Carlisle ? »

Je le vis …ennuyé, oui c’est ça, comme si il était gêné par la demande qu’il s’apprêtait à formuler.

« Pourquoi ? Comment est-ce arrivé ? » Expulsa-t-il rapidement.

Et voila ! Nous y étions les fameuses explications !
Moi qui pensais pouvoir différer un peu ce moment mais après tout peut être n’était-ce pas plus mal de tout mettre à plat maintenant.

Je les regardai silencieusement et à mesure que mon examen se prolongeait, leur gêne augmentait ; je dois avouer que je ne faisais rien pour y remédier !

Je me doutais qu’ils voudraient comprendre ma décision, qu’il me faudrait leur expliquer pourquoi j’avais voulu mourir, pourquoi Jasper m’avait mordue- quoique là je n’aie que peu d’explications à fournir- et surtout pourquoi je revenais amoureuse de lui et plus seulement d’Edward…si je l’étais encore vraiment….

Je me dégageais de l’étreinte d’Edward, doutant d’apprécier ses bras lorsqu’il me faudrait revenir sur son abandon.

A la pensée des derniers mois, je sentis cette vague d’amertume, devenue familière ces derniers jours, me soulever le cœur. Je me dirigeai vers la baie vitrée, leur tournant le dos – leurs visages inquiets m’étant soudainement devenus odieux. Je cherchai un peu d’apaisement dans la quiétude du paysage offert à ma vue. Mais rien à faire, même le paysage me rappelait des souvenirs douloureux.

La rancœur et la colère étaient toujours là, croissant à mesure que les souvenirs affluaient ; ils étaient un peu confus mais les émotions qui y étaient rattachées, étaient très vivaces et elles nourrissaient mon ressentiment, comme on le ferait d’une bête affamée.

Un rictus ironique se joua sur mes lèvres. Ils voulaient savoir ? Ils n’allaient pas être déçus !!!!

« Ce qui s’est passé ? » commençai-je d’une voix doucereuse, comme indifférente « voyons voir…par où vais-je commencer ? »

Je mis mon index sur ma bouche, comme à la recherche d’explications. Ils étaient perplexes, je le sentais.

« Par les fausses promesses ? » repris-je, la voix toujours aussi détachée et douce « Par votre abandon ? Ou par mon désespoir ? »

Je les vis se figer dans le reflet que projetait la baie vitrée. Cela m’arracha un sourire mauvais : ce n’était pas l’introduction à laquelle ils s’attendaient apparemment !

« D’après vous ? Par quoi devrai-je commencer ? »

Nouveau silence.

« Ah je sais ! Oui les fausses promesses ! Je pense que c’est une bonne entrée en matière ! »

Ma voix s’était faite dure, moqueuse. Elle résonnait dans le silence lourd et épais qui régnait, plein de stupéfaction et de gêne.

Etre vampire ne les dispenserait pas de s’entendre dire la vérité et d’être mis face à leurs responsabilités dans cette histoire.

« Vous m’avez laissé croire que je comptais pour vous, que vous m’aimiez et moi, pauvre idiote, j’ai marché ! Je vous considérais comme ma famille, et toi Edward je t’aimais plus que ma propre vie. »

Je fis une pause, laissant mon cœur se calmer et la vague de douleur refluer.

« Mais lors de votre départ, vous m’avez renvoyé mes sentiments à la figure ! Je n’étais pas digne de votre amour, même pas digne d’un au revoir ! » Je hurlai presque ces mots.

Je les toisai, un par un, étranglée par la fureur et la déception. Même Jasper.

« Vous m’avez abandonné comme un chien, comme on le fait d’un animal dont on ne veut plus s’embarrasser : sans un seul regard en arrière… » Ma voix s’éteignit sur ces mots, étouffée par la souffrance qui revenait comme un ouragan dévastateur.

« Et toi, tu m’as brisé, tu m’as tuée ce jour-là, dans cette forêt. Tu m’as ôté toute envie de vivre Edward. Et ta famille s’est faite complice de ta lâcheté. »

Je m’arrêtai, tentant d’endiguer le flot de fureur qui naissait dans ma poitrine, y creusant un trou qui s’élargissait de minute en minute, menaçant d’engloutir le peu de maitrise qu’il me restait. Mon cœur partait à nouveau en cendres, mis à nu, exposé à cette douleur lancinante.

Tout mon corps s’était raidi sous le contrôle forcené que je tentai à grand peine de maintenir.

« Jasper fais quelque chose » entendis-je Alice murmurer d’une voix angoissée.

« Non. Elle a le droit de dire ce qu’elle ressent. Ce n’est que la vérité, aussi désagréable soit-elle à entendre pour nous. »

J’eu un sourire plein de gratitude pour lui, le seul qui me comprenait vraiment et reçu en retour un flot d’amour. Et cela m’aida à me calmer, sans qu’il le veuille.

« Mais Bella, je l’ai fait, nous l’avons fait, pour te protéger de nous. Nous n’aurions pas pu imaginer… »

« Imaginer quoi Edward ? » l’interrompis-je d’une voix coupante et âpre.

« Que je t’aimais au point que ton départ me donnerait envie de mourir ? » lui crachai-je en me tournant brusquement vers lui « et tous, vous avez été aussi lâches que lui et, désolée, mais ça je vais avoir du mal à l’oublier ! »

Je vis la souffrance et la culpabilité se peindre sur leur visage et, bizarrement, les voir ainsi me faisait du bien. Cela versait du baume cicatrisant sur mes blessures à vif.
Seule Rosalie semblait un peu moins affligée que les autres, voire pas du tout d’ailleurs !

Décidément je l’appréciais de plus en plus : elle restait fidèle à sa ligne de conduite, n’en déviait pas.

« Mais Bella, lorsque Jasper a faillit te mordre…. » Commença Emmett, incrédule.

« Oh pitié Emmett ! » le coupai-je « c’est un vampire auquel le « végétarisme » a été un choix imposé, et depuis peu qui plus est ! »

« Oui mais… »

« Non ! Edward aussi a faillit me tuer et personne n’en a fait un drame ! »

Edward eut un hoquet choqué en entendant l’analogie faite entre Jasper et lui.

« Vous avez tous dû sortir de la pièce ce soir-là je vous rappelle ; donc arrêtez de le blâmer pour un réflexe somme toute, relativement naturel. »

Je me tournai vers Jasper, plongeant dans son merveilleux regard ambré.

« Je ne lui en veux pas et ne lui en voudrait jamais » lui adressant ces mots plus qu’à quiconque dans cette pièce.

Nous restâmes quelques secondes figés dans cette contemplation hypnotique. Je voyais ses yeux se réchauffer et s’embraser peu à peu, tandis qu’un lent sourire étirait ses lèvres, me donnant une envie irrésistible de les goûter. Il secoua imperceptiblement la tête me signifiant ainsi que c’était loin d’être une bonne idée. Il lisait en moi comme dans un livre ouvert, aucune de mes émotions ne lui étaient inaccessibles et cela me ravissait, cette connivence complice.

Un léger grognement frustré m’échappa et il m’offrit en retour un sourire amusé. Ma frustration monta d’un cran : mon dieu comment un simple sourire pouvait-il être un appel aussi flagrant à la luxure ? Cela devrait être interdit d’être aussi…sexuel !!!

Il pencha la tête laissant retomber quelques boucles dorées devant ses yeux, me regardant d’un air gourmand à travers ses cils à demi baissés.

C’est d’une voix légèrement altérée par le désir que je repris mon explication.

« Et c’est d’ailleurs le seul à être revenu vers moi. » fis-je, toujours en contemplation devant mon démon blond. Une vague d’amour et de désir brutal me frappa à cet instant.

Je laissai fuser un long gémissement de désir incontrôlé, frustré.

Tant pis pour les autres !
La partie la plus impulsive de moi pris le contrôle soudain de mon corps, guidée mes sens chauffés à blanc. J’avançais jusqu’à lui, un peu en retrait, frôlant un Edward choqué et médusé.

Je m’arrêtai devant Jasper, le regard fiévreux et le corps frémissant. Il me regardait intensément. Je vis le désir envahir ses yeux, sa posture se figer sous l’assaut de ses pulsions. Il crispa les poings dans ses poches, effort désespéré pour se maitriser.

Je savais qu’il lutterait pour ne pas esquisser un geste, mais je voulais lui prouver, lui montrer ce que j’énonçai.

Je levais la main et la passa doucement sur sa joue, l’effleurant en une caresse légère pour finir par aller la poser sur son torse, là où se trouvait son cœur silencieux mais que je pouvais presque entendre pulser, me dire son amour. Je le vis fermer les yeux et savourer ce que lui renvoyait le mien, le visage détendu, éclairé par ce lien unique qui nous reliait si fort.

Me haussant sur la pointe des pieds, j’approchai délicatement de ses lèvres. Je posai les miennes dessus avec tendresse et fus parcourus par ce frisson électrique qui m’était si familier maintenant.

Instantanément j’oubliais où nous étions, avec qui, et retrouvais cette bulle de félicité qui n’était qu’à nous.

Je le sentis hésiter, à peine, pour finalement répondre doucement à mon baiser, tendrement. Il était, tout comme moi, incapable de résister à l’alchimie qui se nouait entre nous.

J’entrouvris les lèvres et fis glisser ma langue entre les siennes, savourant le plaisir que me procuraient nos langues enlacées. Elles s’effleuraient, se quittaient pour mieux se retrouver et s’enrouler en une danse langoureuse, suave. Un frisson m’électrisa et je sentis le corps de Jasper se tendre vers le mien, y faire échos.

Nous étions face à face, reliés par nos lèvres unies et ma main qui décrivaient de lentes arabesques sur son torse. Le léger vide entre nos corps s’était fait plus dense, ses molécules plus lourdes, comblé par cet amour et ce désir immenses que nous éprouvions.

Je me détachai doucement de lui et revins à la réalité en entendant un cri de rage.

Je me retournai et vis Edward, le visage plein de fureur, retenu par un Emmett navré. Le reste de la famille affichait un air médusé devant cette preuve de l’attachement mutuel qui nous liait à présent. Ils avaient compris que les choses avaient totalement changé entre nous, mais sans vraiment le réaliser, et nous venions là de leur en fournir la plus vivante des preuves.

Jasper fit mine de se placer devant moi mais je l’en empêchai. Je pris sa main et la serrai fermement. Il était temps qu’Edward admette ce changement. Je repris donc mes explications.

« Je suis désolée Edward que tu ais dû assister à ce baiser, vraiment crois moi, mais ta décision a changé beaucoup de choses et l’amour que j’éprouve pour Jasper en est l’une des conséquences. Tu as refusé de me faire devenir l’une des vôtres et à cause de tes choix c’est ce que je suis maintenant. C’est comme ça…Nous ne l’avons pas décidé…c’est arrivé !
Lorsque j’ai sauté de la falaise, c’est toi que j’aimais et juste toi, puis Jasper est arrivé…mais trop tard. Je me noyais Edward, j’étais pratiquement morte lorsqu’il m’a rejointe ; c’est alors qu’il m’a mordu et…je ne sais pas comment l’expliquer…mais mon cœur s’est réchauffé en le voyant et il s’est scindé en deux…Je l’ai reconnu…comme une évidence. Je l’aime… profondément et rien ne peut changer cet état de fait. Quoiqu’il arrive, il est une part de moi et cette part lui appartiendra à jamais. » Lui dis- je avec force, martelant ces mots.

Je regardai Edward dans les yeux, voulant être sure qu’il comprenne ce que je disais.

« Mais je t’aime encore Edward. C’est difficile à croire mais c’est vrai ; tu as été trop important dans ma vie pour que tu t’effaces si rapidement. C’est Jasper qui m’en a fait prendre conscience et si je suis revenue c’est pour déterminer quelle place tient cet amour dans mon cœur. Je veux être la plus honnête possible, voir clair en moi…mes sentiments sont si confus…Je veux pouvoir aimer sans demi-mesures… » Lui dis-je, l’implorant presque de me comprendre. »

Je voyais bien qu’il avait du mal à admettre ce que je lui disais, et je ne pouvais lui en vouloir totalement, moi-même j’avais du mal à me comprendre.

