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 A chacun son histoire - deuxième session

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naku
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MessageSujet: Re: A chacun son histoire - deuxième session   A chacun son histoire - deuxième session - Page 2 EmptyVen 7 Aoû - 10:16

A chacun son histoire - deuxième session - Page 2 Faconner

laurie-E



Prologue


Je n'aurai jamais pu imaginer que je mourrais ainsi. Pourtant je devrais être soulagée... Il y a tant de façons plus horribles et douloureuses de perdre la vie. Mais je suis si jeune, et je veux tellement vivre. Je n'ai jamais voulu croire aux foutaises sur le destin et la fatalité... Mais c'est une fois que cela vous tombe sur le coin de la figure que l'esprit se met à dérailler. Si mon réveil n'avait pas sonné, si cela avait été un autre jour, si j'avais choisis une autre destination, si la météo avait été différente... C'était plus fort que tout. Comme si l'esprit ne voulait pas se résoudre au seul fait que c'était ainsi et pas autrement, que c'était écrit et qu'il n'y avait pas d'échappatoire.

La peur était certainement la cause de ces pensées débiles alors que j'aurai du penser à ceux que j'aimais, à ce que j'allais laisser derrière moi. Oui... La peur. J'étais terrifiée.

Je paniquais face à ce décompte qui me rapprochait inexorablement de la mort.

10

9

8

7...


***********************************


Il faisait grand soleil en cet après-midi d'Août. Comme chaque journée depuis mon arrivée dans ce club de vacances pour famille friquée. Le Club Med comme nous l'appelions entre nous. Chaque année nous nous envolions pour les plages du Costa Rica, c'était presque un rituel. Le village de vacances était splendide, comme tout les autres Club Méditerranée certainement. Je trouvais ça débile que cela se nomme ainsi alors que nous n'étions même pas en Méditerranée... Mais c'était le nom de l'entreprise, il y en avait bien en Océanique et même dans les tropiques de ces Clubs. Bref, mes parents y avaient loué deux cases pour l'été. Ils occupaient la case Banane par mis toutes les autres cases située à l'Ouest du village et qui portaient un nom de fruits. Mes frères venaient rarement avec nous, ils préféraient rester avec leurs amis. Par contre nous emmenions à chaque fois Jean-Philippe, car mon cousin et moi n’avions que 2 ans d’écart et nous aimions tout deux les vacances au bord de mer. Lui et moi avions la case Rascasse à l’Est, avec les poissons. Notre case était moins grande et luxueuse que la leur, et nous devions aller aux douches communes, mais au moins nous étions tranquilles car les parents étaient à vingt minutes à pieds de nous.

Je revenais de la grande baraque en bois sur la plage, le point central du Club, là ou étaient servis les buffets à volonté. J’avais encore le ventre rempli du copieux petit-déjeuner que je venais de prendre. Des fruits frais et de sublimes Cocktails vitaminés de toute sorte. Je n’avais pas croisé mon cousin, il devait être à son cours de tennis matinal. Je trainais les pieds dans les sentiers de sable chaud tracé tout autour des allées des cases. Palourde, Huitre, Bigorneau… Je les énumérai dans ma tête pendant que j’avançais paisiblement. J’arrivais enfin aux poissons et ouvrais ma petite case de bois au toit en feuille de palmier. Il faisait frais à l’intérieur, c’était agréable vu la température extérieure. Il était tôt, pour une fois je n’avais pas roupillé jusqu’à pas d’heure. J’attrapai mon paréo et l’entourais autour de ma taille avant de prendre mon collier de coquillage de couleurs variées et l’enfiler autour de ma nuque.

Quand je refermais la porte, ma voisine plutôt âgée me salua, elle ne portait pas de haut de maillot comme à chaque fois, et la vue de sa poitrine vieillie et noircie par le soleil me fit regretter d’avoir déjeuné. Je lui fis un bref signe et filai dans le sentier. Sur la route menant à la plage, je passais devant le grand panneau d’affichage, là ou il y avait toutes les activités et les sorties organisées. J’y jetais un œil en sifflotant. Ping-Pong, concours de pétanque, Voley-Ball sur la plage, sortie en Catamaran et Hobbie-cat, Body-painting, Foot, Babington, Randonnée, Plongée… Il y avait vraiment de quoi occuper ses vacances chaque jour. J’esquissai un sourire en réalisant que le nom de mon cousin apparaissait presque sur chaque liste, même pour deux activités à la même heure. Celui-là ne craignait pas la fatigue, c’était presque un entrainement militaire qu’il faisait. Au moins il profitait lui… Prise de remords face à mon peu d’intérêt pour tout ça alors que j’avais le privilège d’y passer trois semaines, je décidais de faire un effort. J’attrapai le stylo qui pendait à une fine chainette et m’appuyai du coude sur le panneau de bois. J’inscrivais mon nom sur les sculptures de sables au coucher du soleil pour le soir même, à un cours de tennis demain matin et enfin une sortie en bateau pour voir les couchers de soleil sur les petits Îlots la semaine prochaine. J’adorais les couchers de soleils, je les prenais en photos et en remplissais les fonds d’écran de mon ordinateur. Je laissais tomber le stylo, contente d’avoir un peu participé, et repris le chemin de ma journée de glandouillage sur la plage.

