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 Funeste apparition

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lapda
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lapda


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MessageSujet: Funeste apparition   Funeste apparition EmptyMar 12 Jan - 10:05

alors voici un OS ecrit pour le concours bloody valentine sur fanfiction ( l'adresse sera plus bas si vous voulez y faire un tour!!) et si il vous plait allez voter pour moi lol!!!

pour commenter cet OS c'est par


"J’espère que ce petit OS avec mon couple phare vous plaira !!
Mais assez parlé, suivez moi pour une Saint Valentin….inhabituelle !!!!



Bloody Valentine one shot contest
Cas: Funeste Apparition
avocat de la défense: Lapda
suspects: Bella/Jasper
responsabilité : Tout est à SM, je ne fais que jouer !!!
pour participer ou lire les autres OS du concours rendez-vous sur http:// www . fanfiction . net/ community/ Bloody _Valentine_contest/ 76893/





Funeste apparition



30 Janvier 2009

-C’est quoi ce bordel ? Qu’est ce que c’est cette histoire à la con ? Tu ne peux pas me faire ça Alice !!!!!

-Désolée Jasper mais il y a des choses contre lesquelles on ne peut pas lutter et là…

-Tu veux rire j’espère ! C’est quoi cette excuse minable ?! Putain Alice, on est ensemble depuis cinq ans, je suis dingue de toi, on se marie dans deux heures et là tu m’annonces « qu’il y a des trucs contre lesquels on ne peut pas lutter » !! Tu te fous de moi, c’est ça ?! Dites-moi que je rêve ! C’est ça, je fais un cauchemar et je vais me réveiller !! hurlai-je tandis que ma voix grimpait de plusieurs octaves sous le coup de la fureur, comment j’ai pu me planter à ce point ???

Les yeux désolés d’Alice me disaient qu’hélas je vivais bien ce moment digne du plus mauvais des vaudevilles. Bon dieu y a que dans les romans que l’on voit le marié se faire planter comme un con à deux heures du mariage !! Et en plus la mariée se barre avec le témoin- et accessoirement ex-meilleur ami- du marié !!!
La fureur m’étrangla et abattit un voile rouge devant mes yeux. J’allais les tuer tous les deux !

- je vais te tuer Alice et lui avec ! Putain je te le jure, vous êtes morts tous les deux !

Je sentais mon corps trembler sous l’effet d la rage, ma voix déraillait- tout comme ma raison d’ailleurs !

- Jasper je suis désolée, plus que tu ne l’imagines. Mais j’aime Edward, c’est plus fort que moi, ça nous est tombé dessus et…

- Tais-toi ! Par pitié tais-toi ! Ne viens pas te poser en victime car là tu vois moi aussi ça me tombe dessus, lui dis-je d’une voix basse et étouffée où le désespoir le disputait à la rage.

Le silence retomba entre nous. Je contemplai d’un regard halluciné et dévasté celle que j’avais cru si bien connaitre et qui se révélait en fait la plus parfaite des étrangères, détruisant et balayant cinq ans de souvenirs, quinze ans d’amitié…lui aussi était coupable, autant qu’elle. Je venais de perdre deux des personnes les plus chères à mon cœur en quelques secondes : comment me reconstruire après cette trahison ?

-Désolée Jazz, plus que tu ne le crois…Emmett est au courant, il est en train d’avertir les invités.

Elle marqua une brève pause avant de reprendre sans me regarder :

-Edward m’attends, je dois y aller…

Mon cœur qui jusque là cognait furieusement, maintenu en vie par la rage qui le consumait, manqua un battement tandis que la froide réalité des choses me frappait de plein fouet. Et je le senti hésiter, espacer puis ralentir ses battements, ne pulsant plus que légèrement, à peine assez pour me maintenir en vie. Je la regardais et là, ce n’est plus Alice que je voyais, mais un bourreau en robe virginale plongeant résolument sa main dans ma poitrine pour en extraire mon cœur. Je pouvais presque le voir dans sa paume, battant faiblement, le sang s’en écoulant en longs rubans rouge rubis, serpentant le long de ses doigts, son bras et venir éclabousser sa robe blanche d’une myriade de paillettes vermeilles.

Elle s’approcha et, se haussant sur la pointe des pieds, se pencha vers moi. Je fermais les yeux, oppressé par son odeur si suave qu’elle m’en écœurait, douloureusement conscient de ses mèches folles contre ma joue, sa bouche contre mon oreille.

-Tu es un homme bien Jasper et tu mérites quelqu’un qui t’aime pleinement. J’espère que tu pourras un jour nous pardonner, me souffla-t-elle, la peine et le remord perçant dans chacun de ses mots.

Et je sentis ses lèvres se poser sur ma joue pour un dernier et furtif baiser. Je serrais mes paupières closes tandis que mon cœur volait en éclat. La flute que je tenais à la main se brisa, entaillant profondément ma paume, laissant échapper le flot rouge vif de mes espoirs perdus. Le bruit du verre s’éparpillant émit un son cristallin, strident, qui écorcha mes tympans.

