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 Attention à vos voeux!!!

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lapda
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lapda


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MessageSujet: Attention à vos voeux!!!   Attention à vos voeux!!! EmptyJeu 22 Oct - 9:12

voici un petit os lemon ecrit pour un concours sur fanfiction !!!! il est déconseillé aux plus jeunes Wink


Edward & Bella, une rencontre, une nuit – OS concours
Titre: Attention à vos vœux !!!
Auteur(s): Lapda
Bêta: Aucun
Disclaimer: Tout appartient à SM
Vous voulez lire les autres OS du concours, visitez cette page :
http : // www . fanfiction . net /community / Edward_Bella_une_rencontre_une_nuit /74561/





Attention à vos vœux !!!!!


Prologue

Qui a dit que les vœux ne se réalisaient jamais ?

Certainement pas moi !
Après tout c’est mon boulot, exaucer les vœux….enfin une partie seulement, l’autre consistant à veiller sur vous, dans l’ombre. Cette part du job était la plus difficile car il existait le « libre arbitre » qui venait souvent me mettre des bâtons dans les roues et contre lequel je ne peux hélas pas lutter.

Cette existence de veille millénaire était ennuyeuse à la longue. Aussi, de temps en temps, je me permettais de pimenter un peu cette longue routine. Je glissai quelques touches de…mmmmm…..comment dites vous déjà ?....Ah oui !de fantastique, de surnaturel dans votre quotidien, gris et morne la plupart du temps.
Mais parfois le surnaturel peut devenir tellement réel si on le désire du plus profond de soi… la frontière est si fine entre imaginaire et réalité…

Lorsqu’une âme en valait la peine, quand sa pureté m’interpellait, alors je contournai un peu l’ordre divin des choses et permettait la réalisation d’un vœu, aussi incroyable soit-il.

Et là mon attention se trouvait captivée par la plus belle des âmes, si belle que pour la première fois mon cœur battait, m’inondant de sentiments divers, inconnus, effrayants mais si enivrants que je voulais les éprouver éternellement.

La réalisation de son souhait allait s’avérer la plus formidable des entorses faites aux lois divines. J’y laisserai des plumes, oh pardon ! des ailes…

Mais après tout qu’était-ce qu’un humain de plus sur cette planète grouillante pleine de couleurs, de vie, de sentiments à explorer ?!

Bah ! L’éternité pouvait être si vaine sans sentiments, à rester tel une ombre parmi les ombres, simple superstition….

Je me penchai vers elle, cette âme magnifique, écoutant son souhait encore une fois ; cela faisait deux mois qu’elle le soupirait à tout moment.

Et dans un sourire moqueur pour les cieux, je me lançais….

Qui suis-je ?

Un homme, bientôt…



POV Bella

Bip ! Bip ! Bip !

Arghhhhh !!!!!!!! Comme ce bruit est agaçant !
Je mis ma tête sous l’oreiller dans l’effort totalement vain et inutile d’occulter cette sonnerie lancinante et irritante. Rien à faire !
Je balançai un bras et envoya valdinguer le malheureux objet de mon courroux de l’autre côté de la pièce, le faisant taire à jamais, l’élan mis dans mon geste rageur et le bruit métallique émis par les divers éléments tombant sur le sol me l’indiquant.
Un silence bienvenu s’installa à nouveau et je me renfonçai dans les draps.


Ah zut ! Je suis réveillée !
Je sortis la tête de sous l’oreiller, résignée, et me mis sur le dos, laissant mon regard errer sur les ombres projetées au plafond par les premiers rayons de soleil filtrant à travers le store. Je pensais au fait que j’allais devoir me racheter un nouveau réveil ; cela commençait à devenir onéreux.

C’était la faute de ce bouquin aussi ! Je l’avais encore lu, ou plutôt relu, jusqu’à une heure indue, sacrifiant de précieuses heures de sommeil.

Oui c’était ce livre le fautif ! Il m’avait ensorcelé ! Non le terme n’était pas trop fort, c’était exactement ce que je ressentais.

C’est ma mère qui me l’avait offert la veille de mon départ pour la France où je suivrai un programme d’échange estudiantin. J’étais ravie de partir étudier sur le vieux continent, à Paris une des villes les plus culturelles au monde, mais aussi terriblement angoissée. C’était la première fois que je quittai ma mère pour une aussi longue période, et je laissai derrière moi tous mes repères, certes un peu ennuyeux mais si rassurants dans leur routine.

Et ma mère qui le savait, était revenue avec ce bouquin, un petit morceau d’Amérique comme elle disait, complètement surexcitée par sa trouvaille.

« Tu ne devineras jamais ma chérie ! » me dit-elle d’une voix aigue, légèrement…hystérique !

« Quoi maman ? » dis-je blasée, habituée à son exubérance.

« Je t’ai trouvé un livre pour le voyage, c’est une histoire de vampire je crois. »

Je ne pus m’empêcher de faire la grimace.

« Et tu sais quoi ? L’héroïne s’appelle Isabella Swan ! Comme toi !! » Reprit-elle sans attendre de réponse de ma part. Réponse que je ne lui aurais pas donnée sachant qu’elle n’en attendait pas de toute façon.

« C’est fou non ?! Le même patronyme que toi ! Je sens que ce livre est pour toi ! »

Je m’abstins de lui répondre que c’était deux noms relativement courant et qu’il aurait été utopique de penser que je sois la seule à les porter.

« J’ai été comme…guidée vers lui ! Oui c’est ça ! Guidée ! »

Aïe ! Elle retombait dans son blabla mystique. Vite dire quelque chose avant qu’elle embraye dessus.

« Merci maman ; c’est vraiment un cadeau génial. Je file finir de faire ma valise et je vais le mettre dans mon sac promis ! »

Je l’embrassai pour la remercier, souriant devant son enthousiasme enfantin.
Elle était farfelue mais c’était ma mère et je l’adorais.

Et c’est comme ça que j’étais monté dans l’avion, le livre au fond mon sac à main, enfin ma besace quoi.
Le voyage m’avait parut long et lorsqu’ils avaient commencé à passer « fast and furious » sur l’écran, je m’étais souvenu de lui, caché dans mon sac. Et tout valait mieux que ce film, même une histoire de vampire !

Je l’avais pris et avais regardé le titre – Twilight- avant de lire le résumé.
Bof ! Des ados vampires ! Bah, c’était mieux que le navet sur l’écran.

Et c’est ainsi que je m’étais retrouvée à lire cette histoire qui allait totalement me retourner, me rendre folle, me faire soupirer après un héros de roman ; si obnubilée par le récit que l’hôtesse avait dû me secouer pour que je boucle ma ceinture avant l’atterrissage!

Et depuis il ne se passait pas un jour sans que je plonge le nez dedans en quête de réconfort, pour m’évader du quotidien ou simplement relire un dialogue. Bref deux mois que je le trainais partout et gaspillais une partie de ma nuit à le relire, me transformant en zombie le jour venu !

En soupirant je me levais. Je n’avais cours que cet après midi mais ce matin je travaillais. J’avais trouvé un petit boulot à mi-temps dans un salon de thé ; ce qui me convenait pour deux raisons : la première, la plus évidente, c’est que ma maigre bourse suffisait juste à boucler mes fins de mois donc un supplément était le bienvenu, la seconde, pas négligeable, étais que je travaillais mon français.

C’est donc d’un pas lourd que je me dirigeais vers la mini salle de bain de mon non moins minuscule studio, pensant encore une fois à celui qui hantait mes rêves, éveillés ou non : Edward Cullen ! Que ce nom était doux ! Je voyais son image danser devant mes yeux (la description de l’auteur était assez précise pour que je puisse en avoir une image bien établie) me récitant la liste de ses nombreuses qualités. L’homme parfait !

Je devenais dingue, je rêvais toute la journée après un héros de roman ! Pathétique !
Je savais que le prince charmant n’existait pas pourtant. Ma première relation sentimentale s’était chargée de m’ôter toutes illusions à ce niveau-là.

A dix neuf ans, lasse de me sentir seule, j’avais céder aux avances de Micky Town qui me poursuivait de ses assiduités depuis quelques mois. Bon il n’était pas spécialement intelligent mais il ne me demandait pas plus que ce que je pouvais lui donner. Quel comédien !
Un soir, après quelques semaines de relation, j’avais décidé de sauter le pas avec lui. J’avais fini par développer un certain attachement pour lui que dans ma grande naïveté, ou bêtise c’est au choix, j’avais pris pour de l’amour ; et cette virginité m’encombrait, me donnant l’impression d’être anormale au vu de ce que j’entendais dans mon entourage.

J’avais vu cet acte d’une manière romantique, union de nos cœurs, et la chute n’en avait été que plus dure !! Cela avait été douloureux, expédié en cinq minutes par un Micky méconnaissable, sous l’emprise de ses hormones. Il avait été furieux lorsque content de lui, il m’avait demandé si cela avait été bon- tu parles ! Autant que de se faire arracher les dents une par une sans anesthésie !- et que dans mon innocence je lui avais répondu que non.