En fin d’après-midi, je quittais le sable brulant pour me diriger dans la baraque de plage qui formait l’endroit principal du village de vacances. On y mangeait, dansait, s’amusait… C’était aussi le point de rendez-vous pour le départ de toutes les activités. Je grimpais les marches et lançais un regard au petit groupe formé sur la terrasse. Un GO (Animateur) expliquait les consignes de sécurité pour le canoë. Il me restait une bonne heure avant que le soleil ne commence à baisser et que l’activité des châteaux de sable commence, il fallait que la plage soit déserte pour que cela débute. Je décidais de me prendre un petit jus remontant histoire de me préparer psychologiquement à creuser. Je m’installais au comptoir en bambou et levais le bras. Un barman en paréo et à la couronne de fleurs vint me voir en sautillant et en tapant des mains. Ils étaient beaux, bronzés et musclés, mais leur trop plein de bonne humeur me donnait la nausée, moi la sauvage. Je dégrafais mon collier et en retirai deux coquillages, un blanc et un bleu, pour payer mon futur cocktail de fruits. Je ne savais pas trop combien ça faisait, mais il ne valait mieux pas que je le sache.

Quarante minutes et trois cocktails en tout genre plus tard, mon collier s’était bien défraichit. C’était tout mes moyens pour la semaine, nous n’étions que mercredi et il était déjà presque déplumé. Mon père allait encore râler et me dire que tant pis, je n’avais qu’à pas me gaver de ces fichus fruits, tout ça pour que ma mère aille m’en acheter un nouveau et me le glisse discrètement dans la main. Bref, enfin le soleil se couchait, les gens avaient quitté leurs maillots et baladaient avec leurs vêtements blancs et vaporeux. Moi j’avais juste enfilé ma robe de plage, il ne faisait pas froid. Le GO claqua des mains et appela les gens inscrits pour l’animation. Je descendis de ma chaise et rejoignis les autres. Il nous expliqua les règles et ses astuces pour bien travailler le sable. Je pris mon sac avec les différents instruments et suivis les gens. Le soleil baissait tout doucement, et la mer se teintait d’une lueur orangée sublime, mais ce n’était pas encore le coucher de soleil. Les groupes se dispersèrent et je choisis mon coin. Je ne savais pas trop ce que j’allais faire, mais je m’assis et commençais à creuser, de toute façon s’était la base obligatoire.

Une trentaine de minutes plus tard, je m’étais décidée à faire une sirène (qui ne ressemblait qu’à un gros boudin de sable informe). Nos monticules de sable étaient gigantesques, celui de mes voisins faisait presque la taille d’une voiture, mais ils étaient deux. J’avais commencé à lisser le sable humide pour former une vague queue de poisson, mais ça ne ressemblait à rien. Je me levais pour aller chercher de l’eau avec mon bac. Je trempais les pieds dans l’eau devenue orangée et fermai les yeux en soupirant d’aise. Je remplis le bac et repartis façonner mon espèce de sirène – boudin. Une heure plus tard le soleil se couchait enfin, magnifique paysage de carte postal s’écoulant devant mes yeux émerveillés. Tout le long de la plage se formait d’immenses sculptures qui commençaient à devenir vraiment belles. Toutes sauf la mienne. Je commençais à vraiment suer. Je trempais mon racloir dans le bac et me dressais sur la pointe des pieds pour atteindre le haut du buste de ma sirène. J‘essayais de lisser le sable pour faire un semblent de peau. Tout à coup, une silhouette dans mon champ de vision me fit tourner la tête. Un jeune homme me regardait.

Je reposais les pieds à plat et laissais tomber les bras le long de mon corps. Depuis combien de temps me regardait-il ? Il semblait paisible, dans une allure décontractée, les mains dans les poches. Il était vêtu d’une sorte de chemise au tissu blanc et très léger comme de la feuille de papyrus, et portait un pantalon beige en lin. Il était pieds nus dans le sable. Mais ses vêtements je les avais à peine regardés… Car ce garçon était de loin la plus belle chose qu’il m’ait été de voir. Sa chevelure cuivrée en broussaille négligée, son visage aux traits parfaitement définis, ses sourcils sublimement dessinés sur ses yeux, sa musculature parfaite légèrement découverte sous le col en V. Tout. Tout en lui émanait la beauté. Sous ce soleil couchant j’avais la sensation de regarder un mannequin dans une pub de magazine. Il eut un sourire en coin qui fit basculer définitivement mon cœur. Il releva le visage puis s’approcha de moi en frôlant ma sculpture du bout des doigts.

" Peut-être auriez-vous besoin d’aide pour votre sirène ? " Me demanda-t-il une fois arrivé près de moi, baladant ses yeux sur celle-ci.

Je ne sus quoi répondre. Déjà comment avait-il deviné que mon boudin était une habitante des océans ? De nouveau un sourire amusé illumina ses traits pâles. Il posa ses prunelles sur moi et je réalisais qu’elles avaient la couleur des reflets que le soleil colorait sur l’eau en ce moment même. J’acquiesçai poliment en rougissant un peu. Il ne restait plus longtemps avant qu’il ne fasse totalement nuit, ce qui clôturerait le défi. Il me rendit mon signe de tête puis trempa ses mains dans le bac. Il se redressa et se tint de toute sa hauteur en levant les bras pour façonner l’espèce de rond que formait le visage de ma sirène. Je mis une bonne minute avant d’atterrir, le fixant d’un air débile. Je secouai la tête puis me remis au travail. Je m’éloignais un peu et me laissais tomber à genoux pour creuser un peu et rajouter du sable sur le gros monticule qui allait devenir la nageoire. Ce ne fut que dix minutes plus tard que j’osais ouvrir la bouche.