Et puis plus rien. Elle était partie.
La douleur me suffoqua, m’envahit, me ravageant, me réduisant en cendres. Je tombais à genoux, dévasté par l’étendue du désespoir qui, doucement mais surement, fleurissait sur les champs cendreux laissés par la souffrance derrière elle. Mes épaules tressaillirent tandis que des sanglots rauques et pourtant silencieux, me déchiraient.

Le reste…je ne sais pas….

Je sentis vaguement que l’on accourait, me relevait, m’emportait loin de tout ça. Hormis ma douleur, tout n’était que brouillard.
C’est ainsi, déconnecté de la réalité, agissant comme un automate, que je me retrouvais sept jours plus tard dans un avion direction l’Ecosse. Dans sept jours aussi, nous serions le quatorze février, jour des amoureux !!!! C’est Alice qui avait voulu cette « coïncidence » trouvant cela hautement romantique…quelle ironie !!!

Je regardais d’un œil absent par le hublot, plongé dans mes idées noires. Mon voisin m’ignorait ayant fait les frais de mon peu de sociabilité, me jugeant surement terriblement impoli après avoir tenté en vain par trois fois de me parler, sans obtenir ne serait-ce qu’un regard. Je n’étais plus capable de jouer le jeu, Alice m’avait pris toute substance, me laissant tel un zombi errer dans cette vie grise et terne qui était la mienne à présent.

Mes proches m’avaient jeté dans cet avion, espérant un électrochoc qui aurait combattu l’apathie dans laquelle je m’enfonçais. Mais cela ne viendrait pas, jamais plus.

C’est donc ainsi que je me retrouvais à présent dans le taxi qui m’emmenait vers le lieu qui aurait dû abriter mes premiers jours d’homme marié et heureux…quelle connerie !!!
Je regardai d’un air morne le paysage qui défilait, alternance de vert et de gris. Un vert omniprésent dans la végétation, les murs, les roches…et le gris des nuages bas et de la mer démontée, agitée par un vent furieux qui l’éclaboussait des taches blanches de l’écume qu’il apportait avec lui.

Le taxi s’arrêta enfin et je descendis, payant la course, toujours aussi mutique. J’avais l’impression que si je desserrai les lèvres, un hurlement ininterrompu s’en échapperait sans que je puisse l’arrêter. Le chauffeur déposa ma valise à mes pieds et se détourna en grommelant.
Je me retournai et regardai la bâtisse qui se dressait devant moi tandis que le taxi s’éloignait dans une accélération rageuse, faisant crisser le gravier sous ses roues.

Le château était d’une splendeur majestueuse. Ce n’était pas un bâtiment lisse et restauré, non, il était en ruine par endroit, marqué et usé par le temps comme un vieil highlander blessé de toutes part mais toujours debout, embelli par la force et la patine du temps qu’il affichait fièrement. Je parcourais des yeux les tours crénelées, les pierres sombres érodées par endroit et tachées de mousse qui le composait, les fenêtres à vitaux, multitudes de cases colorées, seules touches de gaieté dans ce paysage à la splendeur désolée d’où suintait une douce mélancolie, renforcée par la falaise au pied de laquelle se fracassaient des flots furieux et gémissants. De lourds nuages noirs arrivèrent de l’horizon, amenant avec eux une pluie fine qui fit courber la bruyère violette parsemant les champs alentours.

Je restai planté sous la pluie battante, médusé et aimanté par la beauté et la magie des lieux qui semblait se faire complice de ma douleur, entité imposante. Je sentais un espoir chaud et ténu chercher à s’infiltrer dans la muraille glacée qui protégeait mon cœur léthargique.

Soudain la massive porte de bois, au bout de la passerelle en pierre enjambant les douves vides, s’ouvrit, laissant filtrer une chaleureuse clarté dorée dans la grisaille ambiante. Je vis un couple sur le seuil, tout sourire, tandis que je saisissais ma valise et me hâtai vers eux, repoussant les mèches trempées qui collaient à mon front, me retombant dans les yeux.

A présent que j’étais sorti de cette transe hypnotique, je grelottai sous l’assaut de la pluie qui alourdissait mes vêtements. J’aurai dû enfiler une veste ; manquerait plus que je tombe malade pour parachever mon triste tableau !!

Je parcouru rapidement les derniers mètres qui me séparaient du château. Le couple s’effaça pour me laisser entrer. Aussitôt l’homme se saisit de ma valise tandis que la femme m’entrainait dans une pièce immense, lambrissée de bois sombre. De lourds rideaux de velours grenat occultaient les fenêtres et les murs étaient tapissés de rayonnages croulant sous les livres reliés, tous plus anciens les uns que les autres. De petits guéridons en ébène étaient entourés de fauteuils capitonnés du même velours que les rideaux, invitant au repos et à la lecture. La seule lumière provenait de discrètes lampes Tiffany posées sur les petites tables et d’une immense cheminée dans laquelle brulait une flambée réconfortante. De profonds fauteuils garnis de tartans posés de part et d’autres de l’âtre semblaient me tendre les bras. Et c’est vers eux que me dirigea mon hôtesse. Sitôt enfoncé dans les coussins moelleux, elle me tendit un plaid en souriant.