Il m’avait traité de frigide, même pas un « bon coup » avant de me planter là, hébétée par sa réaction violente. Dire que j’avais cru avoir droit à un peu de réconfort et d’affection !

Le lendemain il m’avait quitté, faisant courir les pires rumeurs sur moi. Et voilà comment j’avais compris que l’homme parfait était une mauvaise farce que l’on faisait gober à de pauvres gamines naïves et ce dès le berceau !

Les rares relations que j’avais eu par la suite m’avait démontré que Town ne valait pas un clou au lit et que le sexe pouvait être bon, pas extatique comme dans les romans, mais agréable.

En soupirant je partis sous la douche.

Une fois réveillée par l’eau tiède et bienfaisante sur mes muscles ankylosés, je me séchai et enfilai des sous vêtements blancs simples mais joliment ourlés de dentelles, puis un jean basique en denim foncé et un pull à maille fines couleur cerise ; une touche de peps pour illuminer ma journée ! J’attachai mes cheveux en un chignon lâche et après un dernier regard dans le miroir, décidais que cela suffisait.

Je mis mes vieilles converses si confortables, pris ma veste, mes clés et ma besace dans laquelle je fourrai mon précieux livre, et partis.

Je rejoignis mon travail distant d’environ un kilomètre, d’un pas alerte tout en rêvassant- encore !- à mon héros de roman, soupirant après une réalité impossible.

Il fallait que j’aille voir un psy, je devais me débarrasser de cette obsession ; je tombai amoureuse d’une illusion ! J’étais vraiment givrée ! À cet instant j’entendis comme un petit rire danser autour de moi.

Je m’arrêtai net et regardai autour de moi. Non, les parisiens étaient fidèles à eux-mêmes, renfrognés.

Je perdais vraiment la tête ; j’avais eu, l’espace d’un instant, que ce rire faisait échos à mes divagations.

Je repris ma route. J’arrivai au salon de thé légèrement en avance ce qui me laissa le temps me changer et de boire un café en salle de pause. Je sortis mon livre afin de savourer quelques pages en sirotant ma dose de caféine matinale.

« Encore ce livre Bella !!! » me salua ma collègue et amie, Gwendoline plus communément appelée Gwen par son entourage. Peut être la seule que je me sois faite ici.

Je levai les yeux. Un sourire se dessina sur mon visage à sa vue. C’était un festival de couleurs, de ses cheveux noirs à ses bottes en cuir jaune, en passant par se robe vert pomme et ses collants rouge vif. Plusieurs bracelets multicolores s’entrechoquaient à chacun de ses mouvements, et dieu seul sait qu’ils étaient nombreux et exubérants !
Son style était comme elle, pétillant et plein de joie. La voir arriver avait le don de vous mettre de bonne humeur ; quelque soit vos soucis, vous les oubliiez l’espace de quelques minutes. Il n’y avait qu’elle pour porter avec autant de classe cet ensemble de couleurs disparates.

« Que veux-tu Gwen, j’adore ce livre ! »

« Mouais à d’autres, c’est Edward Cullen, le héros, que tu adores ! »

« Heu…ben.. »

« Te fatigues pas, j’ai raison et tu le sais. Ca fait des semaines qui tu me parles de lui et de sa perfection et autant de temps que je te vois soupirer après lui ; en plus le fait que l’héroïne s’appelle comme toi n’arrange rien. »

Je rangeai mon livre et la suivit alors qu’elle se dirigeait vers la salle.

« J’y peux rien Gwen. Il est parfait et puis on ne peut pas dire que j’ai trouvé mieux jusqu’à présent ! »

Elle était au courant de ma misérable vie amoureuse depuis le jour où devant un pot de glace chez elle, je lui avais pleuré sur l’épaule. Elle me lança un regard compatissant.

« Oh Bella, tu finiras par rencontrer quelqu’un de bien, je le sens. »

« Mouais… et bien le seul que je veux c’est un héros de papier. » grommelai-je.

« Fais un vœu, on ne sait jamais ! » me répliqua-t-elle mutine.

« Ben voyons ! Si c’était aussi facile, cela se saurait ! »

« Allez, ça peut pas faire de mal. Allez Bella, pour moi, un petit vœu ! Qu’est ce que tu risques ? » Me fit-elle avec des yeux suppliants.

J’éclatai de rire.

« Allez d’accord, pour toi. Je voudrai rencontrer l’homme de mes rêves Edward Cullen, qu’il soit de chair et de sang et non un héros de roman ! Voilà, satisfaite ? » Dis-je d’un ton mélodramatique digne de la plus mauvaise des séries B.

« Bella ne plaisantes pas avec les vœux, on ne sait jamais. » me répondit sérieusement Alice.

« Oh Gwen ! Pitié pas toi. » Gémis-je.

Après ma mère, elle n’allait pas s’y mettre et la remplacer !

A ce moment un souffle tiède s’enroula autour de moi faisant voleter mes cheveux.

Nous restâmes stupéfiés, n’osant donner d’explication à ce phénomène étrange ; la porte et les fenêtres étaient encore verrouillées.

Le silence se fit lourd, épais. Le carillon de la porte signalant son ouverture, se fit entendre nous faisant sursauter et crier.

« Quoi ? Qu’est ce qu’il y a ? » Nous demanda Jacques, le plongeur.

Nous nous regardâmes avec Gwen avant de pouffer de rire.

« Rien. Rien du tout. » Lui répondis-je « Allez c’est l’heure. Je vais ouvrir. »

Et je me dirigeai vers le panneau annonçant l’ouverture du salon alors qu’Alice allumait toutes les lumières et que Jacques rejoignait la cuisine en haussant les épaules.

C’était partie pour une journée pleine de rationalité.



***************************

Je fis tourner la clé dans la serrure et rentrai enfin chez moi, après une journée bien remplie. Je n’aspirai qu’à une chose : me plonger dans un bon bain ! Bon ma salle de bain était trop petite pour contenir une baignoire, je me contenterai donc d’une douche bien chaude.

Je jetai mes clés dans une coupelle sur la console, ma veste et mon sac sur un fauteuil et partis vers la chambre tout en commençant à me déshabiller. J’attrapai un pyjama en satin chocolat dans la commode, cadeau de mon amie Cath pour mon dernier anniversaire. La seule pièce vraiment féminine de ma garde robe, comme elle se plaisait à le dire ! Cath me manquait. Je décidai de lui envoyer un mail demain dès la première heure.

J’entrai sous la douche et laissai l’eau bienfaisante détendre mes muscles noués. Entre mon travail, les cours que je tentais péniblement de suivre le professeur parlant en français et les longues heures passées à la bibliothèque, mon corps me semblait souvent à bout de forces ; sans compter le manque de sommeil……

A mesure que je laissai l’eau chaude me détendre, je repensai à ma conversation avec Gwen et à notre réaction à la fin de celle-ci. Avec le recul, je la jugeai stupide et bêtement superstitieuse. Après tout ces vieilles bâtisses devaient être remplies de courant d’air.

Un sourire un peu triste se dessina sur mes lèvres alors que je repensai au vœu que m’avais fait formuler Gwen. Si seulement….
Mais bon, mon esprit cartésien me soufflait toute la stupidité de celui-ci. Edward Cullen n’existait pas et n’existerait jamais autrement que dans mes rêves. Et puis l’Isabella du roman était beaucoup plus parfaite que moi… Oh je commençais à me comparer à l’héroïne ! Je me giflai mentalement pour rependre mes esprits tout en saisissant le shampooing d’un geste décidé.

Une fois lavée et habillée de mon pyjama, j’allai dans la kitchenette me faire à manger ; je jetai mon dévolu sur une salade de champignons et du jambon. Frugal certes, mais j’étais trop fatiguée pour faire mieux.
Je mangeai dans le salon en regardant un reportage animalier soporifique à la télé. Je baillais de plus en plus et après un coup d’œil sur l’horloge murale- 21h30- décidais d’aller me coucher. Je déposai la vaisselle dans l’évier et me trainai jusqu’à mon lit.

Je me blottis sous la couette et pris mon livre avec moi. Quelques pages avant de m’endormir, pas plus d’une dizaine de minutes me jurai-je. Juste de quoi faire de beaux rêves !


POV … ?

Ouille ! La mutation ne s’était pas faite sans douleurs. J’avais du mal avec mon corps, ses limites de chair, barrières emprisonnant mon essence.
Je fis bouger doucement mes muscles, en éprouvant la souplesse, les limites. Je passai les mains dans mes cheveux, laissant les mèches glisser dessus, puis explora mon visage de mes doigts curieux. J’en appréciai les reliefs et creux. Je laissai mes yeux s’habituer à cette vision tridimensionnelle mais si limitée en horizons. Bizarre ces caractéristiques humaines.

J’étais dans sa chambre, je la reconnaissais. J’avançais maladroitement vers son lit et la regardai dormir, baignée par un rayon de lune. Sa peau pâle semblait argentée sous la caresse lunaire. Son visage était calme, reposé, si beau…. Ses cheveux formaient une auréole sur l’oreiller, ce qui m’arracha un sourire ironique.