" Vous venez d’arriver au Club ? Je ne vous avais jamais vu… " Lançais-je en remuant la nuque par-dessus la sculpture pour l’apercevoir. Il se pencha sur le coté, derrière le buste et me sourit.

" Non, je ne suis pas d’ici. " Répondit-il de sa voix angélique.

Un petit nœud de déception se forma dans mon ventre alors que je fis mine de tasser le sable avec une extrême concentration. Il posa le bac à ses pieds puis se saisit du racloir avant d’enjamber la queue de la sirène. Il s’agenouilla près de moi et attrapa l’instrument des deux mains. Il commença à tracer des cercles magnifiquement bien définis, les croisant pour former des écailles. Je regardais ses gestes sans broncher, comme un serpent subjugué par la danse d’une flûte.

" Mais je viens souvent ici, il y a de l’animation, c’est très sympa ! " Reprit-il en tournant la tête vers moi, m’offrant un rictus en coin des plus craquants.

" Pourtant je désespère de dormir un jour dans une case au charmant nom de Bigorneau " Acheva-t-il en riant presque.

Sa remarque m’arracha un sourire, chose assez rare, puis je repris mon tassage. Nous ne dîmes plus rien pendant une bonne demi-heure, nous contentant de nous sourire de temps en temps. En plus d’être beau, il était extrêmement doué de ses mains. Il avait donné un visage très réaliste à ma sirène, lui avait façonné une chevelure ondulée, avait rattrapé la forme de ses bras, taillé un buste plus vraisemblable, avait gravé les écailles, arrangé les mains… Bref, il avait presque tout fait. Moi je tassais et creusais, enfin, c’est ce que je faisais quand je ne le contemplais pas avec émerveillement. Nous approchions de la fin, les gens affluaient en habits légers et s’arrêtaient autour des sculptures en discutant joyeusement. Je dois avouer que contrairement à tout à l’heure, ma sirène attirait les foules. Notre GO passa et déposa un sac avec des bougies à placer partout sur notre sculpture. Je m’enquis de les mettre dans les photophores qui les accompagnaient pendant que mon coéquipier achevait les dernières finitions. Notre sirène faisait presque la taille de deux hommes allongés et elle était vraiment volumineuse, un travail de titan, j’étais très fière, surtout que les gens nous regardaient et nous félicitaient.

" Faisons la briller de milles feux " Me dit il en s’agenouillant contre moi pour entasser les bougies entre ses bras.

Il commença à les déposer une à une à des endroits stratégiques, comme la chevelure dans laquelle il creusait précautionneusement les trous pour les enfouir. Moi je creusais aussi dans la nageoire du bout des doigts et y enfoncer les petites bougies. Il faisait nuit noire quand nous fîmes le tour pour allumer toutes les bougies. Enfin, nous reculâmes pour la contempler, devant la foule. Elle était magnifique illuminée comme ça, le sable offrait des lueurs rougeoyantes aux flammes des bougies et c’était comme si elle était peinte d’un halo mystique. Toutes les sculptures brillaient dans la nuit le long de la plage, c’était un spectacle unique. Un GO nous plaça devant l’œuvre et plaqua un appareil photo devant sa face en agitant l’autre bras pour nous dire ou nous placer. Le bel inconnu se rapprocha de moi et posa chastement sa main sur mon épaule. Je frissonnais. Le flash jaillit et il nous fit signe de les rejoindre sur la terrasse. Je posais la main sur la joue de ma sirène, la regardant avec tendresse. Mon coéquipier m’attendait devant la foule, un sourire accroché aux lèvres. Je le rejoignis et il posa sa main sur le bas de mon dos pour m‘aider à traverser.


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MessageSujet: Re: A chacun son histoire - deuxième session   A chacun son histoire - deuxième session - Page 2 EmptyVen 7 Aoû - 10:17

" Je crois que nous sommes tous d’accord ! Nos vainqueurs se sont acharnés et on peut dire que le résultat était magnifique ! D’ailleurs notre chef va surement leur proposer un poste pour ravaler la façade du bureau ! "

La blague du GO déclencha les rires de la foule entassée sur la terrasse. Ils avaient tellement la patate ces animateurs, la moindre de leurs paroles voir même leur simple posture vous tiraient un sourire. Je rougis en baissant un peu les yeux et mon compagnon d’infortune me donna un petit coup d’épaule. Je serrais plus que de raison mon Cocktail gracieusement offert par la maison et je n’osais pas regarder tout ces gens qui nous faisaient face. J’étais rarement placée devant tout le monde à recevoir les honneurs. Un autre GO apparu entre les touristes avec un objet entre les mains. Il s’agissait d’une coupe formé d’une pelle et d’un saut pour enfant collé sur un socle. La coupe déclencha de nouveaux éclats quand il me la donna et je me surpris à rire aussi. Ils prirent encore quelques photos et la cloche pour le repas sonna, faisant circuler tout l’attroupement. Je n’eus même pas le temps d’échanger un regard avec lui que mes parents et mon cousin surgirent de nulle part.

" Gwen je suis si fière de toi ! Quelle belle chose en sable tu nous as faite ! " S’exclama ma mère en m’embrassant sur la joue alors que je plissais les yeux.

" Sirène " Rectifiai-je dans un sourire.

" Moi qui croyais que tu ne savais rien faire de tes dix doigts ma fille " Blagua mon père d’un ton bourru.

Je remuais mon petit trophée sous son nez et il s’esclaffa. Ma mère quand à elle n’avait plus lâché mon coéquipier de ses yeux acéré de curieuse morbide. Mon cousin en faisait de même, mais pas pour les mêmes raisons…

" Tu nous présente à ton ami chérie ? " Susurra-t-elle le regard pétillant.