- Réchauffez-vous Monsieur Withlock ; mon mari va vous apporter un bon café arrosé de notre meilleur whisky. Rien de tel pour se réchauffer.

Je la remerciais d’un sourire, reconnaissant de son accueil chaleureux.

-Bienvenue à Danaaghan Castle monsieur. Nous sommes heureux de vous y accueillir et s’il y a quoique ce soit que nous puissions faire pour vous, n’hésitez pas.

Me fournir une raison de vivre par exemple pensai-je ironiquement. Au lieu de cela je la remerciais d’un sourire, lui étant gré de sa discrétion : bien qu’elle connaisse les raisons de l’absence d’Alice- merci papa et maman !!- elle avait le tact de ne rien dire. Je n’aurai pas supporté une parole compatissante de plus.

Sur ces entrefaites, son époux arriva avec ladite boisson revigorante qui, je dois l’avouer, fit formidablement son office, répandant une langue de feu dans mon corps dès la première gorgée !

-Je vais vous mener à votre chambre si vous le permettez, me dit Madame Glennann, mon hôtesse. Laissez votre valise, mon mari va vous la porter.

Je posai la tasse- immense cette tasse !!- et la suivit dans un long dédale de corridors aux murs surchargés par les portraits de châtelains qui s’étaient succédés ici. Tout en avançant Madame Glennann m’apprit que le château avait été transformé en hôtel de luxe fin 1890 lorsque s’était éteinte la dernière propriétaire. J’appris aussi que j’étais actuellement le seul client, les prochains n’arrivant que la semaine prochaine. J’avais donc le château pour moi seul pendant quelques jours, ce qui ravit l’architecte en moi : je me promettais d’en explorer les moindres recoins.

-Je vous monterai un plateau si vous voulez rester tranquille ce soir, me proposa-t-elle.

Je la remerciais distraitement, absorbé par la contemplation de ma chambre. J’entendis vaguement la porte se refermer doucement.

La pièce était immense, lambrissée là aussi de bois sombre avec un plafond à la française. Les fenêtres en ogives, à vitraux de plombs, étaient partiellement masquées par d’épais rideaux en velours vert sombre qui tombaient en lourdes vagues sur le plancher de bois travaillé au centre duquel se détachait un énorme blason en pierres colorées. Des lampes aux globes polis diffusaient une lumière tamisée tandis que le feu qui brulait dans la grande cheminée jetait quelques reflets plus vifs sur les murs. Dans un coin se trouvait un guéridon flanqué d’un fauteuil en cuir vert olive. Une commode et une armoire composaient le reste de l’ameublement. Et contre le mur, face à moi, un imposant lit à baldaquin ! Les colonnes étaient ouvragées de motifs sylvestres et de grandes tentures l’encadraient, formant un écran protecteur. De profonds oreillers de toutes tailles, immaculés, invitaient au repos, de même que l’énorme édredon rayé vert et grenas. Ce lit était immense, autant en largeur qu’en hauteur !!! J’allais devoir escalader pour y monter !!
Cette vision m’arracha un faible sourire, le premier depuis longtemps. Peut -être ma famille avait-elle raison…..peut –être que la magie des lieux aurait un effet salvateur sur mon apathie…

J’allai à la fenêtre, tirai les rideaux et m’abimai dans la contemplation de ce paysage mélancolique battu par le vent et la pluie. Et bizarrement je sentais ma souffrance refluer quelque peu, me laissant un bref répit pendant lequel j’inspirais un peu plus librement. Cet interlude fut interrompu par l’arrivée de madame Glennann chargée d’un plateau débordant de victuailles dont je m’empressai de la décharger. Apres m’avoir à nouveau souhaité un bon séjour, elle sortit.

Et c’est ainsi que débuta mon séjour fait de longues promenades solitaires dans ce décor d’un autre temps, de lecture au coin du feu et de passionnantes discussions avec mes hôtes sur le folklore de leur pays. Les sept jours qui suivirent mon arrivée m’apaisèrent, doucement mais surement.
Pourtant ce soir là, je sentais l’angoisse et la douleur revenir en force tandis que, seul dans ma chambre, je portais un toast à la pénombre.

-Bonne Saint Valentin, dis-je d’une voix désabusée, amenant la coupe de champagne à mes lèvres. J’avais bien l’intention de vider la bouteille que m’avait laissée madame Glennann avant de partir avec son époux fêter ce jour maudit.

J’avalai d’un coup le contenu de ma flute avant de me saisir de la bouteille et de me resservir. Si seulement l’ivresse pouvait venir me soulager de toute cette amertume. Je me sentais plein de rancœur envers Alice et Edward, envers cette fête nauséabonde et son coté doucereux, tellement sur jouée maintenant que mes yeux s’étaient décillés.

Je bus d’une traite cette seconde coupe et m’apprêtais à m’en verser une troisième lorsque j’entendis du bruit dans la chambre à coté. Bizarre, j’aurai cru que des murs aussi épais étoufferaient tous les sons !
Je ne poussais pas plus loin ma réflexion et fit quelques pas vers la porte, l’oreille aux aguets. Il me semblait percevoir un murmure féminin…surement la cliente attendue par mes hôtes. J’allais faire demi-tour lorsque j’entendis le murmure se muer en longs sanglots déchirants, gagnant en intensité de seconde en seconde. Tout aussi vite le fracas de verres que l’on brise éclata dans la chambre contiguë et les sanglots reprirent de plus belle, encore plus douloureux si cela était possible. On aurait dit les plaintes d’un animal blessé.