« Je ne peux rien te promettre, j’aimerai mais je ne peux pas. Je refuse de souffrir encore une fois, je veux être sure de moi, sans regrets. Je le mérite Edward je pense. Il faut que tu comprennes et accepte que j’aie changé. Ton départ m’a changée. Et si tu n’y arrives pas…je partirai ! » Lui dis-je plus durement.

Il sembla être sur le point d’étouffer, son visage se convulsa de rage. Je vis Emmett resserrer sa prise sur lui.

« Tu veux que je vous regarde vous embrasser sans rien dire, c’est ça, » hurla-t-il, ulcéré par ma tirade.

« Oui, s’il le faut ! Comme lui l’a fait ou le feras si je venais à t’embrasser à nouveau et qu’il soit là ! »

« Non ! Tu es à moi ! Tu entends Bella ! A moi ! » Explosa-t-il comme fou.

Sa violence me montrait l’étendue de sa douleur, de son amour, et je m’empêchais de flancher, de laisser faiblir ma résolution, puisant dans mes derniers souvenirs humains le courage de résister.

« Nous sommes destinés l’un à l’autre, toi et moi ! Pas lui ! Dis lui Alice ! » Cria-t-il en se tournant vers sa sœur qui affichait un air navré.

« Dis lui Alice ! » l’exhorta-t-il à nouveau, hurlant de plus belle.

« Je ne peux pas Edward. J’aimerais mais je ne peux pas. Je ne vois pas le futur de Bella et le tien est flou, changeant… » Lui dit-elle doucement d’une voix pleine de regrets.

« Je veux savoir où j’en suis Edward, tu me le dois. Je ne t’appartiens plus, tu as abandonné ce droit ce jour-là, dans la forêt. »

« Je t’aime Bella, je l’ai fait pour te protéger ! »

« Tu l’as fait pour toi. Pour te rassurer. Tu n’as pas voulu prendre le risque d’essayer alors que moi j’étais prête à le faire. Tu as nié mon amour pour toi, tu n’as pas cru en sa force. Le manque de foi que tu as montré envers mes sentiments m’a brisé. Je mérite d’être sure Edward, d’aimer et d’être aimée pleinement, sans doutes. »

Ses yeux exprimaient une fureur choquée, désespérée, à laquelle se mêlait de la douleur à mesure que mes mots faisaient leur chemin dans sa conscience. Il était dévasté. Toute sa famille nous regardait, le même air désolé sur le visage. J’étais pleine de remord de devoir le faire souffrir ainsi mais il devait comprendre que la donne avait changé. Il ne dictait plus les règles…plus maintenant.

Lentement, je vis la résignation et la tristesse chasser la colère de ses yeux.

« Mais vous regarder ensemble me tue Bella…vous voir vous embrasser…vous toucher…c’est au-dessus de mes forces » finit-il d’une voix éteinte, le visage empreint d’une souffrance abyssale.

« J’en suis désolée Edward » lui dis-je doucement « je ne compte pas passer mon temps à vous embrasser ou… »

Je stoppai là ma phrase n’osant formuler à voix haute ce qu’exigeait mon corps.

« Ce que je veux dire c’est qu’il n’est pas question pour moi de m’amuser à naviguer entre vous deux, à vous « tester » pour faire un choix ; je ne suis pas comme ça Edward et j’espère que tu le sais. Ce baiser tu avais besoin de le voir pour mesurer réellement l’attachement que je porte à Jasper.»

Je voulais désespérément lui faire comprendre que je n’allais pas jouer avec eux, avec leurs sentiments. Ce n’est pas ainsi que je prendrai ma décision.

« Je le sais Bella » dit-il d’une voix lasse « c’est juste que j’ai du mal à concevoir que j’ai perdu l’exclusivité de ton amour, à t’imaginer avec…un autre ! »

Sa voix s’éteignit sur ces derniers mots qui tombèrent comme un aveu, un signe de sa reddition.

« Je vais essayer » reprit-il « pour toi, pour nous. Parce que je ne veux pas te perdre. »

Et il se détourna pour aller se poster devant la baie vitrée, nous tournant le dos, occupant la place à laquelle je me tenais quelques minutes plus tôt.

Mon cœur se serra en le voyant seul, emmuré dans sa douleur, digérant le fait que ses actes étaient responsables de ce gâchis.
Et je m’en voulais, tout en étant soulagée, de lui avoir jeté tout ça à la figure. J’aurai voulu le prendre dans mes bras, me serrer contre lui en lui affirmant que rien n’avait changé, que mon cœur n’appartenait qu’à lui. Oui je l’aurai voulu, tellement voulu en cet instant.

Je sentis les doigts de Jasper presser doucement les miens. Plongée dans mes pensées, j’avais oublié qu’il était près de moi. Il avait senti ma peine et par ce geste me réconfortait. Puis il recula doucement, présence silencieuse et aimante.

Le silence régnait. Encore une fois. Toujours aussi lourd. En serait-il toujours ainsi ?

« Donc si je comprends bien, Jasper a mordu Bella pour la sauver de la noyade, et non pour la tuer ou par…lubie, comme nous l’avions tous pensé. » énonça calmement Rosalie, sa tirade éclatant le silence oppressant.

Bénie soit Rosalie pour son intervention !
Je levai les yeux vers elle. Le même air ennuyé imprégnait son visage. L’étalage de nos sentiments devait vraiment l’agacer, pensai-je légèrement amusée.

« Oui. » fit Jasper.

Tout le monde se tourna vers lui. Il était nonchalamment appuyé contre le mur, reposant sur son épaule droite, bras et chevilles croisés, image même de la décontraction. Il repoussa les mèches folles qui lui tombaient devant les yeux avant d’enfoncer une main dans sa poche et de se redresser, à peine. Tout dans son attitude démontrait une assurance tranquille, une confiance en soi sereine et je trouvais toujours autant cela très, très attirant ! Mon cœur se gonfla d’amour à sa vue. Je savais qu’il avait perçu mon changement d’humeur mais il n’en laissa rien paraître, se contentant de me renvoyer le sien, comme un écho au mien ; je le laissai s’insinuer en moi et m’emplir totalement. J’adorais ce mode de communication qui nous était propre : il s’ouvrait à mes sentiments et me faisait partager les siens, sans que personne ne puisse percevoir cet échange.

« Elle avait perdu connaissance, ses poumons se remplissaient d’eau ; je n’ai eu que quelques secondes pour prendre une décision » reprit-il tout aussi tranquillement.

« Si Jasper n’était pas revenu, je serai morte. C’est grâce à lui si je suis ici. » Rajoutai-je.

« Pourquoi ? » lâcha Edward, toujours de dos, d’une voix basse et rauque.

Sa question nous surprit tous.

« Comment ça, pourquoi ? » lui rétorqua Jasper étonné.

Son flegme se trouvait quelque peu ébranlé par l’interrogation déroutante d’Edward.

« Pourquoi être retourné la voir ? Pourquoi l’avoir transformée ? »

Je vis Jasper fixer le dos d’Edward les sourcils froncés. Je réalisais alors que je ne savais toujours pas pourquoi il m’avait sauvé, et soudain je fus impatiente d’entendre sa réponse. Je le vis me jeter un bref coup d’œil…gêné, avant qu’il ne réponde.

« Lorsqu’Alice m’a fait sentir la répulsion que lui inspirais ma vue… »

J’entendis celle-ci émettre un son étranglé et eu envie de la gifler pour la peine qu’elle lui avait infligée. Comment avait-elle pu, connaissant son don ?

« J’ai cru devenir fou de douleur. Je suis parti afin d’éviter de sombrer dans la folie qui menaçait de m’engloutir après son rejet. Ma douleur m’a rappelé celle de Bella, ce jour là. »

Je tressailli. Quoi ? Il était là ? Mais je nous croyais seuls dans la forêt !

« Oui, Alice et moi étions là, cachés. Alice n’a jamais voulu te laisser Bella ; elle voulait empêcher Edward de te quitter…et je l’en ai détourné. Je me sentais coupable et je voulais respecter le choix d’Edward, je n’étais pas très proche de toi, il était mon frère, alors je l’ai écouté, lui. Et je le regrette ma douce. Je regrette ta souffrance. »

Il fit une pause, le temps de me regarder droit dans les yeux, me montrant à quel point il pensait ses mots.

« Vos souffrances ce jour-là étaient si grandes…si dures à supporter…mais la tienne, elle était…dévastatrice »fit-il d’une voix hachée.

Ce qu’il venait de me révéler tourbillonnait dans ma tête. Ainsi Alice ne m’avait pas abandonnée ! Le soulagement de le savoir m’envahit, chassant ma rancœur envers elle. J’avais compté pour elle, suffisamment pour qu’elle vienne ce jour-là…notre amitié était réelle !

Je la regardai. Elle me fit un petit sourire timide. Je regrettai d’avoir douté d’elle, de mon amie…

Je sentais Jasper plein d’incertitudes à la suite de ses révélations.

« Je ne t’en veux pas Jasper. Et comme tu le dis, nous n’étions pas proches… »

Et puis cette souffrance m’a mené à toi pensai-je, n’osant prononcer ces mots devant un Edward suffisamment blessé comme ça.

Jasper eut un sursaut et me regarda fixement, les yeux écarquillés, sous le choc. Je lui renvoyai un regard plein d’incompréhension : qu’avait-il ?
Personne à part lui ne semblait troublé ; je ne comprenais pas son attitude.

« Heu… » Fit-il après m’avoir jeté un dernier regard perplexe « oui donc…je me suis rappelé la douleur de Bella et j’ai eu peur qu’elle ne fasse quelque chose d’inconsidéré. Et j’avais raison, je l’ai compris en arrivant à la Push. J’ai couru aussi vite que je l’ai pu mais je suis arrivée trop tard. Je ne pouvais plus la sauver autrement qu’en la mordant »

Il fit une pause avant de poursuivre.

« Je savais que si elle mourrait, Edward n’y survivrait pas. Et je perdrais alors Alice complètement. A ce moment là elle était toute ma vie, tout ce que je voulais et je refusais de la perdre. »

Entendre ces paroles me faisait mal ; pourtant je les savais empreintes de réalité mais c’était juste insupportable pour moi.

« Plus maintenant ! » rajouta-t-il sèchement, impitoyable, après un court silence.

Alice se tassa sous le poids des mots de Jasper, et ces mots qui la rejetaient semblaient si doux à mon oreille que je m’en sentis honteuse après avoir jeté un bref coup d’œil vers elle.

« Tu l’as donc sauvé pour moi ? » demanda Edward, la voix vacillante.

« Au moment où je l’ai vu sauter, oui. Je ne pouvais pas imaginer que… »

Je le sentis hésiter à faire souffrir Edward en énonçant clairement ses sentiments, leur genèse, au moment où ce dernier semblait si vulnérable ; et je ne l’en aimais que plus.

Les Cullen les regardaient alternativement, inquiets.

Edward se redressa et se tourna vers nous. Il était méconnaissable, ses traits si purs déformés par la peine, un pli amer aux lèvres.

« Merci. » lui dit-il, la voix éraillée, cassée par la douleur.

Jasper le regarda, impassible.

« Ne me remercie pas. Lorsque je l’ai prise dans mes bras, sous l’eau, que je l’ai regardée, c’est son âme que j’ai vu, son essence, et je me suis perdue en elle. Je l’ai voulue, désespérément, alors je l’ai mordue. C’est pour moi que je l’aie fait et personne d’autre. Pas une seconde je n’ai pensé à toi. Je n’ai pensé qu’à elle. Elle et moi. »

Ce qu’il dit, les mots qu’il prononça avec une ferveur et une assurance tranquille, affirmant haut et fort son amour, résonnèrent dans mon cœur et se propagèrent en moi, délicieuse onde irradiant chacune de mes cellules.