Mon ami ? Elle croyait que je le connaissais ? Mais ce n’était pas du tout le cas ! J’ouvris la bouche, gênée, car je ne savais même pas son prénom… Il prit les devants et se pencha légèrement en avant en saisissant délicatement la main que lui tendais avidement ma curieuse de mère. Seigneur on aurait dit qu’il avait fait ça toute sa vie.

" Edward Cullen, enchanté " Dit-il en soutenant sa main quelques secondes avant de la lui rendre avec un sourire des plus somptueux.

Il en fallait peu pour ma mère… Elle papillonna des yeux avec un air des plus ravi. Il serra ensuite la main de mon père avec tout autant de classe, puis vint le tour de Jean-Phi. Celui-ci avait l’air pincé, et il lui empoigna la main avec force. Lui qui était sacrément beau gosse, il acceptait mal le fait de se faire mettre au tapis par ce challenger plus magnifique qu’un dieu. Je m’empourprai légèrement, honteuse de lui infliger les présentations familiales alors que je ne le connaissais que depuis deux heures. Mais le pire était à venir, et je vis trop tard la moue espiègle qu’arborait ma mère, je n’eus pas le temps de faire des regards lourds ou de lui écraser le pied.

" Il faut fêter votre exploit ! Accepteriez-vous de dîner avec nous ? C’est un buffet à volonté se sera convivial ! " S’enthousiasma ma mère alors que je me décomposais sur place et que mon cousin roulait des yeux.

" Avec plaisir " Répondit-il avec un naturel déconcertant. J’écarquillais les yeux, ahurie.

" Parfait ! Trouvons une table à l’abri des courants d’air, vous avez les mains gelées, il faut faire attention à ne pas prendre froid avec tout ce sable humide " Minauda ma mère en prenant les devants de notre petite troupe.

Je lançais un œil effaré à ce pauvre Edward, qui pourtant ne semblait pas décontenancé. Il tourna son visage lumineux vers moi et me fit un sourire amusé, comme pour mettre fin à mes excuses muettes. Il tendit le bras pour me laisser passer devant et je pris la suite de mon cousin. Nous nous assîmes à une table ronde et on nous servit des apéritifs. J’engloutissais le mien d’une traite, espérant que le peu d’alcool présent dans le punch me ferait vite tourner la tête. Je me préparais à un horrible repas. Pourtant tout se passa à merveille. Nous nous levâmes pour faire la queue au superbe buffet. Edward répondit avec politesse et une gentillesse infinie à toutes les questions indiscrètes de ma mère, discuta sport avec mon père, et il ne perdit pas pieds face à un Jean-Phi pincé et très désappointé. Il ne mangea pas beaucoup, et je priais que ce ne soit pas à cause de l’ambiance familiale étouffante. A la fin du repas, Edward était adopté, s’était à peine si ma mère n’ouvrait pas son agenda pour fixer la date du mariage. Je me liquéfiais sur place. La terrasse se désertait peu à peu, et mon père décréta qu’il avait envie d’aller se coucher.

" Seriez-vous d’accord pour que Gwendoline m’accompagne sur la plage ? Nous n’avons pas eu le loisir de voir toutes les sculptures "

Je rivais mes yeux sur lui, comme si je ne pouvais croire à ses paroles. Il venait de se braquer un repas avec la famille d’une inconnue et il en redemandait ? Pourquoi ne partait-il pas en courant et en hurlant comme les gens normaux ? Parce qu’il ne l’est pas me criait une petite voix intérieure. Parce que c’est un type génial me disait-elle. Connaissant ma mère je savais qu’elle se retenait pour ne pas lui sauter an cou en le suppliant de devenir son gendre. Mon père acquiesça en se frottant l’épaule. Je n’avais jamais demandé l’autorisation de quoi que se soit, surtout que j’avais 18 ans, mais je savais que ce geste de politesse le touchait. Mes parents se levèrent et ma mère attrapa son bras en nous faisant un petit au revoir excité. Ils s’éloignèrent et je savais qu’ils allaient parler d’Edward tout le long du chemin jusqu’à leur case. Mon cousin me toisa un instant puis nous salua brièvement avant de partir à son tour. Nous nous retrouvâmes seuls…


Je tenais mes sandales dans ma main, les balançant doucement au rythme de notre balade. Le sable était frais sous mes pieds et l’air sentait bon, c’était très agréable. Edward regardait les sculptures illuminées, et moi je le contemplais lui. L’envie me démangeait de lui accrocher des bougies de partout, car il était bien plus beau que n’importe quelle statue grecque. Il rit doucement et je relevais des sourcils étonnés en quittant mon image de lui illuminé. Il me fit signe de laisser tomber et je baissais le visage. Je voulais trouver les mots justes pour m’excuser de ce repas forcé et de cet interrogatoire de belle-mère qui n’avait vraiment pas lieu d’être. Le pauvre, ce qu’il avait du endurer…

" J’ai passé une très bonne soirée " Dit-il tout à coup, brisant la mélodie du ressac des vagues sur la plage.

" Moi aussi ! " Répliquai-je les joues rougies.

Il stoppa sa marche et je m’arrêtais aussi, curieuse. Il contempla une sculpture qui semblait représenter la muraille de chine, ou quelque chose de ce genre. Est-ce que c’était normal que je doive lutter pour ne pas me jeter sur ses lèvres ? Mon dieu… Je devenais comme ma mère. Pourtant je ne le connaissais que depuis trois heures, ce n’était vraiment pas dans mes habitudes. Il tourna alors son visage vers moi et je plongeais mes prunelles azur dans les siennes. Son sourire bienveillant me donna du courage.