Sans prendre le temps de réfléchir, j’ouvris ma porte et allais doucement frapper à celle de ma voisine tout en expliquant :

-Excusez moi, je suis votre voisin, je vous ai entendu…tout va bien ?

Le bruit cessa aussitôt et soudain la porte s’ouvrit sur la plus belle femme que j’ai jamais vue. Elle semblait irréelle, désincarnée, tant sa beauté frôlait la perfection, me coupant le souffle et me laissant planté à la regarder fixement tel un adolescent émerveillé.

De longues mèches ondulées cascadaient dans son dos en lourdes anglaises, retenues par un ruban écarlate. Quelques flammes miel illuminaient cet océan sombre. Elle avait un visage en forme de cœur avec de grands yeux ourlés de longs cils, dans lesquels quelques larmes affleuraient, floutant ses magnifiques iris couleur chocolat, veloutés comme un cacao onctueux. Je vis une larme rouler sur une pommette haute, effleurer un nez aquilin avant d’aller se perdre à la commissure des lèvres roses qu’elle mordillait.
Sa silhouette était fine et élancée. Sa peau pale, ivoirine, était couverte d’une robe aérienne tout en dentelles vaporeuses d’un blanc virginal. Seule touche de couleur, un large ruban rouge sang enserrait son buste sous une poitrine haute à la rondeur parfaite. Les pans du ruban coulaient le long de sa robe comme de longues trainées sanguinolentes et satinées, me mettant vaguement mal à l’aise sans que je sache pourquoi.
Sa robe aux chevilles me laissait voir qu’elle était pieds nus. Je remarquai alors des traces de sang derrière elle.

-Mais vous êtes blessée, lui fis-je vivement.

Elle restait à me regarder, toujours silencieuse.

-Vous allez bien ? Vous saignez !
Son mutisme commençait à m’inquiéter, renforçant mon malaise. Je fronçais les sourcils. Ce geste sembla la tirer de son immobilisme car elle détourna la tête et regarda brièvement les empreintes sanglantes d’un air étrange avant de revenir à moi, ses yeux sombres me transperçant. Ils semblaient bruler d’une flamme mystérieuse. Une part de moi souhaitait ardemment fuir mais l’autre, plus forte, restait ici comme envoutée.

-Oh ce n’est rien, fit-elle d’une voix cristalline aux intonations surannées, j’ai eu…une mauvaise nouvelle et j’ai brisé un objet. J’ai dû marcher dessus en venant vous ouvrir.

Je jetais un coup d’œil par-dessus son épaule et aperçut effectivement divers flacons et fioles répandus au sol, apparemment des parfums et autres cosmétiques à en juger l’odeur envoutante et lourde de freesia et fraise qui saturait l’air, le rendant presque étouffant.

- Laissez-moi voir votre pied. J’ai une formation de secouriste, lui expliquai-je en haussant les épaules, comme pour m’excuser de mon insistance.

Elle me jaugea deux minutes, mordant toujours sa bouche, avant d’ouvrir plus largement le battant. J’avançai et entrai dans une chambre semblable à la mienne ; seule la courtepointe et les rideaux aubergine étaient différents, ainsi qu’une coiffeuse près de la porte donnant sur la salle d’eau. Au pied de celle-ci gisaient les divers flacons brisés.

-Allez vous assoir pendant que je ramasse le verre brisé et trouve de quoi vous soigner.

Elle acquiesça silencieusement et d’une démarche tout aussi silencieuse, alla se poser sur le lit. Une fois tous les morceaux ramassés et jetés, je revins vers elle, chargé de compresses et d’une coupelle d’eau, dénichées dans le placard de la salle de bain.

- Laissez-moi voir, lui dis-je sans la regarder, en saisissant délicatement sa cheville.

Alors que je posais mes doigts sur sa peau, je reçu comme une décharge électrique tandis que sa respiration se coupait brusquement. J’ôtai rapidement le verre et nettoyai la plaie qui déjà ne saignait plus.

-Voilà ! Évitez de poser le pied au sol…et de briser autre chose, lui dis-je en levant les yeux vers elle, avec un demi-sourire.

Je la vis me rendre ce sourire. Son visage s’éclaira, semblant bruler d’une luminosité intérieure. J’en restai pétrifié, sidéré devant ce spectacle enchanteur.

-Mon fiancé vient de me quitter. Le jour de la Saint Valentin….m’expliqua-t-elle simplement, plongeant son regard dans le mien. Je pouvais y lire une douleur égale à la mienne.

-Ma fiancée m’a laissé tomber au pied de l’autel pour mon meilleur ami ; cela aurait dû être notre voyage de noce…

-Oh je suis désolée ! me souffla-t-elle d’une voix douce, pleine de compassion.

Je n’en revenais pas de m’être ainsi confiée à elle- je ne connaissais même pas son prénom- mais c’était plus fort que moi. Quelque chose en elle m’attirait irrésistiblement.