Elle s’était découverte et la couleur de son pyjama faisait ressortit la blancheur laiteuse de sa peau ; le tissu souple épousait ses courbes, créant une drôle de crampe dans mon estomac. Je la reconnu comme étant une manifestation de désir. Après tout j’étais lui et j’avais donc toutes ses connaissances, émotions et ressentis…tout ce qui le constituait.

J’avançai tout doucement et m’allongeai sur le lit face à elle, ôtant délicatement le livre qu’elle tenait serré dans ses bras.

Plus besoin de lui pour cette nuit. Je tendis la main vers elle.


POV Bella

Ce fut le sentiment de sentir quelque chose m’effleurer doucement la joue qui me réveilla. Pour une fois que je m’endormais tôt…
Je levai la main afin de chasser ce qui m’importunait. Je me figeai comme mes doigts rencontraient ce qui semblait être une main, posée délicatement sur ma pommette.

Je sentis la panique m’envahir et me pétrifiait, tentant de chercher une explication dans mon cerveau embrumé.

J’entendis un petit rire amusé qui semblait provenir d’en face, à quelques centimètres de moi. Je pouvais même sentir le souffle exhalé. Il était frais, légèrement mentholé, sucré.
Il ressemblait à celui de ….J’ouvris brusquement les yeux.

Face à moi, deux prunelles vertes émeraude me jetaient un regard malicieux. Je pouvais voir les paillettes dorées qui dansaient à l’intérieur. Mon cœur fit une embardée.
Je regardai ce visage souriant, masculin, parfait…Je détaillai les cheveux cuivrés légèrement ébouriffés, le front haut, le nez aquilin, les pommettes marquées, la mâchoire carrée et la bouche- mon dieu quelle bouche !- aux lèvres pleines, entrouvertes sur un sourire en coin- le fameux sourire !- avant de revenir fixer ses magnifiques yeux verts, hypnotiques.

Mon cœur s’accéléra tandis que mon cerveau subissait un court-circuit : je rêvais, ce n’était pas possible autrement ! Allongé face à moi, se trouvait…Edward Cullen ! Mon Edward Cullen !

Ouah ce rêve était diablement réaliste ! J’eu un sourire ravi alors que mon esprit se remettait en marche. Autant profiter à fond de cette formidable vision onirique ; ça allait être ma meilleure nuit depuis deux mois !

« Pourquoi souris-tu ? » me demanda-t-il d’une voix délicieusement basse et rauque.

Et en plus il parlait !

« Je me disais que c’était le rêve le plus fabuleux que j’ai jamais fait »

Son sourire s’élargit.

« Qui a dit que j’étais un rêve Isabella ? »

Ah mon dieu, sa voix réchauffait chacune de mes cellules, transformait le sang dans mes veines en lave incandescente, achevant d’embraser mes terminaisons nerveuses. Je n’étais plus qu’un immense brasier et il n’avait fait qu’énoncer quelques mots somme toute banals mais qui, dis avec cette voix faite pour le péché, devenaient hautement érotiques !

J’en restais muette. Il se pencha vers moi, ses lèvres effleurant les miennes.

« Cela te semble-t-il assez réel ? »

Sa langue vint lécher mes lèvres, me coupant la respiration, en fit le tour avant que ses dents n’emprisonnent ma lèvre inférieure pour la mordiller délicatement.

Mon cerveau était aux abonnés absents ; il avait disjoncté, grillé par la vague de désir foudroyant soulevée par cette esquisse de baiser.

« Alors… dis-moi ? »

« Heu…heu… »

Ah bravo Isabella, très spirituel ! Je me raclais la gorge.

« Tu ne peux pas être réel. Tu es un héros de roman ! »

Il prit ma main et la glissa dans l’échancrure de sa chemise, sur son torse. Sous mes doigts, médusée, je sentais la douceur de peau et …son cœur battre !
Je nageai en pleine confusion. Là j’étais perdue.

« Ton vœu Bella, rappelle toi » me souffla-t-il, déclenchant une cascade de frissons sur ma peau. « Je suis tout ce qu’il y a de plus réel. »

Ca ne faisait que renforcer ma confusion ; ça n’éclaircissait rien du tout, loin de là.

« Heu…mais comment ? Je ne comprends rien ! »

« Pourquoi chercher une explication à tout ? Je suis réel, ici dans ta chambre, sur ton lit…pour toi…et nous avons toute cette nuit… »

Oh la la ! Je prenais feu. Après tout il avait raison ; s’il était réel il serait bien assez tôt demain pour se préoccuper de ce mystère, et si c’était un rêve autant en profiter pleinement !

Mon raisonnement dû se lire sur mes traits car il fit courir sa main dans mes cheveux, laissant mes mèches couler entre ses doigts doucement, avant de suivre la ligne de ma mâchoires et de laisser son pouce redessiner mes lèvres. Celles-ci s’entrouvrirent par réflexe et le capturèrent. Mes dents le saisirent et ma langue vint l’effleurer. Sa respiration se fit plus lourde et son cœur s’affola alors que ses yeux s’assombrissaient sous ma caresse.

Je bougeai doucement mes doigts, suivant la ligne ferme de ses pectoraux, survolant un téton, taquinant une pointe durcie, lui arrachant un gémissement. Je mordis mes lèvres.
Ses yeux se posèrent sur ma bouche, affamés et cela déclencha une autre vague brulante en moi, au creux de mes cuisses que je resserrai involontairement. Un bref élan me tendit vers lui.

Ce geste ne lui échappa pas et il se jeta avidement sur ma bouche pour un baiser fiévreux. Envolée la délicatesse, place à la passion débridée, sauvage.

Ses dents mordirent mes lèvres réquisitionnant le passage vers ma bouche, butant sur les miennes avant de glisser dessus. C’est avec ferveur que je lui en offris l’accès. Sa langue s’y coula, explora et effleura la mienne en brefs attouchements, me faisant gémir d’impatience à chaque toucher. Dans un soupir il céda et vins brusquement l’enrouler à la mienne, la défiant, érotisant ce combat sensuel.

Ce baiser langoureux acheva de nous consumer et c’est avec avidité que nous partîmes à l’assaut de l’autre.

Je sentais ses mains faire glisser les bretelles de mon top tandis qu’il embrassait mon épaule, ma clavicule. Sa bouche traça un sillon de feu sous ma gorge et se posa sur mon sein. Il saisit entre ses dents la pointe érigée qu’il mordilla doucement puis un peu plus fort tandis qu’il basculait au-dessus de moi.
Son autre main abaissa mon top jusqu'à ma taille et s’enroula autour du sein délaissé, le pressant délicatement en d’exquises caresses.

Je gémissais sans retenue sous cette douce torture. Mais je voulais participer à la fête !

Je passai les mains dans son dos, sous sa chemise, caressant les muscles souples et puissants qui roulaient sous mes doigts, lui arrachant un son rauque. Je contournai sa taille, redessinais ses abdos parfaits et d’un geste brusque fis sauter les boutons de sa chemise, lui arrachant un petit rire.

Il l’ôta ; ce faisant une petite plume blanche et duveteuse tomba sur mon sein.

« Tu permets ? » me demanda-t-il en la saisissant délicatement avant de la poser sur ma table de nuit.

« Mmm…où en étais-je ? » me dit-il d’un air gourmand qui fit des milliers de petites décharges électriques en moi.

« Ah oui…. » Reprit-il d’une voix basse, suggestive.

Et je le vis me retirer mon top avant de faire glisser mon bas le long de mes jambes frémissantes. Je n’étais plus qu’anticipation délicieuse.

Sa bouche se posa sur mon ventre, le parsemant de baisers avant de descendre le long de mes hanches. Ma respiration se coupa lorsqu’elle se posa sur mon aine, faisant mine de s’aventurer plus bas avant de se raviser et de poser de savantes arabesques sur mes cuisses, derrière mon genou. J’exhalai un soupir plein de frustration mêlée au plaisir. Je sentis ses lèvres sourire contre ma peau avant de remonter et de se poser, enfin, sur mon sexe brulant, lui administrant le plus divin des baisers intimes. Mon corps s’arqua sous le plaisir, mes doigts se crispèrent dans ses cheveux lorsque sa langue vint souffler doucement sur mon clitoris avant de le mordiller, lui administrant de suaves caresses.

Ma tête explosa tandis que le plaisir me submergeait, irradiant dans tous mes muscles, submergeant mes cellules nerveuses, me noyant dans un océan de félicité. Mon corps se détendit, apaisé par cet orgasme ravageur.

Il remonta, parsemant des baisers sur ma peau avant de se poser délicatement sur ma bouche.
Je voulais savourer ce moment de tendresse mais, sans que je ne contrôle rien, ce baiser s’intensifia, s’affola me faisant perdre la tête ! Je me jetai sur Edward fiévreusement ; mes sens un instant apaisés, furent à nouveau en ébullition. Ce feu dévorant se communiqua à son corps car, prenant mon visage entre ses mains, il laissa sa langue envahir ma bouche, me donnant un aperçu de mon intimité. J’étais possédée par un désir brulant, mordant sa bouche, respirant par à-coup, grognant d’une voix rendue méconnaissable par la volupté de cet échange.