" Est-ce que tu seras là demain ? On pourrait peut être… Heu… Je ne sais pas… Allez à la plage ? " Marmonnai-je un peu gênée.

Tout à coup son visage se figea, plus qu’il ne l’était déjà au naturel. Avais-je dit quelque chose de mal ??? Mon ventre se noua. Il dû percevoir mon mal aise car il quitta bien vite son air torturé et reprit ce sourire craquant dont il était maître.

" Je te jure que cela aurait été avec un immense plaisir… " Commença-t-il doucement, me rassurant de ses iris d’or. « Mais je suis très pris la journée » Acheva-t-il alors.

Message reçu… J’étais vraiment stupide de penser qu’il voudrait encore me revoir après l’épreuve de la famille inquisitrice. Je lui fis un sourire faux, me forçant à me paraitre détachée, car je ne l’étais pas du tout. Allez savoir pourquoi, mais ce garçon me subjuguait. Tout comme ma sirène, il avait illuminé ma nuit. Même si nous n’avions pas beaucoup parlé, sa seule présence, son allure, sa beauté… Tout en lui me faisait du bien. J’aimais son allure trop digne pour son âge, j’aimais sa façon de s’exprimer, j’aimais cette aura de bonté qu’il dégageait et j’aimais ce regard qui semblait se noyer dans des siècles de sagesse. Un doux sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’il me faisait face. Je relevais le visage pour le regarder.

" Demain soir je pourrais peut être passer dans le coin, leurs buffets à volonté sont vraiment très intéressants " Murmura-t-il en relevant un sourcil amusé.

Je ris de tout mon cœur, relâchant enfin la pression, et nous reprîmes notre ballade.

Le lendemain, je ne cessais de rêvasser à cet étrange personnage. Je m’enduisais d’huile solaire en chantonnant bêtement. Mon cousin qui était allongé contre ma serviette me toisa en soupirant puis se tourna de l’autre côté. Je n’y pouvais rien si je n’arrivais pas à effacer mon sourire stupide de mes lèvres. Il faisait un soleil magnifique, les mouettes chantaient, l’eau était bonne… Que demandait le peuple ? Plus que quelques heures et j’allais retrouver Edward. Je me laissais tomber sur la serviette et fermais les yeux. Je sombrais dans mes rêveries et je m’imaginais en train de l’embrasser. Ses lèvres étaient-elles aussi douces qu’elles en avaient l’air ? Allait-il me serrer fort contre lui ou serait-ce un baiser tout en douceur ? Je m’assoupis une bonne demi-heure, rêvant à ses bras. Quand les rayons du soleil se firent moins forts je me précipitais dans le sentier sablonneux menant à ma case. Je filai à la douche, me préparai pendant une bonne heure, essayai plusieurs robes vaporeuses avant de les balancer en rageant. Quand mon cousin rentra de son cours de planche à voile et qu’il vit le bordel de la case il fit demi-tour au maugréant. Je finis par mettre ma robe blanche aux motifs d’orchidée rose pâle. Je fis une sorte de chignon ample parsemé de cascades de mèches brunes. Je quittais enfin la case Rascasse.

Je patientais au bar de l’immense cabane. Une demi-heure déjà… Je tapotais nerveusement des doigts sur la surface de bois. Je n’avais pas la certitudes qu’il viendrait, après tout nous nous étions séparés en tout bien tout honneur la veille. Un nœud au ventre commença à se former alors que je regardais les derniers rayons de soleil disparaitre. Peu à peu l’évidence me venait douloureusement à l’esprit… Soudain je tournais la tête. Edward montait les quelques marches de la terrasse. Cette sublime vision devant ce paysage rougeoyant du crépuscule me coupa le souffle. Il balaya la salle de son regard doré et lorsque ses yeux se posèrent sur moi un sourire dessina son beau visage. Je souris de toutes mes dents, sentant le chatouillis de l’excitation prendre place au nœud de mon estomac. Il portait un débardeur sombre sur un jean délavé de grande marque, il était bien trop beau. Il vint s’asseoir sur le haut tabouret de bambou près de moi et appela le barman. Je ne le quittais pas des yeux. Dieu qu’il sentait bon. Il retira son collier de coquillages et commanda deux coupes de fruits frais avec de la chantilly. Je rougis en me souvenant que hier j’avais pris ce dessert en mentionnant que j’adorais ça. Il s’en était souvenu… Il tourna la tête vers moi et me sourit.

" Une ballade près des falaises cette fois ? On m’a dit que le paysage valait le détour " Me dit-il de son air lumineux.

J’étais sûre qu’il y était déjà allé des dizaines de fois, mais qu’il ne voulait pas me le dire pour que j’accepte d’y aller sans penser qu’il pourrait s’ennuyer. Il rit doucement et fit glisser ma coupe vers moi. J’acquiesçai avec joie et commençais à déguster les fruits parsemés de nuages de chantilly. Nous discutâmes longtemps, échangeant des confidences et des éclats de rires. Il me proposa de l’aider à finir sa coupe et il rapprocha sa chaise de la mienne en faisant glisser le dessert entre nous. Devinait-il que ces simples gestes me rendaient folle ? Que l’image de nos deux cuillères dans la même coupe me faisait délirer sur des images de mariage ?! Je déraillais totalement… Quand le dessert fut engloutit (en grande partie par moi), je lâchais un soupir de bien être. Il prit la petite ombrelle rose qui décorait les coupes et posa son autre main sur le coin de mon visage. Je cessais de respirer, tant ce contact m’électrisait. Il m’inclina légèrement la tête et vint placer l’ombrelle sur mon oreille. Il descendit de son siège et m’invita à en faire de même. Quand nous atteignîmes les marches, il glissa sa main dans la mienne, faisant exploser mon cœur de sensations brulantes.