Je sus alors qu’il faudrait vraiment peu de choses pour que je m’abandonne totalement à ce sentiment si fort qu’il emplissait la pièce, renvoyé par les murs auxquels il se heurtait. Il me suffisait de me l’autoriser.
Et cependant j’hésitais sachant qu’il n’y aurait pas de marche arrière possible, retenue par le fantôme d’un amour puissant qui s’accrochait et luttais pour ne pas se laisser effacer… à l’image de son créateur.

Celui-ci était d’ailleurs furieux, agacé, incommodé par cet étalage d’émotions.
Il réussit cependant à se calmer et à gommer sa colère…du moins suffisamment pour rester maitre de lui et parler d’une voix calme.

« Je te remercie…malgré tout. Tu l’as sauvée et c’est tout ce qui compte. »

Je savais ce que ces mots lui avaient couté et je lui en étais reconnaissante. C’est pour ce genre de chose que je pouvais, n’arrivais pas à faire une croix sur notre histoire ; mon si noble Edward…
Il était bon, foncièrement bon et ses sentiments aussi purs que du cristal. C’était cela, plus que son physique exceptionnel, qui m’en avait fait tomber amoureuse. Son départ avait quelque peu terni cette image si parfaite, mais pas suffisamment pour m’en détourner complètement.

Et chaque fois que je me disais que Jasper était le bon, il avait ce genre d’attitude qui me faisait dire : donne lui encore une chance….

« Nous te remercions tous Jasper et te demandons pardon d’avoir douté de toi. » fit Carlisle, interrompant mes digressions.

Jasper lui adressa un sourire en coin, légèrement moqueur. Je le savais plein d’ironie envers ce merci ; il avait conscience du fait que personne ne l’avait cru capable de s’arrêter à temps.
Puis Carlisle se tourna vers moi.

« Et nous te demandons de nous pardonner aussi Bella. Tu as raison, nous n’avons pas été à la hauteur et méritons tout ce que tu as dit. Nous aurions dû savoir que tu souffrirais. Je veux que tu saches que nous t’aimons et que si tu le désires, il y aura toujours une place pour toi ici. »

Ces paroles me firent du bien, j’avais eu besoin de les entendre, et elles apaisèrent ma rancœur, effacèrent mes griefs, si facilement que j’en étais quelques peu médusée. J’avais simplement besoin de les entendre reconnaitre leurs torts…Je savais qu’il y aurait encore des moments difficiles avec eux, des moments où les souvenirs ramèneraient des relents de rancœur, mais le plus dur était passé et j’en étais soulagée. Avoir dit ce que je ressentais avait apaisé mon ressentiment.

« J’ai fait des erreurs aussi et la plus grande a été de laisser Edward me quitter sans me battre ; j’aurai dû avoir plus confiance dans ce que me disait mon cœur tout bas. Je suis heureuse d’être parmi vous Carlisle ! » Lui assurai-je dans un sourire éclatant.

« Alors c’est cool ! On s’aime tous ! » dit Emmett dans un grand éclat de rire, nous arrachant des sourires à tous…même si certains restaient un peu crispés.

« Bien et si nous vous installions… » Dit Esmé chaleureusement, heureuse de retrouver sa famille unie…même si cette unité restait bancale et précaire.

« Heu oui… » Lui dis-je un peu gênée, me demandant comment nous allions faire sachant que je venais en plus et que Jasper et Alice ne partageraient certainement pas la même chambre.

« Jasper tu pourras prendre la chambre d’invité et Bella… »

« Bella pourra venir avec moi, si elle le désire » intervint Alice au moment où je vis Edward et Jasper ouvrir la bouche.
Grace à elle, je n’aurais pas à devoir choisir.

« Merci Alice ! »

« Nous allons t’aménager une chambre Bella ; il y à une pièce qui servait de second dressing, nous n’aurons qu’à la meubler à ton goût » m’affirma Esmé en m’enlaçant et en m’entrainant dans le couloir.

« Esmé c’est parfait ; tu es si gentille…. »

Elle me pressa la taille gentiment.
Et voilà c’était fait, j’étais de retour chez les Cullen et il me restait de nombreux choix et défis à relever. Ma nouvelle vie….



et voilà retard rattrapé!!!!!
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyMar 12 Jan - 10:10

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"Chapitre 24- Fraternité envolée

********

POV Edward

Il avait suffit d’un regard entre eux, un court instant, le temps d’un baiser contre nature, pour que je saisisse pleinement la complexité et la profondeur de leur relation.
J’étais effrayé, enragé, par ce que je venais de découvrir : avais-je jamais eu avec Bella cette connexion, cette sensation de ne former qu’un tout, d’être enfin parfaitement complété ? Je l’avais cru mais en les voyants je venais à en douter.
Il me volait ce qui me revenait de plein droit, cette intimité étroite avec Bella et cela me donnait envie de ….l’égorger, de le bruler lentement à petits feux en laissant ses cris de douleur couler comme du miel sur les plaies béantes de mon âme ! Mon dieu oui, mon âme, mon cœur étaient lacérés par les griffes haineuses de la jalousie…et cet affreux sentiment de perte, d’inéluctabilité ne faisait que les aider à resserrer leur prise sur moi ! Je détestais ces sentiments inconnus jusqu’alors ; je détestais les sentir ancrés en moi, être habité par un perpétuel sentiment d’horreur, cette impression d’évoluer au sein d’un total chaos, de me débattre au milieu de toute cette souffrance et surtout, surtout je haïssais cette peur qui me tordait le ventre. La peur de la perdre, la peur de me dire que c’était trop tard, qu’elle lui appartenait déjà, que mes efforts resteraient impuissants. Je devais puiser au fond de moi, dans l’amour que je lui portais, les ressources nécessaires pour lutter. Mais malgré tout mes efforts, la peur me soufflait que tous mes efforts resteraient lettre morte ; cette peur me dévorait, me rongeait à petit feux…

Je comprenais à présent sa sérénité, il était sûr de l’emporter mais c’était mal me connaître. Il venait de faire ressortir ce que je combattais depuis si longtemps : une ombre sombre et malfaisante, rampante et sournoise, pour laquelle la douleur était la plus grande des jouissances, les cris suppliants le plus beaux des sons ;j’étais affolé par cette noirceur grandissante certes, mais aussi plus déterminé que jamais à la laisser exploser afin de lui faire mordre la poussière. Je me sentais libre de lâcher la bride à cette part si noire de mon être ! Il m’avait volé celle que j’aimais et de la plus traitresse des manières : en jouant sur ma culpabilité et mon amour, ma faiblesse pour elle.

Les paroles que j’avais prononcées, je les avais dite pour le seul bénéfice de Bella, pour la rassurer, endormir sa méfiance et son appréhension. Mon corps tremblait de fureur en pensant à la traitrise dont il avait preuve, lui mon frère ! Il était hors de question que je pardonne à Jasper !!!

Comment aurai-je pu alors qu’il était en train de me ravir l’amour de la seule que j’eus aimée, vénérée ? C’était pire que s’il l’avait tuée !!! Il me l’enlevait tout en me donnant à en percevoir les conséquences ; il réveillait mes instincts les plus noirs, sachant que je n’avais pas sa maitrise, les exposant à la vue de Bella, me donnant le mauvais rôle. Et c’est avec un plaisir des plus intense que j’allais lui donner à voir ce que cela pouvait représenter !

J’allais devoir apprendre à jouer moi aussi, apprendre ses astuces et le battre à son propre jeu. J’allais être aussi tactique qu’il l’était, avancer les mêmes pions que lui…L’Edward qu’il pensait connaitre, si prévisible, était mort au moment où ils étaient revenus enlacés, me crachant leur intimé, définitivement enterré lors de ce baiser !

Une dernière mise au point s’imposait !

Je regardai Esmé entrainer Bella à l’étage suivie d’Alice. Alice qui me regarda avec un petit sourire plein de connivence, légèrement fataliste.

« Je ne renonce pas non plus Edward, même si je sais que c’est de la folie. » Pensa-t-elle.

Il semblerait que je ne sois pas le seul à abhorrer cette nouvelle équation !

« Je ne renonce pas mais je ne ferai rien contre eux car j’ai ma part de responsabilité….par contre je ne t’en empêcherai pas…je vais juste éviter de te compliquer la tâche et peut être te la faciliter même…mais tu dois savoir que tu empruntes une voie sans retour possible, réfléchis bien avant…ta souffrance pourrait s’en trouver décupler. »

Le fait de savoir Alice plus ou moins complice de mes desseins, me ravit. Je me frottai mentalement les mains devant ce coup de pouce du destin. J’ignorai résolument son avertissement ; je souffrais déjà comme un damné…J’exultai d’une joie mauvaise .Le sentiment corrosif de la vengeance s’avançait en rampant vers mon âme, laquelle se rendait avec une joie malsaine.

« Hum…heu bon…on va y aller aussi…on a heu…. Des choses à faire ! » Bafouilla Emmett en prenant la main de Rosalie et en disparaissant dans la cuisine avec elle.
Il y en avait que rien ne pouvait perturber décidément !
Je les enviais ! Je voulais moi aussi retrouver cette insouciance, la certitude de savoir que tout était en place, que mon monde tournait de manière rassurante et sereine. Je courbai mentalement l’échine avant de me redresser combatif. J’avais fait un choix, celui de l’abattre, et si je devais pour cela redevenir le monstre imposé par ma nature, je le ferai quelque en soient les conséquences!

Il ne restait que Jasper et Carlisle avec moi. Ce dernier me regardait d’un air soucieux, inquiet et nullement rassuré par les paroles creuses que j’avais réussit à ânonner un peu plus tôt pour leur bénéfice. Il me connaissait trop pour cela. Il répugnait visiblement à nous laisser seuls.
Je devais le faire sortir.

« Ca va aller Carlisle. Je t’assure. » Lui dis-je d’une voix calme et assurée.

Décidément j’avais des capacités de dissimulation insoupçonnées ; cette situation ne faisait pas ressortit le meilleur de moi-même, mais tant pis si je devais en passer par toute cette fausseté pour récupérer Bella, alors qu’il en soit ainsi... J’espérais qu’il me croit car la patience ne faisait plus partie de ce que j’étais devenu et je commençai à bouillir de frustration et de rage mêlées.

« Quel comédien Edward ! Bravo tu m’impressionnes ! » Pensa Jasper, nullement dupe.
Bien sûr ! avec son don, il savait exactement ce qu’il en était de ma prétendue sérénité.

« Mmm…bon. De toute façon nous ne pourrons pas toujours jouer les gardes fous. Essayez de vous comporter en adulte, et si cela est nécessaire évitez d’être ensemble ! » Lança Carlisle peu rassuré, avant de sortir et de rejoindre les filles à l’étage.

Je me tournai vers Jasper, toujours appuyé contre son mur, un sourire plein de défi aux lèvres ! La rage traça son chemin, incendiant toutes mes cellules, appliquant un voile rouge sur mes émotions et perceptions. Mes mains tremblaient de l’envie de lui arracher ce sourire, de l’enfoncer dans son crâne, de le remplacer par une grimace de torture… tortures que je me plaisais à imaginer, toutes plus infamantes les unes que les autres, dictées par le monstre en moi qui se délectait de mon nouvel état d’esprit.

Je détestais sa nonchalance affectée, je détestais sa morgue insolente, je le détestais lui et son amour obscène pour ma Bella. J’avais l’impression d’être étouffé par les vapeurs viciées et corrosives qui l’environnaient. J’avais besoin d’air pur avant de perdre le contrôle !