Je passai au dessus de lui, enfouissant mes mains dans ses cheveux soyeux, goutant leur texture sous mes doigts. Je quittai sa bouche pour aller embrasser son cou, saisissant le lobe de son oreille entre mes dents, laissant ma langue en faire le tour en une caresse suggestive, lui arrachant un long frisson. Je sentis ses mains se resserrer sur ma taille, ses doigts s’enfoncer dans ma chair. Son corps se tendit sous mes cuisses ; je sentais la toile rêche du denim venir agacer ma peau sensible et son érection se presser désespérément sous moi.

Je traçai un chemin sur sa peau veloutée, mes lèvres descendant inexorablement vers son ventre ! Je m’arrêtai sur son nombril, en fis le tour, partis redessiner ses abdos, mordillant cette portion de peau si ferme. Sa respiration se faisait laborieuse, syncopée et cela achevait de m’embraser, me rendant délicieusement audacieuse ; je voulais lui rendre le plaisir qu’il m’avait offert, l’entendre gémir grâce à moi et perdre la raison sous mes caresses.

J’arrivai à la bordure de son jean que je défis d’un geste rapide avant de le lui retirer tout aussi rapidement. Il se trouvait maintenant en boxer devant moi, son érection palpitante clairement visible sous le fin tissu. Je le regardai et vis ses yeux dangereusement assombris par la passion ; ses traits étaient durs, marqués par le désir et son souffle de plus en plus difficile. Il me fixait hypnotique et ce regard avivait le feu au creux de mes cuisses. Je me mordis les lèvres avant de passer ma langue dessus en un geste involontaire. Son regard devint presque noir.

« Bella tu vas me tuer, je te jure » grogna-t-il d’une voix rauque.

Je lui adressai un sourire aguicheur avant de me pencher sur ce bout de tissu inutile. Je passai mes doigts sous la ceinture, frôlant sa peau, glissant à l’intérieur pour mieux ressortir, lui arrachant un grognement de frustration. Je le lui retirai enfin et reçu un soupir de contentement en réponse.
Je me penchai sur lui, laissant mes cheveux caresser son ventre, arrêtant mon visage à quelques centimètres de son érection. Sa respiration se coupa brusquement alors que dans un élan involontaire il haussa ses hanches vers moi.

Lentement, très lentement, je descendis et passa la pointe de ma langue sur son sexe, en appréciant sa texture velouté, douce. Il laissa jaillir un râle de plaisir. Mon cœur se gonfla à l’écoute de ce bruit merveilleux. D’un geste décidé, je refermai ma bouche sur lui, lui administrant la caresse que réclamait si fort son corps. Je laissai mon amour guider mes mouvements, calant ceux-ci sur le rythme de ses gémissements maintenant incontrôlés. Je sentais son gout unique sur ma langue et m’en délectai.

Soudain il me ramena à lui, interrompant ce baiser.

« Bella je te veux entièrement ; je veux pour ma première fois, m’enfouir en toi avant de connaitre cette délivrance. »

Je sentis mes yeux s’embuer et mon cœur se gonfler sous l’amour qui m’envahit à ces mots.
Vrillant mon regard dans le sien, je posai ses mains sur mes seins tandis que je descendais lentement sur son sexe, nous arrachant un soupir comblé lorsqu’il fut totalement en moi. Je restai un instant immobile, savourant la sensation d’être enfin entière, comblée. Nos regards restaient accrochés alors que doucement, délicatement j’amorçais un mouvement de vas et vient sur son sexe. A chaque butée de celui-ci en moi, une vague de plaisir irradiait vers chacune de mes extrémités et j’entrevoyais le paradis. Son visage était maintenant contracté par le plaisir ; ses yeux se fermèrent lorsque brusquement j’accélérai cette chevauchée magique, laissant mes instincts me guider, totalement à leur merci. Je rejetais la tête en arrière et fus transpercer par un éclair brulant de plaisir, qui fit éclater mon cerveau, m’explosant en milliers de molécules éparses, baignant dans la plus divine des félicités.

Je sentis ses mains descendre sur ma taille avant de la serrer convulsivement tandis que dans un dernier soubresaut il se délivra en moi, gémissant à n’en plus finir.

Je retombai sur son torse moite, tentant de retrouver un semblant de respiration, les muscles si relâchés par la jouissance que j’en étais sans force. Il me serra contre lui et je pouvais sentir son cœur battre follement sous mon oreille.

Apres un court moment il me fit tendrement rouler sur le coté et m’embrassa avec tendresse, ses mains caressant mon dos.

« Merci Bella pour ce cadeau. Ca restera un moment inoubliable pour moi, une nuit magique hors du temps. »

« Tu es un ange Edward « lui répondis-je dans un sourire.

Un sourire malicieux éclaira son visage.

« Vraiment ? C’est toi l’ange, tu as fait de ce moment une parenthèse magique, hors du temps, tu n’as aucune idée du présent que tu viens de me faire… »

Je lui jetai un regard intrigué.

« Oui mon ange, tu m’as offert le plaisir ; le paradis parait bien fade en comparaison.. »

Je souriais, amusée par la comparaison. Je ne pus retenir un bâillement. La tension était retombée et la fatigue me rattrapait. Je n’avais pas envie de m’endormir, je voulais encore profiter de lui et découvrir d’autres paradis dans ses bras.

« Chut Bella, dors mon ange… » Me dit il a l’oreille, m’enserrant dans ses bras. Une fatigue sans nom me tomba dessus et je me blottis contre lui, glissant dans le plus reposant de sommeil.


Je me réveillai quelques heures plus tard et chercha à tâtons son corps dans le lit.

Rien.

Je me relevai brusquement, désorientée, paniquée. Le lit était vide ; la chambre était vide et pas un bruit ne troublait le silence.

La peur me gagna. Je me regardai et vis que j’étais en pyjama. Le désespoir et la déception me submergèrent. J’avais rêvé. Un r rêve, ce n’était qu’un rêve !! Le plus délicieux des rêves, mais l’impression de réalité que j’en avais eue, n’en rendait mon chagrin que plus profond.

C’est le cœur lourd que je me levai et me dirigeai vers la cuisine.

Soudain je m’arrêtai. Une odeur de café frais venait doucement titiller mon nez. Le cœur plein d’espoir j’entrai dans la pièce. Je regardai partout et ne le vis nulle part. Pourtant sur la table se trouvait posé la cafetière pleine de liquide fumant et ma tasse à demie remplie.
J’avançai jusqu'à elle, le cœur lourd d’un sombre pressentiment. Une feuille blanche était posée sur la table, glissée sous la tasse. Je le pris entre mes doigts, malmenée par une brusque nausée.

Bella, mon ange
J’ai connu une nuit exquise entre tes bras, tu as fait de moi un homme
dans tous les sens du terme. Tu es gravée dans mon cœur, n’en doute jamais.
Je dois partir et je suis désolé de te laisser

une partie de moi reste avec toi, dans cette chambre.
Je t’aime.
Edward Cullen

Ps : je t’ai volé un peu de café, j’étais curieux d’y goûter.

Mes yeux se remplirent de larmes que je laissai couler sans retenue. Je l’avais eu à moi et il était parti. Je tombai assise sur une chaise, laissant le désespoir me submerger. C’est alors qu’entre mes larmes, j’aperçus sur la table un petite plume blanche, ultime souvenir de notre nuit.



POV Edward

La quitter avait été le plus difficile de mes choix. Même chuter m’avait semblé facile en comparaison. Mais je brulais de découvrir ce monde, de l’explorer…et je partais avec le plus formidable des cadeaux : l’amour. Grace à elle je l’avais senti, lui et sa chaleur, et surtout je l’avais éprouvé…..

Qui a dit que les anges n’existaient pas ?

Pas moi, j’en avais rencontré un et grâce à elle j’avais quitté mais ailes sans regret….


Et voilà j’espère que ce petit os vous aura plut autant que j’ai pris de plaisir à le concevoir !!!
^-^
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MessageSujet: Re: Attention à vos voeux!!!   Attention à vos voeux!!! EmptyMar 12 Jan - 9:58

ouch j'ai du retard!! allez je poste la suite lol!


"Chapitre 2 – Une si difficile décision

*******



POV Edward

J’ouvris doucement les yeux, tiré du sommeil par un rayon de soleil facétieux venu effleurer mon visage alors qu’il se levait à peine.
Je touchais ma joue, là où se diffusait une légère sensation de chaleur. Je la pressai doucement, ne me lassant pas de cette texture souple et légèrement hérissée de petits pics. Oh, c’est ce qu’ils nomment une barbe, pensai-je en souriant, passant et repassant mes doigts sur mon menton rugueux. Si opposé à la douceur satinée que j’avais découverte sous mes paumes avides la nuit dernière, goûtée sur le bout de ma langue avec délectation, en apprenant la saveur par cœur, gravant son parfum fleuri au plus profond de mon âme…mon âme ? Quelle idée plaisante !!! Me dis-je rêveusement alors que les souvenirs de la nuit dernières affluaient en masse, achevant de me tirer de cet état de semi-veille si plaisant.