Dernière édition par naku le Sam 8 Aoû - 9:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A chacun son histoire - deuxième session   A chacun son histoire - deuxième session - Page 2 EmptyVen 7 Aoû - 10:19

Encore une fois je l’attendais, me mourant d’impatience pour cette nouvelle soirée en sa compagnie. La cinquième. Mes vacances semblaient se résumer à ça… Rêvasser la journée et attendre que le soleil se couche. Mais aujourd’hui plus que n’importe quel jour, je sombrais dans l’impatience. Car ce soir je savais qu’il allait m’embrasser. Il devait m’embrasser, il le fallait. Au début le temps n’avait pas été un ennemi. Mais maintenant je voyais chaque jour la fin des vacances se rapprocher un peu plus. Mon cousin me disait sans cesse d’arrêter de me prendre la tête pour une amourette de vacances… Mais je ne voyais pas ça comme ça. Edward n’était pas un flirt. Comment pouvait-il n’être que ça ? Lui qui était si prévenant, si respectueux, si parfait… Je jetais un œil à l’horloge de roseau accrochée dans la petite baraque qui vendait les tickets. Plus que quelques minutes et le bateau partirait. Le moteur rugit soudainement, créant des nuages de remous dans l’eau calme et lisse comme un miroir. Je me mordis la lèvre, anxieuse. Le GO m’appela alors que le skipper sautait sur le quai pour détacher les amarres. J’hésitais un instant puis me dirigeai vers le bateau le cœur déchiré. Je ne pouvais pas attendre plus longtemps…

" GWEN !!! "

Je me retournais vivement, juste à temps pour voir déraper une moto sombre aux allures de prédateur, le genre d’engin qui coutait une fortune et dépassait le mur du son. Le conducteur la posa à peine sur sa calle avant de se précipiter sur le ponton de bois. Je me jetais vers lui, ravie, car même avant qu’il ne retire son casque je savais que c’était lui. Mais je freinais progressivement, me rendant compte que quelque chose n’allait pas. Il calla son casque sous son bras et son visage tendu me noua la gorge pendant qu’il accourait vers moi. Il me fit face et saisit fermement le haut de mon bras, rivant ses pupilles inquiètes dans les miennes.

" Ne monte pas ! " Me dit-il presque dans un ordre.

" Quoi ?! " Clamais-je en reculant d’un pas, tirant sur mon bras.

" Fais-moi confiance ! Ne monte pas ! Je t’en supplie ! " Continua-t-il en rapprochant son visage du mien.

J’ouvris grand la bouche, éberluée. Ou était passé l’Edward calme et réfléchit ? Qu’est-ce qui le rendait comme ça ?! Je balbutiais, complètement sonnée. Derrière le moteur du gigantesque bateau rugissait et j’entendais le GO qui nous appelait. Je regardais Edward, ne comprenant pas pourquoi il ne voulait plus que l’on parte faire cette superbe excursion autour des îles du Costa Rica… J’avais attendu ça toute la semaine, en plus il m’avait dit que l’on apercevrait l’île de sa mère, là ou il passait ses vacances… Mais bon, c’est avec lui que je voulais être, et tant pis pour le tour en bateau. A grands regrets je capitulais. Dire que j’avais réussi à convaincre mes parents de venir au dernier moment.

" Tes parents sont sur le bateau ?! " S’exclama-t-il soudainement, me figeant sur place.

Il releva ses prunelles folles sur l’embarcation, et son visage devint torturé, comme s’il s’apprêtait à faire quelque chose qu’il n’aurait pas dû faire. Il plissa fermement les yeux, se battant contre quelque chose d’invisible et qui le rongeait. Il rouvrit les yeux puis regarda derrière lui, comme s’il craignait des représailles sur e qu’il comptait faire. Il se saisit alors de ma main et me tira vivement vers le bateau. Le skipper nous cria de nous dépêcher et Edward me souleva par la taille pour me faire passer l’espace béant au dessus de l’eau car ils venaient de rentrer la passerelle. Le Yatch quitta le quai et avança à grande vitesse hors de la marina. Edward ne lâcha pas ma main et me tira à l’avant en me faisant presque mal. Quand nous y parvînmes sa poigne se fit plus forte et il se jeta à travers les gens amassés sur le pont. Il me fit traverser un peu contre mon grès, telle une poupée de chiffon secouée dans tout les sens. Enfin il me plaça tout à l’avant, contre la balustrade, et je pus tirer sur mon bras pour le libérer. Je le fusillais des yeux.

" Tu es complètement fou ou quoi ?! Qu’est-ce qui te prend ?! " Sifflai-je en tâtant mon poignet endolori.

Il ne m’écouta même pas, regardant tout autour comme si le diable était par mis nous. Il posa ses mains sur mes épaules et me donna une petite secousse, pour que je sois bien attentive. Je déglutis difficilement lorsqu’il riva ses iris dorés dans les miens, avec une expression torturée.

" Tu ne bouge pas d’ici ! Jamais tu m’entends ?! " Me dit-il en collant presque son front contre le mien.