- Il semblerait que nous ayons tous les deux rencontrés les mauvaises personnes. Jasper, lui fis-je en lui tendant la main.

- Isabella, me répondit-elle avec un petit sourire en glissant ses doigts fins entre les miens, les entrelaçant comme si cela était naturel. Et cela le semblait…

- J’ai du champagne dans ma chambre…peut être voudrais-tu…commençai-je, n’osant terminer ma phrase, inexplicablement intimidé.

- Avec plaisir Jasper, me dit-elle en souriant.

Je partis chercher la bouteille et deux flutes.

- Désolé, je l’ai bien entamé mais il en reste juste assez…

Je nous servis et levais ma coupe.

- Bonne Saint Valentin Isabella. A toi, et tant pis pour ton idiot de fiancé !

- A nous ! me répondit-elle, plongeant son regard brulant dans le mien tandis qu’elle trempait les lèvres dans le champagne. Elle passe sa langue sur celles-ci, recueillant les quelques bulles qui s’y attardaient, ses yeux impudiques me défiant silencieusement.

Et soudain le désir m’électrisa, ravageant mon corps d’une flamme brulante, impérieuse. Je posai ma flute, lui arrachait la sienne tandis qu’un lent sourire se dessinait sur sa bouche que je m’empressai de couvrir de la mienne, ma langue se heurtant au barrage de ses dents, le forçant pour partir à l’assaut de la sienne que je caressais langoureusement, buvant son haleine parfumée. Je délaissais sa langue pour venir mordre ses lèvres pleines. Je la sentis se tendre et sa langue revenir titiller la mienne, s’y enroulant fiévreusement.

Mes mains descendirent sur ses épaules, goutant la douceur veloutée de sa peau tandis que ma bouche remontait le long de son cou gracile et allai mordre le lobe délicat de son oreille, avant d’en tracer le contour. Je fis glisser les bretelles de sa robe, accompagnant le mouvement de mes mains qui vinrent emprisonner sa poitrine ronde que ne voilait aucun sous-vêtement. Je l’entendis soupirer de plaisir tandis que je passais mes pouces sur ses pointes durcies, empaumant ses seins.
Je baissai la tête et en pris un en bouche, le mordillant, le léchant, faisant courir ma langue en savantes arabesques avant de faire subir le même sort à l’autre.
Je sentis ses mains venir se perdre dans mes cheveux comme elle s’arquait contre ma bouche. Mes mains passèrent dans son dos, défaisant le ruban qui retenait sa robe, la faisant tomber en une corolle vaporeuse autour de sa taille. L’allongeant tendrement, je finis de la lui ôter révélant à ma vue son corps magnifique aux muscles longs, délicatement ciselés. Sa peau d’opaline luisait faiblement et les reflets des flammes y jetaient des étincelles dorées, y dansant une sarabande envoutante.

Le désir me ravagea, électrisant chacune de mes cellules, faisant palpiter mon érection comprimée et, c’est affamé que je me jetai sur elle, découvrant les pleins et déliés de son corps de ma langue impatiente, impérieuse sous le désir forcenée qui la guidait.

Je léchai ses seins, en faisant le tour, les mordillant légèrement avant de descendre sur son ventre plat tandis que ma main écartait doucement ses cuisses pour venir se poser sur sa féminité que je redessinai avec ferveur avant d’y insérer mes doigts impatients, la faisant haleter. Galvanisé par ce son, ma bouche vint les rejoindre, me délectant de son gout sucré. Alors que je laissai ma langue jouer langoureusement dans son intimité, je sentis ses cuisses se resserrer tandis que ses mains se crispaient sur mes mèches. Je la sentis soudain s’arquer brusquement contre ma bouche, les muscles bandés, tandis qu’un cri rauque de plaisir fusait de sa gorge. Je continuais ma caresse alors que, doucement, ses muscles se relâchaient. Lorsque je la sentis s’alanguir totalement, repue de plaisir, je remontai jusqu’à ses lèvres, traçant un chemin de baisers sur sa peau si douce.

Ce fut elle qui ravit ma bouche, presque sauvagement, attisant le brasier en moi.
Hors d’haleine je rompis le baiser tandis qu’elle s’agenouillait sur la courtepointe, se mettant à ma hauteur, ses seins pointant fièrement vers moi. Je les regardai d’un air gourmand et levais les mains pour venir les emprisonner. Ss doigts fins s’emparèrent de mes poignets, se refermant dessus comme des menottes alors qu’elle secouait la tête en signe de dénégation. Dérouté, je la fixai.

- A mon tour de te dévorer, me fit –elle en passant la langue sur ses lèvres, terriblement tentatrice, envoyant une flèche brulante courir le long de mon sexe palpitant. Et le feu explosa de plus belle au creux de mes reins, tendant imperceptiblement mon bassin vers elle.

Elle fit sensuellement courir sa langue sur mon torse tandis qu’elle ôtait ma chemise, redessinant mes muscles, s’aventurant plus bas, toujours plus bas. Mon cerveau était en ébullition, perdu dans l’anticipation de cette caresse que j’aimais tant.