Je me tournai aussi silencieusement que possible afin de faire face à la plus belle des créatures qu’il m’ait été donné d’admirer tout au long de mon existence millénaire.

Son souffle léger venait caresser mon visage, le noyant sous un flot de souvenirs grisants et étincelants que je laissais éclater sous mes paupières closes.

Isabella Swan…Son nom coulait en moi comme le ferait un sirop chaud, épais, liquoreux…
Elle m’avait fait le don d’une nuit…une nuit merveilleuse au sein de laquelle j‘aurai voulu que nous restions prisonniers éternellement, unis dans un même plaisir…une nuit où elle m’avait le cadeau inestimable de son amour, me permettant de goûter cette sensation d’unité parfaite, de plénitude, recherchée par tellement de ses semblables, de manière si désespérée et frénétique que j’en avais perçu, intrigué, le caractère urgent et prédominant dans leur existence…l’amour…

Oui grâce à elle j’avais eu l’impression fugace et magique d’être entier, fondu en elle…j’avais touché du doigt le paradis, un paradis merveilleux…n’était-ce pas ironique pour moi ?

Je rouvris les yeux et la contemplai. Je sentis ce sentiment chaud et étrange revenir, faisant battre mon cœur plus vite, pulser le sang dans mes veines, contre mes tempes, accélérer mon souffle, me tendre imperceptiblement vers son corps.

Elle reposait sur l’oreiller, une main fine posée sous le visage, auréolée de ses cheveux soyeux, longs rubans chocolat répandus sur la taie blanche. Je tendis doucement la main, lissant du doigt une mèche, de sa tempe à son épaule découverte. Je laissai mes doigts en redessiner l’arrondi, descendre le long de sa clavicule pour arriver en haut d’un sein dévoilé par le drap. Cette peau exposée m’appelait, semblant scintiller sous mon toucher. Une peau à la texture veloutée dont la pâleur délicate était troublée en son centre par le rouge cerise d’un ovale parfait enchâssant la petite éminence de chair si réceptive que j’avais prise entre mes dents, fait rouler sous ma langue, faisant retentir à mes oreilles le plus doux des sons.
Mes doigts brulaient de l’effleurer à nouveau.

Bella gémit dans son sommeil, murmurant ce prénom, mon prénom…

Je retirai ma main ; je ne voulais pas l’éveiller, elle devait continuer à dormir sinon je n’aurai pas la force de… Je sentis un sentiment doux- amer m’envahir, me serrer le cœur, me donnant envie de hurler. Je savais que c’était dû à ma décision de partir, une partie de moi se rebellant contre cette idée, voulant rester ici dans ce lit, auprès d’elle, à l’aimer à nouveau, encore et encore, repoussant avec elle les limites du temps et de la réalité.
Mais l’autre me disait que mon temps ici était compté, que ce serait mon unique chance, que je devais me dépêcher avant que l’on ne décide que ma petite escapade avait assez duré…on ne me laisserait pas déchoir…La patience divine était grande mais pas infinie !

Et là, j’entendais le bruit du monde extérieur monter et s’insinuer dans la chambre, chanter à mes oreilles comme le ferait une sirène tentatrice, me rappelant qu’il s’offrait à moi, que je n’avais qu’à venir le cueillir pour en apprécier toutes les saveurs !

Le monde…cette terre si petite et dérisoire pour nous autres, mais qui avait toujours exercé sur moi une fascination étrange et puissante, dérangeante pour certains.

Elle était grouillante de vie, agitée de sentiments divers et variés- mystérieux pour nous- qui manipulaient les hommes comme de simples marionnettes, leur imposant leur loi.

Cela était en si complète opposition avec le monde où j’évoluais, d’une beauté si parfaite, glacée, stérile et vide que j’avais encouru sans remord les foudres divines pour pouvoir la goûter, en avoir un bref et intense perçu. Oui une terre imparfaite mais si tentante…

Des millénaires à les veiller, les observer, les envier…et voilà que j’en faisais partie…enfin…

Les longs moments passés à les observer m’avaient enseignés tout ce qu’il y avait à savoir de leurs coutumes, habitudes, manies et travers, leur monde et ses subtilités. Et cela, ajouté aux connaissances apportées par mon incarnation, me donnaient envie de me mêler à cette foule bruyante, de m’y fondre. Oui je brulais d’y gouter à mon tour, de m’y bruler les ailes.

Cette expression m’arracha un petit rire que j’étouffais rapidement. Je reportai mon attention sur elle, si douce et paisible dans son sommeil, alanguie en une invite silencieuse, tentatrice.
Je passai délicatement mon pouce sur ses lèvres entrouvertes, ramené à elle par un soupir échappé dans son sommeil, dernière caresse volée.

Je repoussai les draps, prenant soin de ne pas la découvrir, et me levait souplement. Je cherchai des yeux les étoffes dont ils se revêtaient –les habits, me rappelai-je…Oh ! Ils étaient éparpillés au quatre coins de la pièce.
Je me souvins alors de la frénésie avec laquelle nous nous en étions défaits, impatients de sentir nos peaux nues l’une contre l’autre.

Un frisson parcourut mon échine à cette pensée, produisant un curieux effet sur une certaine partie de mon corps. Hum…ok ! Relation de cause à effet !!
Je fermai les paupières, tentant d’endiguer la vague de désir qui me submergeait…et c’était loin d’être facile !
Je crispais chacun de mes muscles sous l’effort demandé. Et peu à peu, je sentis enfin ce sentiment refluer quelque peu.

Je rouvris les yeux et vis mon boxer sous le caraco de Bella. Je le pris et l’enfilai avant de faire de même avec le jean brut, le t-shirt blanc et les chaussettes qui complétait la tenue du héros de roman, pensai-je amusé. Hum…il me semblait qu’il manquait quelque chose…Mes yeux firent le tour de la chambre et se posèrent sur un foulard coloré, négligemment posé sur la commode. Je le pris entre mes doigts, appréciant la souplesse du tissu satiné sur ma peau et le portai à mon nez, inhalant profondément le parfum fleuri de Bella dont il était imprégné. Cette odeur unique ramena avec elle des flash- back de la nuit dernière, maelstrom d’images et de soupirs, me tordant le ventre douloureusement. Je le mis résolument en boule dans la poche de ma veste en cuir que je venais de récupérer à coté de la commode. Un souvenir d’elle….Je me secouai mentalement avant de continuer à chercher ce qui pouvais me manquer.
Ah voilà pensai-je en voyant les boots noires en cuir souple qui dépassaient de sous le pantalon fluide du pyjama de Bella. Je les mis et allais doucement jusqu’au lit, prenant ma veste au passage.

Je contemplai une dernière fois celle qui incarnait à présent mon enfer personnel, la souffrance de notre séparation me consumant impitoyablement.
Je laissai mon regard courir sur son visage, son corps aux membres délicats, en apprenant le moindre détail, la moindre nuance, imprimant son image dans mon esprit, la gravant au plus profond de mon cœur. Un sursaut de douleur le déchira, y traçant une entaille que rien ne saurait refermer, une plaie béante qui me rappellerait celle que je laissais derrière moi.
Mon ange…

J’avisai la petite plumes duveteuse posée sur le chevet et la pris délicatement entre mes doigts, ultime vestige de ce que j’étais, redeviendrai…souvenir dérisoire de cette nuit volée au temps et aux lois divines…

La poitrine serré, je me détournai et sortis aussi vite que possible de la pièce, tentant d’ignorer mon cœur qui me hurlait de rouvrir cette porte et de retourner auprès d’elle. Il se débattait comme un forcené, tambourinant furieusement contre mes côtes, essayant de se faire entendre.
Ma gorge se serra et un sanglot rauque, douloureux s’y étrangla. Je fermai la porte, arquant toute ma volonté afin d’accomplir ce simple geste et m’adossai à la porte. Je m’immobilisai, tentant de faire cesser cette douleur suffocante ou du moins de la dompter suffisamment pour trouver le courage de pouvoir avancer.

Je pris une profonde inspiration et rouvris les yeux, encore secoué de spasme douloureux, déterminé à poursuivre mon chemin, si douloureux soit-il.

D’un pas titubant, ivre de chagrin, je longeai le petit couloir, lorsque mon regard fut attiré par un cadre rouge, seul objet décoratif accroché sur le mur blanc. Je m’approchai. C’était un poème :
l'ange qui apparait dans son plus bel éclat,
cet ange qui disparait, la laissant dans l'embarras,
cet amour sublissime, une passion irréelle,
a subjugué mon inconscient, je ne veux plus être mortelle,
Quelle sensation d'extase et de désir cumulés,
une joie profonde, un rendez vous nocturne inégalé,
on ne peut pas rêvé mieux que de faire un si beau vœu,
si les miens étaient exaucés, ils seraient tout comme le sien,
un ange passant la nuit dans les bras et puis plus rien,
un trou béant apparaitra et sa vie deviendra insipide,
mais je garde espoir que le vœu ainsi exaucé,
grâce à cette plume d'ange,
elle pourra à nouveau recommencer

Les caractères noirs dansèrent devant mes yeux, tandis que quelques larmes envahissaient mes yeux. Cela m’arracha un sourire désabusé; quelle ironie de lire ces quelques vers, magnifiques au demeurant, mais si semblables à notre situation que j’en étais confus.