Je le regardai fixement laissant éclater la colère sourde et vengeresse qui sourdait en moi, la lui crachant au visage. D’un mouvement du menton je lui indiquai la porte fenêtre.
Je ne pouvais pas lui parler ici, tout le monde étant à l’affût du moindre problème entre nous.
J’avais promis à Bella de me contenir donc si je devais exploser cela devrait se faire ailleurs. Je m’excusais mentalement auprès d’elle pour lui avoir fait de vaines promesses un peu plus tôt ; je n’étais plus à un mensonge prêt !
Je ne souffrais même pas de l’avoir dupée, de les avoir tous dupés ; seul comptait l’assouvissement de cette fureur qui me dévorait !

Je sortis sans un regard pour lui, sachant qu’il me suivrait. Et c’est ce qu’il fit. Si prévisible, pensai-je avec un rictus mauvais.

Je m’enfonçai dans les bois et m’arrêtai au centre d’une trouée dans les arbres. J’inspirai profondément l’air surchargé par l’odeur des résineux. J’avais toujours aimé cette odeur « verte » auparavant mais à présent elle m’incommodait.

Elle était l’une des constituantes de son odeur à lui. Et je commençai à trouver tout ce qui me le rappelait, franchement écœurant. Oui c’est lui en entier, son physique, sa voix, ses attitudes, ses pensées odieuses, ses sentiments repoussants pour ma Bella, qui me soulevaient le cœur !
Je le vomissais !

Quelque part je regrettai ce changement irréversible entre nous : j’avais toujours apprécié Jasper, son calme, sa sérénité et son respect absolu des autres, de leur intimité et choix.
Oui j’aurai aimé revenir en arrière et retrouver cette connivence qui nous liait autrefois, retrouver mon frère.

Mais il avait piétiné lamentablement ce qui avait pu un jour nous faire sentir frère et je ne retrouverai la paix que lorsque je contemplerai le brasier où bruleraient ses restes !! Alors seulement je pourrai redevenir serein et emprisonner le monstre en moi, respirer librement à nouveau sans que mon cœur soit comprimé par la douleur.

Je l’entendis arriver tranquillement derrière moi, quelques aiguilles de pin craquant sous ses pas.

« Alors, on fait quoi maintenant Edward ? » me demanda-t-il calmement.

Son pseudo calme m’agaçait et exacerbait ma fureur. Je la sentis monter, monter, et envahir mon être, échauffant mes muscles, y précipitant l’adrénaline nécessaire à son explosion. Je fermai les yeux et serrai les poings, recueillant cette énergie, la cultivant avant de la laisser m’engloutir et sortir en un cri de fureur pure. Je me tournai rapidement vers lui et lui sautai à la gorge.

A cet instant je ne voyais plus mon frère, ni même un autre vampire, non, je voyais une proie, un être malfaisant qu’il me fallait abattre ; je voulais ardemment sentir sa chair se déchirer sous mes dents, le sang jaillir des plaies infligées par mes mains, entendre le doux son de ses membres arrachés et me gorger de leur grésillement au moment où je les jetterai dans le feu.

Jasper recula de plusieurs mètres sous mon assaut, allant s’encastrer dans un grand sapin. Celui-ci vacilla sous le choc, mais tint bon, ses racines profondément ancrées dans le sol.
Je le saisis à la gorge, serrant à m’en faire exploser les jointures, un râle animal montant dans ma poitrine. Ma vision était floue, se concentrant uniquement sur l’objet de ma haine.

De mon autre main, je saisis un de ses bras et tirai fortement dessus, frémissant de l’impatience d’entendre les tendons et muscles se déchirer sous la pression, les os se briser.
Je sentais un rictus se former comme j‘ouvrai la bouche pour laisser sortir le hurlement venu de mes entrailles.

J’étais devenu un monstre, une bête et la folie avait fait son nid en moi. Elle avait envahit mon âme, l’entourant d’un voile flou, nimbait ma vision d’une lueur rouge et recouvrait mon cœur de noirceur, le drapant dans une gangue faite de glace et de fureur.

Mais j’avais sous- estimé Jasper.

Après un bref instant où il subit mon attaque, il se dégagea dans un hurlement de rage.

« Tu. Ne. Gagneras. Pas. « Martela –t-il en me plaquant au sol et en accompagnant chacun de ses mots par un coup au visage.

Je sentais la terre rentrer dans mes narines à chaque fois qu’il heurtait mon visage, l’enfonçant un peu plus dans le sol. Sa rage n’avait d’égale que la mienne.

« Je ne vais pas te laisser me frapper tu entends ! » hurla-t-il « je te tue si tu recommences, je le jure ! Tu es mort si tu oses me frapper à nouveau ! »

La douleur commençait à dissiper les brumes de la folie et je levai le bras cherchant à parer ses coups. Je réussis à placer mon genou contre sa poitrine, l’envoyant rouler au loin. J’en profitai pour me remettre sur mes pieds en position d’attaque. Jasper était accroupi au sol face à moi, dans la même optique. Nous avions l’air de deux félins prêts à s’entretuer et c’était malheureusement exact.

« Elle est à moi ! Tu comprends à moi ! » Lui crachai-je d’un ton venimeux.

Il partit d’un rire mauvais avant de me fixer droit dans les yeux.

« Tu te trompes, tu l’as perdue. Elle sera bientôt mienne et tu ne peux rien contre ça ! Tu vas devoir vivre avec l’idée que c’est toi qui me l’as offerte »

Je savais qu’il prononçait ces mots afin de me provoquer ; il savait où taper pour que cela fasse mal et là en l’occurrence je souffrais le martyre !
Je baissai la tête laissant la rage revenir, l’accueillant avec délectation.

« Mais tu lui as promis ! Si tu persistes dans cette voie, tu perds et crois moi je vais tout faire pour que tu perdes ! Tu veux un exemple de ce dont je suis capable ? »

Je le vis me regarder avec un sourire mauvais. La fraternité qui avait pu exister entre nous, était définitivement morte et enterrée, foulée à nos pieds par la lutte acharnée que nous menions pour conquérir le cœur de Bella ; oui elle avait volé en éclats et c’est sans remords que je l’envisageais comme un ennemi à abattre.

Il ne prononçait pas un mot mais je vis son sourire s’élargir alors qu’il me regardait fixement. Et je compris ce qu’il avait voulu dire.

Dans sa tête se rejouait un souvenir exécrable : celui d’un bain pris ensemble. J’étais révulsé par ce que je voyais et c’est en spectateur impuissant, paralysé par l’écœurement, que j’assistais au film mental qu’il projetait pour mon seul bénéfice.

Je le vis ôter le t-shirt maculé de sang que portait Bella, le faisant glisser doucement le long de son corps magnifique, se déplaçant derrière elle, effleurant sa peau d’opaline, la parsemant de baiser lascifs, redessinant ses courbes de caresses languides, de sa nuque à la chute de ses reins, passant par l’arrondi d’une épaule. Il se pressa dans son dos, mordillant le lobe de son oreille, dardant sa langue pour en redessiner le contour tandis que Bella laissa fuser un gémissement de plaisir impatient, appelant ses attouchements par ses soupirs voluptueux. Elle rejeta la tête en arrière, s’appuyant contre son épaule puis elle saisit ses mains et les posa sur ses seins, les recouvrant des siennes, accompagnant la douce pression qu’il exerçait dessus, leur arrachant un cri rauque.

J’étais statufié par l’horreur, une envie de vomir retournant mon estomac, sensations oubliées mais si réelles. Mon cœur explosait en éclats douloureux venus se planter dans ma chair, la déchirant en plaies béantes d’où la douleur suintait, pour finir par couler en gros bouillons brulants. Cette peur lancinante revint en force me crier que c’était trop tard ! Non ! Non ! Ma tête explosait ! Non ! Non !

Il accentua la cruauté de ses pensées en y rajoutant le plaisir qu’il avait ressenti lors de ce moment d’intimité, laissant son don agir et abattre mes défenses, s’engouffrer en moi et verser du sel amer sur mes plaies. Je luttais contre ce plaisir malsain qu’il déversait en moi, que ma peur pointait du doigt à présent. Non ! Non !

Je le vis se détacher d’elle, s’assoir dans l’eau mousseuse tandis que Bella enjambait gracieusement le rebord de la baignoire pour le rejoindre, sa peau éclairée par la douce lueur du feu dans l’âtre, la parant de reflets dorés. Elle se coula entre ses jambes, appuyant son dos contre son torse, nichant sa tête dans son cou, humant les boucles patinées d’or de Jasper. Cette torture s’arrêterait-elle ? Mes lèvres formaient un cri silencieux que mes cordes vocales, paralysées par l’horreur, ne pouvaient émettre, me piégeant dans ce cauchemar éveillé.

Je ne pouvais pas douter de la réalité de son amour pour elle au vu des gestes tendres avec lesquels il redessina son corps, passant l’éponge sur sa peau laiteuse, langoureusement, ponctuant ses gestes de baisers furtifs.

Il me torturait avec ces images, ses sentiments, ses émotions et il le savait. C’est ainsi qu’il allait procéder : me projeter leur intimité afin de me rendre fou de jalousie et de douleur.

Non ! Non ! NON !

Comment pourrai-je supporter cela, moi qui n’avais pas été plus loin qu’un baiser avec Bella ? Il m’avait tout volé : la transformation (je l’aurais fait un jour….), les premières caresses, l’exclusivité de son amour, tout…il m’avait tout pris…Toutes les premières fois !
C’est alors qu’une pensée révoltante s’infiltra en moi, me faisant trembler de fureur.

Avait-il eu Bella pour lui ? Avait-il gouté à son innocence ?

Lui avait-il dérobé sa virginité, ce don absolu pour lequel je me consumais et que j’avais souhaité partager avec elle…notre première fois….
M’avait-il aussi ravit ça ?

Non ! Non !

A cette idée tout mon être se révulsa. Je ne le supporterai pas, je ne pourrai pas vivre avec cette idée !!!!!!!!!!
S’il l’avait souillé, alors même l’enfer serait trop doux pour lui. Quant à Bella….Non ! Je me refusais à y penser !

Il éclata d’un rire moqueur.

« Mon dieu Edward ! Que tu es présomptueux ! Nous ne réagissons pas tous selon tes critères ! Rassure toi nous sommes restés aussi sages ...que possible ! »

Il recouvrit son sérieux, me vrillant d’un regard sans indulgence.

« Tu nous connais si mal que ça en devient désobligeant ! Je n’ai pas pris la virginité de Bella. »

Il marqua une pause avant de reprendre, vaguement écœuré :

« Je sais que tu te torturais avec ça, ton visage et tes émotions sont comme un livre ouvert : il suffit de lire ! Tu as si peu confiance en elle ? As- tu une si piètre opinion de celle que tu dis aimer plus que tout ? »

Cette fois le dégout perçait clairement dans ses mots. Malgré tout je ne pus m’empêcher de ressentir un immense soulagement alors que la pression sur mon cœur se relâchait quelque peu.

« Mais ne rêve pas. Si je ne l’ai pas fait c’est, là encore, pour elle, pour qu’elle ne se sente pas coupable vis-à-vis de toi. »

Après un court silence il lâcha d’une voix assurée :

« Mais nous ferons l’amour elle et moi, sois-en certain ! C’est une promesse ! Et ce jour là… »

Il laissa sa phrase en suspens, me défiant avec un sourire en coin plein d’assurance et de morgue. Il préparait quelque chose….

Et c’est alors qu’il me montra le réveil de Bella !!!!

Je tombai à genoux, abattu par les images qu’il déroulait pour moi.
Ma tête explosa, ma conscience explosa, mon cœur explosa, mon être explosa.

La douleur et la rage revinrent, plus fortes, incendiant, brisant, pillant, fracassant tout sur leur passage, ne laissant qu’un champ aride sur lequel poussèrent des sentiments hostiles, barbares et brulants de cruauté, semant des milliers de graines noires en moi.