Je sentis ses mains défaire ma ceinture alors que sa bouche mordait légèrement ma hanche avant de lécher délicatement la portion de chair blessée. Elle déboutonna mon jean, laissant ses doigts errer à la lisière de mon boxer, faisant se tendre mon érection. Pris d’impatience j’envoyai valser le reste de mes vêtements.

-Mmmmm…impatient on dirait, me dit-elle d’une voix basse, éraillée par le désir.

Pour toute réponse, je pris sa main dans la mienne et les enroulais autour de mon sexe, me caressant en longs mouvements qui m’arrachèrent un râle de plaisir tandis que je plantai mon regard dans le sien. Sa respiration était courte, hachée, laborieuse. Je lâchai sa main, la laissant me caresser, soutenant son regard impudique et langoureux.

Soudain elle pencha la tête et je sentis sa langue s’enrouler autour de ma virilité, butant sur ses doigts, les humidifiant, passant sur mon gland, laissant ses dents l’érafler délicatement.
Je fermai les yeux et basculai la tête en arrière tout en enfouissant mes mains dans ses mèches soyeuses, mon bassin accompagnant ses mouvements, les devançant, y répondant. Je me sentais au bord de la jouissance et articulai difficilement :

- Isabella…arrête…je vais…

Mais à ces mots, elle intensifia ses mouvements et j’explosai dans sa bouche, tandis que tout mon être volait en éclats iridescents. Un long cri de plaisir s’échappa de mes lèvres. Jamais cela n’avait été aussi bon…

Lorsque je redescendis sur terre, je la vis qui me regardait en souriant, contente d’elle.

- C’était … indescriptiblement bon, mais tu as triché Isabella, lui dis-je en souriant à mon tour.

- J’ai pas pu résister, tu es si beau dans la jouissance, me fit-elle d’une petite voix moqueuse, nullement contrite, tu m’en veux ?

- Comment veux tu que je t’en veuille alors que je viens de recevoir le meilleure fellation de ma vie, lui répondis-je en la prenant dans mes bras avant de l’embrasser.

Je nous allongeai sur le lit, caressant son corps souple, si chaud.

- Que vas-tu faire lorsque tu rentreras ? me demanda-t-elle.

- Je ne sais pas, lui dis-je en soupirant, Alice m’a tout pris : mes repères, mes sentiments, mes espoirs, mes certitudes… Elle a tout détruit.

Elle releva la tête, lovée contre moi, m’embrassa tendrement avant de se reculer et de me dire, me fixant intensément :

- Tu es un homme formidable Jasper, je le sais.

- Tu me connais à peine, lui répondis-je en souriant.

- Peut être, mais j’en suis certaine, je le sens, me dit-elle sérieusement, je vois bien que tu es désespéré par ce que tu as vécu, tes yeux le crient. Mais crois moi, tu vaux plus que ça, tellement plus. L’amour peut faire souffrir au point de vouloir disparaitre, tuer tout espoir de jours meilleurs en nous, mais vaut-il vraiment la peine de mourir, de vivre comme une ombre ? Fais le bon choix Jasper. Promets le moi, promets-moi de ne pas renoncer…

Je sentais une sorte d’urgence désespérée dans sa voix, ses mots et j’étais étonné par la véracité de ce qu’elle avait lu en moi ; elle avait vu mon envie d’abandonner…

- J’aurais aimé te rencontrer plus tôt, lui dis-je inexplicablement, malgré moi.

- Moi aussi me souffla-t-elle, une étincelle de regret absolu au fond de ses yeux sombres, tu ne peux imaginer à quel point je l’aurai voulu, sa voix se faisant basse et brisée.

Puis elle se pencha vers moi et m’embrassa avec ardeur, comme pour me fondre en elle. Je lui rendis la pareille, mettant toute ma passion à l’intérieur de ce baiser, envahissant sa bouche avec fièvre en une danse érotique, prémices de ce que nos corps exigeaient. Je sentais mon sexe se réveiller et Isabella se presser contre moi, écrasant ses seins contre mon torse.

Soudain elle bascula sur moi, sans rompre le baiser, caressant ma virilité tandis que je gémissais dans sa bouche, sans retenue.
Elle arrêta sa caresse et, soulevant ses hanches, s’abaissa doucement sur moi, me faisant geindre de plaisir. Je me consumais et chacun de ses va-et-vient attisaient ce feu qui me ravageait. Je la regardai se mouvoir sur moi, belle à en crever, si parfaite que mon cœur se serrait. Elle accéléra la cadence, murmurant encore et encore mon prénom, tandis que mes mains caressaient ses fesses, ses hanches, ses seins. Je sentais mes muscles se tendre sous l’assaut de son corps souple ondulant sans répit.

Brusquement, j’intervertis nos positions, emprisonnant ses poignets au-dessus de sa tête d’une main, faisant se dresser sa poitrine que ma langue entrepris d’embrasser tandis que mon autre main venait caresser ses plis intimes, traçant des cercles concentriques sur son clitoris, lui arrachant des râles de plaisir.