" Edward tu me fais peur " Gémis-je.

" Je vais chercher tes parents, toi tu reste bien ici ! " Reprit-il avec cette voix toujours aussi dure.

Il m’abandonna alors sans aucunes explications. Il se précipita dans la foule et disparu de mon champ de vision. Je soufflais longuement, réalisant que mon cœur battait à tout rompre. Tout était allé bien trop vite pour que je puisse comprendre quoi que se soit. La tête me tourna et je dû me retenir au rebord. Personne ne semblait stressé. Ils sirotaient leurs verres en discutant fort et en s’émerveillant du paysage rougeoyant. Le bateau allait très vite, pour que nous puissions arriver aux îlots avant que la nuit ne tombe. Je cherchais mes parents des yeux, mais il y avait tellement de monde. Tout à coup je relevais la tête vers le poste de pilotage et je cessai de respirer. Edward était à l’intérieur et il s’engueulait avec le capitaine. Je ne pouvais pas les entendre derrière le cockpit mais je voyais leurs gestes agités. Edward montrait de sa main l’autre sens, vers la terre ferme, alors que le Skipper semblait perdre patience et faisait des gestes très virulents. Un autre type attrapa mon ami par le bras et le ficha dehors.


" Gwen tu es là ! Nous t’avons cherché partout "

Je quittais le cockpit des yeux pour tomber nez à nez avec ma mère. Elle riait avec mon père et je la soupçonnais de n’en être pas à sa première coupe de champagne. J’étais complètement ailleurs, ne parvenant pas à revenir à la réalité après une scène pareille. Je ne vis plus Edward pendant une quinzaine de minutes. Le coucher de soleil était sublime, comme prévu, mais j’y faisais à peine attention.

" Regardez ça comme c’est beau, et se sont des îles privées ? " Demanda ma mère en pointant un des îlots.

" Sûrement des russes, ils achètent tout en ce moment " Répondit mon père en montrant du menton une villa blanche gigantesque située au centre de l’îlot sauvage.

" Allons nous asseoir chéri, mes talons me font mal " Geignit ma mère en frottant sa cheville relevée.

" Quelle idée de mettre des talons sur un bateau aussi ! " Râla mon père.

" NON !!! " Répliquai-je soudainement en réalisant que les sièges étaient à l’arrière.

Mes parents me firent les gros yeux, se demandant quelle mouche me piquait. Je rougis comme une tomate, ne sachant même pas quoi leur répondre vu que je n’en savais pas plus. Devais-je leur avouer que le type que j’aimais secrètement mais avec qui je n’étais pas du tout intime et qui avait décidé de péter un câble ce soir m’avait ordonné de ne pas quitter la pointe du bateau ? D’ailleurs ou était-il celui-là ?! Ma mère cligna des yeux, signe d’impatience, mais je ne savais pas quoi répondre. Tout à coup une explosion retentit, suivie par des hurlements de terreur. La vibration nous fit tomber lourdement au sol et tout le bateau se secoua. Je redressais le haut de mon corps en poussant sur mes avants bras, pour regarder par-dessus la foule au sol. Tout le monde poussait des cris angoissés alors qu’une épaisse fumée noire nous étouffait. Il y avait des flammes à l’arrière, ho seigneur. Quelques personnes commencèrent à se relever et je vis le Skipper ouvrir les malles de secours pour nous jeter des gilets de sauvetage.

Mais nous n’eûmes pas le temps de respirer qu’une nouvelle explosion fit vibrer le bateau. L’avant se redressa soudain, ce qui nous fit glisser vers le bas dans des hurlements. J’agrippais fermement la rambarde et essayais de me tirer vers le haut. Je pleurais en cherchant mes parents par mis ceux qui s’étaient aussi accroché. Il y avait tant de fumée et de cris. Des gens commençaient à escalader pour sauter. Devais-je en faire de même ?! Edward m’avait dit de ne pas bouger, que je devais rester sur le bateau. Mais il coulait ! Il y a avait le feu ! Ho mon dieu !!! Je poussais un gémissement terrifié et j’escaladais le rebord. Je me retrouvais à coté des ancres et d’autres objets métalliques. Je me mis à quatre pattes pour avancer précautionneusement et je m’apprêtais à sauter quand le bateau gita avant de s’effondrer sur le coté. Je basculais au milieu des ancres et des chaines avant de tomber dans l’eau. J’eus un choc au ventre et je me sentis couler à une vitesse folle. Je sombrais une dizaine de mètres et je percutais le fond sablonneux. Paniquée, j’essayais de remonter, mais j’étais empêtrée dans les chaines. Elles formaient une longue ligne sur le sable et traversaient mon ventre. L’eau salée me brulait les yeux et je me débattais pour soulever les énormes maillons rouillés qui me clouaient au sol. Ils étaient si lourds ! Je n’y arriverais jamais seule.

Il faisait si sombre, je levais les yeux à la surface pour voir si quelqu’un m’avait vu et venait à mon secours. Je ne voyais que le bateau à moitié immergé tout autour d’une lueur rougeoyante. La terreur me submergea, alors que je tirais comme une folle sur le métal. Mes jambes flottaient vers la surface, tout comme ma chevelure. Seul mon dos était plaqué sur le sable par ce serpent de chaînes entrelacé sur mon ventre. J’avais une fois chronométré ma respiration dans une piscine avec mon cousin. Je pouvais rester une quarantaine de secondes en apnée. Vingt secondes s’étaient déjà écoulées.

20

J’avais si peur.