Il avait raison ! Il avait gagné ! Je n’arrivai plus à me contrôler : il fallait que je le tue, que j’éradique son être malfaisant, que je purifie l’air de sa présence malsaine.

J’en avais besoin ! Un besoin viscéral !

« Allez viens Eddy ! » dit-il en contemplant ma colère d’un œil amusé.

Au moment où je m’apprêtais à bondir sur lui afin de l’égorger, j’entendis une voix hurler :

« Stop !! "
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MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyMar 12 Jan - 10:11

Chapitre 25- Lutte intérieure

*******




POV Alice

J’étais avec Bella et Esmé dans ma chambre, appréhendant la gêne légère qui flottait dans l’air, me demandant si j’étais la seule à la ressentir. Me retrouver ici avec Bella et Esmé accentuait la sensation de vide créée par l’absence de celui qui avait si longtemps partagé cette pièce avec moi, en faisant un lieu plein d’amour et de complicité. D’amour…cela faisait longtemps que cette chambre ne savait plus ce que cela voulait dire, seule la souffrance l’habitait à présent…Une souffrance aigüe que notre présence dérangeait, rechignant à nous laisser les lieux…

« Je suis ravie de te savoir à nouveau parmi nous ma chérie » dit Esmé en serrant Bella dans ses bras, un sourire aimant aux lèvres.

Je lui enviais la facilité avec laquelle elle appréhendait les choses, écartant tout ce qui pouvait être négatif pour n’en retenir que le coté positif.

« Je vous laisse les filles ; je vais aller commencer à préparer la chambre pour Bella »

Au moment où elle passa à côté de moi, elle posa une main rassurante sur mon épaule, la pressant légèrement.

« Ca ira Alice, j’en suis certaine » me souffla-t-elle d’une voix douce et confiante.

Ainsi son optimisme naturel ne lui avait pas masqué mon combat intérieur…Puis elle sortit, nous laissant seules au milieu de cette chambre, notre chambre…avant qu’elle ne devienne simplement la mienne…
Je n’y avais rien changé ; son odeur flottait encore dans l’air, léger relent de paradis perdu, refus inconscient, peut-être, de le rayer de ma vie.
Mon subconscient était plus sage que moi, il savait que je l’aimais toujours, malgré tout. Car c’est bien de cela qu’il s’agissait !

Le voir avec Bella, la douleur et la jalousie ressenties à ce moment là, m’avaient fait comprendre que ce que je croyais mort ne l’était pas tant que ça. Je m’étais aveuglée pour éviter de faire face à ma culpabilité, à sa douleur…

Et maintenant je souffrais, j’étais dans une impasse, prise entre la joie de les revoir et la haine de les savoir ensemble…ou du moins de savoir qu’ils le seraient bientôt. Et cette culpabilité lancinante qui ne me lâchait pas…

J’essayais de refouler tous ces sentiments amers afin de parvenir à faire face à Bella.

Nous étions plongées dans la contemplation de la moquette écrue qui recouvrait le sol de ma chambre. Je savais que je devais dissiper cette gêne diffuse sous peine que cela ne devienne un état permanent entre nous et l’ « Alice gentille » ne voulait pas ça…l’ « Alice plus sombre » non plus d’ailleurs : elle voulait juste endormir sa méfiance. Tais-toi !lui intimai-je silencieusement, dans un effort de volonté désespérée. Il serait si facile de l’écouter, de me laisser aller ! Mais elle avait déjà pris bien assez d’ascendance sur moi et j’en étais suffisamment mortifiée.

J’avais vu Edward avant de monter ; je savais qu’il allait se confronter à Jasper, pas besoin d’être extra-lucide pour le deviner : ses yeux parlaient pour lui.
J’avais vu son âme torturée derrière le voile trompeur et rassurant de ses iris, et sa noirceur appelait la mienne, la poussant à m’envahir, me dicter ma conduite.
Je m’étais faite complice et l’avait rassuré quant à ma position là-dessus.

J’étais en totale ambivalence. Une partie de moi se réjouissait sincèrement du retour de Bella, voulait l’aider à s’installer dans sa nouvelle vie, à trouver ses marques et faire ressurgir notre complicité d’antan. Mais l’autre, de plus en plus forte, la haïssait pour le pouvoir qu’elle détenait sur Jasper, sur le bien être de notre famille ; j’enrageais de voir que tout était suspendu à sa décision…elle, toujours elle, rien que elle !!! Je jalousais l’intensité des sentiments qu’elle nous inspirait tous, bon ou mauvais, et surtout je détestais ce qu’elle faisait ressentir à Jasper ! Il était à moi ! Elle me le…volait !

Après tout entre lui et moi, rien de définitif n’avait été prononcé ; j’avais eu un moment d’égarement passager, j’étais bouleversée à ce moment-là, j’avais tellement souffert depuis…il comprendrait j’en suis sûre ! Il m’avait toujours comprise !

Je gémissais mentalement, j’avais l’impression d’être séparée en deux, de me battre contre moi-même !

« Non Alice ! » me souffla la voix de la raison « tu l’as rejeté, il n’est plus tien, il ne l’a jamais été et tu l’as toujours su…ne détruis pas tout… »

Oui c’est vrai…il me fallait me résigner…mais que me restait-il ?

Je devais voir mon mari et mon amie s’aimer, afficher leurs sentiments, et on me demandait de rester de marbre ?!
Et si je ne faisais rien, je devrais supporter jour après jour la montée en puissance de leur amour et à l’apogée de celui-ci, le spectacle odieux et torturant de leur bonheur ?!

Non je ne pouvais pas ! C’était trop me demander, trop de souffrances ! J’étais comme tout le monde composée de bonté et de cruauté et là, malheureusement, la situation, tout comme pour Edward, révélait ce coté honteux de ma personnalité !

Bella était encore indécise et je savais que cela ne durerait pas ; je devais tenter ma chance et faire pencher la balance du bon côté : celui d’Edward.

Je me déculpabilisais en me disant qu’ainsi Bella et lui seraient heureux. Quant à Jasper…et bien je serai là, et nous serions heureux aussi, il était impossible qu’il ne ressente plus rien pour moi ! J’arrivais presque à m’en convaincre, apaisant ainsi ma culpabilité naissante.

« Tu t’aveugles, tu vas te perdre si tu persistes sur cette voie… »Me souffla cette petite voix dans ma tête.

Non ! J’ai raison ! Nous serions heureux, tous ! Nous formerions à nouveau une famille pensai-je avec force. Les choses redeviendraient telles qu’elles auraient dû être.

« Tu ne peux pas récupérer l’amour de Jasper, c’est trop tard »me murmura cette voix agaçante.

Et alors ? Si je ne pouvais pas l’avoir, pourquoi l’aurait-elle ? Personne ne l’aurait, il était mien, lui répliquai-je férocement.

Oh mon dieu ! Qu’étais-je en train de devenir ? Un être plein de duplicité et d’égocentrisme ! J’exécrai cette Alice ! Je voulais lutter, la combattre mais elle devenait de plus en plus forte, gagnant du terrain à chaque instant, étouffant et réduisant au silence celle que j’avais été.

« Alice » murmura Bella doucement, me faisant relever la tête, interrompant mon combat intérieur « je voulais te remercier…pour tout. »

Elle m’adressa un sourire légèrement hésitant, fragile. Je la regardais fixement et compris que je ne pouvais baisser les bras ; je devais me battre pour elle, mon amie, son bonheur et celui de l’être merveilleux qui, pendant si longtemps, avait tant représenté pour moi. Malgré tout je savais que ce serait une lutte acharnée, un combat de tous les instants et qu’au moindre relâchement de ma volonté, de ma vigilance, cette part si sombre et mauvaise ressurgirait et sèmerait le chaos autour d’elle. Je devais garder à l’esprit que j’avais rejeté Jasper, le poussant ainsi dans les bras de Bella et que cette dernière était mon amie…ma sœur !
Je souffrais pour Edward mais il avait malheureusement été l’artisan de son propre malheur, lui et ses doutes constants. Ainsi que je le lui avais dit, si je ne l’empêchais pas d’agir, j’espérais tout au moins arriver à rester neutre dans cette lutte ; cependant je doutais d’y parvenir……

Et en contemplant le visage confiant de Bella, je repris espoir-il le fallait- j’allais y arriver…il fallait que j’y arrive….

« Tu n’as pas à me remercier Bella. C’est naturel entre sœurs ! » Lui dis je en m’avançant et en la prenant dans mes bras comme l’avais fait Esmé un peu plus tôt, puisant dans cette étreinte fraternelle le courage de lutter contre mes démons.

Je reculais avant de la regarder avec un froncement de sourcils désapprobateur.

« Bella ne m’en veux pas mais tu ne peux pas rester dans cette tenue ! Même si je pense que tous les spécimens masculins aux alentours ne trouveront rien à y redire, c’est pas très…classe »

Elle baissa les yeux sur ses vêtements et parut soudain très gênée.

« Oh oui ! En effet ; il semblerait que pendant ma transformation, j’ai arraché mes vêtements pensant qu’ils me brulaient, et heu…Jasper n’avait pas grand-chose à m’offrir… »

Elle hésita sur ces derniers mots, me regardant du coin de l’œil, mordant sa lèvre, signe de gêne chez elle. Je m’avançais et lui prit les mains.

« Bella ne t’empêche pas de parler de Jasper pour moi ; Jasper a dû t’expliquer ce qui s’est passé entre nous car je suis certaine qu’autrement vous n’auriez pas atteint ce niveau d’intimité. Je ne te cache pas qu’il m’est douloureux de vous voir ensemble, mais…c’est ma faute donc fini d’être mal à l’aise, compris ? »

Je la vis hésiter à me répondre.

« Bella jure que c’est fini ! Sinon je te promets une longue et torturante séance d’essayage au moment de te vêtir : ce qui pourrait se faire en 10 minutes prendra beaucoup plus de temps que ça !!! »

Elle me regarda avant d’éclater de rire.

« Promis Alice ! Tout ce que tu veux ! Pitié !!! »

« Allez c’est ok alors ! Viens avec moi, je n’ai pris que deux valises mais je vais bien te trouver quelque chose d’un peu mieux qu’un banal t-shirt ! »

Je pris mes bagages et les posais sur le lit dont le matelas s’enfonça sous leur poids ; bon j’avais peut être, je dis bien peut être, un peu trop rempli mes valises ; elles semblaient sur le point d’exploser et j’en arrivais presque à redouter de les ouvrir, craignant un jaillissement incontrôlé de vêtements divers !

« Alice c’est ça que tu nommes quelques vêtements ? » me demanda Bella d’une voix stupéfaite alors que j’osais enfin les ouvrir. Je ne lui répondis pas, me contentant de sortir et de disposer méthodiquement les pièces par style afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble.

« Le sarcasme ne te vas pas Bella » lui répondis-je enfin d’un ton mi-figue, mi-raisin « bon je pense que ceci devrait aller » lui dis-je en lui tendant des sous -vêtements en dentelles blanches ainsi qu’un slim noir et un débardeur fuchsia. Je complétais le tout avec une paire de repetto du même rose que le haut.
Elle regarda le débardeur comme si c’était le diable, de même que le jean.

« Quoi ? Qu’est ce qu’il y a ? Ce n’est pas une robe ! »

« Non c’est vrai, mais le débardeur est …décolleté et le jean…heu…vraiment moulant, non ? »

« Bella arrête tes bêtises, c’est ce que j’ai de moins sexy dans ma valise et il n’y a rien d’outrageant quant à la coupe de ces vêtements !!! File te changer ! » Lui ordonnai-je en lui indiquant la salle de bain attenante à la chambre, un sourire crispé sur le visage !

Non mais vraiment, qui irait critiquer des vêtements haute couture !!!!