N’y tenant plus, je pris possession de sa bouche, refermant mes mains sur les siennes tandis que j’entrai en elle, glissant voluptueusement dans son intimité, amorçant un lent et ample mouvement. Nos souffles se firent plus courts, hiératiques, et seuls les bruits des buches dans l’âtre mêlés à nos soupirs troublaient le silence.

J’accélérai mes mouvements, proche de la délivrance lorsque je la sentis se contracter autour de moi, plantant ses ongles dans mon dos, hurlant son plaisir ; et je partis à mon tour tandis qu’un kaléidoscope de lumières explosait sous mes paupières closes, mon cri de jouissance répondant au sien.

Jamais faire l’amour ne m’avait donné cette impression d’unité parfaite.
Je me laissai aller sur le coté, tentant de reprendre mon souffle. Je pris Isabella dans mes bras, lovée contre mon torse, sa tête calée sous mon menton. Je dessinai paresseusement des figures abstraites sur son dos. Une fatigue sans nom m’envahissait et j’étouffai un bâillement.

- Tu devrais te reposer, me dit-elle en embrassant mon torse. Je vais aller prendre un bain.

J’acquiesçai, à demi endormi déjà. Je luttai afin de garder les yeux ouverts tandis qu’elle me parlait.

- Merci pour cette nuit jasper, pour ta gentillesse, ton réconfort. Tu n’as pas idée du cadeau que tu m’as offert. J’ai attendu si longtemps cette nuit…

Je sentais que ses mots étaient bizarres, porteurs d’un double sens définitif, mais j’étais trop épuisé pour y réfléchir correctement.

- Prenons un peu de repos, nous l’avons mérité….

Elle se pencha vers moi, laissant ses mèches brunes retomber autour de nos visages en un rideau soyeux et parfumé.

- Tu es un homme bien, tu mérites d’être heureux, rappelle toi toujours de ces mots Jasper, n’en doute jamais, me murmura-t-elle à l’oreille, laissant ses lèvres m’effleurer avant de se lever doucement tandis que je sombrais dans un profond sommeil, le premier depuis quinze jours.

Je me réveillais brusquement, désorienté, l’esprit confus. La lueur pale de l’aube filtrait à travers les rideaux à demi tirés. Je passai mes mains sur mes yeux avant de les faire glisser dans mes cheveux, tentant de m’éclaircir les idées et de me rappeler ce que je faisais là, nu.

J’aperçu la porte de la salle de bain entrouverte, un rayon de lumière s’en échappant, et soudain je me souvins. Isabella….
Je tournai la tête vers l’oreiller vide à coté de moi. Etreint soudainement d’un sentiment étrange, proche de la panique, je me levai, enfilai mon jean et allai à la salle de bain. De l’entrebâillement de la porte, de la vapeur s’échappait en lourdes volutes. Je la poussai et entrai. La pièce était étrangement calme, bizarrement opacifié par la vapeur. Je la laissai se dissiper tandis qu’une angoisse sans nom me tordait les entrailles.

Lentement je portai mon regard sur le fond de la pièce où trônait une antique baignoire sur pied en porcelaine blanche, massive. J’avançai d’un pas et m’arrêtai aussitôt tandis que mon pied se posait dans un liquide rouge. Je remontai des yeux le filet sanguinolent qui serpentait sinueusement de mes orteils à la baignoire, prenant naissance dans une flaque d’un rouge profond, sombre et comme satiné.

Refusant de comprendre ce que mon cerveau percevait confusément, je me forçais à lever les yeux et à affronter le tableau macabre qui s’étalait devant moi.

La tête légèrement inclinée vers l’arrière, un peu de coté, ses yeux semblant me transpercer et un léger sourire aux lèvres, se trouvait ma douce Isabella, ses longs cheveux flottant dans l’eau d’un rouge vif, légèrement transparente, qui caressait ses courbes. Son bras droit, appuyé sur le rebord de la baignoire, était barré de deux fines lignes écarlates, au poignet et à la saignée du coude, d’où coulaient les filets carmin qui tintaient l’eau. Son autre bras, dans le vide, tendu vers moi, paume ouverte, portait les mêmes stigmates. Je voyais le sang s’en échapper en petites perles, roulant sur sa peau ivoire. Et c’était elles qui s’écoulaient sur le sol, tombant dans un petit bruit sinistre, pour venir mourir à mes pieds.

Oh mon dieu ! Non ! Pas ça !

Je courus à la baignoire et la soulevai dans mes bras, serrant son corps froid contre le mien, indifférent au sang qui m’éclaboussait. Sa tête vint se caler dans mon cou tandis que je tombais à genoux, la berçant de manière hystérique contre moi, terrassé par la douleur. Pourquoi avait-elle mis fin à ses jours ? Un hurlement jaillit de ma gorge pour se finir en longs sanglots rauques, la serrant convulsivement dans mes bras.

Je ne sais combien de temps je restai prostré ainsi, mais lorsque je sorti de cette hébétude, le sang avait fini de s’écouler et ma gorge me brulait d’avoir crié et pleuré. J’étais épuisé, nerveusement vidé. Je me relevais, la tenant toujours contre moi et allais l’allonger sur le lit. Je remontai le drap sur elle. Doucement je baissai ses paupières sur cet océan chocolat dans lequel je m’étais noyé toute la nuit, envouté par la flamme qui y brulait, si sombre, porteuse d’un message funeste… Je déposai un ultime baiser sur ses lèvres froides comme la neige.