Je détournais les yeux et avançais ; je débouchais sur une petite kitchenette.

Cette pièce était à son image : chaleureuse et douce.
Le store relevé laissait entrer les rayons du soleil qui éclataient sur les murs blancs, les parant de chaudes nuances dorées. Les meubles étaient en bois miel, patinés par le temps, et les divers objets et ustensiles disposés ça et là, apportaient quelques touches de couleurs vives : orangé, rose vif, rouge ou vert anis. Oui une pièce chaleureuse mais pleine d’énergie aussi ! Si vivante !

J’avançai vers ce que je reconnus comme étant une cafetière. Je savais que les humains avaient pour habitude d’en ingurgiter des litres, principalement le matin, et cela m’avait toujours étonné ; quel goût pouvait avoir cette boisson pour exercer un tel attrait sur eux ?!

Je fis appel à toutes mes facultés afin de me rappeler le fonctionnement de cet appareil. Ah oui ! Il me fallait cette poudre brune appelée café. Bon où cela pouvait-il être ? Je me concentrai afin de revoir mes souvenirs du temps où je l’observai, fasciné par sa pureté.

Ah ! Dans cette boite fuchsia et rectangulaire, posée sur le comptoir, marquée « Drug » - Drug !!!! Quelle idée ! Je secouai la tête, atterré par l’humour de Bella ; le triangle en papier, brun dans lequel elle versait le café, se trouvait juste à côté, dans le support en bois.

Je procédai à l’élaboration de mon premier café, me concentrant pour répéter à l’identique les gestes si souvent observés : le triangle dans le support en prenant soin de le mettre en forme avant, le café ensuite- 1 cuillère par tasse d’eau, cela semblait important- ensuite l’eau dans le compartiment dédié et, enfin, le bouton de mise en route.
Je laissai mon regard vagabonder sans but, se posant ici et là, captant le moindre détail de cette oasis ensoleillée, tandis que le café s’écoulait lentement, bercé par le bruit des gouttes tombant une à une. J’humais l’odeur qui envahissait peu à peu l’atmosphère, une odeur riche, lourde, un peu brûlée, chaude et puissante. Je fermais les yeux pour mieux la sentir, prenant une profonde inspiration, laissant son arôme marquer mes sens.

Le goutte-à-goutte s’arrêta et je rouvris les yeux, curieux de gouter cette boisson qui semblait être une véritable addiction pour eux. Je pris un des mugs posé dans l’égouttoir ainsi que la verseuse. Je versai avec précaution le liquide noir tandis que la fumée qui s’en dégageait, s’élevait en dessinant des arabesques, motifs abstraits à la beauté fugace.
Je reposai la verseuse et pris le mug entre mes mains, dédaignant le sucre, et inhalait à nouveau profondément. La sensation de chaleur apportée par le café tout juste passé, atténuée quelque peu par le grès épais de la tasse, se diffusait lentement dans mes paumes pour gagner peu à peu mes bras, m’envahir et réchauffer mon cœur, faisant courir un frisson bienfaisant le long de ma colonne vertébrale.
Je goutai prudemment le breuvage, laissant son arôme puissant envahir mon palais, s’habituer à sa légère amertume. Je bus une seconde gorgée un peu plus grande, faisant rouler la saveur brulée et douce-amère du café sous ma langue.
Je comprenais à présent leur inclinaison pour ce breuvage fort mais si réconfortant. J’aimais le café !!
J’en bus la moitié, le savourant avec délectation et, allant à la table, reposait doucement le mug dessus, avec la verseuse que je posais à coté- elle n’allait pas tarder à se réveiller et elle apprécierait certainement de boire une tasse de café. Puérilement j’espérai qu’elle finisse le mien ou du moins utilise ma tasse, posant ses lèvres au même endroit que les miennes. J’étais devenu bêtement sentimental. Allez reprends toi !!!!

J’avisai le stylo et le carnet posés sur la table. La première feuille ne comportait que des gribouillages représentant « mon » prénom; je l’arrachais sans remord avant de la glisser dans la poche arrière de mon jean.

Je tirai la chaise et m’assis. Je pris le bloc et le stylo ; je savais que je saurai écrire- après tout Edward Cullen en avait la faculté !!!- et j’étais curieux d’en faire l’expérience. Mes doigts se positionnèrent instinctivement sur le stylo et commencèrent à faire courir la plume sur le papier, émettant un léger raclement à chaque passage du stylo sur la feuille. Je traçai les premières lettres d’une écriture nerveuse et élégante, ce qui m’arracha un petit sourire ravi- tiens un peu de vanité !!!
Je souhaitais lui laisser cette lettre d’adieu afin de lui exprimer tout ce que j’avais ressenti- ce que je ressentais encore-, ma gratitude pour ce cadeau : elle m’avait fait ressentir et éprouver ce sentiment exaltant qu’était l’amour …je mettais de coté la souffrance qui déchirait mon âme ; je ne voulais pas qu’elle attende un retour de ma part et, pour cela le plus simple était de lui faire croire que cette nuit n’était qu’une étape pour moi, même si cela me ravageait de la laisser croire ce mensonge honteux.

Ma gorge se serrait à mesure que les mots coulaient de mon cœur blessé à cette simple feuille blanche. Ma poitrine se comprimait, se soulevant spasmodiquement, alors que les sanglots lourds qui remontaient menaçaient de m’étouffer tandis que je serrai les dents afin de les retenir. Mes jointures blanchissaient sous la crispation que je leur imposais et je me forçais à desserrer les doigts ; j’allais briser le stylo si je continuais…Pas que je m’en soucie mais j’avais peur de ne pouvoir contenir ma douleur si je me laissai aller à exprimer cette colère qui sourdait en moi.
Je repris mon souffle lentement, avec application, tentant de discipliner cette souffrance qui me devenait à présent familière, comme une vieille amie….
Je repris ma lettre mais suspendit mon geste un instant, me demandant si je devais lui dire ce que j’étais : elle devait se douter de quelque chose mais jusqu’ à quel point ? Après tout Edward Cullen n’était qu’une abstraction devenue réalité par la magie de son vœu ; un vœu à la force si désespérée et pleine de volonté qu’il m’avait ému…

Non ! Inutile !

Moins elle en saurait, plus vite elle pourrait tourner la page et oublier cette nuit « bizarre ».
Tout mon être se révoltait à cette idée, criant au parjure, saignant de l‘imaginer auprès d’un autre, à éprouver les mêmes sentiments, à lui prodiguer les mêmes caresses… Et voilà ! Un sentiment humain de plus : l’égoïsme !!! Je voulais éprouver des émotions ? J’étais servi !!!!

Je finis ma lettre, étreint par le désespoir et la rage de devoir la laisser derrière moi. Je cachais ces dernières sous une note légère à la fin, un sourire douloureux aux lèvres. Je lâchai le stylo et détendis tout mes muscles crispés par l’effort que me demandait le fait de ne pas entendre ce que me hurlait mon cœur. Je glissai doucement la feuille sous le mug, en évidence.

Je me levai, prêt à partir, à découvrir ce pourquoi j’étais, entre autre, venu. Je me dirigeai vers la porte d’entrée d’un pas lourd. Au moment où ma main se posait sur la poignée, pris d’une impulsion aussi subite qu’irraisonnée, je fis demi-tour et posai délicatement la petite plume duveteuse à la blancheur immaculée, parfaite, à coté de la feuille. Je voulais lui laisser un souvenir de moi, de nous, de notre nuit, aussi vain et égoïste cela soit-il…

Je fis rapidement le chemin en sens inverse et franchis la porte tout aussi vite, la refermant doucement, avant de fléchir et de laisser mes émotions l’emporter. Je m’appuyais un instant contre la porte derrière laquelle se trouvait ce qui resterait pour moi le plus bel endroit au monde, et après un dernier soupir plein de regret, je sortis.

Arrivé sur le trottoir, j’inspirai profondément, les yeux clos, laissant les bruits discordants et assourdissants de la ville emplir mes oreilles, ce qui, peu à peu, me remplit d’une impatience survoltée.

Le monde...Enfin….

Je me fis la promesse de revenir un jour….du moins si on m’en laissait le temps. J’enfermais résolument mes peines et souffrances dans un coin de mon cœur et cadenassais cette partie de moi qui lui appartenait désormais, et avançait vers ce monde plein de surprise, exposé à ma vue, offert…

Ce monde pour lequel je venais de sacrifier ce que j’avais de plus cher….Bella…"
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lapda
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MessageSujet: Re: Attention à vos voeux!!!   Attention à vos voeux!!! EmptyMar 12 Jan - 9:59

et le suivant!