Je m’assis sur le lit, tentant d’ordonner mes pensées, profitant du petit répit offert par l’absence de Bella.
Bien, il semblerait que j’arrive à dompter ces pensées odieuses. Ce n’était pas évident mais mon amitié pour Bella m’y aidera !!! Je me levai, déjà plus confiante, en entendant la porte de la salle de bain s’ouvrir. Je vis Bella en sortir, un peu hésitante.
C’était parfait ! J’avais trouvé exactement ce qu’il lui fallait. La coupe des vêtements mettait en valeur sa silhouette élancée et le chignon haut, légèrement lâche, qu’elle s’était fait complétait la tenue à merveille.

« Bella tu es fantastique ! Je t’assure ! Viens te voir ! « Lui dis-je en l’amenant devant le miroir en pied de la chambre.

Je la vis se contempler longuement, sans un mot. Si longtemps que je finis par être un peu inquiète de ce silence prolongé.

« Bella qu’est ce qu’il y a ? Ça ne te plait pas ? Si ce n’est que ça, on va trouver autre chose. » Lui affirmai-je afin de la rassurer.

« Non Alice, c’est parfait. C’est juste que…j’ai du mal à me reconnaitre…c’est moi sans être moi…et c’est bizarre… » Fit-elle, visiblement mal à l’aise avec cet état de fait, tendant une main hésitante vers son reflet, n’osant pas le toucher, comme si elle craignait d’en constater la réalité.

« Oh Bella ! C’est déstabilisant au début mais tu vas t’y habituer, on va t’aider » lui dis-je en la prenant dans mes bras « Et puis c’est toujours toi, là et là» lui indiquai-je en posant un doigt sur son cœur et l’autre sur son front avec un sourire confiant.

Elle me rendit mon étreinte, aïe un peu trop fort, mais je n’avais pas le cœur à l’interrompre.

« Merci Alice, je ne sais pas ce que je ferais sans toi… » Me souffla-t-elle d’une voix émue.

« Bah des bêtises !!! « Lui dis-je en riant afin de détendre l’atmosphère.

Elle me sourit doucement avant de se dégager et de baisser la tête, visiblement sur le point de formuler une question qui la mettait mal à l’aise. Je lui laissais le temps de le faire, sachant qu’elle avait besoin de rassembler le courage nécessaire pour la formuler.
Elle releva finalement le visage et, plantant un regard plein de tristesse dans le mien, me demanda :

« Alice …je veux savoir ce qui s’est passé après mon…départ. »

Je compris ce qu’elle me demandait. J’avais redouté cette partie de l’explication.

« Personne n’en a parlé mais …sais-tu comment va Charlie ? Et pour Jacob ? Ils doivent souffrir et … »

Sa voix se brisa sur ses mots alors que tout son corps s’affaissait sous le poids du chagrin qui suintait par tous les pores de sa peau, les épaules secouées de sanglots silencieux.

Je me sentais impuissante devant la détresse contenue dans ces quelques mots ; son sentiment de culpabilité était palpable, il envahissait chaque recoin de la pièce et semblais s’amplifier à chaque déchirement de sa voix. Je savais que quoique je lui dise, il n’y aurait rien pour la consoler totalement : c’était Bella et savoir que son père ou son…ami souffraient la déchiraient.

Je m’avançais vers elle et la pris dans mes bras doucement, tendrement, comme on le ferait d’un enfant en pleine crise d’angoisse. Je la berçais délicatement tandis qu’elle se laissait aller dans mes bras, s’agrippant à mon chemisier, se serrant convulsivement contre moi, le corps crispé de douleur.

« Oh Bella….je suis désolée …. »

« Alice dis moi qu’ils vont bien, dis moi que ça va aller pour eux…. » Me supplia-t-elle d’une voix déchirante d’où la douleur coulait à flots.

« Je ne sais pas Bella, je »

« Non Alice s’il te plait » m’interrompit-elle « mens-moi s’il le faut, s’il te plait…Dis moi que tout va bien pour eux, que mon absence… Je ne supporterai pas qu’ils….A cause de moi…. » M’implora-t-elle sans achever sa phrase, le visage levé vers moi, déformé par la souffrance et la culpabilité. Mais je voyais dans ses yeux qu’elle se doutait de la vérité et que sa supplique n’était qu’une tentative désespérée pour fuir la douleur, inéluctable malheureusement.

« Bella » repris-je doucement, tentant de la calmer et de lui expliquer aussi délicatement que je le pouvais la situation « je ne peux pas voir le…ton ami ; la push et sa nature m’interdisent toute vision ; même si je le voulais je ne pourrais pas. Et Charlie, je …. ».
Ma voix se coupa. Comment pouvais-je lui annoncer que j’avais vu son père fou de douleur après sa disparition ? Elle vit que j’hésitais et me regardant fixement :

« Dis-moi Alice ! J’ai besoin de savoir !...s’il te plait Alice…. »

Je soupirai avant de me résoudre à lui dire la vérité, après tout il faudrait bien le faire …

« Bella, d’après ce que j’ai vu…ton père est… » Il fallait que je trouve un terme légèrement en dessous de la vérité « triste de ton absence ; je l’ai vu poser des affiches de recherches, il pense que tu as fait une fugue. »

« Triste ? Alice ?! »

Bon elle ne me croyait pas !

« Alice… s’il te plait…tu es mon amie. »

Je soupirai de nouveau ; j’allais la faire souffrir, encore plus, et surtout je craignais sa réaction si je lui disais la vérité ; je redoutais qu’elle aille à Forks le retrouver, le rassurer. Il fallait à tout prix éviter qu’elle ne se mêle aux humains, même si pour le moment elle semblait extraordinairement bien gérer sa soif.

« Bella, je ne veux pas te faire de peine… » Lui murmurai-je en la regardant d’un air attristé. Pourvu qu’elle comprenne et ne m’en demande pas plus !

Mais non c’était Bella et il y avait toujours eu ce petit côté obstiné chez elle !

« Alice, le fait de ne pas savoir me fait souffrir, atrocement, je dois savoir pour mon père, je t’en supplie…Alice…s’il te plait »

Sa voix était entrecoupée, hachée par la douleur silencieuse qui transparaissait derrière chaque mot, chaque silence, chaque inspiration laborieuse.

Avec un soupir résigné, je lui dis alors la vérité.

« Il est fou de douleur Bella, il te cherche partout, il est persuadé qu’il va réussir à te retrouver, il ne vit plus que pour ça. »

Elle tenta de se relever, essayant de s’arracher à mon étreinte.

« Laisse-moi Alice ! Je dois y aller ! Je dois le rassurer ! Lui dire que je suis toujours là ! »
Et voilà, ce que j’avais redouté se produisait ; elle pensait avec l’impulsivité des nouveaux nés et son premier réflexe était d’aller retrouver son père, sans voir le fait que cela mettrait la vie de celui-ci en danger ainsi que celles de tous ceux qui croiseraient son chemin, sans compter qu’elle pourrait révéler, sans le vouloir, notre nature réelle.

Je resserrai mes bras autour d’elle et tentai de la raisonner.

« Non Bella, tu ne peux pas y aller, pas comme ça ! Il va voir le changement qui s’est opéré en toi et tu pourrais le tuer, avoir soif et l’attaquer ! »

« Alice lâche moi immédiatement !! C’est n’importe quoi ! C’est mon père ! Je ne vais pas le tuer !!! Laisse-moi partir ! »

Elle se débattait avec acharnement et sa force de nouveau-né était bien supérieure à la mienne. J’allais lâcher prise, il me fallait de l’aide.

« Bella, non ! On ne peut pas prendre ce risque ! Tu dois attendre ! »

Aïe, elle venait de me taper au visage en voulant se dégager et cela faisait vraiment mal. Bon aux grands maux, les grands remèdes !

« Emmett !!!! » hurlai-je « vite, j’ai besoin de toi ! Immédiatement !!! »

Je l’entendis se précipiter dans les escaliers avant d’ouvrir brusquement la porte, la faisant claquer contre le mur, qui en garderait certainement une trace.
Il saisit au premier coup d’œil la situation et se jeta sur Bella afin de m’aider à la maintenir.

« Que se passe-t-il ? Pourquoi est-elle dans cet état ? » Me demanda-t-il en serrant contre lui une Bella de plus en plus furieuse et dont les grognements menaçants et rageurs commençaient à emplir la pièce.

« Elle m’a demandé de lui dire pour Charlie et … »

« Que lui as-tu dit Alice ? » m’interrompit Carlisle qui venait d’arriver et prêtait main forte à Emmett.

« J’ai voulu lui cacher la vérité mais elle ne m’a pas cru alors je… je …je lui ai dit que Charlie était désespéré et qu’il la recherchait partout ! »

« Bravo ! Quelle idée brillante !! » Ironisa Rosalie postée dans l’encadrement de la porte.

« Si tu crois que je n’ai pas essayé de lui mentir ! De toute façon elle l’aurait su tôt ou tard ! »

« Pauvre chérie, maintenant elle veut le retrouver pour le rassurer !! » S’apitoya Esmé en s’accroupissant devant Bella, à distance respectable « calme toi ma belle, on va trouver une solution.. »

« Du genre de la précédente que vous avez trouvée ?! Non merci !! Lâchez-moi !! » Hurla une Bella furibonde.

« Rosalie, va chercher Edward et Jasper vite !! Bouge Rosalie !! » Lui cria Carlisle en la voyant rester immobile.

« Dans la forêt, tout droit « lui dis-je en répondant à sa question muette.

Apres un soupir, elle se résigna à obéir et sortie.

« Chut Bella, Edward va venir, on est allée le chercher. » lui murmura Esmé doucement.

Je grimaçai ; je n’étais pas certaine que cela la calme et sa réaction me donna raison hélas !

« Non ! Pas lui ! Laissez-moi !! Vous n’avez pas le droit de me retenir !! Je vous déteste ! »

Esmé afficha un air peiné.

« Ce n’est rien Esmé , elle ne le pense pas, elle souffre et c’est sa frustration qui parle » la rassura Carlisle.

« Je sais, mais elle a tellement de peine la pauvre… » Lui répondit-elle attristée.

Je vis Carlisle se pencher sur Bella et lui dire fermement :

« Bella tu dois te calmer, reprendre le contrôle de tes émotions ! Tu le peux ! »

« S’il te plait Bella ! » l’implorai-je en prenant sa main.

« Qu’est ce qui se passe ? Qu’y a-t-il ? Qu’a t-t-elle ? Rose ne nous rien dit ! » Demanda un Edward paniqué en se précipitant dans la chambre.

« Noooooooooon !!! » hurla Bella en l’apercevant.
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Il avait suffi d'un regard, un instant..... Empty
MessageSujet: Re: Il avait suffi d'un regard, un instant.....   Il avait suffi d'un regard, un instant..... EmptyMar 12 Jan - 10:13

"Chapitre 26- Tournant

*******

POV Rosalie

Et voilà ! Elle nous tapait une crise et on accourait tous…encore !!
Dire que ce que j’avais vu d’elle, son attitude, son cran m’avait plut au point de vouloir m’en rapprocher ! Là, l’agacement revenait en force ! N’y en aurait-il toujours que pour elle ?
Quoique, à bien y réfléchir, quelle idée de lui dires les choses comme ça, sans prendre de gants ou de précautions au préalable ?!

Il était prévisible qu’elle disjoncte ; mais bon, ma compassion avait ses limites et s’arrêtait là !

M’envoyer, moi ! Comme si personne ne pouvait aller chercher les deux idiots qui se disputaient ses faveurs comme deux chiens un os. Ok, j’étais curieuse de voir comment tourneraient les choses ; je me réjouissais de voir le si parfait Edward Cullen mordre quelque peu la poussière, être au coude à coude avec le seul qu’il avait estimé devoir éloigner de Bella. Quelle ironie quand même quand on y pensait ; autant de sacrifices pour arriver à ce résultat !!!