D’un pas lourd je descendis à la réception, dans un état second. J’y trouvais madame Glennann qui haussa un sourcil étonné en me voyant si peu vêtu.

- Monsieur Whitlock, est ce que je peux vous…aider ?

Comment formuler ça ? Autant faire bref et concis. Déjà que penser ces mots m’était douloureux, alors les prononcer…

- Il y a eu un…accident.

- Mon dieu ! Allez vous bien ? Que se passe-t-il ?
- Ce n’est pas moi, c’est… je butais sur le dernier mot.

Je la vis me fixer avec un air de profonde incompréhension tandis que son époux nous rejoignait.

- C’est la jeune femme dans la chambre voisine de la mienne. Elle s’est suicidée, débitai-je d’une traite.

Je vis un air de gêne profonde s’inscrire sur leur visage tandis qu’ils échangeaient un coup d’œil furtif.

- Vous avez dû faire un mauvais rêve monsieur. Vous êtes le seul client de l’hôtel ; nous n’attendons personne avant demain.

- Non je n’ai pas rêvé, venez avec moi !

Je tournai les talons tandis qu’ils m’emboitaient le pas, comme à reculons.

J’entrai dans la chambre avant de me figer. Si la porte était bien restée ouverte, le reste était…différent ! La chambre semblait inhabitée, le lit fait, les flacons de parfums sur la coiffeuse, la cheminée froide et… nulle trace d’Isabella !!!

- Non je vous assure qu’il y avait quelqu’un !!! Je l’ai trouvée dans la salle de bain, les veines ouvertes…il y a du sang sur le sol, dis-je comme un fou, allant à la salle d’eau afin de prouver mes dires.

Et là…rien ! Pas une trace de sang, pas d’eau dans la baignoire à la porcelaine sèche, légèrement ternie.

- Je ne comprends pas…non je ne comprends pas…elle était là… je vous jure que… dis-je d’une voix blanche en glissant le long du mur, sous le choc. Je perds la raison !

- Non monsieur Whitlock, vous n’êtes pas fou, me répondit d’une voix douce et rassurante mon hôtesse. Venez avec nous, nous allons vous expliquer.

Je levais des yeux hagards vers elle tandis que son époux m’aidait à me remettre debout.
Ils me menèrent vers un grand tableau à demi dissimulé par une tenture et que je n’avais pas remarqué la nuit dernière à cause de la pénombre. Et là je reçu le plus grand des chocs.

Devant moi, en tenue victorienne, irradiant de vie, d’une absolue perfection, une Isabella glorieuse me contemplait, son magnifique sourire incurvant légèrement ses lèvres. Ses yeux dont le peintre avait saisi la profondeur, brulaient d’une lueur malicieuse, comme ravis du tour qu’elle me jouait.

J’hoquetai de surprise avant de me tourner vers le couple, perdu et désorienté.

- Il s’agit de Lady Isabella, la dernière propriétaire du château. Ce tableau a été peint pour ses fiançailles, quelques mois avant sa mort. Elle s’est suicidée après que son fiancé l’eut éconduite, révélant qu’il l’avait séduite. Elle était déshonorées et à préféré la mort. On dit que depuis elle erre dans le château, pleurant son amour perdu. Nous ne donnons plus sa chambre, surtout aux couples, car ils la trouvent au petit matin, gisant dans son bain.

- Mais j’ai passé la nuit avec elle…je n’ai pas rêvé cette nuit, je…je stoppai ma phrase, le cerveau prêt à exploser devant l’inacceptable.

- C’est la première fois qu’un client nous dit avoir passé la nuit avec elle ; on nous a parlé de pleurs, de cris, de bruits d’objets se brisant et de vision macabres, mais pas de …ça, me fit madame Glennann, un air de profonde sollicitude sur le visage.

Un fantôme ! J’avais passé la nuit la plus magique de ma vie avec un fantôme…

Monsieur et madame Glennann sortirent, me laissant seul tandis que je restai planté devant son image.
J’entendis comme un murmure étouffé « n’oublie pas Jasper » suivit d’un léger rire alors qu’une odeur de freesia entêtante m’enveloppai soudain.

Non je n’oublierai pas…

14 Février 2059

Non je n’ai rien oublié…ni elle, ni ce qu’elle m’a dit ce soir-là.
Je suis rentré chez moi, fort de ses mots, bien décidé à vivre. Et c’est ce que j’ai fait…
Mais elle est restée en moi et à chaque 14 février, je retourne en Ecosse, célébrer ma plus macabre saint valentin, mais aussi la plus belle.
Elle n’est jamais réapparut…j’aime à croire que notre nuit lui a apporté la paix, le repos dont elle m’a parlé…comme elle l’a fait pour moi…
Je suis maintenant un vieil homme et ceci sera certainement ma dernière célébration.
Je lève ma flute en un toast silencieux, tandis qu’un rire lointain résonne, esquissant un simple mot jasper……


Et voilà, j’espère que notre petite virée en Ecosse vous aura plut !!!!!
^-^
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