"Chapitre 3 – si difficile que ce soit…

********


POV Bella

Les larmes coulaient sans retenues sur mes joues, tombant lourdement sur ces quelques lignes, diluant quelques mots, les floutant d’un halo bleuté. Chacun de ces mots étaient une nouvelle lacération sur mon cœur déjà à vif, précipitant son agonie.
Avec un hoquet douloureux, j’écartais vivement la feuille lorsque je me rendis compte que mes larmes allaient effacer son adieu. C’était tout ce qu’il me restait de lui et je voulais désespérément conserver cette preuve de son passage. Ce faisant, je fis voleter la petite plume blanche qui vint doucement se poser devant moi, ravivant ma peine, précipitant les sanglots dans ma gorge. Je me recroquevillai sur la chaise, déchirée de pleurs, aveuglée par les larmes amères et douloureuses qui s’échappaient de mes paupières que je serrais convulsivement, refusant de les laisser s’écouler. Je sentis ma gorge se nouer et me bruler, abimée par les plaintes rauques qui s’en échappaient, rythmées par ma respiration chaotique.

Je pleurais son départ, son absence, ma solitude et mes espoirs déçus ; je pleurais cette promesse de bonheur avortée ; je pleurai ma nuit, notre nuit…une nuit vouée à rester unique.

D’un geste rageur, j’envoyais valser la tasse qui alla se briser sur le sol, répandant en longues trainées brunes le café qu’elle contenait. Prise d’une fureur incontrôlable, je me levai et balayai tout ce qui se trouvait devant moi sur la table, puis me jetait sur le comptoir et, sans prendre garde à ce que cela pouvait être, le débarrassait de tout ce qui l’encombrais, ma fureur redoublant à chaque bruit de vaisselle brisée, tandis que je l’accompagnais de hurlements furieux.

« Pourquoi ? Pourquoi tu me fais ça ? » Je hurlais comme une démente, les yeux au ciel.

Rien. Rien que ce silence, simplement troublé par ma respiration laborieuse.

« Réponds-moi !!! Pourquoi ? »

Rien.

« Réponds-moi !!!!! » hurlai-je folle de douleur, les yeux au plafond, espérant y voir un quelconque message divin…

Rien.

J’entendais mon cœur se briser lentement alors que ce silence se prolongeait, partir en éclats douloureux s’enfonçant dans ma chair, tailladant ma poitrine, exhibant le vide qui se créait en moi.
Je tombai à genoux.

Rien. Juste le silence. Il ne me répondra pas. Il ne reviendra pas.

« Pourquoi ? S’il te plait, réponds moi, je t’en pris, réponds moi… » Implorai d’une voix tremblante, troublant ce silence lourd autour de moi, achevant ma supplique désespérée d’une voix pratiquement inaudible, asséchée par la douleur sans limite qui me ravageait à cet instant. Cet instant où je comprenais que c’était fini. Il était parti. Il ne reviendrait pas.

Vidée de toute énergie, substance, je finis par retomber au sol, secouée de sanglots silencieux, me balançant convulsivement alors que j’essayais vainement de bercer la douleur qui me déchirait, de l’endormir quelque peu.

Peu à peu, je retrouvais un souffle un peu moins heurté et mes larmes se tarirent pour ne laisser qu’un vide immense. Je ne sentais plus mon cœur ; j’avais l’impression qu’à présent il se trouvait figé, emmuré dans une gangue de glace épaisse venue anesthésier ce qu’il me faisait ressentir, me permettant ainsi de continuer à vivre. Vide, j’étais une coquille vide.

Je me levais, tel un automate, et regardais autour de moi. J’avais fait du bon travail !!!!!
L’égouttoir, et tout ce qui s’y trouvait, ainsi que les boites et divers objets posés sur le comptoir, tout était au sol, la vaisselle brisée et le contenu des boites répandu en trainées furieuses. Seule la cafetière avait échappé à ma folie destructrice.
Le café !

Je me jetai sur la tasse miraculeusement épargnée, celle où il avait bu, y laissant un reste de café, froid à présent. Je crispais les doigts dessus, en caressais les contours, les larmes aux yeux.
Ma tasse « Isabella », celle de mes dix ans, qui m’avait suivie partout, un peu ébréchée mais si chère à mon cœur…encore plus maintenant…

Je la déposai avec une déférence quasi religieuse au centre de la table et rassemblai autour d’elle ma lettre et la petite plume, si parfaite, tellement lui qu’une vague de désespoir lancinant me transperça de part en part. Mon dieu je ne devais pas laisser se fendiller cette protection glacée qui me protégeait tant bien que mal. Le stylo, quant à lui, avait dû rouler sous un meuble car je ne le voyais pas. Je m’accroupis et le cherchais frénétiquement. C’était un simple Bic noir, mais si précieux pour moi ! Je le trouvais et me contorsionnais pour le récupérer, avant d’aller le poser sur la table.

Je contemplai ces objets rassemblés tel un petit autel dérisoire à la gloire d’une illusion fugace, trop vite disparue.
Alors que la peine menaçait de ressurgir et m’engloutir, je carrais les épaules et pris une profonde inspiration.

Non ! Je ne me laisserai pas submerger. Cette nuit avait été magique et méritait mieux que toute cette détresse pathétique. J’étais plus forte que ça !! Oui mais là tu as perdu tout ce que tu as toujours désirée !! Me murmura une petite voix. Oui, mais j’allais surmonter tout ça, j’allais y arriver, il le fallait, je pou…..je n’achevais pas ma pensée, peu sure de moi.

Déterminée à ne pas pleurer sur mon sort, je détournai les yeux et entrepris de nettoyer ce désordre avant que je ne me coupe sur un morceau de porcelaine.

**************************

Ouf ! J’avais fini ! Il m’avait fallu 45 minutes pour nettoyer ce bazar. 45 minutes !!!!!!!!!
Bilan des courses ?
1-il n’était pas revenu (et je refusais de m’appesantir là dessus !)
2- j’avais cassé une bonne partie de ma vaisselle et j’étais bonne pour devoir tout racheter…en plus du réveil !!
3-la journée venait juste de commencer et j’étais vidée, au propre comme au figuré, sans force, épuisée d’avoir tempêté, pleuré et achevée par trois quart d’heures à manier balai, seau et éponges !!
4- qu’était-il exactement ? (mon cerveau avait bien un début d’explication à me proposer mais je le faisais taire obstinément).

Bref, que du bénéfice quoi !!!!!
Mmmmm l’ironie revenait, c’est bon signe pensai-je en me laissant tomber sur une chaise, fourbue.
Allez sois honnête, il y a au moins une chose de positive dans tous ce gâchis. Ah oui ? Laquelle ? Car là je ne vois pas !!! Tu as passé une nuit divine et avoue que cela n’avait jamais été aussi bon ! Oui c’est vrai, mais cela ne fait justement que rendre la situation présente plus douloureuse et les regrets plus vivaces !

Il me fallait me résigner, me raisonner : cela resterait un moment unique. Après tout qu’est ce qu’un être de si parfait pourrait trouver d’assez attrayant pour chez moi revenir? Non, je devais être pragmatique- il serait temps !!- et ne rien attendre de plus …et surtout arrêter de me parler toute seule !!! Je devenais barge à me faire les questions et réponses !!!!

Je me levai donc et me dirigeai vers ma chambre. Mon dieu ! Mon cœur eut un nouveau soubresaut douloureux en entrant dans la pièce : son odeur flottait dans l’air et les draps froissés me rappelaient ce dont ils avaient été les témoins la nuit dernière.

J’allais droit à la fenêtre et l’ouvrit en grand, laissant l’air extérieur, aux relents si lourds qu’ils masquèrent immédiatement sa fragrance musquée, pénétrer dans la chambre. Je me jetais fébrilement sur le lit et en ôtais promptement les draps, arrachant pratiquement les taies d’oreiller dans ma hâte à les faire disparaitre de ma vue. Je les jetais au sol avant d’attraper le sac de toile bleu qui se trouvait dans mon armoire, et de les enfouir à l’intérieur avant de refermer le zip d’un coup sec. Je fourrai ce dernier au fond du placard, le dérobant à ma vue.

Ceci fait je me laissai tomber sur le lit, essoufflée par cette brusque débauche d’énergie…un peu hystérique je dois l’avouer !
Les bras en croix, je regardai le plafond d’un œil morne. Bon, et maintenant ? Ben, première chose, enfermer tout ce qu’il me restait de lui dans une boîte, du moins jusqu’à ce que cela cesse d’être aussi douloureux de penser à lui : si je voulais pouvoir avancer sans m’effondrer, je ne devais pas avoir constamment sous les yeux des preuves de son passage dans ma vie. Et ensuite….me préparer pour aller travailler car le monde continuait de tourner hélas, indifférent à ma peine.