Je courais à travers les bois, sentant le vent siffler à mes oreilles et y rabattre quelques mèches que je remettais en place distraitement. Mes pensées se focalisèrent sur elle, sur Bella. J’éprouvais de la …compassion pour elle : elle avait du cran (j’en étais d’ailleurs assez étonnée !) mais là elle se battait contre nous, voulant être la seule à décider pour elle cette fois ci et cela n’était pas si facile. Je l’avais admirée lorsqu’elle s’était dressée contre nous et nous avait dit le fond de sa pensée. Cela m’avait agacée bien sûr ce jugement qu’elle portait sur nous, mais elle avait osé le faire !
Je devais avouer, même si cela me coutait, que j’aimais bien cette Bella ; raison pour laquelle je me trouvais à courir dans les bois d’ailleurs !

Soudain je perçu un cri de rage et des grognements furieux. Hum, je venais de les localiser et il semblerait que leur tête à tête soit orageux ; deux enfants, voilà ce qu’ils étaient, me dis je en soupirant.

J’arrivai à une trouée et ce que je vis stoppa net ma course. Je n’aurai pas dû être étonnée par ce que je voyais, après tout il me semblait inconcevable qu’Edward ait pu si bien prendre les choses et surtout qu’il ait encaissé le baiser aussi facilement ! J’avais d’ailleurs encore du mal à y repenser et à le percevoir comme étant réel !

Mais là j’avais l’impression d’assister à un combat de mise à mort et cela me laissait un peu…déstabilisée. Il fallait que je les arrête avant que le point de non-retour soit franchi !

J’accélérai ma course en hurlant un « non » alarmé qui claqua dans l’air. Cela suffit à déstabiliser Jasper qui se tourna brièvement vers moi. Je le vis froncer les sourcils, perplexe. Il ouvrit la bouche mais aucun n’en sortit. Edward venait de se jeter sur lui, l’enserrant dans une étreinte brutale et rageuse.
Ils retombèrent quelques mètres plus loin, s’enfonçant dans la terre meuble avec un bruit sourd, semblable à celui d’une roche se fracassant, faisant trembler le sol sous mes pieds. Ils glissèrent, creusant une profonde tranchée sur leur passage, envoyant valser les aiguilles de pin, feuilles et autres petites roches autour d’eux.

Il fallait que je stoppe Edward ; il semblait ne plus avoir aucune mesure –pas plus que Jasper d’ailleurs !-et je ne connaissais qu’un moyen d’y parvenir :

« Edward, arrête ! Il y a un problème avec Bella ! »

Je le vis hésiter, stoppant l’espace d’un instant le poing qu’il élevait alors qu’il maintenait Jasper au sol, un genou enfoncé dans sa poitrine, le tenant par l’encolure. Cela suffit à Jasper pour qu’avec un hurlement de rage, il le repousse en se dégageant brutalement, l’envoyant s’écraser contre un bloc de roche qui se fendilla sous le choc. Jasper se releva souplement, en une seconde, un regard meurtrier affiché sur son visage déformé par la fureur, prêt à bondir sur lui.
Mais qu’avait-elle de spécial pour qu’ils perdent la raison à ce point ? Le calme et la sérénité qui les caractérisaient n’étaient plus qu’un lointain souvenir !

« Ça suffit vous deux ! Vous battre ne résoudra rien et surtout Bella a besoin de …vous » achevai-je, ne sachant que dire. Je n’osai pas avouer à Edward que Bella ne voulait pas le voir, aussi m’appliquai-je à soigneusement dissimuler mes pensées. Ce que ça m’agaçait ce don !!! Cette impression d’être constamment épiée, même si je savais qu’il n’y pouvait rien et essayait de le réfréner en notre présence.

« Que se passe-t-il Rosalie ? » me demanda Jasper tout en gardant un œil sur Edward qui se redressait, ôtant la terre qui maculait ses vêtements et les aiguilles de pin dans ses cheveux.

Je pris un instant pour les observer. Ils se regardaient en chien de faïence, le même air meurtrier et résolu sur le visage, si semblables dans la colère !
Je soupirai de découragement avant d’entreprendre de leur raconter ce qui s’était passé, du moins ce que j’en savais « et elle a perdu les pédales ! Elle est …enragée ! Lorsque je suis partie, Emmett et Carlisle peinaient à la maintenir ! » achevai-je, laissant transparaitre un certain étonnement inquiet dans ma voix.

A peine avais-je terminé, que je vis Edward partir comme une flèche.
Je laissai échapper un soupir agacé : pourquoi était-il devenu si impulsif ? Tant pis pour lui, je n’avais pas eu le temps de lui faire comprendre, aussi diplomatiquement que cela m’était possible, que l’accueil risquait d’être…froid !
Je haussai les épaules ; après tout, on m’avait envoyé les chercher et c’est ce que j’avais fait, je n’étais pas responsable du reste.
Je m’apprêtai à repartir lorsque Jasper me stoppa :

« Que n’as-tu pas dit Rosalie ?

- Qu’est ce qui te fait dire ça ? » lui demandai-je avec froideur.

« Allons Rosalie, pourquoi aurais-tu été aussi embêtée lorsqu’Edward est parti s’il n’y avait pas autre chose ? »

Et zut, après le télépathe, l’empathe !!! Ils étaient vraiment pénibles avec leur don !!

« Il est impossible d’avoir un peu d’intimité dans cette famille ! » lui crachai-je énervée.

Je le vis hausser les épaules avec une légère moue qui pouvait passer pour une excuse, alors que ma colère se modifiait subtilement, s’apaisant peu à peu.

« Arrête ça de suite ! » fulminai-je en comprenant ce qu’il faisait.

Il leva les mains avec un sourire d’excuse, trop malicieux pour être totalement sincère.

« Désolé c’est l’habitude » dit-il d’une voix qui était tout sauf coupable !

L’habitude, mon œil ! Un peu plus tôt il n’avait rien fait pour calmer le jeu !

« Alors Rosalie, pourquoi cette gêne subite ? En plus, sans vouloir te vexer, tu es rarement gênée » énonça-t-il calmement, laissant sa phrase en suspend, un sourire amusé aux lèvres.

« Tu as raison ! » reconnus-je de bonne grâce en lui rendant son sourire.
Il pouvait être d’un charme désarmant lorsqu’il le voulait !!

« Pourquoi ne cours-tu pas rejoindre Bella ?

-Oh je préfère laisser Edward se précipiter » me répondit-il avec un sourire en coin, une lueur mystérieuse dans les yeux « et puis je vais t’accompagner. Et en chemin tu vas me dire pour quelle raison tu étais mal à l’aise.»

Il avait de la suite dans les idées.

« Lorsqu’Alice a suggéré que l’on appelle Edward, Bella a refusé tout net. Je doute qu’il soit bien accueilli… »

Je regardais Jasper, m’attendant à le voir ravi par ces paroles, mais son visage restait impassible alors qu’il fixait le chemin pris par notre frère.

« Faire souffrir quelqu’un n’est jamais source de joie Rosalie. On peut y être obligé pour défendre ce qui nous tient à cœur, mais pas s’en réjouir. Voir Edward malheureux n’est pas mon but…et il n’est pas le seul à souffrir… »Lâcha-t-il sans me regarder.

Je restai coite, médusée par ses paroles et ce qu’elles impliquaient.

Il se tourna vers moi, m’offrant un visage lisse où seul ses yeux sombres témoignaient d’une certaine lassitude ; lassitude qu’il effaça aussitôt, se mettant à courir vers la villa.
Je réfléchis à ce qu’il venait de m’avouer à demi-mots, tout en courant à sa suite. Jamais je n’avais imaginé que Jasper-et Bella certainement- pouvait souffrir de cette situation …bancale. Edward hurlait sa douleur et, un peu facilement, j’en avais conclu que lui seul la ressentait autant.
POV Jasper

Je pouvais entendre les hurlements de Bella et les suppliques de ma famille l’implorant de se calmer alors que j’approchais de la villa.
J’entendis Edward arriver dans la chambre et Bella lui demander de partir. Je l’entendis leur crier que tout ceci était leur faute, qu’ils n’avaient pas le droit de la retenir ici.
A mesure que j’avançais, je pouvais sentir la douleur qui émanait de chacun d’eux, me faisant l’espace d’un instant ployer sous son poids. Je me fermais autant que je le pus à toutes ces sensations tandis qu’elles me faisaient trébucher, et repris ma course, talonné par Rosalie, angoissé par les cris qui montaient en intensité.

« Edward recule !! » entendis-je supplier Alice.

« Oui c’est ça, recule ! Ça tu sais parfaitement le faire hein Edward ! Tu ne veux pas m’aider, alors recule » lui crachait Bella.

Sa voix était déformée par la colère. La peur qui perçait derrière son ton me fit ouvrir la porte à toute volée, sans que je prenne la peine de la refermer, et monter l’escalier quatre à quatre, inquiet de ce que j’allais découvrir.

Arrivé sur le palier, je vis Carlisle traverser le couloir et être projeté contre le mur, le fendillant sous le choc, apparemment repoussé avec colère par… Bella supposai-je.

« Eh ! Ça fait mal Bella ! » Entendis-je dire la voix grave d’Emmett, une légère pointe de vexation clairement audible.

Je me précipitais vers Carlisle qui venait de se relever et époussetait le plâtre tombé sur lui. Il me regarda avec un air soucieux en secouant la tête.
Avec appréhension je m’avançai et m’arrêtai sur le pas de ce qui avait, dans une autre vie, été ma chambre, médusé par le spectacle qui s’offrait à mes yeux.
J’entendis Rosalie hoqueter derrière moi et étouffer un cri de stupeur.

Bella était ceinturé par Emmett, certainement aidé précédemment par Carlisle. Elle affichait un masque plein d’une hargne désespérée et le rouge sang de ses yeux semblait flamboyer et vouloir bruler quiconque s’approcherait. Tout son corps était arc-bouté sous ses tentatives désespérées pour échapper à la poigne d’Emmett, lequel d’ailleurs semblait passablement malmené par une Bella à la silhouette si fragile que l’on aurait pu croire qu’il allait la briser, serrée dans ses bras puissants. Mais non ! « Tel le roseau qui plie mais ne rompt pas », Bella résistait.
Si elle avait été plus calme, elle aurait aisément pu se défaire sa poigne, mais là ses mouvements, sous l’emprise de la colère, étaient trop désordonnés pour la servir efficacement. Et c’était une chance pour nous. Je comprenais qu’ils ne veuillent pas prendre de risques, mais un peu de confiance aurait été la bienvenue.

J’étais effaré, affolé, non pas par sa colère ou les risques encourus, non ce qui me faisait le plus mal était la douleur et la peur que criait l’esprit de Bella, et auxquels ils étaient malheureusement tous sourds. Ok ils ne possédaient pas mon don mais bon sang il suffisait de la regarder pour le voir !! Son regard exprimait sa panique. Elle était affolée, pas dangereuse. Ce n’est pas en l’infantilisant qu’ils allaient pouvoir la calmer.

Je vis Edward, paniqué, s’approcher de Bella et tendre une main hésitante vers elle. Ses yeux exprimaient toute sa peine et son angoisse de la voir ainsi. On ne pouvait, à cet instant, douter de la profondeur de ses sentiments et j’eu subitement peur que Bella voit la même chose que moi, qu’il regagne son cœur. Je me forçais à laisser mon don endormi, bien que la tentation de manipuler ses émotions soit tentante.
Je serrai les poings, figé, tendu dans l’expectative d’un geste m’indiquant que Bella était sensible à ce que lui criait Edward, tant par ses yeux fous d’inquiétudes que par la douceur de ses gestes, de son approche.

« Bella » murmura-t-il doucement, ignorant le rejet de cette dernière un peu plus tôt « mon ange, calme toi. Je suis là, je vais t’aider », sa main suspendue entre eux, hésitant à la toucher sans sa permission. Il la traitait encore comme un objet précieux, mais fragile. Je levai les yeux au ciel avant de reporter mon attention sur eux, captant le regard scrutateur d’Alice sur moi.