17

Je ne pouvais pas mourir comme ça, bloquée sous l’eau. Non, ça ne pouvait pas s’arrêter comme ça.

13

Mes parents allaient être meurtris

11

Et mon pauvre cousin, qui allait s’en vouloir toute sa vie de n’avoir rien pu faire.

9

Pitié, je ne voulais pas…

5

Je ressentis la brulure du manque d’oxygène. Cette brulure horrible qui vous obligeait à remonter. Mais là je ne pouvais pas. Je m’agitais de toutes mes forces dans un dernier élan de survie, mais cela ne servi qu’à déplacer la chaine d’un centimètre. Ho non, pitié, je vous en supplie. Non. Tout à coup une silhouette fondit sur moi, alors que mes sens se brouillaient. Lorsqu’il toucha le sol il fit un nuage de sable tout autour. Il saisit fermement mon visage et plaqua ses lèvres sur les miennes. J’écarquillais les yeux. Edward m’embrassait. Je m’étouffais dans une explosion de bulles. De l’air ! Il m’insufflait de l’air ! J’en perdis une bonne moitié en essayant de l’inspirer par cette étrange méthode, mais j’en reçu suffisamment pour tenir une vingtaine de secondes de plus. Il attrapa les chaînes et me libéra avec une facilité incroyable. Je me sentis légère et il m’enserra contre lui avant de donner une impulsion contre le sol pour remonter très vite. Mon visage déchira la surface de l’eau et j’inspirais à m’en arracher la gorge. Je m’enfonçais de nouveau sous l’eau mais il me soutint. Je ne voyais que feu et fumée. Je toussais plusieurs fois puis ma tête ballota dans le vide lorsque je sombrais dans le noir.

Quand je rouvris les yeux, j’étais allongée sur une plage, et il y avait une animation folle. Des gens couraient partout. Je sentis une main chaude sur mon front et je tournai difficilement mon visage embrumé. Ma mère me regardait en souriant tristement, complètement trempée et avec deux traces de rimmel coulant sous ses yeux. Mon père était là aussi, serré dans sa couverture grise. J’en étais aussi recouverte, comme tout les gens autour de moi. Peu à peu je me souvins de tout ce qu’il s’était passé. Je redressais le haut de mon corps difficilement, fouillant la plage des yeux avec inquiétude.

" Il parle avec les sauveteurs… " Me sourit ma mère, consciente de celui que je cherchais.

" C’est grâce à lui qu’il n’y a pas eu de morts ! Apparemment il aurait vu de la fumée monter des moteurs et il a fait s’écarter tout les passagers. " M’expliqua mon père d’une voix grave.

Je clignais des yeux, réalisant que tout ça ne collait pas… Avant même que le bateau ne démarrer il n’avait pas voulu que je monte. Il avait su pour l’accident. Depuis le début il savait… Et sous l’eau, l’air qu’il m’avait offert était de l’air pur, pas de l’air que l’on expirait normalement de nos poumons. Mon esprit trop faible ne me permettait pas de réfléchir, mais ce n’était que partie remise. Tout à coup je le vis. Il marchait dans le sable vers moi enroulé dans une couverture, le visage inquiet. Ce qu’il pouvait être sublime, même dans un moment pareil. Il m’avait sauvé la vie. Je jetais ma couverture sur le coté et me redressais en chancelant. Il se mit à courir vers moi, juste à temps pour me rattraper alors que je titubais. Il me serra contre lui, soulevant mes pieds du sol. J’entourais mes bras autour de son cou alors qu’il enfouissait son visage dans le creux de ma nuque. Je fondis en larmes alors qu’il me berçait. Je voulais le remercier. Je voulais lui dire à quel point je l’aimais. Je l’aimais de toute mon âme, quoi qu’il puisse être.

" Je le sais mon amour… Je le sais " Me murmura-t-il en entourant sa couverture autour de nous. Je me fourrais contre son torse froid et fermais les yeux.


Epiloque



Je fermais les yeux. La brise me caressait le visage et le soleil réchauffait ma peau. C’était délicieux. J’écartais les bras, et j’avais la sensation de voler. Il y eut une vague que je n’avais pas prévue et je dû m’accrocher à la pointe du bateau pour ne pas vaciller. Cela déclencha mes rires cristallins et je me retournais vers Edward en retenant ma chevelure. Il riait lui aussi, debout derrière les commandes. Dieu qu’il était sexy… Il était difficile de croire que j’étais déjà remontée sur un navire, seulement quelques jours après l’incident. Mais avec Edward, je ne me sentais jamais en danger.

Je quittais l’avant du bateau pour le rejoindre en marchant précautionneusement à cause des secousses des vagues. Il me tendit la main et je l’attrapais. Il me tira contre lui et je me pressais sur son torse. Son odeur était tellement agréable, il n’y avait pas de mot pour décrire ce parfum délicieux. Il entoura son bras autour de mes épaules et embrassa mes cheveux. Je me mis à caresser sa peau scintillante du bout des doigts puis je tournais la tête vers l’île en face de nous, qui se rapprochait à grande vitesse et grossissait à vue d’œil. L’île d’Esmée. L’appréhension m’envahit tout à coup. Edward sourit avec amusement puis releva mon menton pour venir déposer ses lèvres sur les miennes. Elles étaient d’une douceur inimaginable. Chacun de ses baisers me semblaient plus divins les uns que les autres, et leur effet ne s’estompait jamais, même s’il m’embrassait pendant des heures. Cependant ils ne pourraient jamais remplacer le souvenir de notre premier baiser. Le baiser qui m’avait sauvé la vie.


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