Après un soupir destiné à évacuer toutes ces pensées moroses, je me levai et allai chercher le petit coffret en bois dans lequel je rangeais mes quelques bijoux. Je caressais du doigt les incrustations de nacre sur le couvercle ; c’était Charlie qui me l’avait offert, peu de temps avant son décès. Je le revois encore ce jour là, tout sourire en me tendant le paquet, une pointe de fierté brillant dans ses yeux : tiens c’est pour toi ! Tu es une jeune fille maintenant ! Et à 14 ans une jeune fille se doit de posséder quelques colifichets et une boîte pour les ranger, ma chérie ! J’avais pris le paquet, perplexe, avant de découvrir sous le papier argenté ce coffret délicatement ouvragé et, à l’intérieur, un jonc en or assorti d’un torque, si fin et délicat qu’il en semblait irréel. Je lui avais sauté au cou, émue aux larmes par cette preuve d’amour. Deux semaines après, lors d’un banal accident de la route pendant qu’il patrouillait, il nous avait été enlevé… Une vague de nostalgie douloureuse m’envahit et il m’apparut alors que c’était le réceptacle idéal pour une promesse avortée.

Je l’ouvris et posais délicatement son contenu dans le vide poche sur la commode avant de me diriger vers la cuisine. Je posais le coffret sur la table et, sans réfléchir, y déposais la lettre pliée, la petite plume duveteuse et le stylo. Je saisis la tasse et alla jeter le reste de café froid. Puis, sans la rincer, la rajoutait à l’intérieur.

Au moment de rabattre le couvercle, prise d’une impulsion subite, j’allai dans la chambre. Je la parcourus des yeux avant de tomber sur l’objet de mes recherches. Mon livre. Twilight.
Il était posé sur le chevet. Je le pris doucement et en caressais la couverture. Il portait les stigmates de longues heures passées à le lire et relire ; il était tout écorné, et marqué de nombreuses éraflures…j’aurai dû le recouvrir… je lus son prénom sur le résumé et la douleur revint, plus forte et vivace que jamais.

C’est en hoquetant, aveuglée par les larmes, que j’allais enfermer le livre avec le reste des souvenirs de son passage. Je rabattais le couvercle d’un coup sec et celui-ci résonna avec un claquement sinistre.

Je pris le coffret et le déposai dans le placard, sous le sac. Un jour, peut être, pourrai-je à nouveau rouvrir cette boite de pandore et repenser à cette nuit sans avoir l’impression de sentir mon cœur exploser de souffrance. Mais là c’était trop tôt…c’était au-dessus de mes forces…

Je fermai le placard, le cœur lourd, avec l’impression d’y laisser une partie de mon âme.

J’allais prendre une parure de lit propre et refis le lit, tel un automate, évitant de m’appesantir sur ce qui s’y était déroulé. J’avais volontairement choisi des draps framboises…je doutais de pouvoir remettre un jour des draps blancs…

Ceci fait j’allais dans la salle de bain. Les rituels matinaux, cette routine familière, étaient pour moi, à cet instant, une des choses auxquelles je me raccrochais afin de ne pas me laisser déborder par toute la douleur qui affleurait et ne me demandait qu’un instant de faiblesse, pour ressurgir et prendre le contrôle.

Je m’appuyai au lavabo et contemplai mon reflet dans le miroir. Je peinai à me reconnaitre. Celle qui me regardait avait le teint blafard et les yeux rouges de ceux qui ont trop pleuré…sa bouche était marquée d’un pli amer et son regard…voilé par une souffrance sans nom, hanté par le désespoir.
Cette Bella, semblable à une coquille vidée, désertée de toute étincelle de vie, me faisait peur. Ce n’était pas moi !! Je vis un air horrifié agrandir ses pupilles et crisper ses traits. Non !!! Ses yeux se remplirent de larmes et elle se mordit au sang la lèvre, dans son effort surhumain pour les retenir. Ses yeux angoissés appelaient à l’aide en un cri muet.

Comment une seule nuit dans ses bras avait-elle pu me changer à ce point ? Parce qu’il était tout ce que tu voulais, tout ce que tu as toujours désiré et qu’il est parti…me murmura cette petite voix en moi. Oui, il avait été tout ça, et bien plus….

Je regardai la fille dans le miroir et j’avais l’impression qu’elle m’avertissait, me donnant à voir ce que je deviendrais si je ne luttais pas…et je voulais chasser cette horrible vision que me renvoyait cette Bella désincarnée dans la glace.

Je vis peu à peu une détermination sans faille chasser la douleur dans ses yeux et sa bouche former un pli volontaire, en écho à l’assurance nouvelle qui se dessinait en elle.

J’étais soulagé de me revoir…même si tout cela demeurait fragile…
Mon dieu, ces quelques minutes marquées par cette impression désagréable de dédoublement me laissait penser que la folie n’était pas loin !!! Bella reprends toi ma fille !!! Bon j’exagérais un peu, ok…mais pas tant que ça…

Je me détournai et commençai à me déshabiller. J’ôtai mon pyjama lorsque, le tenant dans mes mains, je m’immobilisai brusquement, avant de partir en trombe vers la chambre, totalement nue ! Heureusement pas de vis-à-vis, dieu merci !! Je sortis à nouveau le sac du placard, le rouvris et enfoui le pyjama avec mes autres reliques. Désolée Cath, mais rien de ce qui pouvait me le rappeler ne devait être visible ….pour le moment. Ma pauvre tu dérailles si tu crois pouvoir l’oublier simplement en faisant disparaitre quelques objets !! Me souffla cette petite voix.
Oh super ! J’ai maintenant une voix dans la tête qui me fait la conversation ! Pensai-je, mi-désespérée mi-amusée, en regagnant la salle de bain. Bah tu te sentiras moins seule ! Arrrrghhh j’étais pitoyable !

J’entrai sous la douche et refermai le rideau tandis que j’ouvrai le robinet, réglant le mitigeur. Je fermai les yeux et levai la tête, goutant avec délectation l’eau chaude qui ruisselait sur ma peau, emportant avec elle son odeur, la diluant jusqu’à n’être plus qu’un souvenir.
La vapeur qui se formait, contenue dans l’espace clos que délimitait le rideau de douche, me donnait l’impression de baigner au sein d’un cocon chaleureux, à la douceur apaisante et réconfortante, et c’est avec regret que j’entrepris de briser cette quiétude. Je pris le gel douche et me savonna. Ce faisant, je passai mes doigts sur ma hanche lorsqu’une légère douleur me fit froncer les sourcils. Je baissai les yeux et vis une petite marque rose, tirant sur le bleu-violet. Je la caressai du doigt, me souvenant de son apparition : en riant, par jeu, en réponse à la légère douleur provoquée par mes ongles griffant sa peau, il m’avait mordillé, entrainant une réaction opposée à de la douleur, nous conduisant à plus de …mordillements !! Peut- être lui aussi avait-il une marque à présent… je considérais cette pensée avec une nostalgie douce amère, me refusant à gémir dessus.

Je finis de me laver et sortis de la douche. Je m’empressais de m’habiller rapidement : slim en velours noir et haut gris. Je me regardais dans le miroir et fus atterrée : on aurait dit que j’étais en deuil !!! Ce n’était pas faux, mais ce n’est pas ainsi que j’allais pouvoir aller de l’avant. Je troquais le haut gris contre un, rouge vif. Je me coiffais sans jeter un regard dans la glace, me contentant de relever mes cheveux avec une pince.
J’enfilais mes habituelles converses, prit ma veste et me saisit de mon sac. Le cœur lourd je remarquais sa légèreté à présent que mon livre n’y étais plus. Chassant résolument cette pensée, je m’efforçais d’adopter un air positif alors que je refermai la porte derrière moi.
Le soleil sur mon visage me fit du bien ; ses rayons semblaient venir caresser ma peau en guise de consolation, comme pour effacer toute tristesse, lisser mes traits et en ôter la souffrance qui y était gravée. Souffrance qui revenait aussi sec dès que je baissais la garde… je laissais l’astre solaire m’inonder de sa chaleur réconfortante, réchauffer mon cœur endormi, me baigner de lumière et créer un halo doré sous mes paupières closes, me donnant l’impression d’être environnée par une onde apaisante, venue me réconforter et m’aider.

Un passant me bouscula, faisant éclater cette bulle. Et c’est ragaillardie que je rejoignis le salon de thé, tentant de donner un peu d’allant à ma démarche.

Je n’avais pas cours aujourd’hui et d’une certaine manière je m’en réjouissais. Les cours et les heures d’études m’auraient laissé tout loisir pour penser à ce qui aurait pu être, alors que là, le ballet incessant des clients et les menus soucis à gérer, inéluctables, allaient occuper mon esprit. Oui, l’affluence était ma meilleure alliée même si ce soir en rentrant, je serai vannée…quoique cela aurait aussi l’avantage de me faire tomber de fatigue…

J’arrivais devant l’établissement et m’arrêtais un court instant. Je pouvais voir Gwen et Jacques en train de préparer l’ouverture. J’allais devoir jouer mon plus grand rôle : faire comme si tout était normal, comme si mon cœur n’était pas en miettes… Gwen était perspicace mais je voulais garder cette nuit pour moi…

Je carrai les épaules, prit une grande inspiration et traversai la rue. J’ouvris la porte faisant retentir la petite clochette annonçant mon arrivée !!

Allez Bella, courage !! Que le spectacle commence !!!"


alors voilà!! le 4 est en cours d'écriture !!!
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