Ce qui émanait d’elle à ce moment précis était bizarre : une alternance de sentiments exacerbés passant d’un extrême à l’autre, aussitôt réprimées. De la honte, de la colère…j’étais perplexe et levai un sourcil étonné, tout en la regardant fixement. De…l’amour !!! Oh non ! Pas ça !
Je fronçais les sourcils ; ce faisant, Alice le remarqua et s’empressa de se détourner, reportant son attention sur Bella et Edward.

Hum…j’allais vraiment devoir mettre les choses au clair avec Alice…et au plus vite !!

Je retournai à Bella.
Elle était figée, contemplant Edward. Elle le regardait fixement, comme statufiée, dans les bras d’un Emmett qui ne savait visiblement plus quoi faire, dérouté par ce subit changement d’attitude. Il n’était d’ailleurs pas le seul. Ils semblaient tous sur leurs gardes, se demandant ce que ce calme soudain cachait.

« Bella, mon amour… » repris tendrement Edward, se rapprochant un peu, esquissant le geste de la prendre dans ses bras.

Le corps de Bella se tendit vers lui, comme aimanté par ce que lui disaient ses inflexions amoureuses.
Une jalousie brulante m’incendia soudain. Non ! Bella ! Non ! S’il te plait, non ! Ne fais pas ça par pitié !
J’avais l’impression de pouvoir entendre mon esprit, mon cœur hurler cette supplique désespérée. Je voulais fermer les yeux, refusant de voir ce qui sonnait comme le début d’un renouveau entre eux. Non ! Je ne pouvais pas la regarder m’oublier dans ses bras. C’était au-dessus de mes forces, et pourtant mes yeux continuaient avec effroi à les regarder ; j’étais là, sans réaction, tétanisé par ce qui se jouait devant moi et cette scène fendillait peu à peu mon âme.

Edward toucha sa joue et elle inclina la tête, la posant au creux de sa paume.
Cela me déchirait de les voir ainsi et pourtant mes pieds refusaient de bouger, mes yeux de se fermer, ma bouche de hurler, comme pour me punir d’avoir un jour crû qu’elle serait mienne. Présomptueux, voilà ce que j’avais été ! Mais si c’était ce qu’elle voulait, lui qu’elle choisissait, alors je saurais faire taire mon cœur à l’agonie et museler ma peine.

« Viens Bella, il faut te calmer mon amour. Il est trop tôt pour aller voir Charlie mais nous allons trouver une solution. »

Aïe ! Pensai-je. Je n’étais pas certain du fait qu’il ait choisit les bon mots.
Effectivement, Bella se raidit brusquement avant de lâcher d’une voix basse et coupante :

« Que viens-tu de dire, tu veux que j’attende, c’est la solution que tu proposes, combien de temps ? Dans combien de temps me jugeras-tu apte ? » Sa voix monta sur ces derniers mots qui tombèrent entre eux, lourds comme du plomb.

« Bella, c’est pour.. »

-c’est parce que tu n’as pas confiance en moi !

-mais non voyons, ce n’est pas...

-as-tu confiance en moi Edward ?

-mais oui ! » se récria-t-il.

Elle le jaugea un instant froidement.

« Donc tu me laisses aller voir Charlie ? »

Edward semblait désemparé, ne sachant quoi dire.

« Donne-moi une réponse Edward ! » lui intima-t-elle en haussant la voix, sa colère à nouveau perceptible dans ses inflexions acérées.

« Bella je ne peux pas te laisser y aller maintenant, pas de suite » lui dit-il d’un air navré, ses yeux lui demandant pardon de ce refus.

Je vis Bella le repousser durement, le visage fermé.

« Tu ne changeras pas Edward. Jamais tu n’as eu assez confiance en moi, en mes sentiments, en mes capacités. Tu décideras toujours pour moi. »

Je le vis se décomposer lorsqu’il réalisa ce qui se cachait derrière ces quelques mots. La déception, la colère et le rejet de Bella. Cela résonnait comme une condamnation sans appel et j’en étais désolé pour lui. Il n’avait toujours pas compris que Bella ne supportait plus le paternalisme dont il faisait preuve à son égard ; elle voulait une relation d’égal à égale, être traitée comme une adulte et il venait de lui refuser tout ça.

« Bella...

-tais-toi Edward .s’il te plait, tais-toi. » lui intimât-elle durement, sans le regarder.

Je sentais la colère et la frustration de Bella enfler dangereusement, la peur panique d’Edward croitre de façon exponentielle et l’appréhension de ma famille emplir l’atmosphère.

Oh non ! Je fermai convulsivement les yeux, tentant d’endiguer ce flot d’émotions brutes qui venaient me frapper de plein fouet. J’essayai d’envoyer une onde apaisante à chacun. Ne comprenaient-ils pas à quel point cela pouvait être dévastateur pour moi ?
Cela ne sembla pas marcher car je sentis le poids de toutes leurs peurs, colères et frustrations enfler et s’abattre sur moi, pesant de toute leur puissance sur mon corps, mon esprit, les rendant aussi faible qu’un nouveau né. Je me sentis vaciller.

Au même instant j’entendis la voix d’Emmett jurer et celles d’Alice, Edward et Carlisle lui hurler de la retenir. Dans la seconde suivante, ce déchainement d’émotions eut raison de moi alors que je comprenais que Bella avait dû réussir à se défaire d’Emmett. J’eu le sentiment de tomber à genoux, au ralenti. J’entendis Rosalie crier mon prénom tandis que je basculai en avant, terrassé par mon don et son revers.

Les cris de ma famille qui hurlaient mon prénom et celui de Bella me parvinrent comme dans un brouillard. Une voix surtout retint vaguement mon attention, certainement à cause de l’effroi avec lequel elle hurlait mon prénom. Une voix magnifique….

Juste avant que je ne touche le sol, je sentis deux bras m’enlacer et ma tête vins buter contre un rempart doux et confortable. Un parfum fleuri, enivrant m’environna tandis que la douleur me tirait toujours plus bas, vers ce qui pour nous pouvait s’apparenter à l’inconscience…une inconscience semblable aux châtiments de l’enfer à en juger par la torture qu’elle m’infligeait.

Je tentai de me raccrocher à ce parfum, à celle qui le portait. Je sentis que l’on m’enlaçait plus étroitement, me prenant au creux de bras accueillants, comme si l’on berçait ma souffrance. Cependant la douleur était toujours là.

« Jasper reste avec moi » entendis-je une voix cristalline souffler à mon oreille pendant qu’une main légère repoussait mes cheveux et se perdait en eux, prenant ma tête en coupe. Je sentis des lèvres douces se poser sur ma tempe en une caresse légère. Je tentai de combattre la souffrance, soutenu par l’amour qui suintait dans chacun des mots murmurés à mon oreille.

« S’il te plait, reviens-moi… » entendis- je encore alors qu’un baiser, léger comme une plume se posait sur mes lèvres serrées sur un cri muet de douleur retenue.
Cette bouche caressa la mienne, inlassablement, saisissant ma lèvre inférieure en elle, descellant le rictus formé par ma bouche. Je sentis sa langue se frayer un passage, forcer le barrage de mes dents serrées fermement sous l’effort que je faisais pour ne pas hurler de souffrance.

« Bella ! » cria une voix pleine de colère.

Bella, c’était elle mon ange gardien !

« Edward viens, sortons. Nos émotions le font souffrir. Non, Edward tu viens avec nous ! » lança une voix masculine, péremptoire.

Des pas se rapprochèrent de nous.

« Lâche-moi Emmett ! Je peux marcher seul ! » Fus lancé avec colère par la personne dont les pas semblaient renâcler au fait de devoir sortir.

Je laissai tout ça de coté pour me concentrer sur ce baiser, celui de celle que j’aimais plus que tout, la seule qui pouvait faire refluer la douleur.

Je sentais son haleine au gout de miel envahir ma bouche. Je m’en délectai. J’allais à la rencontre de sa langue, l’entourais, la caressais, l’effleurai, me retirant pour mieux venir en reprendre possession, goutant sa douceur, la laissant s’infiltrer profondément en moi et repousser les ténèbres. Le désir me traversa, impérieux, tel une impulsion électrique embrasant mes terminaisons nerveuses, décuplant mes perceptions : son toucher, son odeur, sa saveur sur ma langue, la texture veloutée de sa peau sous mes doigts impatients.

Je me redressai sans briser le baiser, la soulevai dans mes bras et la plaquai contre le mur tandis que ses jambes se croisaient dans mon dos, enserrant ma taille dans l’étau de ses cuisses fines. Je la sentis se presser contre mon érection, douloureusement comprimée par mon jean.

Cet infime mouvement m’incendia et je mis plus d’ardeur dans mon baiser. Nos langues se livraient maintenant un combat où seul le plaisir dominait. Une de ses mains quitta mes cheveux pour venir glisser sur mon cou, mon torse et se poser sur ma taille. Elle sortit frénétiquement mon t-shirt du jean, tirant dessus sans pitié, avant de venir se glisser dessous et aller taquiner mes muscles dorsaux en longues caresses, dessinant des arabesques enivrantes.

Je laissai échapper un gémissement sourd qui alla se perdre dans sa bouche. Bella gémit en écho alors que son corps ondulait contre le mien, réponse explicite à la fièvre qui nous consumait et que chacun des mouvements de ma langue relayait.

J’abandonnai sa bouche et glissait le long de sa mâchoire, son cou avant de remonter vers son oreille que je dégageai, ramenant ses cheveux sur l’arrière. Je soufflai légèrement sur ce petit point sensible que j’avais appris par cœur durant nos trois jours ensemble, et vis sa peau se hérisser de plaisir tandis qu’elle laissait fuser un cri de plaisir.

Galvanisé par ce son, je me serrai un peu plus contre elle, bougeant sensuellement contre sa féminité, mimant ce que nous voulions si désespérément accomplir. Bella venait à ma rencontre, butant contre mon sexe, m’électrisant. Je pris le lobe de son oreille entre mes dents avant de le mordiller délicatement et de laisser ma langue apaiser la légère souffrance engendrée, en doux effleurements.

« Jasper…. » gémit Bella d’une voix rendue rauque par le désir. Cette voix que j’adorais entendre résonner pour moi.

Je resserrai mon bras gauche autour de sa taille, libérant ma main droite qui passa sous son t-shirt et vins emprisonner un sein rond, écartant la dentelle qui le couvrait. Mon dieu comme cela m’avait manqué, son corps doux et chaud, pouvoir le caresser, le toucher, le gouter…

Je revins à sa bouche, fruit tentant, appétissant, que j’attaquai férocement, l’écrasant sous la mienne. Je passai mon pouce sur la pointe durcie par le désir, la fis rouler entre mes doigts, caressant fiévreusement cette rondeur prise au creux de ma paume. Elle enfonça ses ongles dans mon dos, et la douleur provoquée ne fit qu’aviver le feu qui me dévorait.

Bella s’appuya un peu plus contre le mur et fis glisser ses mains entre nous, me faisant passer les miennes sous ses fesses rondes pour la maintenir. L’infime espace qui se fit entre nos corps affamés lui permit de s’attaquer à la boucle de mon ceinturon avec une urgence accrue tandis que je redessinai avec ferveur la ligne de son cou gracile de la pointe de ma langue.

J’avais oublié où nous étions, perdu dans un océan de plaisir. Nous étions seuls au monde, retranchés et isolés dans cette bulle qui se reformait dès que nous étions ensemble et dont les parois semblaient répercuter à l’infini nos sentiments, les décuplant.

Je me laissai porter par les sensations exquises que sa peau faisait exploser sous mes doigts, par ses gémissements qui appelaient ma fièvre, par ses mains impatientes qui attisaient mon envie de me perdre en elle.

Oui j’avais tout oublié sauf elle."

et voilà le 27 est en cours d'ecriture lol!!
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